Le pierrot chap 1 : mère devient présidente

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Chapitre 1 : Mère devient Présidente

Scène 1
Parc Milanais, Rolled, République Lucifénienne ; 18 août 609 EC.

Un ciel sans nuage, un jour ensoleillé. La nouvelle présidente du pays était en train de faire son premier discours post-élection. Cette femme aux cheveux court et habillée de rouge était Julia Abélard, la nouvelle chef du pays.
" -- Lucifénia, et plus généralement le monde, ont connu une énorme révolution. Dans un an à peine, cela fera près d'un siècle que Lucifénia est devenue une République, en l'an 510. Ce siècle n'a pas été des plus paisibles. Une nouvelle nation a été crée grâce à la Révolution de nos ancêtres, mais même maintenant, de mauvaises habitudes venues d'un autre âge persistent. Une disparité trop grande entre les riches et les pauvres, des menaces venant des pays voisins... Nos problèmes n'ont pas de fin. Néanmoins ! Aujourd'hui, nous avons le pouvoir de surmonter ces défis, et nous allons le faire de nos propres mains !!"
Les applaudissements retentirent dans le parc. Julia Abélard avait été élue présidente aux dernières élections avec une majorité écrasante. Elle était la première femme à Lucifénia, ainsi que la plus jeune candidate de l'histoire, à être élue Présidente. L'intensité des applaudissements montrait bien quels sentiments le peuple entretenait envers son nouveau chef.
Lémy Abélard regardait la silhouette majestueuse de sa mère depuis la foule. Même s'il y avait des sièges destinés à la famille présidentielle, Lémy ne voulait pas regarder l'estrade depuis une telle hauteur. Il préférait regarder Julia comme un simple citoyen. Il voulait savoir comment les autres voyaient sa mère.
Elle était splendide, magnifique, élégante. Aucun mot ne pouvait véritablement la décrire. Lémy était déjà fier de sa mère, mais maintenant c'était le peuple entier de Lucifénia qui l'aimait.
" -- Qu'est-ce que l'héroïne de notre Révolution, Germaine Avadonia, pourrait-elle dire si elle voyait Lucifénia maintenant ? Nous ne pouvons en être certains. Mais nous allons nous assurer qu'elle puisse être fière de ce pays. Ici, dans le Parc Milanais, débuta la Révolution Lucifénienne. Et je déclare qu'ici, et maintenant, une nouvelle révolution va commencer. Non pas une révolution par la force, mais une révolution causée par l'immense développement de Lucifénia !"
Encore des applaudissements. Les discours inauguraux des Présidents avaient tous lieu au Parc Milanais, à Rolled, plutôt qu'au Parlement, qui se situait dans la capitale, Lucifénian ; il s'agissait d'une très vieille tradition qui remontait au tout premier Président. Julia continua son discours, affirmant que la véritable révolution avait débuté ici et qu'ici avait été exécuté le tyran, la Princesse Riliane Lucifen d'Autriche, "La Fille du Mal". Le Parc Milanais était, de ce fait, le symbole du début de la République.
En entendant les ovations, Julia eut une expression de satisfaction. Le nombre de personnes présentent ici étaient impressionnant, se disait Lémy. Il se demanda s'il y avait eu autant de gens au discours inaugural du dernier Président. Lui, en tout cas, n'y était pas allé. Quelqu'un posa une main sur son épaule.
"Félicitations, Lémy."
Lémy se retourna et vit un grand homme en tenue militaire.
"Oh, merci Gatt, répondit-il en se grattant la joue. Mais vous devriez féliciter Mère, pas moi.
- Mais l'hosnneur de ta mère n'es-t-il point le tien également ?
- Eh bien... je pense que oui."
Il s'agissait de Gatt Coulomb, le lieutenant général venu du pays voisin d'Asmodin. Il s'agissait d'une connaissance de sa Mère, même s'ils ne s'étaient pas parlé face à face depuis plus d'un an. Il avait une drôle de façon de s'exprimer, à cause de son dialecte Asmodéen. Lémy n'avait jamais entendu d'autres Asmodin parler, donc il ne pouvait pas savoir si cela s'appliquait à tout les Asmodins.
"Voulez-vous vous rendre aux sièges des invités ?"
Quand Lémy posa cette question, Gatt secoua la tête avec un sourire amer.
"Personne d'aulstre que moi ne peut escorter le Premier Ministre. Ce n'est pourtant pas comme si quelqu'un ailloit s'embêster à occire cet homme aujoulrd'hui ou demain...
- Vous êtes si insouciant. N'avez vous donc pas d'ambition dans la vie ?"
Gatt répondit aux taquineries de Lémy par un sourire ironique.
"Oh ? Tu dis cela au lieustenant général de toulstes les forces armées d'Asmodin ?
- Mais vous n'avez pas été capable d'atteindre le rang de général.
- Ce sont les limistes qu'imposent la parensté d'un homme. Asmodin est un pays d'aultoritarisme comparé à Lucifénia. Je devrais êstre déjà satisfoit de ma position asctuelle, étant donné que je suis fils de catin.
- Mais, Gatt, votre arrière-grand-père n'était-il pas un célèbre mercenaire ? Asmodin ne devrait-il pas vous évaluer sur vos capacités et votre gloire militaire ?"
L'arrière-grand-père de Gatt était un puissant guerrier, surnommé "Le Diable d'Asmodin". C'était sa mère qui le lui avait expliqué.
"Célèbre - pas dans le sens que tu peux croire."
Gatt renifla et se mit à rire. Peut-être que le fait qu'il soit "célèbre" ne voulait pas dire qu'il avait une bonne réputation.
Julia continuait son discours.
" -- La criminalité ne cesse d'augmenter. Il faut se soucier du grave problème qu'est l'ascension de l'organisation criminelle Père Noël. Néanmoins, nous devons nous demander pourquoi ces crimes ont lieu, à la base, à l'origine, plutôt que de nous soucier des crimes en eux même. La corruption de la politique et du commerce, l'augmentation du nombre d'orphelins et le manque d'assistance sociale... Ce sont mes priorité afin de résoudre ce problème. Afin que tout crime déjà -"
Lémy se tourna vers l'estrade et décida d'écouter avec Gatt le discours de Julia. Il parlait de la criminalité. Lémy n'en comprit pas la plus grande partie, à cause des mots difficiles. Etant donné qu'il s'agissait d'un discours à l'intention du peuple, des masses, il n'aurait pas dû être difficile à comprendre. Mais Lémy ne s'y connaissait pas assez en politique, et donc ne pouvait pas le comprendre. Mais il le trouvait très beau, même s'il ne comprenait rien.
Sa mère continua son discours, une petite brise secouant ses cheveux châtain. A l'inverse de sa mère, Lémy avait de beaux cheveux blond. Bien évidemment des gens se posaient des questions, c'était normal : quel genre de relation pouvaient avoir cette mère et ce fils aux couleurs de cheveux différentes ? Mais tout le monde savait déjà que Lémy n'était pas le véritable fils de Julia. Lémy était un orphelin.

