11. Zombies

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng


Wilma se jeta sur son lit avec autant de grâce dont elle était capable, c'est-à-dire qu'elle égalait en ce moment le charme d'un phoque unijambiste. Elle roula sur le dos, envoya valser son t-shirt et resta en position étoile de mer. Il avait fait une chaleur atroce ce vendredi et elle ne rêvait que de prendre une douche. Pour autant son corps ne voulait pas bouger, alors elle resta à profiter de l'air tiède brassé par son ventilateur.

Elle avait réussi à bien aménager la pièce depuis leur arrivée à Modesto et, bien qu'il reste quelques cartons à trainer dans un coin, sa chambre était assez convenable ; comme le reste de la maison d'ailleurs. Seul le jardin restait dans un état lamentable, mais pas question pour elle de s'en occuper. Elle n'avait pas la main verte et ce n'était pas l'activité à laquelle elle souhaitait consacrer son temps libre.

Au bout d'un moment, la rousse entendit la porte d'entrée claquer, signe que son père était rentré. Cela la motiva à bouger.

« Je vais à la douche ! hurla-t-elle en guise de salut à son père.

- Bonjour à toi aussi, ma fille » répondit celui-ci d'en bas.

Malgré son ton cynique, les yeux de Mr Hertcomb étaient remplis d'indulgence. Ces quelques temps n'avaient pas été facile pour lui, mais pour Wilma non plus, et il tâchait de le garder à l'esprit lors des disputes qui éclataient entre eux. Sa fille avait perdu tous ses repères, et plus encore. Alors, s'il n'arrivait pas à se résoudre à lui en parler, il essayait de n'être pas trop dur avec elle. Il n'en avait pas la force. Leur cohabitation était un peu chaotique parfois, car la jeune fille avait toujours été plus proche de sa mère, mais il savait que cela finirait par s'arranger. Peu importe le temps qu'il faudrait.

À mille lieues des réflexions de son père, la jeune fille profitait de sa douche pour faire le point sur sa première semaine de cours. Elle baissa la température de l'eau jusqu'à ce que celle-ci soit tiède et soupira de contentement envers ce rafraichissement bienvenu. Puis ses pensées dérivèrent.

Elle trouvait qu'elle ne s'en était pas trop mal sortie. Elle avait acquis le rythme du lycée et commençait même à s'y repérer. De plus, elle avait réussi à sociabiliser, ce qui n'était pas gagné d'avance. En effet, la rousse avait appris à apprécier la compagnie de Melville et de Pline, qui apportaient un peu de stabilité à l'explosive Avery. Elle avait beaucoup discuté avec le premier, et ils s'étaient découvert beaucoup de points communs. Elle espérait s'en faire un réel ami.

Outre son petit groupe, elle avait échangé quelques mots avec Irwin, le garçon qui lui avait prêté son livre, et arrivait presque à savoir qui était qui dans leur classe.

Seule ombre au tableau, car il y en avait forcément une, Aaron. Son voisin de classe n'avait pas changé d'un poil durant la semaine, à son grand malheur : toujours aussi agaçant. Son attitude envers elle oscillait entre la moquerie et le mépris, ce qui ne lui plaisait pas beaucoup. Elle se contentait de l'ignorer du mieux qu'elle pouvait, et incitait Avery à faire de même.

Elle avait d'ailleurs essayé d'interroger cette dernière au sujet de la colle, mais la blonde était restée évasive et avait éludé ses questions avec un geste désinvolte de la main. Cependant, les regards glaciaux qu'Aaron et elle échangeaient et la tension entre eux ne faisaient aucun doute : il se tramait quelque chose. Et Wilma ne voulait pour rien au monde se retrouver au milieu lorsque cela exploserait. Bien que quelque chose lui disait qu'elle ne pourrait pas passer entre les mailles du filet.

Lorsqu'elle descendit manger après sa douche, Wilma eut la surprise de constater que son père avait déjà mis la table. Enfin, si poser deux verres et deux cartons à pizza sur la table basse du salon pouvait être appelé ainsi.

En l'entendant arriver, l'adulte releva la tête du lecteur CD qu'il était en train de maltraiter. Les vendredi soir pizza-film était un rituel de la famille Hertcomb, mais cela faisait des mois qu'ils ne s'y étaient pas astreints ; la situation ne s'y prêtait pas.

« Oh tiens, puisque tu es là, tu veux bien m'aider ? Cet appareil est très têtu.

Wilma secoua la tête et en quelques secondes, le problème fut réglé. Le générique du film de zombie que son père avait choisi fut lancé, et ils s'installèrent sur le canapé.

- Faut vraiment que tu prennes des cours d'électronique. Comment t'arrives à faire marcher le vidéoprojecteur au lycée ?

- Très amusant, mademoiselle. Je vois que tu as encore oublié de sécher tes cheveux, changea-t-il soigneusement de sujet.

- Trop chaud, marmonna-t-elle en se calant contre les coussins, une part de quatre-fromage entre les mains.

Ses cheveux roux avaient trempé le haut de sa chemise de nuit, et le canapé ne tarderait pas à connaitre le même sort. Pour autant, elle n'avait pas tort : malgré la nuit tombante, l'absence de climatisation digne de ce nom plongeait la maison dans une chaleur plus ou moins tolérable.

Alors qu'un des personnages se faisait arracher le bras par un mort-vivant téméraire, le téléphone de Wilma vibra. Avery avait envoyé un message dans la conversation qu'ils avaient créé avec Pline et Melville la veille seulement.

La blonde y proposait une sortie au cinéma le lendemain soir. Melville ne tarda pas à y répondre avec enthousiasme, bientôt suivi de Pline. Il ne fallut que quatre-vingt-dix secondes de négociation pour que Wilma décroche l'autorisation à son géniteur.

Elle tapa rapidement la réponse puis reposa son téléphone. Elle posa la tête sur l'épaule de son père et s'endormit un léger sourire aux lèvres, juste avant de voir le héros mourir tragiquement.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro