Quand je me suis déposé sur l'île, je n'ai tout d'abord trouvé personne. Je venais tout juste d'atterrir sur cette plage pour pouvoir y reposer mes ailes. Il fallait bien croire que cet endroit était désert Il n'y avait absolument personne.

La plage, ne me convenant pas pour pouvoir dormir, je fis un tour du lieu, bien plus vaste que je ne l'imaginais.

Je trouvais une petite clairière, qui me conviendra pour le moment.

                                                                                         ***

Plusieurs cris étouffés et pénibles me réveillèrent.

La clairière que j'avais laissé vide en m'endormant était maintenant envahis par d'autres oiseaux. Ils étaient très différents de moi. Plus petits, un peu dodu, et avec un bec épais.

Finalement, je m'étais trompés. L'île était donc peuplé.

La clairière était remplis de ces petits oiseaux, qui avançait dans une tumulte incroyable. Je me demandais pourquoi ils ne s'envolaient pas. Cela faciliterait sans doute leurs déplacements. Mais je compris vite, à travers leurs petites ailes, qu'ils étaient sans doute incapable de voler.

Ainsi je restais toute la journée à les observer, aller et venir, sans aucune raison précise. Tout cela était magnifique. Moi qui ait toujours vécu seul, je me délectais de cette vie trépidante.

J'eus même la chance de discuter avec quelques uns d'entre eux. Leur bonté fut la première chose que je remarquais. Peut-être un peu naïfs, quelque peu simplets. Mais d'une sympathie sans égale.

Puis, enfin, je finis par m'envoler, pour finir mon long voyage. Au fond de  moi, je me fis la promesse de revenir ici, un jour ou l'autre.

                                                                                        ***

Un long moment était passé depuis mon premier atterrissage sur cette grande île. Je n'y était jamais retourné depuis. Mais aujourd'hui, c'était l'occasion d'y faire un détour. J'étais repartis pour un long, long voyage, vers les pays chauds. J'avais envie d'aller retrouver ces amusants oiseaux.

Je ne mit pas longtemps avant de retrouver cette grande tâche dans l'océan. J'ai atterris dans cette même clairière. Il n'y avait personne. Peut-être qu'après un peu de repos...

Mon corps ne se le fit pas répéter. Je m'endormis immédiatement après avoir fermé l'œil.

A mon réveil, j'entendis les mêmes bruits, les mêmes sons. Moins bruyant peut-être...

Lorsque j'ouvris les yeux, je retrouvais mes drôles d'oiseaux. Ils continuaient leurs va et vient, inarrêtable.

Pourtant, ils étaient moins nombreux. Ce n'était peut-être qu'une impression, mais j'avais cette impression qu'il y en avait moins ce jour-là, que lors de ma première visite. Cela me tracassait.

Cependant, ça ne m'a pas empêché de profiter de cette nouvelle journée en leur compagnie. Ils avaient toujours cette même énergie à revendre, toujours à courir d'un bout à l'autre de la clairière.

Puis, finalement, je repartis. Je repris mon envol vers ma destinée. Une fois de plus, je me promis de revenir ici, dès que possible.

                                                                                   ***

Cela faisait maintenant des années, peut-être même plus, que je n'étais pas retourné sur cette île. Mon long périple était ici l'occasion d'y retourner.

Tout aussi déterminé que la dernière fois, je partis faire escale dans ce lieu magnifique. Je me suis posé dans cette clairière, avant de constater, qu'une fois de plus, il n'y avait personne.

Je m'endormis, avec un mauvais pressentiment.

Cette fois-ci, je ne fus pas réveillé par de drôles de cris. Seul le silence régnait dans cette clairière.

J'attendis toute la journée, mais personne ne vint à ma rencontre.

Finalement, je dû repartir.

Quelque chose avait changé ici.

Les oiseaux n'étaient plus là.

A la place, sur les plages, se trouvaient de grands morceaux de bois, flottant, accrochés à de grandes voiles.