Scène 2

Lémy n'avait jamais vu ses véritables parents. Depuis aussi loin qu'il pouvait se souvenir, il avait toujours été orphelin. Il ignorait si ses parents l'avaient abandonné ou s'ils étaient morts. Il y avait également beaucoup d'autres enfants comme Lémy, avec des visages et des personnalités diverses. Lémy n'était pas un enfant très extraverti, et il ne jouait qu'avec deux ou trois personnes.
Sa meilleure amie était Rin, une fille qui avait à peu près son âge. Elle avait des tâches de rousseur charmantes, et des cheveux noirs qui lui couvraient les épaules. A l'inverse de Lémy, elle était très douée pour lire les livres avec des images et, surtout, une très bonne chanteuse. Lémy aimait ça. Lors des cours du musique, lorsque le professeur jouait du piano, sa voix était toujours la plus belle. C'était la fille la plus géniale de tout l'orphelinat.
Les adultes venaient souvent regarder les orphelins. De temps en temps, ils en prenaient un pour le ramener chez eux. Il s'agissait en général d'adultes n'ayant pas d'enfants, et ils prenaient quasiment toujours les orphelins bien élevés. Lémy était sûr qu'il n'allait jamais être choisi, à cause de toutes les farces qu'il faisait aux gens pour les énerver : mais il était très inquiet à l'idée que Rin soit choisie.
Enfant, Lémy se réveillait souvent en plein milieu de la nuit en hurlant, à cause d'un cauchemar. Dans ce mauvais rêve, il tombait dans l'eau. Il souffrait atrocement, l'eau lui rentrait par la bouche et par le nez, et il regardait au dessus de lui. Il voyait une femme. Il n'arrivait pas à distinguer son visage, mais elle portaient des vêtements violets. C'était douloureux et froid. Peu importe combien de fois il lui demandait, la femme ne l'aidait jamais. Elle finissait par partir sans se retourner. Et alors il se réveillait.
A cause de ce cauchemar, Lémy détestait l'eau et les vêtements violets.
Lémy rencontra Julia Abélard à ses cinq ans. Ou du moins, au bout de cinq ans passés à l'orphelinat. Les employés supposaient que son anniversaire était le 27 décembre, mais il s'agissait en réalité de la date où on l'avait déposé à l'orphelinat. Comme il n'était qu'un bébé à l'époque, il devait être né quelques jours plus tôt. Julia vint la veille de son anniversaire, le 26 décembre. Comparée aux autres adultes, elle était plus jeune, et beaucoup plus élégante. C'était une femme magnifique. Lorsqu'il l'avait vu pour la première fois, Lémy avait eu une étrange impression de déjà vu.
Julia avait un gros sac avec elle, et l'avait déposé devant les enfants. Dedans, il y avait beaucoup de jouets, notamment un petit fiacre mécanique que Lémy avait absolument voulu avoir. Même si son ami Nickelle avait le même, il ne lui avait jamais prêté.
"Prenez votre jouet favori, disait Julia, servez-vous."
Les enfants se sont rassemblés autour du sac et ont, un à un, prit le jouet qu'ils aimaient. Lémy avait donc une chance d'obtenir le fiacre mécanique. Julia souriait en voyant les enfants ainsi. Elle s'est rendue dans une autre pièce pour discuter avec le directeur. Un chat la suivait : on voyait sur son flanc, malgré son pelage rouge, une cicatrice. Lémy apprit plus tard que Julia Abélard était le chat.
A midi, le lendemain, Lémy fut convoqué au bureau du directeur, et Julia s'y trouvait. Derrière elle, il y avait le chat rouge, bien sûr.
"Voici ton cadeau du Festival de la Nativité." dit le directeur.
Le Festival de la Nativité célébrait le jour où les dieux jumeaux étaient nés. Il avait lieu le 27 décembre, le jour de l'anniversaire de Lémy.
"C'est la personne qui m'a donné un cadeau hier." remarqua Lémy.
Il sortit de sa poche le petit fiacre mécanique. Le directeur expliqua à Lémy que ce fiacre était supposé être son cadeau d'anniversaire et qu'à partir de maintenant il allait être le fils de Julia.
"Hein !?"
Le directeur eut un sourire face à la surprise du garçon. Il lui expliqua que Julia l'avait choisi et que son manoir se trouvait à proximité de l'orphelinat. Etant une femme riche, elle avait acheté elle même tout les jouets qu'elle avait apporté le jour précédant.
"Oh..."
Lémy était déstabilisé par la tournure des évènements. Julia s'approcha de Lémy et se pencha pour lui parler.
"Cela ne te plaît pas d'être mon fils ?"
Même de près elle était très belle. Lémy sentit instinctivement qu'elle était une gentille personne. Elle se mit à caresser la tête de Lémy. La chaleur, la sensation de sa main... Lémy avait l'impression que ce n'était pas la première fois qu'ils se rencontraient. En fait, il avait la sensation qu'elle pouvait être sa véritable mère.
Bien sûr c'était impossible. Leurs cheveux, leurs yeux avaient des couleurs différentes. Leurs visages n'avaient aucun trait commun.
"Ce n'est pas ça. Mais -
- Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Julia.
- Je ne veux revoir les autres."
Il ne voulait pas être séparé des autres orphelins, surtout de Rin. Gêné, il rougit un peu.
"Vraiment... Mais je ne peux pas prendre tout le monde ici. On pourra revenir de temps en temps, tout les deux, pour jouer avec eux. Est-ce que ça te convient ?
- ... Euh, ouais.
- Dans ce cas là c'est décidé. Je viendrais te chercher demain. Prépare tes bagages. Et assure toi de dire au revoir à tous tes amis, et aux employés de l'orphelinat. D'accord ?
- Oui, madame." répondit Lémy en hochant la tête.
Julia avait un peu forcé la main à Lémy pour qu'il vienne avec elle. Le garçon commençait à se demander "Est-ce que l'on peut appeler ce genre de personne une 'mère' ?". Elle avait un charme mystérieux.
Une fois sortit de la pièce, Lémy continua un peu d'écouter à la porte du bureau.
" - Est-ce vraiment ce que vous voulez, mademoiselle Abélard ?
- Oui.
- Mais est-ce que cela va aller ? Je veux dire, il n'y a eu aucun précédent de femme célibataire adoptant un orphelin. Cela pourrait entacher votre réputation, et créer des rumeurs... et pourquoi cet enfant-ci ?
- Vos inquiétudes sont futiles. J'ai toujours voulu un enfant. Mais ce corps ne peut donner la vie. Donc, je vais prendre cet enfant - dois-je avoir d'autres raisons ?
- ... Non.
- Alors soyez tranquille. Je vais l'élever correctement, et le chérir comme s'il s'agissait de la chair de ma chair."
A l'époque, Lémy était trop jeune pour comprendre leur conversation.

