Chapitre 3 ~ Mystère

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Un sursaut éclipsa mon sommeil. Ce moment de méprise me semblait si irréel et pourtant ça ne l'était pas. Seul le fait de penser à cela déclencha une soudaine angoisse dans mon esprit. Pourquoi ? Pourquoi était-elle de retour ? Sa voix si douce, parcourait toujours mes pensées, elle m'effrayait, cependant, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver un certain sentiment de réconfort... une sensation d'appartenance évoquée par son frêle chant. Ce qui m'était étrange c'était que je n'avais plus le moindre souvenir de notre discussion. Et je n'y trouvais pas non plus d'intérêt à m'en souvenir. Il y avait des choses qui valaient mieux ne pas découvrir... Mais... et si ce qu'elle m'avait confié cette nuit était d'une vraie importance ? Si elle m'avait enfin révélé un remède à mon sort ? Si j'avais refusé de lui prêter attention car je savais que ce n'étaient, encore une fois, que des mensonges... mais... si ce n'était pas le cas ? Comment pouvais-je déceler les intentions cachées de cette femme qui m'avait longtemps influencé ? Et d'ailleurs, continuait-t-elle à la faire ? Étais-je toujours aveuglé par sa tendresse envoûtante ? Me tendait-elle à présent un nouveau piège ? Elle savait que je serais tenté d'y céder et qu'éventuellement, elle aurait ce qu'elle voudrait en me tenant rattaché à ses fins doigts par des ficelles.

Ne pensant pas pouvoir supporter mes propres interrogations une seconde de plus, je me décidai à quitter mon lit dans l'espoir d'évacuer un peu toutes ces pensées.

Il devait être tôt. J'en déduis en percevant les faibles rayons de soleil à travers ma fenêtre entrouverte.

D'un pas las, je me dirigeai donc vers le dressoir, me laissant lourdement tomber sur le banc couvert d'étoffe. Je n'avais guère envie de faire quoique ce soit de cette journée qui s'annonçait sûrement pitoyable. En désirant rendre ce moment moins misérable je jetai un regard désintéressé vers le miroir. Dans celui-ci se reflétait mon apparence. Celle dont j'avais pris tant l'habitude de contempler. Ces yeux d'amandes, qui à ce moment étaient victimes d'affreuses cernes, accentués par des iris bleus, un trait qui se faisait souvent remarquer avec aisance par mon entourage. Ma peau douce et légèrement rosée faisait pour autant part des compliments qui m'étaient destinés, les gens en étaient absolument éblouis. Un nez droit, se dressait gracieusement au-dessus de mes lèvres pulpeuses et colorées qui étaient fréquemment témoins de fougueux baisers. Un sourire se dessina discrètement sur mon visage lorsque je repensai à toutes les jeunes demoiselles qui avaient été conquêtes de mon irrésistible charme. Seulement, ces boucles rebelles dont je disposais, restaient et resteraient toujours un mystère irrésolu. Car, j'avais beau les couper, elles ne cessaient de repousser à une vitesse acharnée, et de s'entremêler telles de vignes sauvages entre-elles, ce qui me décourageait fortement. Pour l'instant je refusais de me casser la tête pour un détail aussi minime, je déterminai donc qu'il était plus sage de les laisser en paix, ces satanés cheveux blonds. Puis, je jettai un regard blasé en direction de mon peigne qui, à mon grand mécontentement, commençait à accumuler de la poussière. Quel gâchis pour un si bel objet.

Je reculai mon siège avant de redresser mes jambes, voulant me diriger vers la salle de bain.

Je pris la peine de me déshabiller avant de me glisser dans l'énorme bassin d'eau chaude. Pour une fois, la température de celle-ci était au point, peut-être Amalia c'était occupée de préparer mon bain... J'en doutais, Serindë en était la responsable. Je ne l'avais pourtant pas entendu toquer à la porte ou même rentrer dans la pièce sans mon autorisation, ce qu'elle avait parfois tendance à faire car elle savait à quel point je détestais être réveillé de telle façon, elle qui n'était pourtant pas discrète.
J'essayai de détendre mes muscles en évitant au passage de penser, ça ne m'était pas de toute aide à vrai dire. Cette tranquillité me soulageait fortement, j'inspirai et expirai longuement afin de percevoir la douce arôme parfumée de lavande qui flânait dans l'atmosphère sereine de la pièce. Lorsque je fermais les yeux, mes capacités auditives se développaient davantage. Tout me semblait perceptible d'un coup. Certes, cette sensibilité m'était parfois défavorable, cependant je fus reconnaissant de ce don à ce moment. J'entendis les pas distants d'Amalia, ils se rapprochaient convenablement de mon compartiment, peut-être savait-elle quelque chose à propos de l'emplacement de cette bonne à rien qu'était Serindë. Je m'empressai donc, d'une main, de saisir mon peignoir, un authentique vêtement rouge aux brodures dorées, et à l'aide de l'autre, de me vêtir de celui-ci afin que la belle et innocente Amalia ne me surprenne pas dévêtu. J'étais certain que secrètement elle rêvassait de cela.
Je m'apprêtais à sortir de la salle de bain, lorsqu'une pensée me vint soudainement à l'esprit. Pourquoi n'y avait-il pas de draps ? Encore une fois, c'était une des obligations qui correspondait à Serindë, s'assurer qu'il y en ait en tout temps. Je n'eus donc pas le choix de quitter la pièce, toujours dégoulinant d'eau de la tête aux pieds. Cela me déplaisait grièvement.

Quand j'ouvris la porte, Amalia fut surprise. J'eus également l'impression de l'avoir entendue émettre un faible cri d'étonnement, ce qui me remonta quelque peu le moral. J'étais impatient de lui poser la question qui me brûlait tant les lèvres. Toutefois, elle me devança.

Mon prince ! Vous m'avez fait une de ces peurs ! s'exclama-t-elle en posant d'un geste théâtral sa main sur sa poitrine.

— Amalia, cesse de jaspiner des inutilités et dis-moi où est Serindë.

— Pardonnez-m... commença-t-elle embarrassée.

— Je ne veux pas de tes piètres excuses, répond-moi, vite ! lui ordonnai-je impatiemment.

— Je n'ai pas la moindre idée d'où est-ce qu'elle pourrait se trouver, mon prince, j'en suis navrée, formula-t-elle en ravalant sa salive.

Mécontent de ne pas avoir obtenu une réponse satisfaisante, je soupirai et lui claquai la porte au nez. J'attendis quelques instants silencieux derrière celle-ci qu'elle reprenne son pitoyable chemin, mais puisque je tendais à m'impatienter rapidement j'en conclus qu'il serait mieux d'abandonner. Je délaissai donc l'entrée de ma chambre et me dirigeai vers ma gigantesque garde-robe, à la recherche de quoi me revêtir. Je m'empressai d'enfiler ma tenue quotidienne.

C'est alors que je sentis une douleur perçante à la joue, je laissai au passage échapper un juron lorsque cette sensation désagréable se répandit. Cherchant à comprendre ce qui m'avait si subitement heurté je scrutai les alentours de la pièce à la recherche d'une explication. Je réalisai qu'il y avait un petit caillou jonchant le sol tapissé de ma chambre, non loin d'où je me retrouvais. Puis, un second caillou virevolta dans les airs, celui-ci vint frapper la vitre de ma fenêtre, celle qui était ouverte. Ce devait surement être par là que c'était infiltré le premier. Lorsque je ramassai la pierre et l'examinai minutieusement, je déterminai de quoi il s'agissait. Ou plutôt, qui était à l'origine de cette fâcheuse surprise.

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