Clôture du jaune chap 1 section 1

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Le bourreau se lamentait.
Ah, vais-je pour toujours décapiter des innocents ?
Les ministres se lamentaient.
Ah, allons-nous pour toujours devoir faire plaisir à cette enfant ?
Les citoyens se lamentaient.
Ah, allons-nous devoir pour toujours souffrir de la faim ?

La seule qui souriait était la Fille du Mal.
Avec une expression satisfaite, elle s'assit sur le trône.

L'ordre de la Princesse fut entendu à plusieurs lieux à la ronde.

"Et maintenant, prosternez-vous !"

Section 1 -- Le Quatorzième Anniversaire --

Scène 1
♦ Allen ~ "La Cour Céleste", Le Palais Lucifénien ~

"Oh, c'est l'heure du goûter."
Je ne pus m'empêcher de dire cela en entendant la cloche sonner trois fois.
Le son de la gigantesque cloche de la Cathédrale Lévin résonna partout dans le palais. Derrière moi, Chartette soupira bruyamment On dirait qu'elle et moi on pensait à la même chose.
On nettoyait la cour depuis ce midi. Il était déjà trois heures de l'après-midi, et nous n'avions toujours pas terminé.
Chartette et moi on travaillait dur, avec six autres majordomes. Mais la cour était beaucoup trop grande, et nous ne pouvions pas le faire à nous seul.
En fait, la majorité des domestiques étaient ce moment en train de préparer le bal de ce soir. Même si l'Intendante, Mariam, l'avait ordonné, je doute qu'elle ait pu nous fournir de l'aide supplémentaire.
"Ah ~~ ! Je suis crevée ! Si fatiguée ! Hé, Allen, est-ce qu'on ne peut pas arrêter de balayer et nettoyer ? me dit Chartette avec impatience.
- J'ai peur que non. Nous n'avons toujours pas terminé de nettoyer autour de la fontaine. Mariam-san n'a-t-elle pas dit que nous devions nettoyer cet endroit car les familles royales étrangères allaient passer par là ?
- Ne t'en fais pas, personne ne remarquera un petit peu de saleté. En plus, le bal aura lieu la nuit.
- ... Mais aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Son Altesse Royale Riliane. Même Mariam-san travaille beaucoup plus méticuleusement que d'habitude. Si la Reine découvre que nous avons été paresseux, on pourrait mal finir."
Chartette continua silencieusement de nettoyer. Mais elle continuait de se plaindre dans sa tête. En y pensant, mon travail était de servir la princesse et non de nettoyer la cour. Pourquoi est-ce, qu'à cause de la force brute de Chartette, avions nous dont été tout les deux forcés de nettoyer ? Quand Chartette cuisinait ou réparait les vêtements, sa force brute lui faisait casser la vaisselle et déchirer les vêtements. Je ne suis ici que pour la surveiller. Même si elle était comme ça, elle était loin d'être renvoyée. Elle était la domestique la plus enthousiaste de toutes, et également celle qui faisait le plus d'effort. De plus, la Reine Riliane aimait la personnalité pétillante de Chartette : c'était sa clé pour atteindre le coeur de Riliane.
Le fait que la Reine nous appréciait était d'une importance cruciale. En fait, servir la Reine signifiait en réalité "risquer sa vie". Si l'on énervait son Altesse, on finissait sans aucun doute décapité. Ici, "être renvoyé" avait un sens tout à fait différente.
Le mois dernier, et le mois précédant, Riliane avait envoyé respectivement 17 et 18 personnes à la guillotine. Les raisons de leurs exécutions variaient : certains avaient fait des remarques déplacées à la reine ; certains avaient accidentellement renversés de l'eau sur la robe de la reine ; et il y en avait même un condamné pour avoir sourit. En résumé, la moindre personne qui déplaisait à la reine était immédiatement mise à mort. La Reine n'est pas différente des autres humains ou animaux. Les poupées et les jouets dont elle ne voulait plus étaient jetés.
Non loin de moi, Chartette parlait tout en essuyant la fontaine. Je me souvins de notre enfance. On était ensemble depuis notre plus jeune âge, donc nous nous parlions plus librement qu'avec les autres domestiques.
"Ah ! Allen ! Il y a un problème ! C'est vraiment mauvais !
- Quoi ? Tu as cassé une autre fontaine ?
- Qu'est-ce que tu veux dire par "une autre" ! Je n'ai jamais cassé de fontaine, d'accord... Je l'ai juste un peu fissurée.
- ...
- ... Oh, oublies ça ! Il est déjà trois heures. Est-ce que tu n'es pas supposé servir le goûter de Son Altesse Riliane ? Tu vas avoir de gros problèmes si tu n'y va pas.
- ... Ah, Ney et moi nous avons déjà échangé nos places. Je me doutais que je n'allais pas pouvoir nettoyer toute la cour avant trois heures."
Ney, tout comme Chartette, était l'une des femmes de chambres de la Reine. Au travail, Ney était beaucoup plus que zélée. Et elle ne provoquait jamais la colère de Riliane.
"Hey ~~~ les enfants, vous travaillez dur ?"
Une voix grave résonna dans la cour. Je me tourna vers l'endroit d'où elle venait et vit quelqu'un avec une armure rouge. L'homme courageux se dirigeait vers nous, souriant.
"On dirait que le travail de domestique est éprouvant, Allen.
- Ce n'est rien comparé au travail du Commandant de la Garde Royale, Léonhart-san.
- Ah ~~~~~ Je vois. Puisque nous vivons ensemble, tu peux m'appeler "Papa" dès que tu le désire.
- M-mais c'est toujours comme cela que je vous ai appelé."
Mon père se gratta la tête en me jetant un regard qui signifiait "pourquoi est-ce que tu prends toujours tout si au sérieux ?". J'observais sa mine découragée. Je ne pensais pas que j'avais le droit d'être associé avec l'un des "Trois Héros".
"Tu travailles ici depuis plus d'un an maintenant. Comment ça se passe ? Tout va bien ?
- Ça va. Léonhart-san... comment va Germaine ?
- Germaine... Son excès d'énergie masculine est vraiment difficile à gérer. Hier, elle s'est battue avec des gens dans la rue.
- Mais Germaine a gagné, n'est-ce pas ?
- Non seulement elle a gagné, mais elle n'a pas eu la moindre égratignure... Son vocabulaire n'était pas celui que l'on devrait entendre normalement dans la bouche d'une femme... Je suis prêt à parier que dans le futur, personne n'osera l'épouser."
Il eut un sourire ironique. Nous allions continuer à discuter quand --
"Capitaine Léon ~~~~~ qu'est-ce qui vous amène ici aujourd'hui ?"
Chartette, qui écoutait de loin notre conversation, nous interrompit.
Après tout, en plus d'être une amie proche, elle connaissait également bien Léon.
"Qu'est-ce qui m'amène ici ? Je fais parti des gardes chargés de sécuriser le bal, bien sûr. C'est mon devoir en tant que Commandant de la Garde Royale.
- Eh bien... Je pensais que vous seriez venu pour prendre à nouveau du vin à la cave.
- Quoi ?! Je n'ai jamais fait une chose pareille ! Je me prive même d'alcool, en ce moment.
- Oh ? Mais l'alcool n'est-il pas l'un des plus grands plaisirs du Capitaine Léonhart ? demanda Chartette avec surprise. Pourquoi faites-vous cela ?
Léonhart qui se privait d'alcool... J'étais également un peu surpris. Aussi loin que je m'en souvenais, depuis qu'il m'avait adopté, il n'y avait pas un jour où Léonhart ne buvait pas, avec son autre fille adoptive, ma vertueuse soeur, Germaine.
"... A cause des années consécutives de mauvaises récoltes, nos réserves de nourriture ne cessent de diminuer. Le peuple à faim. Le Commandant de la Garde Royale ne devrait pas se permettre de tels luxes, n'est-ce pas ?
- J'espère tellement que la famille Royale et les autres aristocrates puissent comprendre cela" murmura Chartette.
Contrairement à ses remarques précédentes, elle disait cela d'un ton sérieux.
"L'humeur de Son Altesse Riliane ne s'est pas arrangée ces derniers temps, est-ce que cela pourrait être la cause de tout ça ?" demandais-je.
Léonhart haussa les épaules.
"Malgré le fait que la nourriture manque, les réserves du palais sont plutôt abondantes, et pourraient peut-être suffire à rassasier tout le peuple. Mais Son Altesse Riliane et Minis-san refusent de les partager.
- Mais... Peut-être que l'éloquence et la loyauté du Capitaine Léonhart pourraient faire changer la reine d'avis, dit Chartette, exaspérée.
- Est-ce que tu sais ce que la reine m'a répondu ? "S'ils ne peuvent avoir du pain, qu'ils mangent du gâteau".
- C'est parce que Son Altesse Riliane adore les goûters.
- Ce n'est pas le problème... La princesse ne comprend pas la valeur des choses. Elle ne réalise pas que ce qui est servit à son peuple quotidiennement est de bien moindre qualité que la nourriture de son cheval bien-aimé. Cette fille égocentrique est totalement incapable de s'intéresser aux autres."
Le conflit entre Léonhart et Riliane ne datait pas d'hier. Bien que Léonhart soit un alcoolique invétéré et un homme négligé, il était très sérieux en ce qui concernait ses charges de Commandant, et était dévoué au peuple. Riliane, extravagante et insouciante, ignorait avec mépris le reste du monde et ne prêtait aucune attention à la vie quotidienne de ses sujet, donc leurs disputes étaient choses communes au palais.
"Son Altesse Riliane a treize ans - et aujourd'hui, elle va en avoir quatorze ; bien qu'elle soit très jeune pour gérer les affaires de l'état, elle devrait plus penser à ses sujets..."
Je comprenais plus ou moins ce que voulait dire Léonhart. C'était vrai que la princesse ne s'intéressait nullement à son peuple. Alors, c'était bien mieux si son entourage se chargeait de gérer les affaires d'état à sa place, ils le feraient sans doute mieux. Néanmoins, cela risquait fort peu d'arriver grâce à l'incompétence de Minis, qui n'avait obtenu le titre de Premier Ministre que par droit du sang.
"Oh... En parlant de cela..."
Léonhart se redressa et changea de sujet.
"Avant de venir ici, je suis passé par les étables... Est-ce que Riliane est sortie ?
- Cela ne devrait pas être le cas... Du moins je pense. Elle ne sortirai jamais du palais le jour de son anniversaire..."
J'eu une très mauvaise intuition.
"Je vois... dit Léonhart avec une expression douteuse. Mais elle n'était pas dans l'étable. Joséphne."
Joséphine était le nom du cheval bien aimé de Riliane.
"A-t-elle pu être volée ? demandais-je à Léonhart.
- Impossible, répondit-il. Aujourd'hui, la sécurité est à son maximum. Il est impossible que quelqu'un rentre aisément dans le palais...
- Mais en concentrant nos efforts sur les personnes voulant entrer dans le palais... n'avons nous pas négligé ceux qui veulent en sortir ?"
Le visage de Léonhart changea de couleur.
"Hé, ne me dis pas que..."
A ce moment, nous entendîmes quelqu'un hurler dans le palais. C'était... la voix de Ney !
"Princesse Riliane ! Où êtes-vous ?! Princesse Riliane !"
Nous nous regardâmes et nous dirigèrent vers la voix. Nous entrâmes dans le palais et trouvèrent la propriétaire de la voix après qu'elle soit passée devant des miroirs.
Je respira un grand coup et me calma vant de parler.
"Ney, qu'est-ce qui se passe avec Son Altesse Riliane ?"
Ney répondit, au bord des larmes :
"Allen... qu'allons nous faire... La Princesse Riliane... a disparu."


Scène 2
♦ Allen ~ "La Forêt de l'Égarement", Royaume de Lucifénia ~

Au Royaume de Lucifénia, aussi appelé le "Royaume Jaune", une grande forêt couvrait la région nord.
On l'appelait la Forêt de l'Égarement ; il s'agissait d'une forêt dense dépourvue de routes dignes de ce nom ; pour tout le monde, excepté les bûcherons y vivant, y entrer avec insouciance, s'était signer son arrêt de mort.
La Forêt de l'Égarement s'étendait jusque dans le pays voisin d'Elphégort, où elle prenait le nom de la Forêt de l'Arbre Millénaire ; la capitale d'Elphégort, Aceid, se situait à proximité des limites de la forêt. Mais, en pratique, pour se rendre de Lucifénia jusqu'en Elphégort, il fallait suivre la route principale qui faisait un grand détour par l'est. Pour passer volontairement à travers la Forêt de l'Égarement, il fallait être soit extrêmement pressé, soit totalement ignorant.
A l'origine, Lucifénia était l'un des plus petits pays faisant parti de la région Evillious ; en une génération, il était devenu le plus grand royaume de l'époque, grâce à une politique militaire d'expansionnisme. Celui qui avait été responsable de ce changement était le monarque de l'époque, Arth ; apparemment il n'avait pas attaqué la faible nation d'Elphégort à cause de la forêt, obstacle pour une invasion militaire de grand envergure.
Au milieu de cette forêt, alors que le soleil commençait à se coucher, un groupe de domestiques et de gardes royaux erraient, à la recherche de la princesse.
Savoir que la princesse était entrée dans la forêt était très facile : il suffisait de suivre les empreintes de Joséphine depuis les étables jusque dans les bois. Mais à cet endroit, les empreintes des sabots de Joséphine se mélangeaient avec d'autres empreintes d'animaux, et suivre sa piste était une tâche que seule quelqu'un comme Léonhart pouvait accomplir.
Les Gardes Royaux cherchaient frénétiquement. Ce n'était pas étonnant. Non seulement ils ignoraient où se trouvait la princesse qu'ils devaient protéger, mais elle s'était aventurée dans la Forêt de l'Égarement Si quelque chose arrivait à Riliane, une simple décapitation serait hors de question.
Dans les ténèbres, le Vice Commandant des Gardes disputait bruyamment un soldat récemment engagé.
"Pourquoi n'avez-vous pas empêché la Princesse Riliane de sortir ?!
- Mais... c'était la Princesse Riliane ! Si je l'empêchais de faire ce qu'elle désirait...
- Donc vous n'avez même pas pensé à venir avec la princesse en temps qu'escorte, au moins ? Idiot !"
La nouvelle recrue semblait sur le point de pleurer, ou plutôt de pleurer à moitié ; cela ne servait à rien de continuer à le disputer. Bien que je le prenais un peu pitié, on n'avait vraiment pas le temps pour cela.
Celle qui méritait toute notre sympathie était Ney. Elle courait partout sans se soucier de l'état dans lequel était ses vêtements. Quand elle était arrivée dans la chambre de Riliane et qu'elle n'y avait vu personne, elle avait tout d'abord pensé : Peut-être est-elle encore devant les miroirs ?
Néanmoins, quand elle a remarqué un passage creusé dans la cheminée, son visage avait perdu toutes ses couleurs.
Un passage secret dans la cheminée... Pour les habitants du palais, qui en ignoraient tout, cela avait été une véritable claque, mais, pour dire la vérité, je connaissais l'existence de ce passage. Une fois, il y a très longtemps, je l'avais traversé, avec une certaine personne.
Chartette ne participait aux recherches, puisqu'elle avait fermement refusé d'entrer dans la forêt. Ce n'était pas étonnant, m'étais-je dis. Quand Chartette était enfant, après s'être perdue dans les bois, elle avait été kidnappée par une bande de voleurs qui utilisaient la forêt comme leur cachette. Germaine et moi nous avions réussi à le secourir, mais elle semblait être traumatisée par l'expérience.
"Ne vas pas trop loin. Tu vas te perdre, me dit Léonhart, qui marchait à mes côtés.
- Ça va aller. Je suis déjà venu ici.
- ... C'est vrai."
Bien sûr, Léonhart savait ce qui était arrivé à Chartette enfant. Il ne m'avait jamais frappé avant cela, et ne m'a plus jamais frappé après.
Ce fut la seule fois. Bien sûr, il n'avait pas levé la main sur Germaine, puisqu'elle était une fille, mais je ne l'avais jamais vu si énervé. (Et, lorsque Léonhart était devenu ivre après avoir bu plus que d'habitude, sa mauvaise humeur s'était aggravée).
Pourquoi ?! Nous avons sauvé Chartette et pourtant...
A cette époque, je m'étais disputé avec lui, mais sa réaction n'était-elle pas naturelle, puisque nous l'avions fait sans lui en parler, risquant notre vie dans le processus ?
Néanmoins, j'avais déjà été dans la forêt avant l'enlèvement de Chartette. Avant d'être adopté par Léonhart, quand j'étais bien plus jeune, je m'étais glissé hors du palais, et j'étais passé par ces bois...
"Commandant Léonhart, je vais aller voir par là.
- Est-ce que tu as une idée en tête, Allen ?"
J'hocha la tête en réponse.
"Je te le redemande, ne te perds pas."
J'étais en train d'avancer lorsque Léonhart me le dit dans mon dos.
Elle ne se souvenait pas de ce qui étais arrivé à l'époque. Mais pourtant, il était possible que...
Scène 3
♦ Allen ~ "Plage sans Nom", Royaume de Lucifénia ~
Après avoir laissé derrière moi la forêt, je me dirigea vers la côte. Un peu plus loin vers l'ouest, il y avait une petite cité portuaire, ainsi qu'un couvent qui avait été construit grâce aux donations d'un riche marchand d'Elphégort, Keel Freezis. Mais, pour le moment, je ne voulais pas m'y rendre.
Alors que je me dirigeais vers le port, je vis un cheval blanc. C'était Joséphine.
Cela avait dû être difficile pour le cheval de traverser la forêt sans chemins. Mais Joséphine ne montrait aucun signe de fatigue ; elle se tenait juste là, placidement. C'était un splendide cheval.
Et alors... quand je vis la fille assise à côté d'elle, regardant la mer, je poussa un soupir de soulagement.
"Riliane... Votre Altesse."
Le corps de Riliane se crispa en entendant ma voix, mais elle reprit son attitude nonchalante après m'avoir vu, en disant :
"Tiens, tiens, si ce n'est pas Allen."
Riliane Lucifen d'Autriche ; une fille célébrant aujourd'hui son quatorzième anniversaire, et qui était l'actuelle souveraine du Royaume de Lucifénia. Elle avait tout les droits de se faire appeler "Reine" au lieu de "Princesse", mais apparemment par respect pour sa mère, la précédente monarque, la Reine Anne, elle désirait continuer à régner en temps que "Princesse" sans être couronnée, jusqu'à atteindre son âge.
"Comment connais-tu cet endroit ?"
Sans répondre à la question de Riliane, je m'approcha d'elle et remarqua : "Le Commandant Léonhart est inquiet."
Le visage de Riliane s'assombrit.
"Pff, ça lui apprendra."
Je me doutais de la raison pour laquelle elle s'était enfuie du palais. C'était probablement à cause de sa dispute avec Léonhart, hier.
"Oh, si je n'avais pas été trouvée avant le bal, la tête de cet homme aurait roulée. C'est très vexant" grogna Riliane. En fait, peut-être que c'était son objectif dès le début.
Si son adversaire n'avait pas été Léonhart, Riliane n'aurait jamais eu à recourir à des tactiques si indirectes.
Officiellement, en tant que seule héritière du monarque précédent, le Roi Arth, elle était la régente absolue de Lucifénia ; avec une simple phrase, elle pouvait faire décapiter n'importe lequel de ses vassaux.
La seule raison pour laquelle elle ne pouvait l'éliminer était que Léonhart faisait parti des Trois Héros, les fidèles alliées du Roi Arth et les anciens sauveurs du royaume. Ils étaient nombreux parmi les aristocrates et le peuple à les adorer, et même quelqu'un qui n'était que mépris comme Riliane comprenait toute la haine qu'elle créerait en le décapitant sans une bonne raison.
"J'en ai vraiment... MARRE DE TOUT ÇA ! JE N'EN PEUX PLUS !"
Riliane s'énerva brutalement, peut-être enragée par le rappel de la position privilégiée de Léonhart. Néanmoins, elle sembla se calmer rapidement. Des crises de nerfs comme celle si, elles ne les montraient qu'aux personnes en qui elle avait confiance, et cela formait l'un des traits de caractères principaux de Riliane.
"Bon sang ! Grâce à toi, mon plan est ruiné.
- ... Excusez-moi."
Elle n'avait aucune raison de m'en vouloir, mais dans tout les cas, mieux valait s'excuser. Je ne gagnerais rien à l'énerver encore plus.
"Eh bien, on ne peut rien y faire. Je rentre."
Quand Riliane tenta de se lever, je remarqua une petite égratignure sur le dos de sa main droite. Peut-être s'était-elle blessée avec une branche ou quelque chose comme ça en traversant la forêt.
"Attendez, votre Majesté."
Je pris de la pommade dans ma poche et toucha doucement la main droite de Riliane.
"... Qu-QU'EST-CE QUE TU ES EN TRAIN DE FAIRE, MISÉRABLE INSOLENT ?! hurla-t-elle en me giflant.
- Vous vous êtes blessée à la main, il faut vous soigner."
Ma joue brûlait mais, sans y prêter attention, je retira le couvercle de la pommade et en appliqua un petit peu sur la blessure. C'était une pommade spéciale créé par Elluka, la sorcière de la cour. Une petite égratignure comme celle-là disparaîtrait immédiatement avec ce produit.
Riliane semblait avoir compris mes actions, puisqu'elle frottait la pommade sur sa main, maintenant calme.
"... C'est vrai. Peut-être que je pourrais utiliser cette égratignure en tant qu'excuse... Hm... Mais, une blessure si légère n'est pas assez convaincante pour le détruire..." se murmura-t-elle à elle même.
Tandis que je soignais sa main, mon esprit repensa à mes souvenirs d'enfance.
A cette époque tu étais également... c'est ça, quand nous jouions sur la plage, tu étais tombée et tu t'étais égratignée le genou, et j'avais guéri la blessure, comme maintenant, n'est-ce pas ? Tu ne t'en souviens probablement pas. De cette époque, de la vieille légende que je t'ai raconté, et ...
Je pouvais sentir la chaleur corporelle de Riliane par l'intermédiaire de sa main droite. La main d'une fille connue pour sa cruauté et ses actes inhumains ; pourquoi était-elle donc si chaude ?
Et pourquoi est-ce que... quand je sens la chaleur de sa main... je suis si apaisé ?
Mais c'est normal, puisque nous sommes...
"Tu as fini non ? Lâche-moi."
La voix de Riliane me ramena à la réalité. Bien que j'avais terminé de traiter l'égratignure, je continuais de lui tenir la main et Riliane me regardait étrangement.
"... AH ! JE... JE SUIS DÉSOLÉ !
- ... Ha ha ha."
Riliane s'était soudainement mise à rire.
"C'est la première fois que je te vois comme cela. Tu as gardé ton calme quand je t'ai giflé, mais ça te fait paniquer ?
- Non... euh, mes excuses."
Je savais que ses mots m'avaient fait rougir encore plus que quand elle m'avait giflé.
"Haha, eh bien, il est temps de rentrer. Le soleil se couche déjà."
Le soleil avait déjà à moitié plongé dans la mer.
"Rentrons par la route côtière jusqu'au port, au lieu de reprendre les bois."
Lorsque je dis cela, Riliane sembla surprise.
"... Tu es déjà venu ici avant ?
- Oui, et prendre ce chemin est beaucoup plus rapide.
- J-Je le savais !"
Son visage s'étant mit à rougir, Riliane se mit à courir vers le port.
"Attendez, Princesse Riliane !
- Alors, tu te dépêches ?!!
- Vous comptez laisser Joséphine ici ?
- ... Ah."
Comme si elle comprenait la situation, Joséphine poussa un hennissement plaintif, peut-être de peur d'être abandonnée.
"Quand nous atteindrons la cité portuaire, utilisons un signal lumineux et appelons la Garde Royale. S'il vous plaît, retournez au château Princesse Riliane.
- Tu ne viens pas avec nous, Allen ?
- Je ne sais pas comment monter un cheval, donc je vous suivrai à pieds."
C'était un mensonge. Léonhart m'avait enseigné les bases de l'équitation et du maniement de l'épée. Néanmoins, en temps que simple serviteur, je ne devais pas connaître de tels domaines.
"Je vois. Eh bien, allons au port ensemble. Viens."
En quelques mouvements rapides, Riliane fut sur le dos de Joséphine. Si tout se passait bien, elle devrait rejoindre le château à temps pour le bal.
Assise sur sa jument, Riliane regarda le coucher de soleil.
"Vous regardiez le soleil avant mon arrivée, n'est-ce pas ?
- Le soleil est toujours seul, n'est-ce pas... ?" demanda distraitement Riliane sans détourner son regard du coucher de soleil.
Elle n'avait peut-être même pas entendu mes mots.
C'était vrai. Mais s'il y avait deux ou trois soleil, nous serions tous mort brûlés.
"Tout comme... moi..."
Pourquoi est-ce que Riliane disait cela tout à coup ? Sans vraiment comprendre ce à quoi elle pensait, je dirigea son cheval par le bride.
Riliane Lucifen d'Autriche :
La protagoniste du bal de cette nuit...
La régente suprême de Lucifénia...
Et...
Ma soeur aînée. Ma jumelle.

Scène 4
♦ Allen ~ "La Galerie des Miroirs", le Palais Lucifénien

La fête tenue pour le quatorzième anniversaire de la dirigeante de Lucifénia, Riliane Lucifen d'Autriche, eut lieu sans encombre.
Que ce soit les meubles splendides placés dans la Galerie des Miroirs ou les visages émerveilles des invités, tout reflétait la puissance de Lucifénia dans la région Evillious.
Parmi les personnes présentes, nous trouvions le dirigeant du Royaume d'Elphégort, le Royaume Vert, Sohni Elphen, ainsi que le chef de la guilde de commerce, le riche marchand Keel Freezis. Le jeune roi Kyle Marlon était venu du Royaume de Marlon, le Royaume Bleu. Et d'autres dirigeants de nations étrangères et personnes d'influence étaient venues au palais célébrer l'anniversaire de notre jeune monarque.
Ils s'agenouillèrent tous devant Riliane et la félicitèrent les uns après les autres. L'influence de la Princesse était incontestée, à l'intérieur du Royaume et à ses frontières ; on pouvait dire que le monde entier existait par son bon plaisir et qu'un seul mot de sa bouche pourrait changer profondément les choses.
En ce qui me concernait, le nettoyage intensif depuis ce midi et la recherche de Riliane m'avaient épuisé, donc une fois arrivé au palais, j'avais du lutter pour rester éveillé, n'ayant malheureusement pas le temps de me reposer. Puisque la recherche de la princesse avait impliqué des domestiques, les préparations du bal avaient été momentanément stoppées, et les serviteurs n'avaient eu d'autre choix que de donner le maximum d'eux même pour les terminer.
Même si le bal avait déjà commencé, prendre une pause était hors de question. Nous avions de nombreux invités étrangers et illustres sous notre toit. Il ne fallait pas qu'il y ait le moindre problème.
Dans un coin, des hommes, apparemment des aristocrates étrangers, discutaient.
"Nous sommes rentrés dans l'âge du pouvoir des femmes.
- Et dire qu'une fille d'à peine quatorze ans est la dirigeante d'une nation aussi puissante que Lucifénia...
- Mais, des Trois Héros qui ont contribué à l'expansion du pays, deux d'entre eux ne sont-ils pas des femmes ?
- Et dans le Royaume de Marlon également, bien que le dirigeant soit le jeune roi Kyle, le véritable pouvoir est entre les mains de la Reine Mère Prim.
- Même le marchand Freezis-san est sous la coupe de sa femme."
Les aristocrates ne me regardaient même pas. Pour eux, les domestiques n'étaient pas différents du bétail ou des pierres sur le bord de la route. Néanmoins, quand on leur présentait une personne avec le même visage que moi, ils se mettaient à flatter Riliane sans fin, cherchant avec anxiété à gagner ses faveurs.
Nous sommes nés de la même mère, et pourtant nos vies sont si différentes. Pourquoi ?
Riliane et moi - les rôles que nous avions actuellement auraient pu être inversés, si le destin avait prit un chemin légèrement différent.
"Es-tu fatigué, Allen ?"
Peut-être soucieuse de me voir avec un visage si sombre, Mariam s'était rapprochée pour me parler.
"Je vais bien, madame.
- Si le travail est trop dur, tu devrais aller maintenant au quartier des domestiques et t'y reposer un peu, tu ne pense pas ? Après ça, nous allons devoir tout nettoyer et remettre les choses en ordre, nous aurons alors besoin du plus d'énergie possible."
Mariam, la gouvernante du palais, était l'une des "Trois Héros" tout comme Léonhart. Pourquoi est-ce qu'une grande héroïne comme elle se souciait d'un simple servant ? J'avais questionné Léonhart à propos d'elle, mais il s'était contenté de me répondre : "Dans un pays, il y a différents types de femmes, tu sais ? De tout les types." Ça ne m'a pas beaucoup aidé.
"On dirait que tu es troublé... Tu penses à la Princesse Riliane, peut-être ?"
Je me mis à paniquer et à chercher mes mots, mais je ne pu trouver de réponse rapide. Mariam était toujours très directe.
"Même si vous êtes de sexe différent, elle est une fille et toi un garçon, vous avez le même visage. Alors, pourquoi vos trains de vie sont-ils si différents ? Tu pensais à ça, n'est-ce pas ? me demanda Mariam avec un ton légèrement taquin.
- Madame, est-ce que vous lisez dans les pensées ?
- Bien sûr que non. Ce n'est pas comme si j'étais Elluka... en plus, elle affirme qu'elle ne sait pas non plus lire dans les pensées."
La Magicienne de la Cour, Elluka, était le dernier membre des "Trois Héros".
"... En parlant de cela, le fait que la Princesse Riliane et moi nous nous ressemblons... cela ne pose-t-il pas de problème ?"
Ma question surprit Mariam pendant une seconde.
"Que veux-tu dire, Allen ?
- Eh bien, il y a une probabilité pour que Riliane et moi...
- Princesse Riliane, tu veux dire.
- ... Je suis désolé. Que la Princesse Riliane et moi... on découvre que nous soyons jumeaux..."
Je dit cela avec un murmure que seul Mariam pouvait entendre.
Le sang de la famille royale de Lucifénia coulait dans mes veines ; je suis le petit frère de Riliane... Seul cinq personnes connaissent ce secret : les Trois Héros, le Ministre Minis et moi.
"Ce ne sera pas un problème. Au début, certaines personnes étaient suspicieuses à cause de ta ressemblance avec la Princesse Riliane. Mais Elluka les a tous convaincu, apparemment en disant simplement que dans ce monde, il y avait des personnes qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, et qu'elles apparaissaient toujours par trois."
Cela avait-il vraiment été aussi simple ? En voyant mon expression douteuse, Mariam continua ses explications.
"Eh bien, c'est parce que Elluka à de nombreux "dévots" dans le château qui croient en elle. Tu n'es peut-être pas au courant, mais sa parole à beaucoup de pouvoir."
En temps que prince royal, j'étais officiellement mort. Après la mort de mon père Arth, il y avait eut une lutte politique dans notre royaume. A sa suite, deux des ministres avaient été assassinés, et durant l'incident j'ai, à six ans, été impliqué dans cette lutte et ait perdu la vie.
"Ensuite, il y a la Princesse Riliane elle-même, continua Mariam. Il y a très peu de chances pour qu'elle se souvienne de toi. Cela fait un ans depuis que tu es venu ici. Elle ne semble avoir aucune suspicion à ton sujet."
C'était vrai. Pourquoi Riliane m'avait-elle donc oublié... avait-elle oublié son enfance ?
La réponse était évidente, quand on y pensait : c'était à cause d'Elluka. Avec ses pouvoirs, cette "magie", elle avait pu sceller la mémoire de Riliane. Mais pourquoi aurait-elle fait ça ? Je n'en étais pas très sûr. Dès que je le demandais à Elluka ou Mariam, elles refusaient de me répondre. Si elles avaient l'intention de m'en parler, elles auraient déjà dit quelque chose.
Pendant que je continuais à penser à ma soeur et moi, les invités se mirent à s'agiter. On dirait que les divertissements allaient commencer.
"Bienvenue mesdames et messieurs, et merci de vous être déplacé pour venir aujourd'hui ! Après cela, beaucoup de nourriture, de boisson et de plaisantes conversations nous attendent, donc manger à votre faim et amusez-vous !" déclara le Ministre Minis à la foule. Derrière lui, la Princesse Riliane était assise en souriant sur son trône.
Je me senti soulagé. Elle était de si bonne humeur qu'on aurait eut du mal à dire qu'elle s'était échappée du château et qu'elle était prête à tuer quelqu'un un peu avant le début du bal.
C'était probablement la vue de tout ces adultes réunis pour elle et qui se prosternaient sur son passage qui l'amusait.
J'apporta la nourriture le long de la galerie aux miroirs avec les autres domestiques. Je vis par hasard Léonhart en train de garder l'entrée. Il semblait s'ennuyer et ses yeux erraient autour de lui. Durant mon travail, je ne pus m'empêcher de penser à ce qu'il m'avait dit quand j'avais nettoyé les jardins. Combien de personnes pourraient être sauvées, juste avec un petit peu de la nourriture que nous servions ? Après avoir apporté tout les plats, j'eut à peine le temps de pousser un soupir avant que Ney ne m'interpelle.
"Allen, nous n'avons pas encore fini ! Il y a encore quelque chose, et c'est plutôt gros !"
De quoi parlait-elle ? Il me semblait pourtant qu'il y avait tout...
"Mesdames et messieurs, voici quelque chose que la Princesse Riliane a préparé spécialement pour votre divertissement." La voix du ministre fut le signe qui indiqua à Ney, aux autres domestiques et à moi qu'il fallait apporter dans la Galerie des Miroirs un objet unique.
Ce château était... On aurait dit quelque chose tout juste sorti d'un conte de fée... C'était un gâteau fait de sucreries.
Il devait peut-être faire ma taille. La base était fait d'un nombre incalculable de couches de gâteau. Les murs étaient couverts de crème fouettée, et au dessus, les toits étaient fait de chocolat. Et il y avait d'innombrables bonbons qui décoraient le cadeau de la princesse, tenter de tous les compter aurait été impossible. Ce plat avait été préparé avait un tel soucis du détail que l'on aurait cru avoir un véritable château devant les yeux. J'eu l'impression que si j'ouvrais ses portes, une sorcière m'inviterait à entrer.
Et cette sorcière sourirait exactement de la manière dont Riliane souriait en ce moment.
Grâce au chariot sur lequel il était posé, ce fut facile de transporter le gâteau de sucreries. Néanmoins... on avait du mal à croire que Riliane avait ordonné la création d'une telle chose. D'après ce que j'ai entendu plus tard, Riliane avait eut l'idée ce matin et avait ordonné au pâtissier du palais de le préparer.
"Oooooo". Les invités s'exclamèrent avec émerveillement. Apparemment, le château de sucrerie avait fait grand effet, et montrait à tous la puissance de Lucifénia. Bien que ce n'était sans doute pas l'objectif de Riliane. J'étais prêt à parier qu'elle voulait juste manger quelque chose comme ça ; elle voulait juste s'amuser. Rien de plus.
La mâchoire décrochée par le choc, le visage de Léonhart devint rouge. Apparemment enragé, il sortit en trombe hors de la Galerie des Miroirs. Je tenta de le suivre.
"Pè... Léonhart-san, et la sécurité du bal !?"
Scène 5
♠ Germaine ~ "Résidence Avadonia", Royaume de Lucifénia ~

"Je~~~ veux ~~~ boire ~~~ du vin ~~~"
Je découvris plus tard que mes cris avaient été entendus jusqu'à la boutique de tailleur de la famille Benjisen, qui était à un kilomètre.
Je ne me souviens pas combien de jours se sont écoulés depuis que j'ai arrêté l'alcool. Pour commencer, je faisais ça par ordre de mon père. "Jusqu'à ce que les problèmes de nourriture soient résolus, personne ne pourra boire de vin dans cette famille". Une décision sage, bien sûr. Mais quelque fois, j'ai juste une envie folle de boire.
J'ai entendu une légende à propos d'une certaine Fille Vampire, Vanika Conchita. Selon la légende, si elle ne buvait pas de vin fait à partir de sang humain tout les droits jours, son corps se dessécherait et tomberait en poussière. Je me demande si je suis une réincarnation de Vanika.
Et le pire de tout, c'est que je suis seule à la maison. Mon père est parti au palais pour son travail de garde, et il ne rentrera probablement pas avant minuit.
En ce moment au Palais Royal, les aristocrates devaient consommer des centaines de bouteilles de vin rouge. Heureusement que je ne voyais pas cela, sinon mon coeur aurait explosé.
Après tout, pourquoi ne pouvais-je pas boire de vin ? A cause du manque de nourriture. Et pourquoi la nourriture nous manquait-elle ? A cause des mauvaises récoltes de cette année, tout ça à cause de cette saleté de "Fille du Mal", Riliane, qui avait arraché toutes les récoltes des mains du peuple !
Elle se fichait de son peuple, tout ce qui l'intéressait c'était ses propres intérêts. Et en plus, elle guillotinait tout ceux qui étaient contre elle.
La chef du pays était ce genre de personne. On ne l'appelait jamais "Reine". Aux yeux des gens, elle n'était qu'une "petite fille". Non, ce n'était pas suffisamment fort. Elle était la "Fille du Mal".
... En y pensant, je me rendis compte que je n'avais jamais vraiment vu Riliane. Même son peuple ignorait à quoi elle ressemblait vraiment. Tout les jours, "La Fille du Mal" se contentait de jouer dans son petit palais, ne sortant jamais pour aller voir son peuple. Pour elle, ses sujets n'étaient que des objets dont elle pouvait se débarrasser à sa guise. Je suis sûre qu'elle n'est pas belle.
Je suis déprimée car je ne peux pas partager mes pensées avec les autres. Puisque mon père est le Commandant des Gardes, sous le contrôle direct de la famille Royale, je n'étais pas supposée critiquer la famille du Palais Royal.
"Palais..."
Je me demande comment Allen se débrouille avec sa nouvelle vie. J'ai été très surprise lorsque mon père a dit qu'on l'envoyait au palais, pour y travailler comme domestique. Ce jour là, mon père et moi on s'était disputé durant toute la nuit, et on n'avait arrêter de se chamailler qu'à l'aurore.
L'envoyer au palais, bien sûr, je le comprenais. Dans un sens, il était le fils d'une personne d'autorité. Mais en temps que "domestique" ? Aaarrg~ ! Ce gosse est un épéiste de génie ! Il devrait être l'un des gardes professionnels de papa.
"Oh ~~~~~ Germaine ~~~~~~ Je suis rentré !"
Pendant que je réfléchissais, j'entendit mon père rentrer.
"Tu es rentré. Est-ce que tu as déjà mangé ?
- Moi ? J'ai mangé... Euh... Qu'est-ce que tu fais ?"
J'étais entrain de renifler mon père. Non. Aucune odeur d'alcool.
"On dirait que tu n'as pas bu.
- Bon sang, bien sûr ! Nous nous sommes déjà mis d'accord sur ça, non ?"
Même si je ne comprenais pas pourquoi mon père avait fait engagé Allen en tant que domestique, je lui faisais cependant confiance. C'était peut-être pour ça que je ne lui demandais pas ses raisons. J'attendrais jusqu'à ce que mon frère adoptif, Allen, et mon respectable père, Léonhart Avadonia, prennent l'initiative de me l'expliquer.

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