Scène 3

Le discours inaugural avait prit fin, et les gens commençaient à quitter le Parc. Sa mère avait déjà quitté l'estrade : une fois son discours terminé, elle avait disparu. Lémy se demanda si elle avait un rendez-vous.
C'était une bonne chose d'avoir été adopté par Julia - pensait Lémy. Même sans cette histoire de présidente, elle restait une femme très riche. Elle couvrait Lémy d'attentions et d'affection. Même si elle n'était pas vraiment sa mère, et lui pas vraiment son fils, Lémy n'avait jamais manqué d'amour avec Julia. Elle l'avait élevé d'une manière très douce, restant la plupart du temps très gentille, et étant rarement sévère. Les adultes de l'orphelinat étaient méchants, et n'étaient absolument pas des "parents". Lémy, durant les huit dernières années, avait connu une véritable relation parent-enfant.
Que serait-il arrivé s'il était resté à l'orphelinat ? Qui sait. Peut-être aurait-il été adopté par un autre adulte, ou peut-être aurait-il été jeté à la rue. Lémy était devenu ce qu'il était maintenant grâce à Julia. Il devait sincèrement remercier sa mère. Lémy avait toujours voulu lui rendre la pareille, d'une manière ou d'une autre. Mais il n'était jamais arrivé à aboutir à un projet concret.
"Eh bien, je pense que je vois m'en restourner."
Gatt regardait les sièges des invités. Il y avait plusieurs dignitaires étrangers. Le vieil homme aux yeux tombants était le premier ministre d'Asmodin : Gatt était venu à Lucifénia pour être son garde du corps.
"Est-ce que vous allez rester un peu à Lucifénia ?" demanda Lémy.
Gatt répondit en soupirant :
"Non, il me faut m'en restourner à Asmodin aux aurores. Mais après, je vois prendre des vascances pendant un pestit moment.
- Pendant combien de temps ?
- Dix jours, alpproximastivement.
- Dans ce cas là, pourquoi est-ce que vous ne viendriez pas jouer chez moi ?"
Gatt rit et secoua brutalement la tête.
"Bien que je sois honoré d'une telle offre, la présidenste va être fort occulpé pendant un pestit moment et ce serait malavisé de la déranger. De plus, j'ai déjà décidé d'où j'irois pour les vacances.
- Vous partez ?
- Oui, à Calgaround, en Elphégort... La soeur de la présidenste m'a demandé un pestit service.
- Chez tante Mayrana ? Je ne l'ai pas vue depuis un sacré bout de temps. Je ne me souviens plus trop de son visage."
Gatt lui lança un regard doux.
"... C'est peust-être mieux. Si tu la vois maintenant, tu pourrois être un peu surpris.
- ?"
Face au regarder intrigué de Lémy, Gatt se racla la gorge en paniquant.
"Ahem. Ce n'est point grave. On diroit que le premier ministre risque de se courroucer. Je vais me hâter."
Le premier ministre aux yeux tombants commençait à s'agiter sur son siège, regardant autour de lui de manière glaciale, les bras croisés.
"Vous direz bonjour à Tata de ma part.
- Oui."
Gatt tapa sur l'épaule de Lémy et partit vers les sièges des invités;
(Et maintenaaaaaannnttt, qu'est-ce que je vais faire ?)
Lémy réfléchit un moment sans bouger. Même s'il voulait voir Julia, elle devait être occupée. Il ne devrait pas trop l'ennuyer en ce moment. Lémy et Julia vivaient ici, à Rolled, pas très loin du Parc Milanais. Lémy pouvait rentrer à la maison et y attendre sa mère. Il se dirigea vers le manoir.
(Tu ne vas pas féliciter Julia ?)
Quelqu'un lui avait parlé. Ce n'était pas Gatt, il n'était plus là.
"Ouaip. Je vais attendre Mère à la maison. Elle va revenir ce soir."
Ce fut ce que Lémy répondit à la "voix". Il n'y avait personne autour de lui.
(C'est stupide. Ce n'est pas ce que Julia t'as dit. Ce soir, il y a une fête d'inauguration au Palais Royal de Lucifénia. Tu dois aller au manoir pour te changer, et ensuite te rendre au Palais Royal).
"Hmm. Je n'aime pas ce genre de fêtes. Il n'y aura probablement que des vieux que je ne connais pas de toute façon.
(... Je le savais, tu n'as même pas écouté Julia durant le repas d'hier.)
"Quoi ?"
(Elle a dit qu'une de tes amies va venir à la fête.)
"Une amie... Tu veux dire Rin !?"
(Oui, elle doit chanter à la fête pour divertir les invités.)
Lémy s'était mit à parler un peu trop fort, et une vieille femme qui passait par là lui jeta un regard inquisiteur. Il paniqua et plaqua sa main contre sa bouche.
Lémy était le seul à pouvoir parler avec cette "voix", et donc cette femme ne pouvait pas se douter ce qu'il faisait. Elle pensait probablement "Ce garçon se parle trop à lui même au milieu de la rue".
Car -- Cette "voix", seul Lémy pouvait l'entendre.

Scène 4

La première fois que Lémy avait rencontré "Ney", ce fut quand il avait sept ans. "Rencontrer" n'est peut-être pas le mot exact pour désigner cette expérience.
Quand Lémy se mit à parler un peu trop fort, une vieille femme qui passait lui lança un regard inquisiteur. Lémy paniqua et plaqua une main contre sa bouche.
Lémy était le seul à pouvoir parler avec cette "voix", cette femme ne pouvait pas deviner ce qu'il faisait. Elle pensait probablement "ce garçon se parle trop à lui même au milieu de la rue".
Car -- Cette "voix" seul Lémy pouvait l'entendre.

Scène 4
La première fois que Lémy avait rencontré "Ney", ce fut lors de ses sept ans. "Rencontrer" n'est peut être pas le mot correct pour désigner cette expérience. Il n'a jamais rencontré Ney jusqu'ici. Ney n'est qu'une "voix". Il était cependant sûr, à la manière dont Ney parle, qu'il s'agit d'une fille. Elle semblait très similaire de Lémy et pourtant très différente. Il ne pensait pas qu'il s'agissait d'une hallucination ou quelque chose de ce genre.
Ce jour là, Lémy s'était malicieusement introduit dans la trésorerie du manoir. L'orphelinat ne faisait absolument pas la même taille que le manoir de Julia. On lui avait dit "Ne rentre pas ici". Donc il avait décidé de s'y rendre. Bien qu'il fallait une clé pour ouvrir la porte, cette nuit là la pièce était ouverte. Seul Julia était censée posséder la clé, et il était fort peut probable qu'elle l'ait donnée à sa domestique, Phébé. Peut-être Julia avait-elle simplement oublié de la fermer.
Sa montre à gousset indiquait onze heures du soir. C'était un cadeau de Julia, qu'il avait eut à son dernier anniversaire. Il y avait un motif de dragon dessus ; Lémy l'aimait beaucoup. Julia et Phébé dormaient déjà. Lémy était en train de dormir aussi, mais il s'était réveillé au milieu de la nuit à cause de son cauchemar habituel. Il remarqua, en passant devant la trésorerie, que la porte était ouverte.
Rongé par la curiosité, Lémy entra dans la pièce. Elle devait avoir été nettoyée récemment, car Lémy ne sentait aucune odeur de renfermé ou de poussière. Il faisait plutôt noir, puisqu'il n'y avait pas de lumière, mais il avait un chandelier à la main. Il s'avança et tendit le chandelier pour mieux voir. La trésorerie était emplie d'objets étranges. Un gros animal empaillé avec huit membres, des mannequins avec des costumes noirs de différentes tailles et de différents styles, des parchemins couvert d'inscriptions ressemblant à des étoiles, un paquet rouge et du matériel de couture... Lémy ne savait pas comment utiliser ces objets, mais aucun ne ressemblait à un jouet. Lémy était déçu ; les jouets que Julia lui donnaient étaient généralement rangés ici. Il était certain que tout ce qu'elle voulait lui offrir était stocké ici.
Et alors, il vit sept grands piédestaux noirs, sur une étagère placée plus haut que les autres. Sur chaque piédestal étaient gravées d'étranges lettres. Lémy n'arrivait pas à les lire. Ils étaient tous alignés, six d'entre eux vides, sauf le second en partant de la gauche, sur lequel était posé un verre à vin.
En dehors de sa couleur rouge, il n'était pas très différent du verre dans lequel Julia buvait son lait. Julia ne buvait pas d'alcool et n'aimait pas trop le thé, donc elle ne buvait que du lait. Mais elle aimait le boire dans un verre à vin, c'était son style. Ce verre ci semblait neuf, et brillait une fois éclairé par les chandelles. Quand Lémy s'en approcha, il vit un étrange reflet sur sa surface. Il aurait pu jurer y avoir vu quelque chose, mais cela ne semblait être ni son reflet, ni celui du chandelier.
Il se mit alors à voir un visage, semblable au sien, mais qui n'était pas le sien. C'était celui de quelqu'un d'autre. Lémy prit instinctivement le verre à vin dans sa main. Cela avait attisé sa curiosité. Lémy pouvait sentir que le verre émettait de la chaleur, mais cela ne le brûlait pas, et il n'avait pas envie de le lâcher. Pour être précis, il avait l'impression qu'il était impossible de le retirer de sa main. Il n'arrivait pas à ouvrir la main qui tenait le verre. La chaleur que celui ci émettait remonta dans son bras droit et atteignit sa tête, lui donnant un violent mal de crâne. Lémy s'effondra, ne pouvant plus se tenir debout.

