Chapitre 48 : Confrontation

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Nin prit appui sur l'épaule d'Irokaï, il avait du mal à tenir debout seul, probablement à force d'être resté tassé autant de temps, et ses blessures le tiraillaient plus qu'il ne l'avouait.

Rapidement, Amanaël observa les alentours et vérifia que le chemin était sûr pour sortir du camp.

Etrangement, il ne vit pas le trio de corbeaux dans les airs. Ni aucun signe de leurs alliés. Le camp était calme. Beaucoup trop calme à son goût.

Il sentit une présence derrière eux et se retourna vif comme l'éclair, prêt à défendre son frère et son ami. Irokaï sentit aussi la menace invisible qui pesait sur eux. Nin n'était pas en état de fuir, encore moins de se battre ! Ils devaient le protéger coûte que coûte.

Un clappement de mains résonna dans le silence de la nuit, suivit d'un rire grave et pesant.

Finalement, il apparut enfin.

Räjin.

Leur père.

L'être qu'ils craignaient le plus au monde et qui pourtant leur avait donné la vie.

- J'avoue que je suis impréssionné que vous m'ayez tenu tête aussi longtemps, cela mérite bien des applaudissements vous ne pensez pas ?

Lorsqu'il prononça ces simples mots, Amanaël eut la chair de poule. Il ne sut dire si cela était dû au fait qu'il l'entendait pour la première fois de sa vie ou si justement le simple fait de l'entendre le clouait sur place.

La lune éclairait Räjin d'une lumière ensorcelante et captivante. L'homme était imposant, sa musculature n'avait rien à voir avec celle de Mimoï ou de Nör. C'était une montagne de muscles écrasante, invitant uniquement à la prudence. Ses cheveux courts, noir comme la nuit, contrastait avec la couleur de sa peau cristalline. Et ces yeux... Un jaune orangé hypnotisant, semblable à celui d'un jeune soleil qui écrase tout de par sa puissance.

Son regard, d'abord surpris puis dédaigneux, se posa sur le plus jeune.

- Dire que je misais tant d'espoir sur toi, Irokaï. Tu me déçois énormément. Cela dit, la trahison reste ton meilleur atout pour devenir le meilleur, je vais donc passer l'éponge pour cette fois si tu me livres ces deux-là.

Irokaï s'avança puis tendit son bras devant Nin et Amanaël qui vint soutenir son ami à sa place. Une aura dangereuse commençait à l'envelopper, alors qu'il se métamorphosait petit à petit. Amanaël entendit un profond grognement émaner d'Iro, si bouleversant qu'il recula d'un pas, par pur reflexe.

Irokaï manifestait sa véritable aura de jeune alpha, prêt à tout pour défendre les siens.

- Si tu t'approches d'eux, je n'hésiterai pas à te réduire en charpie, balança Irokaï d'un ton qui se voulait sans appel.

Amanaël commençait à douter d'avoir des gênes communs avec les deux bêtes qui se tenaient devant lui. Il ne reconnaissait plus son petit frère. Ou plutôt il découvrait enfin la facette que ce dernier lui avait caché : des années de souffrance pour ressembler à leur père, un homme sans cœur, dénué de tout sentiments humains.

Pris de court par ce qui se déroulait sous ses yeux, Amanaël posa son ami au sol délicatement, puis se tourna vers Irokaï. Calmement mais fermement, il posa sa main sur l'avant-bras de son frère. La réaction de ce dernier fut de lui grogner dessus.

- Iro, s'il te plait, reprend-toi ! C'est toi qui m'a dit de pas disjoncter alors écoute un peu tes propres conseils ! hurla-t-il presque.

Malheureusement pour eux, leur paternel ne comptait pas les écouter sagement les bras croisés et ils s'en rendirent compte trop tard alors que des doigts puissants se refermaient sur leurs gorges.

Les deux frères furent soulevés du sol avec un telle facilité que leur souffle fut coupé instantanément, et ce jusqu'à plusieurs secondes après.

- Quelle humiliation, tonna la voix impérieuse de Räjin. Les cieux m'ont gratifié de deux faibles pour descendants. Pour votre bien, je devrais vous achever ici et maintenant mais j'ai la Foi et la patience. Je vais reprendre votre éducation et éradiquer tous ceux avec qui vous vous êtes liés dans mon dos. Et je vous préviens, je ne tolèrerai plus le moins écart, encore moins venant de toi Irokaï.

Ce dernier tenta tant bien que mal de se relever, mu par le désir ardent de laisser ses pulsions les plus sauvages se déchainer. Il mourait d'envie de coller une bonne droite à ce monstre. Mais à sa grande surprise, Amanaël répondit à sa demande.

Possédé par une rage nouvelle et sans précédent, le jeune homme fondit sur son géniteur à toute vitesse, sans lui laisser la chance de répliquer, faisant pleuvoir des coups de poing sur le visage de son adversaire. Le cœur battant à lui rompre les côtes, il mit ses dernières forces dans un dernier coup derrière la nuque de son tyrannique ennemi.

Räjin, en combattant aguerri, ne broncha pas, bien que surpris par ce sursaut de courage inattendu. De faibles adversaires misant tout sur l'agressivité des premières minutes pour compenser un manque de compétences guerrières, il en avait déjà vu. D'ailleurs il en avait vaincu autant qu'il en avait croisé, et ce combat ne serait pas différent.

Un rire glacial et moqueur, et d'un revers de la main, il gifla son fils. Le genre de baffe qui pourrait facilement assommer un animal de grande corpulence. La main ne manqua pas sa cible. Amanaël, au contact de la main de son père, entendit le tonnerre et vit des étoiles danser devant ses yeux. Luttant contre la fatigue et l'évanouissement engendré par le coup de son père, il posa un genou à terre.

A présent, il saisissait tout le danger de la situation. L'air empestait la peur, la sienne. Son père le toisait, vainqueur d'un combat qui s'achèverait bientôt. Son frère pourrait l'aider, mais c'était un combat qu'il devait gagner seul, il le sentait. Irokaï l'avait compris également et était resté en retrait, près de Nin. Tout dans son cœur, dans ses tripes et son sang lui hurlait la valeur symbolique de ce combat.

Ne lui laissant pas le temps de réfléchir plus longtemps, Räjin décrocha un coup de pied dans la bouche de son fils. Les larmes dansèrent devant ses yeux tandis que le goût métallique du sang emplissait sa bouche. Un sentiment de rage, de tristesse et de mélancolie combinés l'envahit. Car il le savait, une vie prendrait fin dans quelques instants.

Sentant la défaite arriver, Amanaël leva les yeux vers son père, qui s'adressait à Irokaï avec des mots qui ne parvenait pas à ses oreilles en raison des battements de son cœur qui couvraient tout bruit. Il le vit, le visage dur, triomphant, presque au ralenti.

Soudain, le temps se figea. Ce n'est plus lui qui agit, non. Il aurait presque pu être spectateur de la scène tellement il ne lui semblait pas avoir gardé la maitrise de son corps à ce moment précis.

Amanaël se vit se métamorphoser en lynx et s'accrocher à la carotide de son père resté sous forme humaine, avec l'énergie non pas du désespoir, mais avec la conviction que doit avoir un leader.

L'homme tyrannique s'écroula au sol, mortellement blessé.

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