II - Adrien

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Alya avait décidé de parler à Adrien en premier. Elle pensait que ce serait plus facile.

Pour commencer, elle écrivit le week-end suivant un nouveau billet de blog sur le pouvoir des vilains. Puis elle s'arrangea pour se trouver seule le lundi avec Adrien (elle avait envoyé Nino aider Marinette à porter des livres qu'on lui avait confiés en tant que déléguée de classe).

— Tu as vu mon dernier article sur le Ladyblog ? demanda-t-elle.

— Oui, bien sûr. Il est très intéressant, assura Adrien.

— C'est vrai ? J'ai toujours peur que cela déçoive mon public quand je parle des vilains plutôt que de Ladybug et Chat Noir. Mais, tu comprends, je me suis dit que le Papillon le lisait peut-être et qu'il ne fallait pas que je lui donne trop d'indices. C'est pour ça que je préfère aider les défenseurs de Paris en tentant d'analyser comment le Papillon s'y prend et le genre de pouvoirs qu'il donne à ses victimes. Même si je perds des followers.

— C'est une excellente manière de voir, Alya, dit Adrien très sérieux. Chat Noir et Ladybug t'en seront reconnaissants.

— Tu crois ? insista Alya.

— J'en suis certain, certifia Adrien très sûr de lui.

Assurée d'avoir l'entière attention d'Adrien, Alya continua :

— Ça ne m'empêche pas de me poser plein de questions sur eux. J'adorerais savoir à quoi ils ressemblent en vrai. Je suppose qu'ils sont très différents qu'avec leur costume. On n'imagine pas Chat Noir blond aux yeux verts, hein ? Ce serait trop facile à reconnaître.

— N... non, non ! Bien sûr que non ! confirma Adrien d'une voix bien trop joviale en portant la main à sa nuque. Quelle idée !

— Du coup, je pense que je peux aussi exclure toutes les filles brunes avec des couettes et des yeux bleus, plaça Alya.

— Oui, je suppose, approuva Adrien d'une voix lente comme s'il évaluait cette nouvelle idée.

C'était le moment de lancer l'estocade :

— Il ne faut pas non plus espérer qu'ils soient des personnes que je connaisse vraiment, conclut Alya. Ce serait génial, mais trop beau pour être vrai.

— Non, non... enfin ne veux dire oui, trop beau, s'empêtra Adrien avec l'expression de quelqu'un qui a reçu un coup sur la tête.

— Ah ! voilà Nino et Marinette, constata Alya en leur faisant de grands gestes.

Marinette lui rendit son salut, ce qui fit valser ses couettes.

— À plus tard, Adrien, dit Alya pour mettre fin à la conversation.

Elle l'abandonna, complètement assommé, l'œil vitreux.

oOo

Adrien se rendit au cours d'anglais comme un somnambule, l'esprit totalement chamboulé. Un certain nombre de questions fusaient dans son esprit en une sarabande effrénée qui l'empêchait de se concentrer et tenter d'y répondre. Il lui fallut toute la première heure et la moitié du cours de français pour arriver à ordonner ses idées. Il parvint à distinguer des problématiques qu'il nota de la manière la plus abrégée possible sur une feuille de papier :

Alya avait-elle deviné son identité secrète ou avait-elle juste fait quelques remarques innocentes ?

Si elle avait deviné, allait-elle le révéler sur son blog ? (a priori non, elle avait précisé faire attention à ne pas donner d'indices au Papillon)

Alya avait cité Ladybug. Connaissait-elle son identité ?

Ses diverses remarques étaient-elles des indices pour lui faire comprendre qui se cachait derrière le masque de Ladybug ?

Cela signifiait-il qu'il lui serait possible de deviner qui était sa partenaire ?

Après réflexion, il ajouta :

Avait-elle eu une conversation du même genre avec Ladybug ?

Si oui, Ladybug connaissait-elle désormais son identité secrète ou était-elle sur le point de la deviner ?

À ce niveau de réflexion, Adrien eut envie de se fracasser la tête sur la table. Trop d'inconnues (ce que savait Alya et l'importance qu'il devait porter à ses paroles), sentiment d'insécurité (si elle avait deviné, qui d'autre le pourrait ? Allait-il devoir rendre son Miraculous ?), excitation difficilement contenue (connaissait-il Ladybug ? Le connaissait-elle en tant qu'Adrien ? Que pensait-elle de lui ?).

Maudite Alya ! Ne pouvait-elle pas se taire ou parler clairement ? Cela lui aurait évité de se faire des nœuds au cerveau ! Quand, à la fin des cours, Alya lui dit Au revoir d'un air guilleret, Adrien lui jeta un regard chargé de rancune.

— D'où est-ce que tu regardes ma copine comme ça ? protesta Nino alors qu'Alya sortait de la classe avec Marinette.

— T'en fais pas, elle le sait, grogna Adrien avant de prendre son sac et de se diriger à son tour vers la porte.

oOo

Le cours particulier de chinois fut une catastrophe. Adrien fut incapable de se concentrer. Il avait tout oublié : vocabulaire, tournures de phrase, intonations. Une seule chose comptait : le papier qu'il avait mis dans sa poche, celui sur lequel il avait écrit les questions qui le tourmentaient. Il avait l'impression qu'il lui brûlait la peau.

Enfin le professeur, plus découragé que mécontent, prit congé. Adrien referma soigneusement la porte de sa chambre derrière lui et appela :

— Plagg ?

Le kwami sortit du coin où il s'était dissimulé juste avant l'arrivée du professeur.

— Oui, Adrien ?

— Tu as entendu ce que m'a dit Alya ?

— Alya ? dit Plagg d'un ton interrogatif. Tu lui as parlé aujourd'hui ? Je devais dormir. Qu'est-ce qu'elle a dit ?

— Rien d'important, répondit Adrien. Elle m'a appris qu'elle évitait d'écrire sur Ladybug et moi sur son blog, de peur de donner des indices au Papillon.

— C'est bien, jugea Plagg. Mais cela ne change pas grand-chose, cette fille n'est pas très perspicace.

— Non, heureusement pour moi, répondit Adrien. Bon, tu sais où est ton fromage !

Et sans se préoccuper davantage de son kwami, Adrien se jeta sur son lit. Il fixa le plafond en réfléchissant.

Il était à peu près certain que Plagg lui mentait. Il l'avait senti bouger durant son entretien avec Alya. Plagg, à son habitude, fuyait ses responsabilités et évitait une discussion qui pourrait s'avérer délicate pour lui. Adrien ne pouvait attendre aucune aide de sa part. Il devrait répondre seul aux interrogations que sa discussion avec sa camarade de classe (son insupportable camarade de classe, désolé Nino, mais c'est la stricte vérité) avait fait naître.

Il sortit le papier de sa poche et le relut. Il décida que la première question était sans importance. Que ce soit intentionnel ou non, les propos d'Alya soulevaient des notions intéressantes. De plus, si elle avait compris qui il était, ce n'était pas catastrophique. Elle était manifestement consciente de l'importance du secret.

On en arrivait au point central de son discours : Ladybug était-elle une fille brune aux yeux bleus qui coiffait ses cheveux en couettes ? Et comme cette information ne lui servirait à rien s'il ne connaissait pas cette personne (parce que des brunes à couettes, il devait y en avoir des centaines dans Paris), autant partir de l'hypothèse qu'il la connaissait. Donc, la seule question qui valait la peine de se poser était : qui dans ses connaissances correspondait à cette description ?

Marinette.

Marinette qui volait toujours au secours de ses amis quand ils avaient des ennuis

Qui n'avait jamais été akumatisée

Qu'il n'avait jamais vue en même temps que Ladybug

...

Qui avait été une parfaite partenaire la semaine précédente durant le match de basket.

Soudain, Adrien eut l'impression de recevoir un coup de poing dans le ventre. Sans s'en rendre compte, il s'assit sur son lit.

Marinette qui avait tendu le poing vers lui après la victoire, pendant qu'il en faisait machinalement de même.

Elle s'en était rendu compte, tout comme lui, et elle avait rougi et ouvert la main.

Adrien se laissa retomber en arrière. Plus besoin de se demander si Alya avait compris ou non. Il avait sa réponse. Il savait même exactement quand elle avait compris.

Il ne restait qu'une question sans réponse : Alya avait-elle eu la même conversation avec Marinette ?

Il ne lui avait pas semblé que celle-ci ait changé d'attitude jusque-là. Il transforma son interrogation en : quand Alya allait-elle le faire ?

Adrien respira profondément. Il était étonné de se sentir aussi calme après ces révélations en cascade. Il connaissait cette impression d'apesanteur. Il l'avait ressenti après qu'on lui ait annoncé la mort de sa mère. Il ne réalisait pas encore. À l'époque, il avait fallu plusieurs jours pour que la réalité des mots prononcés s'arrime à sa compréhension. Pour qu'il les ressente dans sa chair et dans son cœur.

Il se leva et s'approcha de la baie vitrée. Il regretta de ne pouvoir se transformer et partir faire un tour comme ça lui arrivait parfois. Mais ce serait bientôt l'heure du dîner.

Donc sa formidable Lady, si assurée, si ingénieuse, qui maniait si bien le yoyo, était la balbutiante, la maladroite, la déstabilisante (et très mignonne) Marinette Dupain-Cheng. Si le souvenir du match et l'osmose qu'il avait ressentis avec sa camarade ne lui était pas revenus en mémoire, il ne l'aurait pas cru. Elle était si différente !

Mais lui aussi était différent. Tout à coup, il sentit son cœur devenir lourd dans sa poitrine. Déjà qu'il ne lui plaisait pas vraiment en Chat Noir, qu'allait-elle penser en découvrant quel garçon terne il était en réalité ? Il savait qu'il ne pouvait pas compter sur son statut de mannequin pour redorer son blason. Ni Marinette ni Ladybug ne pouvaient être sensibles à cette poudre aux yeux. Non, elle allait penser qu'il était, non seulement pas assez sérieux durant leurs combats, mais sans intérêt aucun en tant que personne normale.

C'est assez abattu qu'Adrien descendit dîner.

Cette petite histoire semble vous plaire, je suis ravie par vos retours.
On se retrouve dans une semaine pour le chapitre suivant qui s'intitulera : "Marinette"

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