- Toi et moi nous sommes pareils.

La voix qui venait de lui parler était celle de quelqu'un d'autre, mais il n'arrivait pas à savoir qui. Lémy ne pu plus supporter la douleur et perdit connaissance. Juste avant que tout devienne noir, il vit un chat rouge s'approcher de lui.
Quand il s'éveilla, il était dans son lit. Le jour s'était levé et la lumière lui tombait droit dans les yeux, depuis la fenêtre. Il avait toujours mal à la tête et il ne tenait plus le verre à vin. Julia entra dans la chambre alors que Lémy soulevait sa tête, et elle le sermonna pendant près d'une heure avec une grosse voix. Lémy pensait que ce n'était pas logique, il se disait "N'étais-ce pas sa faute car elle a laissé la porte de la trésorerie ouverte ?" Et donc, selon lui, il n'y avait aucune raison pour qu'il se fasse pardonner ou qu'il lui soit reconnaissant. Julia était celle qui l'avait sauvé, mais cela, l'enfant de cette époque ne pouvait le comprendre. Avant qu'elle ne quitte la pièce, elle lui avait expliqué que le verre était la seule chose dangereuse de la trésorerie et qu'il ne savait pas comment l'utiliser, alors c'était inutile qu'il s'y rendre.
Lémy pleurait. Il finit par arrêter en entendant la voix.
??? (Tu es immature. La ferme. C'est humiliant.)
C'était la même voix que celle du verre. Lémy répondit sans réfléchir.
Lémy : Qui es-tu ?
La voix n'était ni celle de Lémy, ni celle de quelqu'un qu'il connaissait.
??? (Mon nom ? Voyons voir... Je suis "Ney". Et tu es quelqu'un d'autre.)
Lémy : Je suis... une autre personne ?
Ney (Oui. Quand tu as touché le Verre à Vin, je me suis réveillée. Tu es le seul à pouvoir entendre ma voix. Je suis toi et tu es moi.)
Lémy : J'ai un mauvais pressentiment concernant tout ça. Ne m'oblige pas à être le seul pouvant t'entendre.
Ney (Ne dis pas ça. Tu verras, ça te sera utile d'avoir quelqu'un a qui parler. Ne te sens tu pas seul, sans les enfants de l'orphelinat ?)
- C'était vrai. Julia avait dit qu'ils allaient revenir de temps en temps à l'orphelinat. Mais maintenant c'était toujours "Je suis occupée pour le moment" et elle ne voulait plus l'y emmener.
Lémy : ... Mais comment sais-tu cela ?
Ney (Je te l'ai dit. Je suis toi. Je sais tout de toi. Donc traite moi bien à partir de maintenant, Lémy.)
Lémy : Attends une seconde. Tu vas rester proche de moi tout le temps ?
C'était gênant. Lémy appréciait cette chose appelée la vie privée.
Ney (Si tu le prends comme ça, eh bien fais comme tu veux. Je ne vais pas te parler pendant un moment, [texte manquant] ?)
Lémy : Vraiment ? Ca n'a pas l'air très bien.
Ney (Ne sois pas si étroit d'esprit. Toi et moi nous ne pouvons plus être séparés. Tu es celui qui a touché le Verre à Vin.)
Lémy : Et donc ? Tu vas me hanter ?
Lémy fut effrayé et surpris en entendant la voix répondre (Ne me force pas à le redire. "Je suis toi".)

- Peu après, Lémy avait parlé de Ney à Phébé, mais cette dernière avait pensé qu'il s'agissait d'une blague. Phébé prenait les déclarations de Lémy, qui disait entendre une voix de fille, avec humour et pensait qu'il voulait s'amuser. Phébé n'était pas le genre de personnes à croire aux fantômes ou au paranormal. Pendant un moment, une rumeur courut en ville selon laquelle "un fantôme errait par les rues tard la nuit", et elle n'avait fait que rire en l'entendant. Donc elle ne s'inquiéta nullement de cette "voix de fille" dont Lémy parlait.
Cela ne voulait pas dire que "Ney" ne pouvait pas être réelle, bien sûr, et Lémy souffrait de temps en temps de migraines. Donc Phébé décida de raconter cette histoire à sa maîtresse, Julia, et lui demanda s'il valait mieux appeler un docteur. Julia dit que cela n'était pas la peine ; à la place, en décembre de cette année, quand vint l'anniversaire de Lémy, elle lui donna un cadeau.
Lémy : Qu'est-ce que c'est...
Il déballa le cadeau.
Julia : C'est un très étrange verre à vin qui ne se fissure pas, même s'il tombe. Néanmoins, ne le tiens pas de manière trop brutale. Sinon, le fantôme du verre à vin risque de s'énerver.
Julia souriait à Lémy.
Lémy : Le fantôme du verre à vin ?
Julia : Oui; Peut-être que pour toi ce n'est qu'une "voix", mais il s'agit en réalité d'un esprit.
Lémy : Mais, n'est-ce pas quelque chose d'important pour vous ? Est-ce vraiment bien que je le possède ?
Julia : Oui, c'est effectivement quelque chose de très important pour moi. Donc ne le perd jamais... Tu aurais préféré un jouet à la place du verre ?
Lémy : Non, c'est très bien. Merci, Mère.
Julia : - Pourquoi, je, c'est merveilleux. Merci. Je suis heureuse, Lémy.
Julia enlaça gentiment et soudainement Lémy.
Lémy : Pourquoi est-ce que vous me remerciez si soudainement, Mère ?
Julia : Héhé, parce que... c'est la première fois que tu m'appelle "Mère".
Lémy : Vraiment ?
Lémy n'en était pas conscient. Depuis qu'il s'était installé ici, il avait pensé à elle comme à une mère. Il n'avait jamais connu sa véritable mère, donc il n'avait aucun problème à la considérer comme telle. Mais il avait été embarrassé au départ, et l'appelait sans cesse "Mademoiselle Julia". Après l'avoir câliné un peu plus longtemps, Julia le lâcha.
Julia : La légende dit que la personne qui réside dans ce verre peut vous faire "aimer tout ce qui se mange". Peut-être que tu vas arrêter de détester les poireaux à partir de maintenant.
Lémy secoua rapidement la tête. "No-on. Je les déteste toujours."

Mais, apparemment, la légende du verre était vraie. Lémy finit par réaliser qu'il aimait les poireaux.
Une fois qu'il eut le verre, il trouva tout ce qu'on lui servait délicieux. Le verre à vin eu également un autre effet. Lémy le sortait de temps en temps de l'étagère de sa chambre où il le rangeait, afin de l'admirer. Quand il le prenait, le verre à vin émettait une faible lumière.
Ney (Tu aimes ta mère ?)
Lémy : Oui, je l'aime. Elle m'achète tout ce que je veux, elle est belle, elle est gentille... juste quelque fois un peu effrayante.
Ney (Euh, ouais. Mais qu'est-ce que tu ferais si elle n'était pas si gentille ?... Je veux dire, maintenant.)
Lémy : Qu'est-ce que tu essaie de me dire ?
Ney (Rien en particulier... mais cette femme n'est peut être pas une aussi "gentille personne" que tu le pense.)
Lémy : Pourquoi tu dis ça ?
Lémy était un peu agacé que Ney dise des choses comme ça.
Ney (Cette femme peut t'avoir adopté uniquement pour t'utiliser par la suite. Je ne sais que trop bien que ce genre de personnes existent.)
Lémy : Mère n'est pas comme ça !
Ney (Ouais, ouais. Ne parle pas trop fort. Phébé va s'inquiéter.)
Ney disait toujours des choses contrariantes de ce genre. Pour être honnête, il n'avait jamais réfléchi à quel genre de personnalité elle avait. De toute manière, Lémy n'arrivait jamais à détester Ney. Ces petites disputes étaient plutôt drôles à ses yeux.
Lémy tenait fermement le Verre.
-- Et il put mieux sentir la présence de Ney.

Scène 5
Tout en se dirigeant à l'ouest de Rolled, le long de la rivière Orgo, Lémy finit par arriver à la Porte Sud de Lucifénian. La fête d'inauguration avait lieu au Palais Royal de Lucifénia. Avant qu'il ne parte du manoir, et après qu'il se soit changé, Phébé lui avait demandé, anxieuse "Est-ce que cela ne vous gêne pas d'aller au palais seul, Jeune Maître ? Et si je venais avec -" Lémy refusa l'offre, se disant qu'elle agissait toujours comme son garde du corps. Il avait treize ans, et bientôt quatorze, dans quatre mois. Il pouvait se rendre seul dans la ville voisine... Même s'il y allait en réalité avec quelqu'un d'autre.
Se dirigeant vers le nord, en passant par la rue principale de Lucifénian, il vit des femmes au bord de la route, l'une d'elle parlant à un homme bien habillé. C'était une prostituée. Lémy détestait les prostituées. Elles avaient pour habitude de porter des robes violettes vives. Dès qu'il les regardait, Lémy se souvenait de son rêve et cela le mettait de mauvaise humeur.
Il finit par arriver au magnifique palais. Il était tard, les étoiles et la lune brillaient dans le ciel.
Ney (Le Palais Lucifénien - Cet endroit fut baptisé "Le Palais Royal de Lucifénia" par les têtes couronnées qui y ont vécues.)
Lémy : Vraiment ?
Ney (Après que la Princesse Riliane ait été exécutée durant la révolution, il y a 110 ans, la lignée de la famille royale s'est éteinte, et Lucifénia est devenue une République. Plus personne n'y vit maintenant, donc on l'utilise pour des réunions officielles ou des fêtes.)
Lémy : Tu sais beaucoup de choses, Ney.
Bien que Lémy soit impressionné, il n'était pas vraiment intéressé par l'histoire de Ney.
Ney (Tu devrais savoir ce genre de choses, toi aussi. Maintenant dépêche toi et entre.)
Quand il montra son invitation à l'entrée, il put entrer dans le palais sans difficulté. Le palais était encore plus grand que chez lui, et il y était rentré sans réfléchir. Il regarda son invitation.
Lémy : La fête a lieu... dans la Galerie des Miroirs, hein ?
Il y avait le nom de l'endroit, mais aucune carte et aucune indication.
Ney (A droite. Prends à droite au prochain tournant. Traverse le vestibule et tu arriveras à l'entrée de la Galerie des Miroirs, juste à ta gauche.)
Ney guida Lémy à travers le palais. Il finit par arriver aux immenses doubles portes, à gauche du vestibule, et les franchit. Il vit des adultes en train de manger ou de boire, certains dansant au son de l'orchestre. Il vit aussi sa mère parler à quelqu'un.
Lémy : Tu en sais vraiment beaucoup, Ney. En t'écoutant je suis arrivé ici sans problème. Comment est-ce que tu peux savoir ce genre de choses ?
Si elle vraiment une "autre forme" ou une "autre personnalité" de Lémy, comment pouvait-elle savoir des choses que lui ignorait ? Était elle le "fantôme dans le verre à vin" dont sa mère lui avait parlé ? Et comment pouvait-elle connaître le palais alors qu'elle était confinée dans la trésorerie du manoir ? Ney ne répondit pas. Avant qu'elle le puisse, un homme vint s'adresser à Lémy.
??? : Quelle surprise. Ne seriez-vous pas le jeune maître Lémy ?
L'homme avait des cheveux bleus. Il devait avoir la mi-cinquantaine, non, plutôt la soixantaine. Néanmoins, il était plutôt grand comparé aux autres adultes. Malgré son comportement doux, il était un peu intimidant. Il se comportait comme s'il connaissait Lémy, mais Lémy n'arrivait pas à se souvenir de lui.
Lémy : Eummm....
??? : Oh, vous ne vous souvenez pas ? Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois chez vous.
L'homme semblait déçu par l'attitude de Lémy.
Ney lui murmura à l'oreille (Bruno Marlon. Chef du personnel de la Fondation Freezis.)
Lémy : Oh - Je me souviens. Vous êtes Mr. Bru no n'est-ce pas ? Ma mère vous doit beaucoup.
Lémy remercia mentalement Ney.
Bruno, répondant d'un ton humble : Non, non, je ne l'ai pas tant aidée.
Maintenant qu'il entendant son nom, Lémy arrivait à se souvenir de lui. La Fondation Freezis était une très grande organisation située dans un pays de l'autre côté de la mer, mais elle ne semblait avoir aucune influence sur la République Lucifénienne. Bien qu'il ignorait ce qu'il faisait exactement, Lémy se souvenait que cet homme avait une position importante.
Bruno : -- Mais maintenant que Mademoiselle Julia a pu réussir en beauté à devenir Présidente, je pense que j'aurais plus d'opportunités pour venir vous voir... Désolé, mais on dirait que le spectacle va bientôt commencer.
Bruno se tourna vers l'estrade installée au centre de la Galerie des Miroirs, et Lémy se retourna également. - Il n'avait pas vu qu'une jeune fille y était montée. Une belle fille aux cheveux blonds et aux yeux bleus.
Bruno : La célèbre diva de Lucifénia, Rin Chan, est enfin apparue.
Bruno applaudit, comme tout le monde autour de lui. En réponse aux applaudissements, la chanteuse s'inclina.
Rin : Je vous remercie de m'avoir invitée dans un endroit si prestigieux. Je vais tout d'abord chanter afin de célébrer l'élection de la Présidente Julia.
Dès qu'elle termina sa phrase, l'orchestre se mit à jouer, et elle se mit à chanter. Elle avait une voix magnifique, ce genre de voix que l'on ne peut s'empêcher d'écouter.
Bruno : ... Cela ne vous dérange pas si je vous pose une question un peu étrange ?
Au milieu de la chanson, Bruno murmura cette question à Lémy.
Bruno : Rin Chan et vous, vous vous ressemblez beaucoup, du moins à mes yeux. Bien sûr, vous êtes de sexe différents, mais la couleur de vos cheveux et de vos yeux, vos visages -
Lémy : ...
Bruno : Jeune Maître, j'ai entendu dire que vous êtes le fils adoptif de Julia. On m'a dit que vous aviez été abandonné dans un orphelinat à votre naissance. Ce n'est qu'une théorie, mais peut-être que Rin Chan et vous êtes -
Lémy secoua la tête.
Lémy : Vous vous trompez. Je ne suis pas son frère.
Le déni de Lémy surpris Bruno.
Bruno : ... Et pourquoi en êtes vous aussi sûr ?
Lémy : Rin et moi nous avons grandi dans le même orphelinat. Nous étions amis Mais - à l'époque, son visage était très différent. Elle avait des cheveux noirs et des tâches de rousseur... Est-ce que ce que je vous dit vous paraît étrange ?
Bruno : Non. C'est une histoire très intrigante.
Bruno répondit avec une expression sérieuse. Lémy se doutait qu'il n'était pas le genre à écouter des enfantillages sans importance.
Bruno : C'est comme si son visage avait changé... c'est cela ?
Quand Bruno lui posa la question, Lémy eut une expression sombre.
Lémy : Je ne sais pas exactement. En revanche, je suis sûr de ce que j'ai vu dans ce cirque.
Bruno : Un cirque vous dites ?
Lémy : Il y a trois ans... Quand j'avais dix ans. C'était dans un grand théâtre de Rolled.
Bruno : Ah oui... vous voulez dire le Théâtre Milanais ?
Bruno, curieux, s'était rapproché de Lémy.
Lémy : Euh, ouais. Pour célébrer son ouverture, il devait y avoir un spectacle. Pas seulement un opéra, mais également un ballet, une pièce de théâtre, un concert et un spectacle de cirque. Toutes sortes de divertissement pendant plusieurs jours.
Bruno : Hmm...
Lémy : Je n'avais jamais vu de spectacle de cirque. Donc Mère voulait m'y emmener.
Cet homme du nom de Bruno était doué pour pousser les gens à raconter leur histoire. Lémy s'était mis à raconter la sienne.

Scène 6
Lémy était de très bonne humeur ce jour là. Sa mère était toujours occupée et c'était la seule nuit où elle n'avait rien à faire, donc ils étaient allé voir le cirque ensemble. Ils avaient de la chance que le cirque passe en ville à ce moment là. Le Théâtre Milanais, dont la construction venait de se terminer après deux années, était époustouflant. Situé dans la partie ouest du Parc Milanais, le long de la rivière Orgo. Lémy avait déjà assisté à l'opéra et était montés jusqu'au premier niveau. La lumière du lustre illuminait la scène.
Lémy : Les fauteuils du premier niveau ont l'air confortables.
Ils sont finalement allés au second niveau, et plus haut encore ; Julia était sénatrice à l'époque, et ses relations lui avaient permis d'obtenir des places si haut. Bien que le spectacle de cirque aurait dû commencer, il n'y avait personne sur scène. Apparemment, à cause d'un problème, le spectacle allait être retardé, et les spectateurs commençaient à huer. Bientôt, un homme qui semblait être le manager du spectacle, apparut sur scène. Il s'adressa aux spectateurs avec un visage contrit.
Manager : Euuh... Bien que l'heure du spectacle de cirque soit passée, nous avons besoin de nous préparer un peu plus... Alors pour commencer notre spectacle, nous vous demandons d'apprécier les talents de notre diva jusqu'à ce que la troupe -
Le public hua de plus belle. Ils étaient venu pour voir un spectacle de cirque, pas pour entendre une fille chanter. A la place du manager, qui s'était enfui en coulisse, apparut une fille. Des yeux bleus et des cheveux blonds, avec à peu près le même âge que Lémy.
Julia : Oh mon... !
Julia était un peu surprise et laissa s'échapper un cri, avant de se tourner vers Lémy.
Julia : Lémy, cette fille ne te ressemble-t-elle pas énormément ?
Lémy : Vous le pensez ?
Julia : Oui, elle ressemble à -
Le visage de Julia se ferma et elle se tut. Voyant que celle fille ressemblait à Lémy, elle devait se dire qu'il s'agissait d'un membre de sa famille. Lémy, néanmoins, ne faisait que regarder la fille, attendant qu'elle chante. Julia remarqua l'expression de son fils et se tourna vers la scène.
Julia : ... Eh bien, écoutons la en attendant. Jusqu'à ce que le spectacle commence, d'accord ?
Nullement découragée, la jeune fille s'incline et commença à chanter malgré les huées. Il n'y avait pas d'instruments, c'était un chant a cappella. Dès qu'elle se mit à chanter, les huées diminuèrent petit à petit, avant de totalement s'arrêter. Seul le chant de la fille retentissait dans le théâtre.

Julia : Une voix claire et puissante. Ta mère aime la manière dont cette enfant chante. Et toi, Lémy ?
Lémy avait les yeux écarquillés.
Lémy : ... Rin.
Julia : Hein ?
Lémy : - Il n'y a aucun doute, Mère. C'est... définitivement la voix de Rin ! Comment -
Lémy ayant parlé un peu trop fort, Julia le força à se calmer, les autres spectateurs les regardant.
Julia : Du calme, Lémy. Qui est-ce bon sang ? Cette "Rin" -
Lémy : C'est mon amie de l'orphelinat. Je l'ai entendue chanter plein de fois. Je ne fais pas erreur. Il n'y a aucun doute, c'est Rin... Mais son visage est super différent.
Julia : Son visage est différent ?
Julia penchait sa tête avec une expression de curiosité.
Lémy : Mais c'est la voix de Rin ! S'il vous plaît, Mère, croyez -
Julia : Je comprends, mais ne parle pas si fort... Tu es sûr que tu ne t'es pas trompé ?
Lémy : Oui, je le jure au nom de Dieu.
Julia : ... Très bien. Dieu n'aime pas vraiment ta mère, mais il t'aime, Lémy. Donc je te crois.
Julia réussit à calmer Lémy en disant cela. Et quand elle regarda à nouveau la scène, elle se mit à se parler à elle même en murmurant.
Julia : C'est une orpheline... Mais avec un visage différent que dans les souvenirs de Lémy...
Elle semblait être perdue dans ses pensées. Bientôt, les coins de sa bouche se relevèrent, comme si elle souriait.
Julia : C'est sûrement... Non, ça ne devrait pas être ça... Hmm... Septième La Magicienne... a agit sans permission.
Dès qu'elle murmura cela, le jeune fille cessa de chanter. Un flot d'applaudissements retentit dans le théâtre.
"Bravo ! C'était magnifique !"
"La naissance d'une légende !"
"Encore ! Encore !"
Tout le monde dans la salle l'applaudissait et personne ne se plaignait. En réponse, la jeune fille commença une seconde chanson.
Finalement, il n'y eu pas de spectacle de cirque ce jour là. L'un des membres de la troupe était mort dans un accident ce jour là. Mais aucun spectateur ne s'en était plaint. Tout le monde était satisfait d'avoir vu les débuts d'une prodige de la musique, d'une diva. Elle était bien partie pour devenir la diva la plus populaire du continent.
Après avoir quitté le Théâtre Milanais, une fois le spectacle terminé, Julia demanda quelque chose d'inattendu à Lémy.
Julia : Lémy, est-ce que tu peux rentrer seul à partir d'ici ? Ta mère doit aller quelque part.
Lémy : Ouaip, ça va aller... mais que voulez vous faire ?
Julia : Tu es curieux à propos de cette fille, n'est-ce pas ? Tu veux savoir si c'est ton amie ou non... Mère va examiner ça de plus près.
Lémy : Vous pouvez faire cela ?
Lémy irradiait le bonheur.
Julia : Oui, et maintenant vas. Puisque je ne vais pas revenir avant demain matin, va dormir au manoir - Et ne te perds pas en chemin, d'accord ?
Lémy : Compris. Eh bien... prenez soin de vous, Mère.
Après avoir dit au revoir à sa mère, Lémy se dirigea vers le manoir. Il se souvenait du chemin qu'il fallait emprunter pour revenir. Lémy suivait les instructions de sa mère et se dirigeait tout droit vers le manoir.
Au début, les rues étaient remplies de gens rentrant chez eux, mais plus il s'approchait du manoir, moins il y en avait. Lorsqu'il vit les lumières du manoir, il n'y avait plus personne dans la rue, sauf Lémy.
??? : Miaou.
Depuis une ruelle derrière lui, Lémy entendit un chat miauler.
Lémy : ? Irina ?
Pensant qu'il s'agissait du chat de sa mère, Lémy suivit le miaulement. Ce chat était toujours avec elle. Même aujourd'hui, le chat reposait sur ses genoux pendant le spectacle, et était installé sur ses épaules quand elle était partie.
Lémy : !
Au tournant d'une rue, quelqu'un l'avait attrapé avec force par l'épaule gauche et l'avait traîné dans l'allée.
??, Héhéhé ! J'ai une grosse prise.
Tout en tenant le bras de Lémy, un gros homme avec une barbe eut un rire vulgaire.
??? : Tu l'as fait, Grand Frère Yarera III ! Ce gosse, c'est le fils de la Sénatrice Abélard. On va avoir une grosse rançon pour l'avoir kidnappé, n'est-ce pas ?
Yarera III : Ouais. De nos jours, ces types de Père Noël prennent tout et tout le monde. On n'a pas assez d'argent pour bouffer, mais avec ce gosse on pourra avoir autant d'alcool qu'on veut. Allez, viens par là petit.
Le gros homme appelé Yarera III poussa Lémy, tout en lui tenant le bras, afin de l'emmener quelque part.
Lémy : L-Lâchez moi !
Naturellement, Lémy avait violemment résisté et tenta vainement d'échapper à l'homme, mais Yarera III était plus fort que Lémy.
Yarera III : La ferme. Ne m'oblige pas à utiliser la force.
Lémy attrapa le bras droit de l'homme et rapprocha son visage du sien. Le petit homme maigre à ses côtés riait.
Lémy : La vache, faut oser pour porter un nom comme Yarera !
La provocation énerva Yarera III
Yarera III : Petite enflure, j'ai hérité ce nom stupide de mon cher papi.
La main droite qui maintenait Lémy le lâcha, et ce dernier reçu un coup de poing sur la joue.
Lémy : Guhhh... !
Il n'arrivait plus à parler. Du sang s'échappait de ses lèvres, tombant sur le sol.
??? : C'est mauvais, Grand frère. N'abîme pas l'otage.
Yarera III : Je sais. Ça va juste le faire taire pour un moment.
Lémy essayait désespérément de ne pas pleurer.
Ney (Ooooh, on dirait que tu es dans une situation plutôt mauvaise.)
Elle ne semblait pas être particulièrement inquiète.
Ney (Tu veux que je t'aide ?)
Lémy : ... Qu'est-ce que tu pourrais faire ? Tu n'es qu'une voix.
Yarera III pensa que Lémy continuait de l'insulter.
Yarera III : On dirait qu'il ne sait pas se tenir tranquille, on va devoir remettre ça.
Il leva de nouveau son poing et Lémy tourna instinctivement la tête.
??? : - Hé, ne pose pas tes sales mains sur cet enfant.
Depuis le fond de l'allée, on entendait une voix. C'était celle d'un jeune homme.
Yarera III : Tch... Un autre type indiscret ?
Yarera III et son partenaire regardèrent derrière eux. L'homme avait une apparence étrange. Un maquillage blanc pur couvrait tout son visage, et seul son nez était d'un rouge vif. Il portait un chapeau avec deux pointes, et des vêtements flottants. C'était un costume aux couleurs vives.
Yarera III : Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qu'un pierrot fais dans un endroit comme ça...
Son expression trahissait sa surprise. Un pierrot... un clown. Oui, aujourd'hui Lémy avait voulu en voir au cirque. Étrangement dans les livres d'image, on ne montrait que des gens faisant des tours de magie ou des acrobaties. Il n'y avait jamais vu ce genre de costumes.
??? : Tu as perdu ton cirque ? Laisse tomber. Néanmoins... Tu vas bien t'amuser, en étant déchiqueté par le grand Zusco Jr. !
Le maigre partenaire de Yarera s'approcha du pierrot avec un couteau qu'il avait sorti de sa poche. Mais le pierrot attrapa le bras de Zusco Jr. et lui fit manger le sol en une fraction de seconde.
Zusco Jr. : Trop rapide ~
Zusco Jr. murmura cela d'une étrange voix, et s'évanouit.
Yarera III : S-Salopard ! Tu n'es pas qu'un clown !
Yarera III recula tout en tenant Lémy. Le pierrot prit le couteau de Zusco Jr. et s'approcha de Yarera III avec une expression menaçante.
Pierrot : Celui-là semble très agité. Je vais le redire. Lâche ce garçon. Je ne veux pas perdre de temps.
Le pierrot, tout en parlant, s'approchait de plus en plus.
Yarera III : Ce costume de pierrot... ce talent... je sais ! Tu es Cinquième Le Pierrot ! Sale connard ! Donc Père Noël veut finalement attaquer Yarera III, hein !
Pierrot : ... Je ne sais pas de quoi tu parles - C'est ta dernière chance. Relâche le garçon. Ou sinon -
Yarera III : Putain ! Je m'en souviendrais !
Yarera III lança Lémy sur le pierrot, pris Zusco Jr., toujours inconscient, et s'enfuit. Lémy tomba et manqua de s'étaler dans la boue, mais le pierrot le retint.
Lémy : Merci... Euh... Mr.... Pierrot.
Pierrot : On dirait que tu es blessé.
Lémy : Ouaip. Mais c'est pas grand chose. Juste une petite coupure dans ma bouche.
Pierrot : Néanmoins, il faut te soigner convenablement. Ta maison est loin d'ici ?
Lémy : C'est juste là.
Lémy se retourna pour la pointer du doigt.
Lémy : Phébé... Une domestique devrait être là pour me soigner. Si cela vous va, on peut y aller ensemble, Mr. Pierrot -
Quand Lémy se retourna, il avait disparu.

Scène 7
Bruno : Effectivement, quelque chose ce genre... c'est très sérieux, Jeune Maître.
Bruno, ayant terminé d'écouter l'histoire de Lémy, avait hoché plusieurs fois de la tête. Rin Chan avait commencé à chanter sa troisième chanson.
Lémy : Je suis désolé, je n'aurais pas du commencer à raconter des choses liées à Rin.
Bruno : Non, non, c'était une histoire très intéressante - donc qu'est-il arrivé après cela ?
Lémy : Je suis rentré au manoir. Quand Phébé m'a questionné au sujet de ma blessure, j'ai menti en disant que j'étais tombé sur la route. Le saignement avait cessé, donc on n'a rien suspecté... Et ensuite, Mère est revenue le lendemain, et m'a raconté de nombreuses choses à propos de Rin.
Bruno : Je vois, je vois.
Bruno continuait d'hocher la tête, tout en regardant Lémy dans les yeux.
Lémy : La Fille qui a chanté au Théâtre Milanais était sans aucun doute Rin, l'orpheline. Peu après que Mère m'ait adopté, elle a été emmenée par un homme d'affaire, Ton Corpa. Il s'agissait d'une très bonne chanteuse, et c'est pour cela qu'elle a été engagée par le Théâtre.
Bruno : Et ainsi, elle est devenue la diva de Lucifénia. Ton Corpa a décidément l'oeil pour trouver les jeunes talents... Et pourquoi aurait-elle changé son visage ?
Lémy : Ça .. même Mère l'ignore. Mais, si Ton Corpa est un homme d'affaire, il a pu payer un docteur pour qu'il lui change le visage, du moins je pense.
Bruno : Un docteur, heeeiiinnnn... Est-ce qu'un docteur possédant de telles capacités existe ? De plus... êtes vous sûr que la Présidente Julia ignore la raison pour laquelle Rin a changé de visage ?
Bruno rit après avoir dit cela.
Lémy : Que voulez-vous dire ?
Bruno : Non, non, il n'y avait pas vraiment de sens caché derrière mes paroles. Oubliez mes mots, je vous prie... Néanmoins, à propos de Ton Corpa , S'il est son tuteur - Je serais un peu inquiet pour Rin Chan. Pour être honnête, cet homme n'a pas une très bonne réputation.
La position de Bruno lui permettait-elle de savoir des choses sur les hommes d'affaires de Lucifénia ? Ce ne serait pas étrange qu'il connaisse Ton Corpa.
Lémy : Quel genre de personne est Ton Corpa ?
Bruno : ... Jeune Maître, vous allez avoir quatorze ans cette année. Etes-vous assez grand pour discuter de certaines affaires d'adultes ?
Lémy : S'il vous plaît, dites le moi. Je ne veux pas que Rin soit malheureuse.
Depuis qu'il avait vu Rin au Théâtre Milanais, Lémy avait toujours été inquiet à son sujet. Puisqu'elle aimait chanter, c'était bien pour elle qu'elle soit devenue une diva, mais pourquoi avait-elle changé son visage ? Si c'était le désir de Rin, il n'allait pas s'en plaindre. Même si le fait qu'ils se ressemblent étant gênant pour lui. Mais si Ton l'avait forcée -
Bruno : Ton est surveillé par la police. Il a adopté de nombreux enfants de par le passé, avant Rin, et ils ont tous quitté ce monde pour différentes raisons. L'un dans un accident, l'autre d'une maladie... vous m'avez dit que le spectacle de cirque d'il y a trois ans avait été annulé, n'est-ce pas ?
Lémy : Oui.
Bruno : Celui qui est mort à cette époque était un enfant que Ton avait adopté, un orphelin. Cet enfant était supposé faire un numéro avec des animaux, mais il a été mordu par un lion un peu avant - ou quelque chose comme ça. Néanmoins, la police croit que Ton a été impliqué dans l'accident.
Lémy : Est-ce que Ton tue des enfants en prétendant qu'il s'agit d'accidents ?
Bruno fronça les sourcils.
Bruno : Il n'y a aucune preuve de cela. Donc la police ne peut l'arrêter. Mais il est vrai qu'ils meurent les uns après les autres, et qu'à chaque fois il adopte un nouvel enfant. Par exemple, est-ce que la Présidente Julia t'as jamais obligé à travailler ?
Lémy : - Nooon.
C'était impossible qu'elle fasse quelque chose comme ça.
Bruno : C'est normal. Bien sûr, tu pourras travailler quand tu seras plus grand. Néanmoins, les enfants que Ton adopte travaillent, même s'ils ne sont pas encore majeurs... C'est anormal en soi, n'est-ce pas ? Ton est riche, non, il est plus riche que la Présidente Julia elle même, donc il ne devrait pas avoir besoin de faire ça - s'il pensait au bien être des enfants.
Lémy : Rin...
Lémy regarda sur scène. Lorsque Rin termina sa troisième chanson, il y eu une salve d'applaudissements. Elle regardait autour d'elle, souriante. Si ce sourire était sincère, tant mieux. Mais s'il ne l'était pas -
Lémy : Mère ne m'a jamais dit que Ton était ce genre de personne...
Bruno : Est-ce que vous devriez vous inquiéter ? Comme je l'ai dit plus tôt, nous n'avons aucune preuve que Ton est un mauvais homme. Mais néanmoins, les enfants sont morts et, personnellement, je ne pense pas que j'aurais pu forcer mon fils à travailler.
Bruno se racla la gorge.
Bruno : ... J'ai trop parlé.
Bruno se mit à expliquer qu'il avait un enfant et que s'il l'avait vu, lui, Lémy ou Rin, être forcé à travailler, il se serait inquiété.
Lémy : Vous dites que vous "aviez" un enfant -
Bruno : Oui... Il est mort. Encore jeune.
Rin avait entamé sa dernière chanson en date, qui était apparemment également la dernière du spectacle.
Lémy : Mr. Bruno... Il y a une chose dont je m'inquiète.
Bruno : Oh, de quoi s'agit-il ?
Lémy : Il y a trois ans, Rin avait un visage différent, mais sa voix était la même. Et pourtant -
Bruno : ...
Lémy : La voix de Rin aujourd'hui... elle est très belle, et similaire. Mais.... ce n'est pas sa voix.

Trois ans auparavant, j'ai été sauvé par un pierrot. Depuis, il a toujours été mon héros. Quand quelqu'un a besoin d'aide, un héros apparaît.
Je - Je me demande si je vais devenir ce genre de héros ?

Partie A
Père Noël est un nom dérivé de l'homme maléfique qui vécut au Royaume Magique, Pale Noël. Sa tombe est toujours célèbre, sous le nom de "Falaise d'Apocalypse". Il est devenu un véritable objet de culte. Mais, en dehors des quelques fanatiques qu'il attire, son nom en lui même est très célèbre.
Son bras droit, et son amante, était Meta Salmhofer. Meta fut la mère des dieux jumeaux nés durant le second Projet Ma, dirigé par Seth Twiright. Mais Seth n'avait pas prévu que Meta ait décidé de s'enfuir avec les jumeaux ; ils furent capturés par Eve Moonlit et Meta fut tuée. Seth et le Sénat ne purent trouver les jumeaux kidnappés, et ils durent tout recommencer, mais ils ne purent jamais faire naître à nouveau les jumeaux.
Il y avait des conditions pour être candidate au poste de Ma. Il fallait que votre talent magique, le facteur M, soit à au moins 170 ou au dessus ; que vous croyiez en le dragon Lévia-Béhémo et que vous soyiez vierge; Mais, selon les conditions du Sénat, le troisième Projet et tout ceux qui suivirent n'avaient aucun sens. Pour commencer, il ait fort peu probable que Meta et Pale aient connu un amour platonique, et la candidate du sixième projet, Marina Lucif, était une femme mariée. L'une des candidates du septième projet, Milky Eights, était une ancienne prostituée.
Après l'échec du sixième Projet, il y en eut un septième, avec Milky Eights, Ly Li, Elluka et moi; Je suis finalement devenue l'élue et Seth m'a fécondé avec la "Semence Divine". Mais bien sûr "cette femme" m'a mit des bâtons dans les roues, et les choses ne se sont pas passées telles que je le pensais. Notre histoire se déroule 600 ans plus tard.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro