Chapitre 41

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng


28 décembre 2020
118 jours


Assise dans le second salon, une tasse chocolatée fumante dans ma main, j'observais le jardin baigné sous une lumière grise à cause du mauvais temps. Jungkook était parti à son agence depuis deux heures et j'avais traîné au lit avant de m'obliger à quitter les draps qui avaient été témoins de nos ébats de la veille. Il fallait l'avouer, nous avions rapidement pris goût à la passion charnelle entre nous. Cela nous avait rapprochés encore plus, car maintenant, nous nous connaissions par cœur. Je portai le bord de la céramique à mes lèvres avant de me stopper dans mon geste en fronçant les sourcils. Mes pupilles avaient repéré une chose inhabituelle dans le paysage et calmement, je me levai du canapé pour m'approcher de la baie vitrée. Mon rythme cardiaque se fit soudainement imparfait lorsque je compris ce qui me dérangeait. Une silhouette portant un sweat avec la capuche remontée sur le dessus de sa tête, se tenait au fond du jardin, mains dans la poche avant de son haut et semblant me fixer. C'était comme la fois où l'on avait voulu me tuer... Était-ce une personne envoyée par Ava ou bien Namjoon ? Mon instinct me soufflait que je ne devais pas quitter la maison, pourtant, j'avais envie de savoir qui était cette personne qui était entrée dans cette propriété privée sans autorisation.

Alors que je m'apprêtais à déverrouiller la vitre pour sortir dehors, j'entendis tout à coup quelqu'un sonner à la porte principale, me coupant dans mon élan. Je me retournai à demi en direction de l'entrée avant de reporter mon attention sur le paysage pour voir l'inconnu s'éloigner. Que me voulait-il ? Était-ce moi qu'il cherchait à voir ou bien Jungkook ? Des questions sans réponses apparaissaient par dizaine dans mon esprit et je dus souffler un bon coup pour arrêter leur flot. La sonnette résonna une seconde fois et je me décidais alors à vérifier qui se trouvait derrière le battant. J'ouvris ce dernier et découvris avec surprise un jeune homme à la chevelure rousse : Hoseok.
« Hoseok ? Fis-je en arquant un sourcil tout en l'invitant à entrer.
- Tu... tu m'appelles par mon prénom ? Me questionna-t-il stupéfait.
- Désolée... Je peux continuer à vous vouvoyer et à vous appeler Monsieur Jung, dis-je aussitôt en refermant l'ouverture après son entrée.
- Non non non ! Je suis ravi que tu m'appelles par mon prénom, refusa-t-il précipitamment avec un sourire, que je lui rendis.
- Que puis-je pour toi ? Si tu es venu voir Jungkook, il est déjà parti à son entreprise, expliquai-je en me dirigeant vers la cuisine pour récupérer ma tasse que j'avais laissée là-bas.
- Ce n'est pas lui que je voulais voir mais plutôt toi... avoua-t-il en s'asseyant sur un des tabourets en cuir noir. »

Étonnée par sa réponse, je le fixai en clignant plusieurs fois des yeux avant de comprendre ce qu'il désirait. La dernière fois qu'il était venu me rendre visite, c'était pour parler de ses sœurs devenues des Dolls. Et je ne doutais pas une seconde que c'était pour cette raison aussi qu'il était ici. D'un geste du menton, je lui demandais de continuer à parler pour m'expliquer plus en détail la raison de sa venue. Il se gratta la nuque pendant quelques secondes avant de plonger sa main dans la poche intérieure de sa veste et d'en ressortir un petit morceau de papier qu'il déposa sur la table devant moi. Je pris ce dernier entre mes mains et découvris une petite ligne écrite à l'encre noire : 37 rue du Moulin Brûlé 80000 Amiens.
« Qu'est-ce que c'est ? Demandai-je en reportant mes prunelles cristallines sur le jeune homme.
- L'adresse de Loïc Morel, le Maître d'Olearia, répondit-il en passant son poids d'une jambe à l'autre.
- Et pourquoi cette adresse ? Continuai-je suspicieuse.
- Je... Je veux aller la récupérer, avoua-t-il avec hésitation.
- Et j'imagine que si tu es ici, pour me raconter ça, c'est que tu veux que je t'accompagne ?
- Je... Oui ? »

