Si vous crachez sur la banalité,

Vous vous trompez peut-être de camp,

C'est une vie de simplicité,

L'originalité n'est bonne que pour les arrogants,

Vivre en inconnu,

Sans soucis,

Vivre sans être reconnu,

Sans se compliquer la vie,

Car oui, pourquoi vouloir être difficile,

Quand nous pouvons faire le choix,

D'une vie facile ?

La banalité offre la vie de roi,

Nous embarquons sur une rivière tranquille,

Emporté par un courant paisible,

Le banal jamais ne vacille,

Et n'admet jamais l'imprévisible,

L'ordinaire se fond dans la masse,

Comme tout le reste, nul ne peut le reconnaitre,

Toujours cette même trace,

Ils rentrent tous dans le même diamètre.

La vie paisible d'un banal,

N'est pas tourmenté par le jugement,

L'ordinaire, jamais ne râle,

Tout y est organisé dans un petit rangement,

Comme tous le reste,

Monsieur tout le monde a une point de fénéantise,

Sans aucun mouvement, sans aucun leste,

Il suit le courant de son fleuve, sage et sans bêtise,

Il agit comme tout le monde,

Pense comme les autres,

Sans la fatigue de créer trop d'ondes,

Son avis peut se traduire en notre,

Le banal est accepté,

Sans effort, il est apprécié,

Voilà de quoi plaire,

Voilà de quoi réjouir,

Sans labeur, nous pouvons nous complaire,

C'est bien simple de s'y réduire,

Un regard rapide, et nous savons tout,

Nous ne sommes plus des inconnus,

Ca ne coute pas un sou,

D'échanger un œil, un jugement, quelques vues,

C'est le soucis des originaux,

Le simple ne marche pas,

Un facile regard est inutile avec les marginaux,

Il faut jouer avec maintes paroles pour les connaitre,

Tout apprendre d'eux,

C'est épuisant comme tâche, un gros effort doit naitre,

Le travail y est généreux,

C'est absolument absurde,

Laissons-les dans le confort de leurs ruisseaux,

Dans leurs étranges habitudes, trop insalubres,

Les comprendre, les écouter, l'effort est de trop !

Le banal est facile,

Se comprendre y est d'une rapidité intense,

Pour une joie qui sera d'une présence tout aussi habile,

Il n'y a aucun intérêt de créer des conversations denses,

Une vie sans encombre est plus agréable,

Se laisser guider par les regards,

Sur ce navire considérable,

Larguons les amarres !

Cette éloge parait bien belle,

La vie de ce bon vieux monsieur Tout le monde se fait désirer,

Mais mon esprit est trop rebelle,

Jamais je ne me laisserais emporter par ce fleuve bon à faire chavirer.