Chapitre 11 : Coup du sort

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Amanaël était encore dans ses pensées, ce qu'il avait tendance à faire un peu trop ces temps-ci... surtout après ce baiser inattendu. Eliam avait vraiment tout pour lui, il ne le laissait pas indifférent mais il refusait de se laisser aller ! C'était encore un étranger pour lui ; il avait besoin de temps avant d'envisager quoi que ce soit, si tenté que quoi que ce soit envisageable.

Amanaël ne se rendit pas compte tout de suite de la présence de plusieurs hommes qui lui firent face. Bloquant son passage, il s'excusa par réflexe et ne comprit donc pas la violence du choc de la main de l'homme sur sa pommette. Il retrouva ses esprits aussi vite qu'il le put mais déjà, deux hommes venaient de se poser derrière lui avec un air menaçant.

- J'aime pas qu'on me bouscule, fit l'homme qui l'avait frappé d'une voix enrouée.

- Quoi ? tenta de répondre Amanaël... mais on lui donna un violent coup dans les côtes qui percuta de plein fouet sa blessure en voie de guérison. Il retint difficilement un cri de douleur alors qu'il s'affaissait sur ses genoux.

- J'aime pas qu'on réponde non plus, En fait, j'aime pas ta tête, rajouta simplement l'autre avec un regard méprisant.

Puis, en direction de ses acolytes :

- Arrangez moi ça !

A peine Amanaël voulut se défendre sous la menace évidente que cet homme venait de prononcer qu'une puissante décharge électrique parcourra son corps, puis une deuxième deux secondes après. Il en gémit de douleur et de fureur mais, fébrile, il ne pût empêcher ces hommes de le traîner dans cette ruelle déserte.

Pourquoi avait-il l'impression que tout s'était déroulé en une fraction de seconde ? Bien trop vite pour qu'il ait pu réagir. Le fait de se sentir si diminué par rapport à celui qu'il avait l'habitude d'être ajouta au sentiment d'anéantissement qui venait l'envahir.

Écroulé là, dans cette ruelle sordide, il lui semblait que les coups continuaient encore de pleuvoir malgré le fait que ses agresseurs l'aient quitté quoi...il y a des heures... dix minutes ? Il avait dû perdre la notion du temps en même temps que ses couilles. Il en aurait bien pleuré de dépit mais il n'était pas sûr que des larmes puissent se frayer un chemin à travers ses paupières enflées par les coups répétés.

Dire que Clément s'était donné tant de mal pour le soigner !

Dire qu'il s'était juré d'être un alpha, bordel !

Peut-être valait-il mieux qu'il finisse par s'éteindre pour de bon dans cette ruelle. Il étouffa un sanglot alors même qu'aucun de ses muscles, paralysés par l'électrocution réitérée de nombreuses fois, ne lui permettait de s'achever. Un tel acharnement devait bien prouver sa culpabilité quelque part, non ?

Ce monde était effrayant.

Et sans doute cette dernière pensée s'incrusta-t-elle en lui avant qu'il ne plonge dans l'oubli de l'inconscience.

**********

Il était froid, horriblement froid quand Clément le retrouva. Il en avait hurlé de rage et par-dessus tout d'impuissance alors que le corps de son ami se révélait à lui derrière cette benne à ordure. Une pluie fine avait commencé à tomber depuis quelques minutes, ce qui n'avait pas arrangé les choses.

N'avait-il pas dit qu'il prendrait soin de lui ? N'avait-il pas clamé haut et fort qu'il l'aiderait ? Merde !

La plaie d'Amanaël s'était rouverte et ce pour la troisième fois ! Et de nouvelles venaient s'ajouter au niveau de sa tempe, de son cou et de ses mains. Et ça, ce n'était que la partie visible de l'iceberg...

Quand Nör posa la main sur son épaule et qu'il se retournait vers lui avec rage, Clément s'en voulut presque immédiatement. Nör se contenta juste de caresser tendrement sa joue.

- On doit le soigner, Clém. Il vaudrait mieux qu'il ne reste pas ici plus longtemps.

- Oui, je dois... je dois le soigner, il faut...

- Clem, répliqua Nör d'une voix forte, on va l'amener à l'hôpital, il en a besoin et tu ne peux pas gérer ça tout seul.

- Merde ! jura Clément. Je lui avais dit... comment ? Comment ça a pu arriver ? Je...

- N'y pense pas maintenant, faisons en sorte que ça s'arrange, tiens prends ma veste, je vais appeler l'ambulance, on ne peut pas le transporter comme ça.

Ce fut le cœur lourd que Nör saisit son téléphone pour composer le numéro des urgences. Voir son amant dans cet état l'attristait et le mettait mal à l'aise mais surtout il espérait que leur jeune ami s'en sorte... Clément avait dépensé trop d'énergie pour que ça se finisse comme ça. Et dire que le lendemain, Clément avait finalement décidé de les faire se rencontrer.

***********

Ils attendirent de longues heures dans ce couloir blanc et bruyant. Nör avait dû insister pour rester auprès de son amant. Il était hors de question que Clément reste seul ; il était bien trop perturbé par ce qu'il s'était passé. Et puis, même s'il ne connaissait pas personnellement Amanaël, Clément lui avait tant parlé de lui que c'était tout comme.

Lorsqu'un urgentiste passa devant eux, Clément se jeta littéralement sur lui.

- Monsieur !! S'il vous plait ça fait une éternité que l'on attend des nouvelles d'un homme amené ici, vers 22h45.

- Je suis navré monsieur mais si le médecin qui s'occupe de votre ami n'est pas revenu vers vous, c'est qu'il doit encore être occupé avec lui ou d'autres patients.

- Mais... comment peut-on le joindre alors ?

- N'hésitez pas à le faire demander au point accueil au bout du couloir. S'il a deux minutes, il viendra vous voir.

- Oh merci...

Nör sentit des perles d'eau naître au coin des yeux de Clément.

Il tenait vraiment à ce petit...

- Clém... Ne te fais pas plus de soucis pour l'instant d'accord ? Il va bien, il doit y avoir d'autres urgences ce soir, c'est tout.

- Je sais, Nör... je sais mais... je m'étais juré de protéger ce gosse... Il est comme un petit frère pour moi... Je ne voulais pas qu'il soit seul...

- Et tu n'as pas démérité, mon amour. Mais tu sais, c'est un jeune adulte. Tu ne peux pas le materner éternellement.

- Je sais mais... sanglota Clément.

- Ça va aller.

Comme pour se redonner contenance à lui-même, Nör embrassa les lèvres de Clément, tendrement. Ce dernier répondit avidement, comme en manque. En manque de réconfort et d'espoir. 

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