Il n'était pas confiant dans sa demande. Je voyais bien qu'il avait longuement réfléchi avant de me proposer de l'accompagner, et même après avoir énoncé son souhait, il doutait de ma réponse. Je pliai le petit papier délicatement avant de sauter de mon siège et de lui remettre doucement la feuille dans sa paume. Il ne me quittait pas du regard mais je pouvais voir que la confusion régnait dans son corps. Constatant qu'il était mal à l'aise face à mon silence, je laissai un sourire se dessiner sur mes lèvres.
« Laisse-moi deux minutes pour me préparer, déclarai-je avant de quitter la cuisine pour rejoindre ma chambre. »

Je me changeai rapidement dans des vêtements confortables mais surtout discrets. Mon tatouage parfaitement camouflé sous le tissu, j'ajustai ma coiffure dans une grande queue de cheval haute avant de rejoindre le rouquin dans l'entrée. Une fois tous les deux prêts, nous quittâmes la demeure pour rejoindre sa voiture. Il entra l'adresse dans le GPS de son portable qui indiquait une arrivée dans près de deux heures. Puis, il alluma la voiture et lentement, nous nous engageâmes sur la route.
« Tu ne veux pas prévenir Jungkook que tu es avec moi ? Me questionna-t-il en tapotant nerveusement le volant.
- Pas besoin. Je serais sûrement rentrée avant qu'il ne revienne à la maison, articulai-je en détournant mon regard vers la vitre.
- Dis plutôt que tu ne veux pas lui raconter ce qu'on va faire, laissa-t-il entendre sur un ton calme.
- Je ne sais pas comment il réagirait... Accordai-je dans un soupir. Il... Il n'aime pas les Dolls, pourtant il ne ferait rien pour toutes les libérer...
- Il a été éduqué ainsi Crystal. Tu ne peux pas lui en vouloir, tenta-t-il de me rassurer.
- Et toi ? Tu voudrais libérer les Dolls ? L'interrogeai-je en me tournant vers lui.
- Pas que les Dolls. Tout notre pays va mal, j'aimerais bien que ça change, souffla-t-il en se mettant à conduire d'une main tout en s'accoudant contre la portière. Mais bon, cela reste qu'une utopie.
- Peut-être... fis-je simplement. »

Hoseok était quelqu'un d'agréable, de gentil mais je ne pouvais lui faire confiance aveuglément. Trop de gens avaient essayé de me manipuler en se faisant passer pour des personnes bienveillantes à mon égard et je ne voulais plus que cela recommence. De ce fait, je ne pouvais pas lui parler de « A ». Il souhaitait peut-être du changement, il restait tout de même un homme.

Et on ne pouvait pas croire les hommes sur leurs bonnes intentions.

Nous arrivâmes après près de deux heures de trajet à parler de tout et de rien, devant une petite maison en pierre, peu soignée, à l'apparence lugubre et au jardin malheureux. Jung se tourna vers moi en arquant les sourcils, comme pour me demander si je pensais qu'on était bien à la bonne destination, et je haussai les épaules puisque je n'en avais aucune idée. Après un dernier regard, nous nous détachâmes en même temps et quittâmes le véhicule. Il avait plu récemment. Le sol terreux s'était transformé en boue qui se mettait rapidement à coller sur mes baskets blanches. Nous nous avançâmes vers la porte et voyant qu'il était trop tendu pour frapper à la porte, je le fis moi-même avant de me tourner vers lui dans l'intention de le calmer.
« Du calme, on dirait que tu es sur le point d'exploser, plaisantai-je en posant ma main sur son bras.
- On fait une erreur énorme Crystal. Je suis venu sur un coup de tête, je n'ai rien préparé du tout ! Comment va-t-on récupérer ma sœur ? Paniqua-t-il en se mettant légèrement à trembler.
- Hoseok, ne commence pas à paniquer. On improvisera mais je te promets qu'on repartira avec Olearia, assurai-je avec un doux sourire. »

Alors qu'il s'apprêtait à répliquer quelque chose, la porte s'ouvrit enfin sur un homme surprenant. De tous ceux que je côtoyais, celui-ci ne prenait vraiment pas soin de lui. Mal habillé, des cheveux emmêlés, une barbe mal rasée, des cernes noirs sous les yeux. Il nous regarda tour à tour avec ses globes oculaires paresseux avant de s'appuyer contre le cadre de la porte.
« Loïc Morel ? Prononçai-je calmement.
- C'est moi ? Et vous êtes ? Demanda-t-il avant de bâiller grossièrement.
- Hoseok et Crystal. Nous venons de Paris pour vous parler, nous présentai-je poliment.
- Me parler ? Pourquoi ? Lâcha-t-il en fronçant les sourcils.
- Pouvons-nous entrer ? Ignorai-je avec un faux sourire. »

Il sembla hésiter un moment avant de finalement se décaler et de nous laisser pénétrer dans sa piètre demeure. L'intérieur ressemblait à l'extérieur, en bazar, loin de la propreté impeccable de chez Jungkook. Il nous guida vers le salon. Je devais faire attention où je posais les pieds parce qu'il y avait des feuilles partout, des détritus par endroits, des moutons de poussières et quand je levais la tête, c'étaient les toiles d'araignées qui venaient taquiner mes cheveux. Il débarrassa son canapé des repas vides qui se trouvaient dessus et nous invita à nous asseoir pendant qu'il allait se placer sur une chaise. Il fallait l'avouer, je ne me sentais pas à mon aise ici et son regard qui ne me lâchait pas ne m'aidait pas à me détendre.
« Je vous ai déjà vu quelque part, dit-il en s'adressant à moi.
 Ah bon ? Fis-je innocemment, sachant parfaitement qu'il m'avait vue à Domination's scent.
- Oui... Mais je n'arrive pas à savoir où...
- Permettez-moi de vous poser une question, intervint soudainement Hoseok qui avait repris son courage en mains. Vivez-vous tout seul ici ?
- Peut-être, répondit l'homme vaguement en se penchant en avant pour récupérer une bouteille d'alcool sur la table basse.
- Est-ce que... Est-ce que le nom de cette Doll vous dit quelque chose ? Olearia ? Continua-t-il sans tâter le terrain avant. »

Je savais pourquoi Jung m'avait demandé de l'accompagner. Ce n'était pas simplement pour être un soutien avec lui, mais parce qu'il avait besoin de moi pour déchiffrer les paroles du corps : ces mots cachés par des gestes discrets, ces mensonges couverts et indéchiffrables en temps normal, ces regards fuyants qui en disaient plus. Il avait besoin de moi pour voir si cet homme n'allait pas lui mentir. Et là, je voyais une expression du visage que même le rouquin pouvait comprendre : de la colère. J'aperçus ses poings se fermer fortement juste après sa question. Une chose était certaine, il connaissait Olearia et il ne manquait plus qu'on sache où elle se trouvait.
« Je ne la connais pas, répondit Morel en fronçant les sourcils.
- Nous recherchons cette Doll. Nous aimerions la rencontrer, ajoutai-je à mon tour plus posément et avec plus de douceur que mon ami.
- J'ai dit que je ne la connaissais pas, répéta-t-il plus gravement.
- Le 27 juin 2012, vous êtes venu à Domination's scent pour prendre une poupée de la gamme florissante nommée Olearia, répliquai-je dans un sérieux sans faille. N'essayez pas de mentir Monsieur Morel...
- Je savais que je vous connaissais... Vous êtes la favorite de Kerberton, réalisa-t-il plus sombrement. Qu'est-ce que vous lui voulez ?
- Nous vous l'avons déjà dit, nous voulons la rencontrer, dit à nouveau Hoseok en serrant fortement le tissu de son pantalon dans ses mains.
- Cela va être compliqué. Elle n'est plus dans cette maison, annonça-t-il en portant le goulot de sa bouteille à ses lèvres. »

Sa réponse était surprenante. Qu'avait-il fait de la poupée ? Comment ça elle n'était plus ici ? Je sentais le jeune homme à côté de moi devenir de plus en plus nerveux, et je savais qu'il n'allait pas réussir à rester tranquillement assis sur ce canapé. C'était tout à fait compréhensible, on parlait tout de même de sa sœur jumelle qu'il n'avait jamais vue et qu'il avait toujours rêvé de rencontrer.
« Comment ça plus ici ? Osai-je demander en fronçant les sourcils.
- Elle est morte, laissa-t-il entendre presque sur un ton rempli de dédain. »

Un silence pesant s'installa entre nous. Je n'avais pas prévu cette réponse car je ne voulais pas voir le rouquin perdre espoir. Seulement, tout venait d'être réduit en cendres... Olearia n'était plus en vie et jamais il n'allait la voir... Alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour lui demander comment elle était décédée, Hoseok se leva d'un bond et se précipita vers l'homme de la maison pour l'attraper par le col et le secouer violemment.
« Qu'est-ce que tu lui as fait connard ! S'écria-t-il rageusement. »

Je n'aurais jamais cru le voir dans cet état de colère. C'était un rayon de soleil, l'incarnation de la joie, je ne pensais pas qu'il était capable de contenir autant de haine, de rage. Je me levai à mon tour et vins poser une main sur son bras pour essayer de le calmer, mais la réponse que lui donna Loïc n'arrangea rien :
« Elle était faible donc elle est morte.
- Je vais te tuer ! Hurla-t-il en entourant son cou de ses mains.
- Hoseok arrête ! Criai-je à mon tour en essayant de le retenir. »

Morel ne se débattait même pas pour se sauver la vie, tout ce qu'il faisait, c'était garder bien droite sa bouteille d'alcool, de peur qu'elle ne se renverse sous nos mouvements brusques. Je tirai sur les poignets de mon ami pour qu'il desserre son emprise sur la gorge de cet homme, en vain.
« Hoseok ne le tue pas ! Tu n'es pas comme ça, tu n'es pas un meurtrier ! Tentai-je de le raisonner. Si tu le tues, tu finiras par t'en vouloir et par te dégoûter toi-même d'avoir du sang sur les mains !
- Tu ne me connais pas Crystal ! J'en ai déjà du sang sur les mains, répliqua-t-il entre ses dents serrées.
- Tu accompagnes peut-être Jungkook dans ses visites de courtoisie mais je suis sûre que c'est lui qui finit par tuer, pas toi. Tu ne veux pas le tuer, je le vois dans tes tremblements... Je comprends ta douleur et ta colère, mais ce n'est pas en le tuant que tu te sentiras mieux... S'il te plaît Hoseok, laisse-le, le suppliai-je du regard.
- Je suis désolé Crystal...
- Papa ? »

Cette petite voix enfantine nous stoppa d'un coup. Tous deux d'abord figés de stupeur, nous finîmes par nous tourner dans la direction d'où elle provenait, avant de découvrir un petit garçon. Mon cœur se serra dans ma poitrine lorsque je vis son regard effrayé et lentement, je sentais Hoseok s'écarter du fameux père. Loïc, toujours détendu par l'effet de sa boisson se mit soudainement à rire et se leva d'une manière titubante avant de désigner d'un geste vague sa progéniture.
« Hoseok si j'ai bien retenu ? Je te présente Arthur, mon fils et celui d'Olearia qui est morte en le mettant au monde. Comme quoi, elle n'était pas assez forte pour être mère l'idiote, ricana-t-il en repoussant l'enfant. Va dans ta chambre et n'en sort pas sans mon accord, dit-il froidement à son attention. »

Le petit Arthur acquiesça avec regret et disparut bien rapidement de notre champ de vision. Mais je n'y faisais pas attention, j'étais bien trop concentrée sur le fait de digérer les informations que je venais de recevoir. Tout à coup, Hoseok se mit à marcher vers l'homme et je craignais qu'il le tue après l'avoir entendu insulter sa défunte sœur, mais il passa simplement à côté de lui en percutant son épaule de la sienne. Ne voulant pas le laisser seul, je le suivais tout de suite avant de m'arrêter au niveau de Morel.
« Je vous conseille de vous occuper mieux de votre fils, si vous ne voulez pas mourir à tout moment, le prévins-je avant de quitter la maison. »

Je retrouvais Jung dans la voiture dont le moteur avait déjà été allumé, et sans dire un mot, il quitta le chemin boueux pour s'engager sur la route. Je n'osai pas prendre la parole parce que je voyais bien qu'il avait été détruit par cette entrevue. Il était arrivé avec l'espoir de voir sa sœur, il repartait avec son décès et la nouvelle qu'il avait un neveu maltraité par son père. Cela devait faire beaucoup pour lui.
« Hoseok, commençai-je doucement.
- Tu m'aiderais à récupérer ma petite sœur si je te le demandais ? Me coupa-t-il sans me regarder. Parce que je ne veux pas la perdre elle...
- Bien sûr, assurai-je sincèrement.
- Dès que j'aurais un meilleur plan que celui-ci, tu m'accompagneras même si c'est dangereux ? Tu me le promets ?
- Je te le promets Hoseok. »

Et je n'allais pas seulement délivrer sa petite sœur.

J'avais l'intention de libérer toutes mes sœurs. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro