En ce début de matinée, Lucy attendait là où elle devait être. Elle avait une respiration saccadée, elle se tenait les mains en entremêlent ses doigts. Peut-être n'allaient-ils pas venir ? Une blague ? Elle aurait bien voulu mais non... Ils s'approchaient d'elle en riant.

« - Je vois que tu ne tiens pas à perdre tes proches dans tous les cas qui se présenteraient à toi... dit le Fullbuster en montrant un sourire.
- Oui... grimaça Lucy.
- Bien, je me présente, je suis le prince Zeleph Dragneel et lui, mon fidèle serviteur, Grey Fullbuster. Bien évidemment, le futur roi de ce pays aussi.
- J'ai cru entendre que c'était votre frère qui allait être couronné... murmura-t-elle.
- Oui... mais tu vas le tuer par tous les moyens avant son stupide couronnement. »

Elle comprit. C'était lui qu'elle allait devoir massacrer, assassiner pour que sa famille n'ait rien. Elle cligna à peine des yeux et en resta bouche bée. Au final, elle n'aurait peut-être pas dû accepter et dire à tout le monde de partir d'ici.

« - Pourquoi voulez-vous que votre frère périsse ?! Le haïssez-vous tant que ça ? haussa-t-elle la voix.
- Oui, je ne l'aime pas. Je le considère comme un concurrent, pencha le prince légèrement la tête sur le côté. Je veux le voir mourir, conclut-il en imitant un mort.
- Mais c'est votre frère !
- Lucy, le prince Zeleph n'est pas ici pour parler de ça. J'ai organisé des bals, des fêtes, des occasions pour que tu le rencontres... cita Grey. Dans ce sac, montra-t-il du doigt, il y a des tissus de soie, laine,... Enfin bon, je ne m'y connais pas vraiment. Tu es couturière, non ? Tu créeras des robes pour chaque invitation qui sera écrite sur une feuille rangée dans ce sac. Comme ça, nous laisserons le minimum de preuve en brûlant cette feuille. Je te préviens que la première rencontre se fera au château demain en début d'après-midi. »

Les explications terminées, Grey et Zeleph s'en allèrent encore une fois. Lucy ouvrit le sac et vit un couteau et un mot : « Nous le voulons mort avec cet outils... ». Elle le referma automatiquement et alla dans son stand pour y vendre ses créations ou même, des commandes.

Il commençait à pleuvoir, tout le monde rangeait leurs marchandises et quittèrent les lieux pour rester à l'abri. Lucy fit évidemment de même et en profita pour rentrer chez elle.

« - Oh non ! Tu es toute trempée, mon enfant...
- Ce n'est rien, maman. Je vais aller me changer !
- D'accord... Je te prépare une soupe bien chaude. »

Elle se rendit donc dans sa chambre tandis que sa mère cuisinait le tout. Elle jeta le sac dans son armoire, se sécha et posa les vêtements sur un bout de bois. Elle se dirigea ensuite vers sa mère qui tenait un bol rempli. Layla ne travaillait pas, elle s'occupait des tâches ménagères et de Sting. Son père, lui, avait été plus distant depuis qu'elle se faisait de l'argent. Pour le dernier, les femmes devaient s'occuper de la maison mais le père et la fille n'avaient jamais été d'accord à ce sujet. Ils avaient des idées contraires.
Quand la jeune femme termina le bol, elle retourna à sa chambre et sortit des aiguilles, des ciseaux, des fils de toutes les couleurs et l'un des tissus qui lui avait été offert. Elle commença à coudre et son imagination la laissa s'emporter, ses gestes étaient si fluides, si légères qu'elle ne se contrôlait plus.
Plusieurs heures passèrent, créer une robe n'était pas simple comme pouvaient s'imaginer des personnes. Lucy les vendait à un prix abordable. Elle allait parfois elle-même chercher de quoi colorer son tissu pour faire des économies.

« - Demain, je fais la finition... et ça devrait être bon... » sourit-elle d'un léger sourire faux qui fana bien tôt.

Elle ferma les yeux et une larme coula. Au fond, elle ne savait pas. Elle ne savait pas si toute cette histoire avait un réel sens, si son futur geste allait être dénoncer, si les deux hommes allaient tenir leur promesse, si elle devait subir ce qu'elle devrait ensuite subir. Elle respira fortement, laissant place à une forte angoisse en fermant les yeux. Installée sur le lit, elle se posa de multiples questions : « Comment reconnaître le prince ? », « Et si je me faisais remarquer ? », « Comment l'approcher ?, « Comment faire pour qu'il ait confiance en moi ? ».
Le temps coula lentement, selon elle, jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

Elle courrait dans le noir mais n'arrivait pas à accélérer et ne pouvait se retourner. Elle avait l'impression que des doigts frôlaient ses habits mais n'arrivaient pas à l'attraper pour autant. À chaque contact, elle avait des sueurs froides et ne respirait plus. Lucy vit un objet briller, un objet qu'elle reconnut. Pourquoi était-ce cet outils qui s'approcher d'elle et non, elle de lui ? C'était un couteau, celui que lui avaient donné Grey et Zeleph. Le manche se glissa entre ses doigts, en positionnant correctement sa paume entre la garde du couteau. À partir de ce moment, elle put contrôler ses mouvements. Elle courrait encore et n'osait pas encore se retourner. Qui pouvait se tenir derrière elle ? Elle serra le couteau qui était le seul à être éclairant. Elle plaça la lame devant ses yeux en dirigeant le tranchant et fil de la lame vers le bas et se retourna tout en reculant. Lucy n'aperçut aucun visage mais seulement, des habits de haute gamme. Était-ce le prince, celui qu'elle devait assassiner ? Sûrement, sinon pourquoi tout ce scénario ? Elle prit son courage à deux mains et planta la pointe du couteau au niveau du cœur du prince. L'homme qui se tenait devant elle disparaissait lentement et demanda : « Pourquoi ? ».
Ce fut le trou noir.

Lucy se réveilla en criant : « Je ne sais pas ! ».
« - D'accord, d'accord,... entendit-elle, encore sous le choc.
- Maman ?
- Oui.
- Que fais-tu là ?
- Il commençait à se faire tard, je t'ai appelé maintes et maintes fois pour manger mais tu ne venais toujours pas. Donc, je suis montée te voir mais tu transpirais. Je me suis alors dit pourquoi à voix haute, et quelques secondes plus tard, tu me hurles à l'oreille que tu ne sais pas. »