Chapitre 41 : Retour chez soi

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

La nuit fut courte pour tout le monde. Le départ était prévu pour 6h, ce qui ne laissait que quelques heures de sommeil et d'assimilation. Amanaël ne savait pas quoi penser de la situation, tout lui paraissait irréel : son demi-frère qui s'avérait être un allié, son père fou et tyrannique, Nin en danger...

Et surtout, il ne voulait plus qu'un de ses amis risque sa vie pour lui et malheureusement cela risquait d'arriver. Perdre Nör ou Clément lui paraissait impensable mais le pire restait Eliam... Si jamais il lui arrivait quelque chose... Rien qu'à cette idée, il avait des nausées et des palpitations. Il fit quasiment nuit blanche et quand il vit les cernes sous les yeux de ses amis, il comprit qu'il ne fut pas le seul à avoir cogiter.

- On a un départ de train à 6h35, on va prendre celui-là et on devrait arriver à Ahandel dans quatre heures trente environ.

- Pourquoi tu ne l'as pas pris pour venir ? demanda Amanaël.

- Je préfère moi aussi utiliser ma forme animale pour me déplacer et j'étais seul n'oublie pas. Maintenant on est obligés de se déplacer en transport mais ça ne me gêne pas.

- Vérifiez que vous n'avez rien oublié, rappela Clément.

- J'ai mis une pancarte sur l'atelier pour dire que j'étais en vacances et fait un message automatique de réponse sur mon téléphone.

- On a également posé nos congés de force, continua Nör. Mais depuis le temps qu'on nous devait des vacances nos employeurs pouvaient rien dire !

Chacun avait préparé un sac de voyage léger. Clément ne prenait que de quoi faire des sorts, Nör s'occupait des vivres et matériel de secours, Eliam et Amanaël prenaient les vêtements et Irokaï ramenait avec lui ses affaires de départ, constituées principalement de cartes, boussoles et petits couteaux.

Le trajet jusqu'à la gare se fit dans le silence, les rues étaient encore désertes à cette heure-ci, il faisait frais et aucun bruit ne résonnait, hormis le son de leurs propres pas.

Ils n'eurent aucun mal à trouver des sièges dans le train où ils pouvaient être ensemble. L'ensemble du wagonnet n'était ni dégradé ni spacieux mais l'absence d'autres passagers rendait l'atmosphère paisible et détendue.

- Ça fait un bail que j'ai pas pris le train, souligna Nör.

- Et moi donc, compléta Clément. Je l'utilisais énormément avant, pour répondre aux demandes de villes en villes mais depuis que je stationne à Ivory, ça doit faire... presque 7 ans que j'avais oublié à quoi ça ressemblait.

Le trajet se passa sans encombres. Irokaï piquait un somme, pendant que Eliam, Nör et Amanaël jouaient à des jeux de cartes et de dés, qu'un des contrôleur du wagon leur avait proposé. Eliam avait quant à lui opté pour un bon vieux livre. Amanaël se fit la remarque qu'il avait l'air terriblement sérieux et sexy avec ses lunettes. Il ne les utilisait exclusivement que pour la lecture.

À la moitié du chemin, seuls Eliam et lui restaient éveilles. La somnolence guettait le jeune félin mais le paysage qui défilait sous ses yeux le subjuguaient tellement qu'il ne voulait pas en perdre une miette

- Eliam, c'est quoi la ville dans le fond ?

- Mmmh si je ne dis pas de bêtises, ça doit être Midjärn.

- Ha j'ai entendu parler de cette ville, c'est pas là-bas que sont nés les terroristes écologistes ?

- Si, le groupe Ostin. Je connais quelqu'un qui en faisait partie, avant de partir à la retraite des suites d'une blessure.

- Ils militent pour quoi exactement ?

- Et bien, ils sont convaincus que les ressources de la planète arrivent à épuisement et qu'on doit drastiquement revoir notre modele économique si on ne veut pas finir par habiter dans un monde invivable. Les membres les plus extrêmes affirment être en liaison permanente avec des voix venant du tréfond du noyau de la planète.

- C'est dingue ! C'est vrai alors ?

- Je ne sais pas, rigola le serpent, mais une fois que tout ça sera fini, on pourra faire un petit voyage ensemble afin de vérifier ce fait, qu'en dis-tu ?

- Ce serait bien, oui, répondit pensivement le félin. Dis Eliam je viens de penser à un truc marrant, dit-il finalement après observé ses camarades endormis...

Comprenant rapidement l'idée, Eliam demanda plusieurs feutres à un contrôleur, qui semblait mi amusé, mi consterné. Ils ne devaient sûrement pas être les premiers à faire ce genre de blague.

- T'es un vrai gamin tu sais, dit le serpent à voix basse.

- Dixit celui qui est en train de dessiner une magnifique moustache à mon petit frère. Tu la dessines super bien en plus.

- Chaton, si je ne savais pas dessiner, ce serait embêtant, rigola doucement le sculpteur.

- Tu devrais m'apprendre un jour, je suis sûr que tu ferais un excellent prof. T'as jamais pensé à enseigner d'ailleurs ? demanda la félin en chuchotant également.

- Et me retrouver devant plein de gamins qui seraient aussi pénibles et têtus que toi ? Oh grand jamais, répliqua le serpent.

- Hey je suis super doué dans ce que je fais il me semble, dit-il en continuait de dessiner tant bien que mal sur le front de Clément.

- C'est vrai, mais je ne sais pas si j'aurais la patience d'apprendre à un groupe. J'aime me concentrer sur une personne, me donner pleinement à elle.

« Se donner pleinement » pensa le félin. Cette phrase tourna en boucle dans sa tête. Depuis quelques temps, il pensait à l'avenir de leur relation, à comment présenter Eliam à son clan, ou encore est-ce qu'ils fonderaient une famille, avec des enfants ? Feraient-ils appel à une mère porteuse ? Amanaël se disait qu'ils pouvaient aussi adopter des orphelins...

Il espérait qu'ils auraient l'opportunité d'en parler car toutes ces questions le préoccupaient.

- On arrive bientôt, l'avertit Eliam.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro