- Eren... Tu... tu as déjà lu plusieurs de mes œuvres... 

J'ouvris grand les yeux. Je le fixai, étonné de la révélation qu'il venait de me faire. Monsieur.... j'ai lu des bouquins de mon prof de français? Mais... quels sont-ils? Je veux savoir. J'ai besoin de savoir ! Non... calme-toi Eren. Inspire... Expire... C'est pas vrai, ne dites pas que... 

 - Eren, tu vas bien? 

 - Je... quels sont vos écrits, monsieur? 

 - Tu n'as pas une petite idée? 

 - Et bien... si. Mais j'ai du mal à y croire... 

 - Je ne sais pas comment je dois le prendre là. 

 - Excusez moi, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Vous êtes.. "Heichou".. n'est-ce pas? 

 - Exact. 

 - Je voulais juste dire que... vos histoires sont époustouflantes et.. je rêvais tellement de vous rencontrer un jour... Je n'y crois pas.. Mais.. pourquoi ce pseudonyme? 

 - Je ne vais pas te dévoiler ma vie comme ça gamin. 

 Mon professeur et auteur préféré se leva, prenant son assiette pour la déposer dans le lave-vaisselle. Je le suivis de près, ayant également terminé de manger. Chacun notre tour, on partit prendre une douche. La mienne fut bien froide, afin de me rafraîchir les idées. Je n'arrive toujours pas à réaliser que mon professeur de français et mon auteur favori ne sont en réalité qu'une seule et même personne. 

 Je sortis tranquillement de la douche, une serviette à la taille, l'autre autour de mon cou. Evidemment, j'avais oublié de prendre mon pyjama avec moi avant d'aller dans la salle de bain. Abruti. Je passais le plus discrètement possible dans le salon, où monsieur Ackerman corrigeait quelques contrôle. Malheureusement, je ne passai pas inaperçu... 

- Hey gamin, je ne suis peut-être pas un pédophile assoiffé de sexe comme tu le dis si bien, mais je suis un homme, qui t'a avoué ses sentiments qui plus est. Donc je pourrai très bien avoir quelques pulsions ou idées pas très saines si tu continues de te balader vêtu ainsi dans mon appartement. 

 - Désolé! J'ai juste... oublié mes affaire dans la chambre. 

 Je me dirigeai presque en courant dans la chambre où je dormais maintenant depuis plusieurs mois. C'est vrai, il m'a déclaré sa flamme. Et...on s'est embrassé et... On a dormi ensemble. C'est peut-être méchant de lui donner de faux espoir, mais je ne suis pas sûr de mes sentiments. Après tout, c'est nouveau pour moi, je n'ai jamais eu de petit-ami. 

 Je m'habillai en quatrième vitesse et j'allai reposer mes serviettes sur... le porte serviette. Je retournais ensuite dans la chambre, lire un peu avant d'aller me coucher. Bien sûr, je ne change pas les les bonnes habitudes... Je lis toujours un livre de mon auteur favoris... 

 Les minutes défilèrent, voilà maintenant trente minutes que j'essaie désespérément de m'endormir. J'avais les yeux fermés quand je sentis une masse se poser sur le lit. Je ne pris même pas la peine d'ouvrir les yeux et j'enroulais mes bras autour de mon professeur, comme si ce dernier était un doudou. Et grâce à la chaleur de son corps et au souffle régulier du propriétaire du lit, je réussis enfin à rejoindre le pays des songes. 

 Le réveil du lendemain fut particulièrement difficile. Enfin, que dis-je... Tous les réveils de la semaine furent difficiles... Entre cours aux horaires normaux, cours en plus avec monsieur Ackerman à la maison, devoirs à faire... Je crois que je vais rendre l'âme avant la fin de ce vendredi froid mais ensoleillé. 

 - Jaeger! Ce n'est pas le moment de rêvasser. Tu veux venir demain matin? Le samedi des vacances, ce serait dommage quand même. 

 - Excusez moi monsieur.

 Celui-là... il me sort par les yeux. J'ai l'impression que ce prof fait tout pour se faire détester. Monsieur Auruo... Tient, c'est le seul prof qu'on appelle comme ça. Je veux dire, dans la logique, ce serait "Monsieur Bossard"... enfin, on s'en fout. Une colle un samedi matin... ce serait un magnifique cadeau de Noël... 

 L'aiguille de l'horloge se faisait entendre dans toute la salle. Il n'y avait aucun autre bruit. Et dans cinq... quatre... trois... deux... un.... Le bruit sourd de la sonnerie retentit, annonçant enfin deux semaines de vacances. Alors que la plupart des élèves se dépêchaient de ranger leurs affaires et de s'en aller, moi, je pris tout mon temps, faisant exprès d'être aussi lent pour embêter mon prof d'histoire, lui aussi, impatient de quitter enfin l'établissement. 

 Je sortis de la salle, fier d'avoir énervé mon professeur. Je traînais dans les couloir du lycée, ne sachant que faire... Peut-être mes devoirs... Oui, je vais faire ça. Je m'assis par terre, sortant un cahier et un stylo. Voilà une belle occupation en attendant mon professeur principal, ce dernier devant fermer le lycée aujourd'hui, pour je ne sais quelle raison. 

 Rapidement, les couloirs se vidèrent de toute trace d'élève, et je me retrouvai seul dans mes pensées, en train de bosser mon anglais. Un paragraphe de plus de trente lignes à faire. Je suis plutôt bon en anglais, ça devrait aller je pense. Trop concentré dans mon travail, je ne me rendis pas compte que quelqu'un venait d'arriver et observait mon boulot. 

 - "I was alone, in the dark, desperately searching for an exit in this hell". C'est une phrase très sombre que tu as écrit... 

 - Oh! Monsieur.. Vous m'avez surpris. Oui... Je dois raconter ma vie dans un paragraphe d'au moins trente lignes... 

 - Je vois. Tu viens, il est l'heure de rentrer. 

 - J'arrive tout de suite. 

 Je rangeais rapidement mes affaire et je me levais, suivant silencieusement mon professeur principal jusqu'à son automobile. Comme plus personne ne se trouvait au lycée, je pus monter directement dans la voiture, sans attirer le moindre regard sur moi. Je suis quand même content que personne ne sache que je vis avec monsieur Ackerman.. Et je sais que Mikasa et Armin ne diront rien.

 A la fin du trajet en auto, je descendis en premier de la voiture, attendant le propriétaire de l'appart devant la porte. Levi inséra la clé dans la serrure et la tourna, ouvrant ainsi la porte. Il entra et déposa ses affaires, et partit directement dans la cuisine se faire un thé noir. - Gamin, tu veux boire quelque chose? 

 - Je veux bien un thé aussi, s'il vous plait. 

 - D'accord. 

 Mon prof de français arriva dans le salon quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes entre les mains, les déposant rapidement sur la table basse en face du canapé. Il s'assit ensuite à mes côtés, entamant la conversation. 

 - Eren.. tu as lu tous mes livres? 

 - Je pense oui. Si j'en ai oublié, j'aimerai les lire tout de suite. Vous faites passer tellement de sentiments dans vos écrits que j'en suis tout retourné à chaque fois. Vous avez beaucoup de talent et j'espère vraiment lire encore beaucoup d'œuvres de votre part. 

 - Voilà un beau compliment. Merci beaucoup gamin. 

 - Je vous en pris, je ne dis que ce que je pense. Monsieur.. je.. j'ai réfléchis et... enfin...je...Je voudrai vraiment savoir la provenance de votre pseudonyme monsieur. 

 - Tu es plutôt entêté. Très bien, de toute façon, ce n'est pas comme si je ne t'avais pas raconté ma vie déjà une fois. J'ai choisis "Heichou" comme pseudo tout simplement parce que c'est le surnom que ma mère me donnait dans mes vagues souvenirs d'elle.

 - Oh... excusez moi... 

 - Arrêtes de t'excuser, tu veux bien. Je n'ai pas huit ans, ce n'est plus trop un problème pour moi de parler d'elle. 

 - Même... 

 - Plus important, j'ai une question. As-tu réfléchis à ce que je t'ai dis? 

 - Et bien... Je pense avoir une réponse, mais je voudrais vraiment être sûr de ce que je ressens... 

- Ne traîne pas trop non plus, je suis peut-être patient, mais j'ai mes limites... 

- Je vais faire de mon mieux... 

 Je baissais la tête légèrement, me plongeant dans mes pensées. Bien sûr que je veux avoir une relation plus sérieuse avec lui. Mais je ne peux m'empêcher de penser que... C'est mal.. Et pourtant, tout mon être me dis de foncer, de ne pas penser au regard que les autres auront sur nous. Au plus profond de moi, je sais que je veux... plus qu'une relation élève-prof...