A travers les vitres du train, je regarde ces paysages avec mélancolie. Après toutes ces années, ils n'ont pas changés ; la verdure écossaise me plaira toujours autant. Les vieilles banquettes rouges n'ont pas changés elles non plus. Je me revois encore assise, attendant avec impatience de retourner au château, pressée de revoir les salles de classe et de redormir dans ces splendides lits bleus au plus près des nuages. Les deux élèves assis dans mon compartiment me dévisagent, les yeux grands ouverts.

-Vous êtes un professeur ? me dit l'un d'eux

-Oui, je suis nouvelle, tout comme vous je suppose ?

J'avais remarqué que leurs robes ne portaient pas de blasons particuliers, juste celui de l'école.

-Oui...on est nouveaux...Vous savez si le château est aussi grand, je veux dire...on nous a dit qu'il était immense...

-Il est énorme, on se perd souvent les premiers jours, répondis-je

L'élève à qui j'avais parlé rougi et ne dit plus mots. Il s'enfonça dans son siège et discuta à voix basse avec son ami. Le château approchait, je reconnu bientôt les abords de Pré-au-lard. Je sortis, et j'attirai bien vite les regards. Je marchai un peu et j'aperçu les calèches tirées par ces grands chevaux noirs et squelettiques, les sombrals. Durant mes voyages, j'avais pu en observer des tas, de tailles et d'apparences différentes ; mais ceux-là restaient tout de même mes préférés. En m'asseyant dans la calèche, je ne pus m'empêcher de me souvenir de ce jour, le jour où j'ai rencontré mes meilleurs amis. J'avais senti depuis le début qu'Hermione ne m'aimait pas vraiment, qu'elle me trouvait un peu bizarre, étrange, mais les autres semblaient m'accepter.

Plus la calèche avançait, et plus mon impatience s'intensifiait. J'avais l'impression d'être à nouveau une première année, impressionnée par toute la magie qui régnait en ces lieux. Après une quinzaine de minutes, je vît enfin le château. Après toutes ces années il était resté intact. Poudlard avait toujours été magnifique au coucher du soleil. Dans le hall de l'école, une foule de premières années se bousculaient, essayant tant bien que mal d'apercevoir une fraction de secondes ce qui se passait plus loin.Lorsque je rentrai dans la Grande Salle, une bouffée de nostalgie m'emplit de tout mon être. Tous ces souvenirs de moments passés en ces lieux étaient gravés au plus profond de mon esprit. Je me revoyais là, à la table des Serdaigle, au milieu des autres élèves, ou bien là, sur le tabouret de la répartition, le choixpeau placé sur la tête. Je m'en souviens, à peine avait-il effleuré le sommet de mon crâne qu'il s'était exclamé :« Serdaigle !!! ». Et j'avais rejoins, fière et heureuse, la grande table de bois.

Je m'avançais vers la table des professeurs et me présentai au directeur, un certain Warren Phoebus que j'avais vu lors de mon entretien d'embauche.