Dans un grenier. Une atmosphère poussiéreuse, une lumière faible.
Les deux personnages cherchent quelque chose dans les nombreux cartons entreposés.

ELIOTT : Rappelle moi à quoi ressemble ce carnet ?

LOUISE, en continuant de fouiller dans un carton : Selon ce que me racontait ma grand-mère avant de mourir, il est plutôt petit — elle me disait qu'elle le gardait toujours avec elle, donc il doit pouvoir tenir dans une poche —, bleu foncé, il y a quelques pages qui...

Soudain, la pièce s'illumine d'une lumière aveuglante. Louise crie et recule précipitamment, tombe à la renverse.

LOUISE, terrifiée : ELIOTT !!! ELIOTT !!!

ELIOTT : Louise !!! Louise, qu'est-ce qui se passe ? Calme toi, je suis là. Louise ! Arrête de te bouger dans tous les sens, tu vas me donner un coup ! Louise, c'est moi, c'est Eliott ! Calme toi, c'est moi, tout va bien. Je suis là. (Louise cesse petit à petit de se débattre) Qu'est-ce qui t'es arrivé ?

LOUISE : Elle était là. Je l'ai vue, elle me regardait. Elle me fixait droit dans les yeux.

ELIOTT, après un silence : Qui ça ?

LOUISE : Ma grand-mère.

ELIOTT, interloqué : Pardon ?

LOUISE : Elle était droite et grande. Plus jeune que ce que je l'ai connue. Elle avait le visage dur... je sais pas si elle m'a reconnue. Elle avait l'air de me reprocher quelque chose. Ou de m'en vouloir, je sais pas trop. Elle m'a jamais regardé comme ça. Elle était menaçante, elle voulait me faire du mal.

ELIOTT : Louise...

LOUISE : Elle brillait. Ou alors, tout était très lumineux, à part elle. Je sais plus mais en tout cas, toute cette lumière est apparue d'un coup, comme si elle s'était libérée, ou échappée. Et puis mon coeur s'est mis à battre très très vite, je crois que j'ai crié et je suis tombée.

ELIOTT, à mi-voix : Oui, tu as crié.

LOUISE : Tu l'as vue, toi aussi ?

ELIOTT : Non...

LOUISE : Tu as senti l'onde de choc, quand même ?

ELIOTT : Non plus, Louise. J'ai rien vu, rien senti. Je t'ai juste entendu crier comme si ta vie en dépendait. (Silence). Je crois que tu as eu une hallucination.

LOUISE : Non. Elle était là. Je l'ai vue, c'était réel.

ELIOTT : C'est justement tout le principe des hallucinations. Ça parait réel, mais c'est dans ta tête.

LOUISE : Alors c'était un fantôme.

ELIOTT : Non, ça n'existe pas.

LOUISE : C'était un fantôme. (Eliott soupire) J'ai trouvé le petit carnet bleu, Eliott. Il y a des secrets qui ne veulent pas être découverts.