L'immortalité, une condition dans laquelle une personne n'était pas soumise à la mort. Un état qui était mien, ainsi que la raison qui m'avait mené vers ce malheureux chemin.

J'étais prisonnière de la vie, destinée à veiller sur l'humanité, tandis que je me morfondais dans la plus grande mélancolie de mon esprit, et ce, depuis plus de temps que je ne pouvais m'en souvenir. Car, dès ma création mon destin fut celui qu'à ce moment je méprisais tant.

Sur ce satellite, auquel fut attribué le nom de lune, pour régner en tant que protectrice de Gaïa, ils m'avaient forcé à demeurer. Ce trône que je surnommais à présent déchu, ils m'avaient interdit de quitter, étant de plus éternellement liée à cet endroit indécelable.
Tout cela par cause de mon innocence, disparue.

Avais-je jadis été humaine ?

Je commençais à en douter.

Car, à vrai dire, je ne savais plus qui j'étais.

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Mes rêveries me redonnaient parfois la force suffisante pour surmonter le supplice qu'était cette solitude insensible. M'imaginant, à longeur de journée, que je pouvais de nouveau sentir l'arôme de la liberté. Un souvenir particulier envahissait mes pensées, l'image d'une jeune âme, rayonnante de bonheur, qui courait dans un champ remplit de couleurs, tandis que les premières lueurs du soleil éclairaient son visage stupéfait par ce spectacle épanouissant. Elle continuait sa course dans cet environnement harmonieux, son rire se répandant dans l'espace de celui-ci. Toutefois, cette petite fille, ne sachant pas qu'elle se dirigeait tout droit vers un précipice, finissait toujours par tomber.

C'est à ce moment-là que je revenais à la réalité, c'est à ce moment-là que je réalisais que tout cela n'était qu'une illusion crée par mes propres désirs égoïstes et que je ne pouvais échapper à mon sort. C'est à ce moment-là que je comprenais enfin que l'unique chose que je désirais véritablement, je ne pouvais l'obtenir.

Puisque j'avais moi-même succombé aux ténèbres.

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Troublée par ma souffrance, mon âme n'avait plus aucune valeur. J'avais déçu l'univers en la corrompant. Elle aurait du se dissiper, telle la poussière d'étoile régnant dans mon atmosphère, depuis fort longtemps, afin d'en procréer une nouvelle, pure et honnête. Seulement, la vie ne semblait pas vouloir me relâcher. Elle se manifestait sous l'apparence de lourdes chaînes dorées, m'emprisonnant et refusant de me laisser partir loin de cet endroit maudit où mon existence était insignifiante.

Étais-je donc condamnée pour l'éternité à vivre dans un monde imaginaire où nul ne pouvait me distinguer ?

Non.

Toute malédiction possédait un remède.

Il me fallait tout simplement le détruire.

Mon cœur.