Hmmmmmmmm, où est-ce que peut bien se trouver Saï ? S'interroge la rose en regardant un peu partout dans la marée humaine qu'engendraient les rénovations de l'école et la décoration des bâtiments du Village.

 Du côté d'un certain brun, 

Je sortis du bureau du Hokage, rêveur. 

J'essayais de m'imaginer auprès des soleils de ma vie, là, tranquillement logés sur le canapé du salon, à se détendre devant une émission télé.

Je crois que c'était la seule manière que j'avais trouvé pour décompresser après la discussion que je venais d'avoir avec Kakashi. . .

Rien que d'y penser, je plongeai ma tête dans ma main..

Je suis épuisé.. Épuisé de bouleverser Sakura au moindre de mes mots, épuisé de toujours devoir abandonner Kodomo à quelqu'un d'autre que moi.. épuisé de devoir effacer la dette, oui réaliser la rédemption de l'idiot que j'étais il y a peu..

Je soupirai, les yeux dans le vague.

Je dois retrouver les autres.. Me réveillé-je en relevant mon visage pour reprendre ma marche.

Je dois tenir. 

Oui, le temps que Sakura aille mieux, je dois le faire..

~  ~  ~ 

Je dévalai les escaliers avant de déboucher sur l'Avenue de Konoha. 

Je suivis instinctivement le remue ménage des Villageois pour retrouver le Chantier dans lequel nous étions tout-à-l'heure, avec Sakura et Ko.

Quand j'aperçus Saï et Naruto au loin, je me précipitai vers eux par réflexe.

Ils doivent bien savoir où se trouve Sakura ! Pensé-je en me rapprochant d'eux.

Mais contre toute attente, je vis Naruto disparaître en laissant derrière lui une fumée blanche si bien que je me trouvais maintenant face à Saï, penaud, sans trop savoir quoi lui dire.

- Hm.. Fis-je, contrarié.

- Hm ? Me répondit Saï en penchant sa tête de côté.

Cette situation est ridicule.. Qu'on m'enterre six pieds sous terre, s'il vous plaît.. M'exaspéré-je en fermant les yeux, les sourcils froncés.

Finalement, je me reprends bien vite en rouvrant mes yeux pour observer fixement Saï, qui fit de même.

- Tu sais où se trouve Sakura ? Lui demandé-je en allant droit au but.

- Non. Me répond succinctement Saï.

Je réprimai un sourire en coin en remarquant combien nous étions plus semblables que je ne le pensais mais soupirai en me rappelant que j'étais censé retrouver Sakura.

- Elle doit être quelque part en train de méditer.. Suggéré-je en regardant dans le vague, abattu. Ou peut-être en train de se mêler des affaires des autres comme elle adorait le faire à l'époque de l'Académie.. Poursuivis-je évasivement, rêveur. Attendez, toute sa vie n'est qu'un mensonge donc même ce que je viens de dire est techniquement faux donc.. 

Je m'arrêtai, perturbé.

C'est moi ou j'ai pensé à voix haute, là ?

Mais ce qui me rendait le plus triste, c'était de réaliser combien tous ces instants passés avec la rose n'était que comédie. . .

Je soupirai une fois de plus.

J'ai envie de me cogner la tête contre un mur pour chasser ses pensées, mais j'en suis incapable.

- Dans tous les cas, me repris-je, quelque chose me dit que c'est elle qui viendra à moi et non l'inverse.. Terminé-je en me dirigeant vers un banc qui traînait par là avant de m'y effondrer sans plus attendre.

Je remarquai avec étonnement Saï s'asseoir à mes côtés.

- Je n'ai pas grand chose d'autre à faire. Se justifie-t-il en sentant mes yeux sur lui.

Cela dit, il sortit ce qui semblait être un journal. Il l'ouvrit et y esquissa quelques croquis à une vitesse hallucinante.

Je me redressai en me penchant discrètement vers lui. Il le remarqua et planta ses perles sombres dans les miennes. Je lui glissai alors un regard, histoire de lui demander ce qu'il faisait. 

Le comprenant, il m'explique :

- Je représente ce que j'ai ressenti lors de la réunion de l'Equipe 7. 

J'opine de la tête, saisissant ce qu'il voulait dire. Ça sembla le surprendre. Pour autant, il reprit ce qu'il faisait sans ajouter plus de mots.

Je n'y connais pas grand chose aux sentiments ni à la psychologie humaine, mais.. Je sais reconnaître quelqu'un qui a été empli d'amour par une étreinte familiale.. Remarqué-je en observant combien ses coups de crayon traduisaient cette chaleur qui avait gagné son cœur sans même le savoir.

Attendez, est-ce que je viens de décrire l'Equipe 7 comme une famille ?

Un vague sourire dessina mes lèvres à cette évocation, et mon cœur se réchauffa, avec quiétude, de joie comme si.. comme si, peu importe combien mon esprit me mentait, mon cœur, lui, reconnaissait la réalité des choses.. Me dis-je en agrandissant distraitement mon sourire. 

Saï choisit ce moment pour terminer de dessiner. Il ferma son journal avant de rester silencieux durant quelques minutes.

Pourtant, je sentis dans sa manière d'agir qu'il était tourmenté par quelque chose et non apaisé comme il le laissait paraître.

Je levai aussitôt des yeux interrogateurs vers lui.

Même si nous n'étions pas très proches et que j'enviais sa proximité avec ma rose, je ne pouvais ignorer le fait qu'il était animé de bonnes intentions et qu'il souffrait actuellement. Me justifié-je intérieurement tandis que, se sentant écouté, Saï se lançait :

- Comment on sait qu'on a des sentiments ?

Sa question me troubla.

Par là, évoquait-il les sentiments que l'on ressent au quotidien tels que la joie, la tristesse ou bien la peur ? Ou les sentiments amoureux que l'on éprouve envers la personne chérie ? M'interrogé-je en ne le quittant pas des yeux, silencieux.

D'autres pensées s'ajoutèrent au chaos qui s'opérait dans ma tête, avant que je n'arrive à la conclusion suivante :

Dans tous les cas..

J'observai ma main intacte à ma bêtise qui avait provoqué un affrontement presque mortel avec mon meilleur ami, avant de relever des yeux pleins d'assurance et de détermination vers celui qui, il y a peu, je considérais comme mon rival, celui que je ne voyais que comme une pale copie de moi, comme un vulgaire remplaçant, et que maintenant, je respectais du plus profond de mon être pour avoir osé me parler à moi, un ancien déserteur, à cœur ouvert.

Dans tous les cas. . . Recommencé-je intérieurement.

- A cette question, profonde et complexe, poursuivis-je en plantant mon regard dans le sien, plusieurs réponses sont possibles. Et je pense qu'il est à chacun de trouver la sienne. Avancé-je calmement. Mais le simple fait que tu te poses cette question  ; je fis une pause en l'observant fixement puis lui esquissai un petit sourire, timide ; prouve que tu ressens bel et bien des sentiments ! Lui assuré-je, une atmosphère lumineuse et rayonnante émanant de moi sans même que je ne m'en rende compte.

Les lèvres de Saï se séparèrent à mes paroles. Ses yeux s'illuminaient à son tour, comme s'il était en proie à la découverte d'une sensation nouvelle.

Puis, comme apaisé et ayant assimilé tout ce qui venait de se passer, il m'esquissa un sourire, simple mais si fier.

- Merci. Sasuke. Me dit-il avec une voix qui traduisait la joie.

Je fus étonnement gagné d'un sentiment de joie à cela.

Oui. Pensé-je en souriant sans pouvoir m'en empêcher. Je crois que je pouvais le dire maintenant : dorénavant, lui et moi sommes coéquipiers ! 

Je dirais même plus : 

Nous sommes amis, maintenant.

Et, alors que nous nous observions comme cela, silencieux mais tous deux satisfaits et apaisés, Saï me demanda le plus naturellement du monde :

- Sasuke ? M'apostrophe-t-il.

- Oui ? 

-  Tu sais pourquoi Sakura nous regarde comme ça ?

Mes yeux s'arrondirent en entendant le prénom de la rose avant que je me mette à regarder partout autour de moi pour l'apercevoir.

- Elle est juste là-bas, derrière cet arbre. M'apprend Saï sans que je n'aie besoin de le lui demander.

Je suivis du regard son doigt avant de la voir.. elle, ses cheveux roses joliment coiffés, son visage déjà moins défait qu'il ne l'était il y a peu..et son sourire, gêné, timide, embarrassé.

Je m'attendris sans pouvoir me contrôler.

Saï, à cette vue, se leva du banc avant de me saluer d'un signe de tête et aller à sa rencontre.

Toujours dans ma bulle, je restai cloué sur le banc sans un mot.

- Ah Saï ! L'interpelle-t-elle en se rapprochant de lui. 

Ce dernier opina de la tête pour lui montrer qu'il l'écoutait.

- Ino a besoin d'un artiste pour ses décorations alors est-ce que tu pourrais la rejoindre, s'il te plaît ? Lui demande-t-elle, soudain pleine d'enthousiasme en évoquant sa meilleure amie.

Les joues de Saï se teintèrent avec étonnement d'intensité.

- B-bien sûr. Bredouille-t-il, pris au dépourvu. Où est-elle ? S'empresse-t-il de la questionner.

- Juste à côté du chantier de l'école, tu la trouveras forcément vu la rapidité avec laquelle tu m'as remarquée. Le taquine-t-elle en riant.

Saï s'empourpra d'autant plus avant de la remercier en cafouillant pour ensuite s'éclipser dans la direction qu'elle lui avait indiqué.

Maintenant seuls, Sakura se dirigea timidement vers moi.

❣ Coucou tout le monde ! C'est moi ! 

J'espère que vous allez bien et que vous passez une bonne journée ! 

D'ailleurs, qu'avez-vous pensé du rapprochement entre le si froid Sasuke et impassible Saï ? Je dois dire que ça me tenait à cœur de les réaliser ainsi complices, car j'ai souvent lu des œuvres où les deux s'opposaient alors que je trouve que finalement, puisqu'ils se ressemblent dans leur introversion, ils devraient plutôt s'entendre.. Du moins, j'ai essayé de le représenter de manière pas trop caricaturale alors j'espère de tout cœur que cela vous plaira !

Merci en tout cas de continuer à me lire ! Je ne vous le dirai jamais assez !

Prenez soin de vous et passez une bonne journée ❣