⚜ Chapitre 2

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Amalys s'était réveillée depuis longtemps lorsqu'un squelette encapuchonné dans sa veste vint apporter un peu de lumière derrière les barreaux de sa cellule. Un peu déboussolée, effrayée, elle leva la tête vers l'étrange individu. Immédiatement, une odeur de poussière lui saisit l'odorat. La même odeur qu'elle avait perçu hier, juste avant de perdre connaissance. Elle frissonna, tant en repensant à ce monstre destructeur d'univers, qu'en entendant la grille crisser sur ses gonds. Il lui fit signe de se lever et de sortir. Elle s'exécuta docilement, tentant tant bien que mal de maîtriser ses tremblements. Elle franchit la porte, le pas hésitant, et la grille se referma brusquement derrière elle. Le squelette passa devant, s'aventurant dans le couloir sombre éclairé à la seul lueur de sa bougie. Elle ne bougea pas tout de suite, restant plantée devant sa cellule sans comprendre ce qu'il se passait. Il ne dit pas un mot non plus. Il continua simplement de s'éloigner, emportant le précieux éclairage avec lui. Rapidement elle comprit qu'il fallait qu'elle le suive et se hâta de le rattraper.

Elle s'était habituée aux monstres. Depuis qu'elle avait découvert le multivers, les squelettes, les lapins humanoïdes, les crôapauds, les lavetoas, les timorènes, et tant d'autre aux formes et noms divers était devenu son entourage quotidien. Elle avait apprit à les connaître, un peu, et ne les trouvait plus si effrayants. Les contes et histoires de son enfance décrivant des monstres sanguinaires et avides de violence avaient rapidement fait place à une toute autre réalité qu'elle avait apprit à accepter. Cependant, celui qu'elle devant elle dégageait quelque chose d'étrangement sombre. Il ne dégageait rien de l'amour et de l'espoir qu'elle avait pu lire chez la plupart des monstres qu'elle avait rencontré jusqu'à présent. D'ailleurs, elle n'avait rien pu lire tout court, son visage étant assombri par sa capuche. Elle ne put que constater que, de dos, il devait bien faire une tête de plus qu'elle contrairement à Sans. Néanmoins il n'égalait pas la taille de Papyrus. Mais contrairement à ce dernier, il était nettement plus effrayant.

Dans les longs couloirs, seul le bruit de leurs pas résonnait. La lumière de la bougie était vacillante, et à chaque seconde, les ténèbres menaçaient de les engloutir. L'obscurité ne la dérangeait pas en général, à condition qu'elle ne soit pas totale. Mais dans ces souterrains, elle se faisait oppressante et elle aurait vite fait de se perdre. Elle aurait aimé se tenir plus proche de la flamme, mais à contrario elle préférait rester le plus possible de ce geôlier.

Bientôt, des escaliers se présentèrent devant eux. Le squelette les grimpa quatre à quatre, et elle peina à le suivre sans devoir se mettre à trottiner. Rapidement, ils débouchèrent dans un immense vestibule. Il y avait quelques torches sur les murs, rendant les lieux moins obscure qu'au sous-sol. Mais l'ambiance n'en était pas pour autant moins lugubre : leur lumière se perdait avant de pouvoir atteindre les voûtes au plafond, à peine discernable. Amalys remarqua une une gigantesque porte à sa droite. Celle-ci était ornée d'impressionnantes arabesques taillées soit à même le bois, soit en pièces de métal ajoutées. Elle réussit à distinguer, malgré la pénombre, une plus petite porte découpée dans l'un des battants.

Soudain, un autre squelette émergea par l'entrée opposée à la leur. Celui-ci ressemblait à Papyrus. Mais habillé plus sombrement. Il passa sans se préoccuper d'eux et passa par une autre porte, disparaissant tout aussi vite qu'il était apparu. Le capuchonné ne fit lui aussi pas plus attention que ça au Papyrus sombre, il souffla la bougie et la posa sur un meuble vestiaire à côté de la porte. Il se dirigea ensuite vers de grands escaliers d'apparat qui encadrait un petit dôme trônant au milieu de la pièce. L'unique accès été une petite porte au devant en ébène. La petite fille le suivit avec hésitation, détachant le regard de cette massive architecture. En haut des marches elle découvrit des couloirs froids et austères, toujours aussi étrangement et lugubrement décorés. Surtout lugubrement. Les quelques tableaux qu'elle croisa la mirent tous plus mal à l'aise les uns que les autres. Et les voûtes lui rappelaient des toiles d'araignées. Ou avait-elle atterrie ? Dans quel univers ? Il n'y avait pas une seule fenêtre par laquelle elle pouvait jeter un coup d'œil et glaner un quelconque indice. Non, tout ce qu'elle avait, c'était le constat que ce château, ou ce manoir peut-être, était effroyablement sinistre. Elle en avait pourtant découvert des choses assez impressionnantes, ces dernier mois. Mais elle n'avait jamais, de tout son périple, entendu parler d'un tel endroit.

Elle hésita longuement, tandis qu'ils avançaient dans un méandre de couloirs, avant de finalement demander :

- Excusez-moi...

Il ne répondit pas. Il n'esquissa même pas un mouvement, signe d'une réaction.

- Monsieur... Où est-ce que l'on va ? déglutit-elle.

Il tourna à peine la tête.

- L'chef va décider de ton sort.

- Qui ?

Il marqua un temps de pause. Amalys attendit qu'il reprenne la parole, mais il ne répondit tout simplement rien.

Une sensation de malaise commença alors à grandir en elle. Décider de son sort ? Que lui réservait-on ? Pourquoi ? Qu'avait-elle fait de mal ? Elle repensa à ce qu'il s'était passé avant qu'elle n'atterrisse ici. Était-ce parce qu'elle avait tué le destructeur d'univers...? Elle n'arrivait pas à concevoir que quelqu'un puisse soutenir une telle personne. Cette chose était totalement folle et incontrôlable. Elle ne faisait aucune distinction dans ce qu'elle supprimait ou non, et ne s'arrêtait jamais. Elle l'avait tué pour le bien de tous. C'était ce dont elle essayait de se convaincre. Seulement, elle avait tout de même tué quelqu'un. Et chez elle, ce chez elle réduit à l'état de néant, ce genre d'acte finissait devant un tribunal peu importait la raison.

Elle se frictionna les bras. Rien autour d'elle ne laissait présager quoi que ce soit de bon. Le capuchonné qui la guidait à travers l'étage labyrinthique n'avait rien d'amical. Les lieux rappelaient un film d'horreur. Le nombre considérable de Papyrus circulant dans les couloirs la stupéfiait. Ils se ressemblaient si prodigieusement, dans leur carrure droite et menaçante, qu'elle les baptisa "soldat-squelettes." Comment était-ce possible qu'il y ait autant de clones d'une seule et même version alternative d'une personne ? D'où venaient-ils ? Pourquoi étaient-ils ici ? Les questions sans réponses fusaient dans son esprit, accroissant son inquiétude.

Il fallait qu'elle parte. Absolument. Le sentiment qu'elle ne reviendrait pas de l'endroit où la menait le squelette à capuche commençait à l'imprégner. Il fallait qu'elle s'échappe. Pourtant, ses jambes semblaient fonctionner par automatisme. Elle suivait son guide malgré elle.

«Bouge-toi !» souffla une petite voix en elle.

Elle voyait mal comment elle allait pouvoir s'enfuir. Mais il le fallait. Impérativement. Elle devait tenter sa chance. Elle ignorait ce qu'on lui voulait, cependant «pas quelque chose de bien» lui suffisait. Amalys prit son courage à deux mains. Elle n'avait qu'à attendre le bon moment, et se faire discrète.

Ce moment arriva bientôt. Dans un corridor beaucoup moins fréquenté que les précédents, elle se fit aussi silencieuse qu'une souris. Le bruit de ses pas baissa considérablement. Le capuchonné ne sembla rien remarquer. Elle attendit d'être certaine qu'il eut baissé sa garde, et, sur la pointe des pieds, s'élança discrètement dans un couloir adjacent.

Les soldat-squelettes semblaient être des abrutis. Peu d'entre eux firent attention à elle, et elle échappa facilement aux rares qui essayèrent de l'attraper. La petite fille eut le temps d'atteindre un autre corridor avant d'entendre son guide hurler des ordres au loin. Elle avait réussit à prendre assez de distance pour espérer pouvoir s'en sortir. Mais tout à coup l'horizon du couloir s'obscurcit et elle se heurta à quelqu'un. Elle recula sous le choc, et constata avec effroi que le squelette était juste devant elle. Il l'attrapa sans ménagement. Elle battit furieusement des bras et des jambes, en vain. Alors qu'il tentait de la maintenir tranquille, elle lui saisit l'avant bras et le mordit. Ils glapirent. Il relâcha sa prise et elle tomba à terre sous les regards effarés des soldats-squelettes. Sans plus attendre elle reprit sa course main sur la bouche. Elle avait atrocement mal aux dents.

Amalys réussit par miracle à atteindre le vestibule. Sa faible endurance commençait à la rattraper. Elle se hâta vers la petite porte découpé dans la grande qu'elle avait remarqué plus tôt. Elle y était presque, il ne lui manquait plus que quelques mètres. Derrière elle le capuchonné avait commandé aux soldats-squelettes de la rattraper, ameutant une cohue à ses trousses. De temps en temps, à sa grande frayeur, un os passait près d'elle manquant de lui transpercer la peau. Mais par elle ne sait qu'elle miracle, aucun ne la toucha. Elle échoua contre la porte emporté dans sa vitesse. Aussitôt elle s'empressa d'agripper la poignée et de tirer. La porte était ouverte. Elle esquissa un pas vers l'extérieur, mais au dernier moment un soldat-squelette la saisit par le col et la tira en arrière, la soulevant de terre.

Elle lâcha un cri de panique. Mais cette fois-ci elle n'eut pas le temps de se débattre. Elle blêmit en entendant des pas de course résonner dans son dos. Amalys n'osa même pas tourner la tête.

- Lâche-la, ordonna sèchement le capuchonné.

Le soldat-squelette obéit et la laissa tomber sans plus de manière. Elle atterri durement sur son arrière train. Son guide la prit fermement par le bras et la tira en sens inverse, la ramenant à l'étage. Elle tenta de se débattre, mais abandonna vite devant le regard meurtrier du squelette.

Il la mena à une porte d'ébène où il toqua. Amalys déglutit, redoutant le moment où cette porte s'ouvrirait. Ça y est, elle était morte. Une voix sinistre s'éleva, les autorisant à entrer. Ses craintes étaient confirmées. Le squelette la traîna à l'intérieur : dans une pièce aussi lugubre que le reste de la demeure. Une immense fenêtre se dressait pourtant sur le mur dans face, donnant sur un ciel sombre parsemé de nuages rougeâtres. Et devant la fenêtre, à son bureau, était assit un squelette noir et suintant dont l'unique pupille cyan les fixaient.

- Voilà la p'tite, comme vous l'avez demandé, chef.

- Tu as été long, Dust.

- Elle s'est échappée.

Il haussa un sourcil et la regarda plus attentivement. Elle baissa la tête et fixa obstinément le sol. Maintenant qu'elle était là, son corps tout entier lui hurlait de s'enfuir à toute jambe. L'atmosphère était oppressante. Elle ne bougea pas. Elle ne pouvait pas. Ne pouvait plus. Il était trop tard, elle était prise au piège. Elle resta campé là, fixant les lattes du plancher, ignorant de son mieux la voix qui l'avait poussé à prendre son courage à deux mains quelques minutes plus tôt. Cette voix s'époumonait, s'arrachait la gorge, mais son instinct de survie lui intimait à contrario de se faire petite.

- Vraiment ?

- Elle m'a fait ça en voulant s'enfuir.

Il montra son bras où manquaient quelques éclats d'os, comme deux poinçons. Elle jeta un coup d'œil furtif. Étrangement, elle cru apercevoir une perle de sang.

- Je vois... Tu peux disposer.

- Bien.

Dust la lâcha sèchement et partit. Elle continua de contempler ses bottes, et agrippa le bas de sa robe, le triturant en silence. L'étrange squelette noir se contenta de l'observer. Puis il reprit finalement la parole.

- Tu es bien hardi de t'en prendre à un de mes subordonnés, jeune fille.

- Je- je suis désolée- balbutia-t-elle.

- J'aurais très bien pu me débarrasser de toi dès ton arrivée, la coupa-t-il. Alors montre un peu plus de respect envers tes hôtes.

- Je- Oui.. Pardon-

Un court silence passa le temps qu'elle intègre ce qu'il venait de dire. Elle releva la tête, tremblante.

- D- Débarrasser ?

- Oui. Un de mes... hommes t'a trouvé et ramené ici. Sauf que tu ne m'es pas d'une grande utilité.

- Mais... pourquoi- ?

- Pourquoi quoi ?

-Pourquoi... Pourquoi m'avoir sauvé ?

- Ne te fait pas d'illusion. Tu n'es sauvé de rien. En revanche on m'a rapporté un fait intéressant à ton sujet.

Elle resta dubitative un instant. La mâchoire sur ses mains jointes, il l'observait silencieusement. Il la terrifiait.

- Lequel...?

- Tu as tué une personne qui nous filait entre les doigts depuis un long moment déjà. Qui plus est à l'aide de magie, ce qui n'est pas anodin pour une humaine.

- Je... Je pensais que la magie était une chose banale ici, fit-elle en baissant les yeux.

- Pour nous, les monstres, oui. Peu d'humains en revanche possèdent cet art.

- ...

- Aussi, j'aimerais savoir, d'où tiens-tu tes pouvoirs ?

- Je n'en sais rien... Je les ai toujours eu...

- Et que te permettent-ils de faire ?

- Je peux faire apparaître les objets que je veux.

- Aucune limite ?

- Je- je ne sais pas. Enfin, si, en taille je crois...

- Un maximum ?

- Une couverture ? répondit-elle après quelques secondes de réflexion.

- Comment voyages-tu d'univers en univers ?

- Je crée des portails...

- Et comment as-tu pris connaissance des Univers Alternatifs ?

- J'ai été éjectée du mien quand il l'a détruit...

Sa réponse le laissa muet. Les mains crispées sur sa robe, elle avait envie de se recroqueviller sur elle même et de disparaître, pour réapparaître chez Toriel. Il resta pensif quelques secondes, contemplant les papiers étalés devant lui, puis il reprit un peu plus doucement :

- Et c'est la raison qui t'as poussé à le tuer ?

- Pas que... mais oui.

- Et... Si jamais tu rencontrais de nouveau une personne de ce type... Tu serais prête à recommencer ?

- Si elle est un danger, oui... Je- je suppose...

- Je vois...

Il fit une pause avant de reprendre.

- Je consent à t'épargner si tu m'aides à quelques petites choses.

- Quoi...?

- Vois-tu, dans le multivers, il se déroule ce que nous pouvons appeler une guerre. Aussi j'ai besoin de main d'œuvre, même venant d'une gamine comme toi.

- Vous... allez m'envoyer au front ?

- Pas en premier lieu. Tu vas tout d'abord rester ici, au château. Tu aideras les autres dans leurs tâches quotidiennes.

Amalys prit le temps de réfléchir. Une guerre... inter-dimensionnelle ? Quel en était le but ? Obtenir le plus d'Univers ? Était-ce une guerre de territoire comme elle en avait souvent entendu parler, ou bien autre chose ? Dans tous les cas, il ne résultait jamais quelque chose de bon de ces événements. Et le regard que son interlocuteur dardait sur elle la dissuadait, sans pour autant lui laisser le choix.

Elle prit une profonde inspiration.

- Et... Et si je veux partir ?

- Nous te tuons.

Elle resta silencieuse. Il sourit, satisfait.

- Puisque tu vas rester ici plus longtemps que prévu... Puis-je savoir comment tu t'appelles ?

- Amalys... et vous ?

- ... Nightmare. Mais tu m'appelleras comme les autres.

Il eut un léger rictus qu'elle ne sut comment interpréter. Elle hocha lentement la tête tandis qu'il se levait. Il contourna son bureau, et vint poser une main sur son épaule. Elle frissonna au contact de ses phalanges suintantes et glacées. Son sourire sembla s'agrandir.

- Viens, je vais te présenter à celui qui s'occupera de toi aujourd'hui.

Il la guida jusqu'à la porte, qu'il lui ouvrit poliment, et ils sortirent tout deux du bureau. Elle le suivit sans rechigner. Nightmare avait une allure fière qui inspirait le respect. D'autant plus avec les tentacules qui s'agitaient dans son dos, et semblaient prêts à fondre sur vous au moindre écart de conduite.

Il la mena à un grand jardin intérieur, où manquait pourtant des fenêtres. Amalys y découvrit avec stupéfaction pleins de fruits, légumes, et fleurs qu'elle n'avait jamais vu. Elle ralentit le pas pour mieux observer cette étrange flore. Des légumes de variété inconnue grandissaient tels des champignons ; des courgettes bleues poussaient à leurs côtés ; quelques arbres donnaient des fruits semblables à des poires ou des brugnons ; des plants de baies phosphorescentes étaient installés dans un coin ; ci et là des fleurs blanches s'épanouissaient. Malgré le manque de lumière solaire, tout semblait pousser sans rencontrer de difficultés particulières.

Un peu plus loin, quelqu'un s'occupait de cueillir des herbes. Nightmare le rejoignit, la jeune fille sur les talons. Ce squelette avait un tel trou dans le crâne qu'elle se demanda s'il n'était pas censé être mort. Outre le fait que ce soit un squelette.

- Horror.

L'interpellé se retourna.

- Oui Boss ?

- Je te présente Amalys. Je veux que tu lui montres ce qu'elle aura à faire à partir d'aujourd'hui, et que sa chambre soit préparée. Je te la confie.

Le squelette blanc la détailla quelques instants avant d'acquiescer.

- Bien. Dans quel chambre je l'installe ?

- Celle du milieu, à droite.

Nightmare s'en alla sans plus d'indications sur la marche à suivre. Cela ne sembla pas troubler Horror, qui se dirigeait déjà vers la sortie. Elle se hâta de le rattraper. Il la mena pendants quelques minutes à travers de couloirs tortueux, jusqu'à une cuisine à la fois grande et assez modeste. Une table trônait au centre, tandis que les placards, les plans de travail, et l'évier se trouvaient le long des murs. Il y avait une porte au fond de la pièce, qui donnait sur le garde-manger, où Horror déposa les herbes qu'il venait de récolter. Puis il la flanqua d'un balai, d'une serpillière et d'un seau d'eau, et l'emmena ensuite dans ce qui serait désormais sa chambre.

La pièce était sommaire et ne comprenait que le strict minimum. La seule chose qui manquait réellement, c'était une fenêtre. Comme dans l'hôtel MTT. Les chambres de cet endroit avait beau être trop spacieuses à son goût, elle lui semblait désormais plus chaleureuse que ces lieux austères. De plus, il y avait vraiment besoin d'un brin de ménage, ce qui fut laisser à ses bon soin. Pendant qu'Horror allait chercher des draps pour le lit, elle s'échina à dépoussiérer, nettoyer, astiquer... Le squelette prenait son temps. Le ménage n'était pas une chose difficile pour elle, surtout quand il était aussi sommaire. La pièce semblait inutilisé depuis bien longtemps, elle était donc poussiéreuse mais pas particulièrement sale. Mais elle eut le temps de s'occuper de la quasi totalité de la pièce avant qu'il ne revienne avec les bras chargés des draps et d'une lampe à huile. Il accrocha la lampe à un crochet à côté de la porte, portant un regard perplexe sur le plancher désormais propre.

Elle s'était arrêter de bouger, n'osant pas faire un mouvement en sa présence. Elle se tenait droite comme un piquet, sa serpillière à la main. Il posa les draps sur le lit, dans un énorme "pouf" qui souleva un nuage de poussière. Elle s'attendait à devoir s'en occuper, mais il prit l'oreiller et commença à chercher la taie qui allait avec dans le tas.

- Tu as des affaires à poser ? lança-t-il la conversation, à son grand étonnement.

- Non...

Il sembla réfléchir un instant, puis hocha la tête. Il trouva enfin ce qu'il cherchait et l'extirpa d'entre la couette et le matelas.

- Tu as quel âge ?

- Heu... Quinze ans.

- Ha. Tu es petite.

- Je- j'ai toujours fais plus jeune que mon âge.

Elle tenta un sourire, qui fut plus une grimace qu'autre chose. Il opina néanmoins et poursuivit. Il posa l'oreiller flanqué de sa taie sur le lit. Il s'occupa ensuite de la couverture.

- D'où tu viens ?

- Comment ça ?

- De quel univers.

- Heu... Je ne connais pas son nom.

- Et comment ça se fait ?

- Je ne sais pas.

- Hum.

Un silence malaisant passa, il finit de s'occuper des draps.

- Je te laisserai t'occuper de ton lit plus tard, il faut qu'on aille s'occuper du repas, fit-il en désignant la couche de poussière sur le matelas.

Elle acquiesça. Il l'emmener alors ranger ses ustensiles de ménage, puis ils se rendirent de nouveau en cuisine. Horror avait un physique tout aussi, voir plus intimidant que Dust, mais étrangement, il semblait à contrario de celui-ci plus calme. Elle avait un nombre incalculable de question en tête, mais hésitait à les poser. Allait-on la réprimander si elle osait parler ? Finalement, elle prit son courage à deux mains.

- Vous... Vous travaillez ici depuis combien de temps ? demanda-t-elle fébrilement.

- Difficile à dire. Je dirai entre six et huit ans.

Rien. Il avait répondu normalement. elle tenta une autre question.

- Le temps passe vite ici ?

- Plus que dans d'autres univers.

Elle acquiesça.

- ... Est-ce que c'est compliqué de se battre contre des ennemis qui ne subissent pas le même temps ?

- Ça va.

Elle continua sur la même lancée, moins hésitante.

- Contre qui vous vous battez ?

- Les gens qui connaissent leur petit groupe les appellent les "Star Sanses", répondit-il d'un ton un peu las tandis qu'il sortait un énorme livre de cuisine sur la table.

Dans ses souvenirs, une star était une personne très appréciée du grand public.

- Ça m'a l'air plutôt positif, constata-t-elle en faisant légèrement la moue.

- Ce sont ceux qui protègent le multivers.

- Qui protège ?

- Oui.

- De qui ?

- De nous.

Amalys fut à moitié surprise par cette déclaration. Mais avoir la confirmation qu'elle s'était bel et bien retrouvé chez des personnes dangereuses, encore plus dangereuses qu'elle ne se le figurait, l'effrayait de plus belle.

- Et... et concrètement... qu'est-ce que vous faites...?

- Pas grand chose à part répandre de la négativité un peu partout.

- C'est-à-dire...?

- Rendre les gens malheureux.

- Pourquoi ça ?

- Parce que c'est ce que le boss veut.

- Pourquoi ?

- Tu peux allumer le feu ?

Il lui désigna un foyer où quelques bûches calcinées reposaient. Elle se rendit soudain compte de son indiscrétion avec ses questions incessantes et se tut immédiatement. Il n'avait pas l'air énervé ou quoi que ce soit, mais elle trouvait s'être trop laissée aller. Aussi se dépêcha-t-elle d'acquiescer et d'obéir.

Ils préparèrent ensemble le repas du soir, qui ne tarda pas à arriver. Horror lui exposa brièvement les tâches auxquelles elle risquait d'être assignée durant les prochains jours, mais ne parla pas beaucoup plus. Cela concernait principalement de l'entretient des lieux, de l'aide à la cuisine, du jardinage... Des tâches qui lui paraissait d'un côté assez simple, et de l'autre elle avait peur de ne pas se montrer à la hauteur. Elle ne possédaient pas des compétences et des connaissances accrues dans chacun de ses domaines.

Il s'éclipsa ensuite, la laissant seule. Elle en profita et étudia la cuisine sous tous les angles, se demandant si dans ce château il y avait des passages secrets comme souvent dans les livres. Mais elle ne décela rien d'étrange entre les meubles et sur les murs. Sa quête d'évasion s'annonçait corsée pour le moment. Mais elle ne désespérait pas. Il lui restait encore le château entier à visiter.

Horror revint et lui désigna la petite marmite dans le foyer.

- Prends ça et suis moi. Tu manges avec nous.

- D'ac- bien ! elle s'exécuta. J'éteins le feu ?

- Non.

Pour sa part, il prit une louche et le plat de volaille. On aurait dit du poulet, sauf que c'était bien plus grand et mince. Ils emportèrent le tout à la salle à manger où était déjà attablés Nightmare, Dust, et deux autres squelettes. L'un était uniquement vêtu de noir et de blanc tandis que l'autre avait les orbites dégoulinantes de... d'elle ne savait quoi. Elle ne s'attarda pas longtemps sur eux et suivit les directives silencieuses d'Horror. Une fois assise, elle contempla son assiette sans un bruit.

Le repas ne débuta pas de suite. Ce qui rendit le silence qui régnait plus lourd encore.

Enfin, Nightmare prit la parole.

- Bien. Comme nous l'avons tous remarqué, nous accueillons aujourd'hui une nouveau membre parmi nous. Amalys ici présente vous aidera dorénavant dans vos tâches basiques, à votre demande. Amalys, voici Horror et Dust, que tu connais déjà, ainsi que Cross et Killer.

Elle hocha la tête, évitant les regards braqués sur elle.

- Aussi, traitez la avec égard.
Tous approuvèrent, même Dust, qui pourtant semblait réticent. Elle regretta de l'avoir mordu.

Le silence revint et le dîner passa. Le plat était bien meilleure que ce à quoi elle s'attendait, mais elle ne su pas l'apprécier à sa juste valeur. Elle dut ensuite débarrasser la table et faire la vaisselle avant d'être finalement congédiée dans sa chambre. Horror l'accompagna sur ordre de Nightmare. Avait-on peur qu'elle tente encore de s'échapper ?

Une fois seule dans sa chambre, elle épousseta le lit à la va-vite et se glissa sous les draps. Ceux-ci étaient froids et lourds. Néanmoins elle ferma et les yeux et attendit que le bruit des pas d'Horror ai disparu au loin, pour se rasseoir au bord du lit. Il n'y avait pas de lumière nulle part, la lampe à huile était éteinte. Ne filtrait que celle d'une torche du couloir sous la porte, faiblement. Mais elle pouvait voir clairement ce qui l'entourait, et elle en profita pour fouiller la pièce, ce qu'elle n'avait pas prit le temps de faire plus tôt, angoissée à l'idée qu' Horror la surprenne.

Elle alla ouvrir en grand les portes de l'armoire posée en face du lit tout en maudissant les planches grinçantes. Il n'y avait rien, si ce n'était de la poussière. Elle fouilla ensuite les tiroirs en dessous, puis passa à la commode et fini par la table de chevet. Les quelques meubles présent dans la pièces étaient tous vides. Il n'y avait aucun objet abandonné qui aurait pu l'aider d'une quelconque façon, rien qui ne lui rappelait un semblant de son univers... Aucun signe que quelqu'un ai vécu ici avant elle. Elle frissonna. La température avait considérablement baissé, depuis qu'elle était passé tout à l'heure. Chez elle, les maisons étaient bien plus douillettes. Elles étaient équipées de radiateurs, d'ampoule au plafond, d'un four... d'électricité en bref. Tout ce qu'elle pensait être acquis lui semblait ici à des années lumières.

Soudain, elle entendit quelqu'un dans le couloir. Elle s'empressa de retourner sous les draps, la porte s'ouvrit alors qu'elle fermait les yeux. Elle eut tout juste le temps d'apercevoir Killer et son regard vide.

Le temps sembla s'écouler au ralenti. Les quelques instants qu'il resta sans bouger s'étirèrent en longueur. Le poids de son regard comme celui de la couette se faisait de plus en plus lourd. Son cœur cognait contre sa poitrine. Et tout ça s'étira en longueur... Jusqu'à ce qu'enfin, il referme la porte. Mais il ne s'en alla pas. Au contraire, elle l'entendit glisser le long du mur dans le couloir.

Elle était bel et bien surveillée. Elle se blottit sous l'épaisse couverture et tenta de l'oublier. L'impression que dormir signifiait son arrêt de mort la hantait. Malgré tout, la fatigue se faisait lourde, et bien qu'elle lutta, celle-ci finit par l'emporter. Au final, elle s'endormit sans même s'en rendre compte.

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