Je vais le tuer.

Je vais le massacrer.

Telles étaient les seules pensées qui traversaient actuellement l'esprit de Lucy. Ses mains tremblaient de rage et son visage prenait peu à peu la forme d'un taureau près à tout démonter sur son passage. Si elle avait été un personnage de dessin animé, de la fumée serait sorti de ses narines. On l'aurait sûrement prise pour une folle, à moitié déshabillée et la peau rouge. Son cerveau créait des stratégies de meurtre en même temps que ses doigts grattaient hâtivement son corps.

Du poil à gratter. Tout son lit -et maintenant son corps- était recouvert de poil à gratter. Elle s'était allongée quelques minutes pour s'apprêter à se glisser sous les bras de Morphée, mais rapidement, elle avait sentit sa peau la démanger. Quelques secondes plus tard, elle se retrouvait au sol entrain de se déchiqueter la peau, sans oublier de maudire le coupable de cet affront. Parce que du poil à gratter ne pouvait pas se glisser tout seul sous sa couette, elle n'était pas idiote. Non, c'était une seule et unique personne qui l'avait saupoudré ici. La seule personne qui n'était pas là pendant la moitié des compositions. Le seul crétin qui lui devait une vengeance.

Natsu.

Demain, il est mort, grinça-t-elle mentalement en se levant tant bien que mal pour se diriger vers sa salle de bain.

Impatiente de se débarrasser de ce truc qui lui brûlait la peau, elle se glissa dans sa douche. Lorsque l'eau commença à glisser sur elle, un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Heureusement que ça partait, car sinon elle n'aurait même pas attendu le matin pour aller chercher Natsu et lui infliger toutes sortes de tortures.

Après avoir astiqué sa peau au millimètre près, la jeune femme attrapa sa serviette et sortit de la salle d'eau. Elle s'approcha de sa garde robe dans le but de se dénicher quelques vêtements sans poil à gratter. Elle avait de la chance de faire une grande collection de pyjama mignon en forme d'animaux et en pris un en forme d'ourson. Ni une ni deux, elle était prête pour se recoucher par terre, le lit étant trop dangereux pour l'instant. Elle s'allongea sur son tapis et, pour retrouver quelque peu la chaleur que lui apportait auparavant sa couette, mit ses mains dans les poches de son pyjama. Elle détestait avoir froid aux m-

- HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII.

Lucy bondit sur ses pieds, le cœur tambourinant violemment contre sa cage thoracique. Elle avait touché quelque chose ! Quelque chose de poilu et dur ! La blonde se précipita vers l'interrupteur pour allumer la lumière et ôta en vitesse ses habits avant de les envoyer valser à l'autre bout de la pièce. Il y avait quelque chose de bizarre dans sa poche, elle en était sûre ! Prudemment, elle s'avança vers le pyjama et tendit lentement sa main vers son habit. Ça se trouve, la chose va me sauter dessus ! Pensa-t-elle en se retenant difficilement de s'enfuir de sa chambre. Finalement, elle parvint à saisir le tissu et commença à le secouer dans tous les sens. Elle n'avait pas du tout l'intention de remettre sa main dans cette fichue poche.

Alors que le vêtement gigotait n'importe comment, un petit truc noir tomba sur le parquet et la jeune chanteuse bondit en arrière. Elle observa avec méfiance le nouvel intrus qui l'avait fait sursauter et se décida à réduire la distance qui les séparait, sans oublier de se munir d'un chausson, au cas où.

Son sang se glaça.

Une araignée. Une araignée de la taille d'une cerise jonchait le plancher. Mais sans perdre son sang froid, Lucy saisit l'assaut de courage qu'elle avait pu déterrer et abattit de toutes ses forces le chausson sur l'aranéide.

- Haha ! Dans ta figure, la bestiole, cria-t-elle en relevant son arme de la victime.

Mais à son plus grand étonnement, la bête n'était pas écrasée au sol, le corps ensanglanté. Au contraire, il se tenait dans la même position, dans le même état que tout à l'heure. Comment était-ce possible ? Elle avait pourtant frappé avec beaucoup de force. Suspicieuse, Lucy rapprocha de nouveau la pantoufle vers l'araignée immobile et la secoua légèrement. Aucun mouvement. Peut-être qu'elle a fait une crise cardiaque ? Réfléchit la blonde en continuant de bouger la bestiole. Toujours rien.

Alors, voyant qu'il ne lui restait plus que cette alternative, la jeune femme tendit sa main vers l'aranéide et la toucha en serrant les dents. La bête semblait ne pas respirer du tout et sa texture était étrangement dure, et ressemblait presque à du plastique.

Du plastique ?!

La blonde sentit son sang bouillonner dans ses veines, son cerveau ayant tout de suite tilté. Sa respiration s'accéléra et son visage reprit la forme d'un taureau. Il avait osé. Cet idiot avait osé mettre une araignée en plastique dans son pyjama.

Il était mort.

***

Plus loin, au même moment...

Jellal se frotta lourdement ses yeux. Encore une nuit blanche, songea-t-il.

Depuis deux semaines, ses nuits étaient brisées à cause d'un seul visage qui ne s'effaçait plus de son esprit. Ses pensées divaguaient vers une partie de sa vie qu'il avait peiné à supprimer de sa mémoire. Mais maintenant, il n'y échappait plus. Il revoyait son enfance morbide en boucle et se cassait les méninges pour contrôler à nouveau ses souvenirs. Mais comment était-ce possible alors qu'elle était là ?

Il avait pensé, peut-être même espéré, ne jamais la revoir. Elle faisait partie de son passé. Son passé qu'il s'était tant acharné à oublier. À présent, il vivait justement que pour le présent, et il ignorait s'il était heureux qu'elle soit apparu si vite dans cette nouvelle vie.

Il ne lui avait suffit que de voir ses cheveux écarlates, presque rouges, pour la reconnaître. Cette fille qui était devenue femme, n'avait presque pas changé. Bien sûr, il avait remarqué que son caractère s'était forgé solidement, mais il l'a reconnaissait toujours. Elle était encore cette petite fille qui hurlait aux autres de se battre. Elle était toujours cette humaine au courage insurmontable, qui ne se permettait jamais de souffler. Ces braises qui alimentaient son regard ne s'étaient pas éteints, brûlant avec la même force que des années auparavant.

Non. Erza Scarlet était la même.

Jellal souffla et se tourna pour la énième fois dans son lit. Et elle, l'avait-elle reconnu ? Voulait-elle seulement se souvenir de lui ? Il l'a comprendrait si elle avait préféré supprimer son enfance de sa conscience. Personne ne voudrait se remémorer ces horreurs. Mais devait-il malgré tout lui rafraîchir la mémoire ? Juste pour qu'elle sache qui il était en vérité. Le bleuté se secoua la tête. Hors de question de lui rappeler l'orphelinat. Elle se souviendrait de lui si son esprit le désirait, il ne pouvait pas se permettre de la refaire plonger dans un cauchemar qu'elle avait réussi à effacer.

Et puis, cela devrait aussi dire qu'il serait obligé d'avouer son passé à ses amis, et ça, il ne le désirait vraiment pas. Pas qu'il ne fasse pas confiance en eux -ils étaient comme ses frères- mais il ne voulait nullement répandre quelque chose qu'il n'aimait pas dans les pensées de ses amis. Personne n'avait besoin de savoir, car maintenant, seul le présent comptait.

Jamais il n'aurait imaginé que passé et présent puisse se réunir en une seule personne.

Erza Scarlet.

***

Silencieusement, Juvia ouvrit la porte de sa "maison", et se faufila à l'extérieur. Elle huma la rosée de matin, encore fraîche, et caressa rapidement les plantes du regard en les admirant se réveiller. La jeune femme avait donné tout son cœur pour entretenir ce petit jardin qu'elle adorait. Toutes ces fleurs rapportaient encore plus de charme et de couleurs au Niji, ce qui la fit sourire alors qu'elle se dirigeait vers le portail du lieu.

Elle atteignit la petite boîte aux lettres bleue positionnée près du mur, et l'ouvrit en un léger grincement. Une dizaines de lettres se trouvaient là, comme d'habitude. Juvia les attrapa toutes et ne pu se retenir de les ouvrir, même si elle savait que ça allait impérativement lui faire du mal.

Lucy la moch, tes vraimant trot bête. Tu mérite rien, j'espaire que tu te petera la gembe. Et je te prévien, ci tu touche a un cheveu de Natsu D'amour, je te tue.

Rosy, la plu belle de toute les filles.

Juvia afficha une mine attristée en lisant les remarques désobligeantes envers son amie blonde, même si un léger rictus décora quelques secondes ses lèvres. Cette personne a clairement besoin de cours de français, diagnostiqua-t-elle en écrasant le papier en boule.

Depuis que le public avait appris que les Fairy's et les Darkshow allait collaborer, ce genre de messages avaient augmenté, certains fans des Darkshow se ralliant à écrire ces mots purement blessants. Heureusement, les autres filles ne les voyaient pas, puisque Juvia se faisait le devoir de tous les ramasser dès les premières lueurs du jour. Elle ne voulait pas que ses amies aient à subir toutes ces paroles méchantes. La bleutée ne voulait pas que ses sœurs de cœur se retrouvent dans la même situation qu'elle avait été pendant de si longues années, à subir les moqueries et les discriminations des autres. Non, jamais. Et pour cela, elle était prête à tout donner. Elle ne supporterait pas de voir Lucy, Erza, Levy et Yukino blessées.

Juvia tourna légèrement sa tête vers le bâtiment du Niji et sourit. Cet endroit et les personnes qui l'abritaient lui avaient redonné les couleurs qui s'étaient effacées de son âme pendant si longtemps. Elle avait découvert, pour la première fois de sa vie, qu'après la pluie pouvait naître un arc-en-ciel. Et elle était enfin parvenue à trouver son arc-en-ciel à elle.

Un vrombissement de moteur l'arrêta dans son soudain moment de nostalgie, et elle tourna précipitamment la tête vers la source du bruit. Elle aperçu avec horreur la voiture noire de Gajeel s'apprêter à se garer sur le petit parking, et se dépêcha de refermer la boîte aux lettres. Sans un regard en arrière, elle courut jusqu'à sa chambre, les lettres remplies de haine toujours en main.

***

- TOI !!! JE.VAIS.TE.TUER.

Lucy sauta brusquement sur Natsu, et le fit tomber par terre sous le regard surpris des autres. Peut-être avaient-ils été trop optimistes en pensant qu'il n'y aurait sûrement pas de meurtre. Parce qu'en observant Lucy tenter d'étrangler en hurlant le pauvre Natsu, ils risquaient de bientôt retrouver un cadavre au sol... Pourtant, aucun musicien ne chercha à lever son petit doigt pour arrêter l'assassinat, et ils se contentèrent de tourner les talons vers une autre direction sans se préoccuper davantage des deux chanteurs.

La blonde déblatérait les injures à l'égard du rose qui se débattait comme il le pouvait. Il avait sous-estimé la capacité de logique de la jeune femme, et n'avait pas pensé que sa colère prendrait autant d'ampleur. Enfin... si. Il avait anticipé qu'elle n'allait pas rester inexpressive face à sa vengeance, mais il avait espéré ne pas se faire tuer trop vite. Maintenant, c'était trop tard. Le chat s'était déjà transformé en tigre.

- Tu as gâché ma nuit, je vais me faire le plaisir de gâcher ta vie, siffla son assaillante en continuant de maintenir la gorge de l'homme.

Tenant tout de même à continuer à respirer, Natsu empocha toute sa force pour s'échapper des griffes de la folle, et se releva maladroitement en reprenant son souffle. Lucy le regardait toujours avec des yeux assassins, et semblait prête à attaquer à tout moment. Le rose prit la précaution de laisser une distance de sécurité entre eux et la fixa en adoptant un air qui se voulait innocent.

- Relax, haha... On a l'impression que tu as passé une mauvaise nuit, ne put s'empêcher de dire Natsu.

La jeune femme eut un rire jaune.

- Oui, en effet je n'ai pas très bien dormi. Figure toi qu'un idiot de première avait enduit mon lit de poil à gratter et transformé ma garde robe en zoo d'incectes en plastique, rétorqua-t-elle en poursuivant son rire mauvais. Mais, comme c'est étrange, j'ai eu la vague impression que cet idiot avait d'hideux cheveux roses.

Le musicien sourit malicieusement, et leva ses mains en signe d'abdication. Il s'approcha ensuite d'elle, vérifiant tout de même qu'elle n'avait pas un couteau sur elle.

- C'était ma petite vengeance pour mon enfermement et l'anecdote, maintenant on est quitte.

Lucy croisa ses bras sur sa poitrine en toisant le jeune homme. En effet, ils étaient maintenant à égalité, mais ce gars s'était quand même introduit dans sa chambre sans sa permission et lui avait détruit sa nuit !

- Ouais, on est quitte. Enfin sauf si je décide de te faire payer ton sale coup..., vociféra-t-elle.

- Ce ne serai pas logique, puisque c'est toi qui devait payer. Mais tu ne me dois plus rien à présent. C'est pourquoi je te propose que l'on fasse un pacte.

La blonde leva un sourcil en l'air. Un pacte ? Avec l'ennemi ? Même si une petite voix lui soufflait qu'ils n'étaient pas vraiment ennemis, elle ne remballa pas pour autant sa fierté et renifla dédaigneusement du nez.

- Un pacte ? Avec toi ? Dans tes rêves.

- Écoute moi un peu au lieu de refuser tout de suite ! Contra Natsu en retenant le bras de la jeune femme qui s'apprêtait à partir, je te propose que l'on arrête les coups bas et les vengeances à partir de maintenant.

La chanteuse se stoppa. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Natsu Dragneel, alias la personne qui devait contenir le plus de rivalité envers les Fairy's, lui proposait de faire la paix ? Ça, c'était marrant.

- Attends, j'ai dû mal entendre. Qu'est-ce que tu as dis ? Provoqua-t-elle en lui offrant un sourire moqueur.

Comme si prononcer ces mots lui demandait un effort surhumain, le rose serra les poing et souffla difficilement, avant d'expliquer d'un voix claire :

- Si tu me promets de ne pas faire d'autres sales coups, je veux bien essayer de... faire des efforts pour moins détester ton groupe.

Ah oui d'accord. Il a dû boire un truc pas très net ce matin, raisonna le subconscient de Lucy.

Cependant, sa proposition comportait des avantages. Ses amies n'auraient plus à supporter les caractères des autres garçons. Parce que oui, si leur meneur avait pris cette décision, ils le suivraient tous. Cela voudrait dire que, par la même occasion, elle pourrait être sûre de dormir sans poil à gratter. Et la jeune femme était certaine que s'il y avait une légère bonne entente dans cette collaboration, ça serait amplement bénéfique pour Mavis. L'Heartfilia avait très vite remarqué que tous ces changements préoccupaient beaucoup leur patronne, et les nombreux cernes de cette dernière ne lui faisait que plus mal. Elle n'avait pas envie de décevoir Mavis, elle qui avait placé tous ses espoirs en elles.

Toute cette liste étalait distinctement les raisons pour lesquelles elle devrait accepter le marché. Pourtant, sa fierté lui hurlait de refuser et de remballer le garçon. Devait-elle penser à elle-même ou aux autres ? Constatant qu'elle n'avait pas le droit d'hésiter à propos de ce dilemme, elle ancra ses yeux dans ceux de Natsu, avant de répondre péniblement :

- OK... J'accepte le marché. Mais si un de vous le brise, il en serait de même pour nous. Est-ce que c'est bien clair ?

Un sourit victorieux naquit sur les lèvres du frère de Zeleph. Ouf ! Il avait commencé à croire qu'elle allait le remballer. Alors, ne cachant pas sa joie, il tendit sa main vers Lucy en ricanant.

- Ça marche !

C'est dans ce couloir que les deux plus grands chanteurs de Magnolia se serrèrent la main. Peut-être que cette poigne signifiait un accord silencieux de paix entre les Fairy's et les Darkshow. Ou bien, elle n'était que la preuve irréfutable du début d'une nouvelle page, encore plus bruyante, encore plus différente, et éventuellement... encore plus folle.

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Heey ! Comment ça va ?

J'en ai vraiment marre de jamais tenir mes promesses... Bon, à partir de maintenant je ne vais pas dire quand je vais publier, puisqu'à coup sûr je vais rien respecter x) Sinon, je pense qu'à partir de la rentrée, je vais publier un chapitre toutes les semaines vu que c'est presque impossible que je finisse la fanfic pendant les vacances, j'ai trop d'idées XD

Note à mon moi du futur : arrête de te donner de grands défis, de toute manière tu ne fais jamais rien à temps.

M'enfin bon ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Moi ça va, je l'aime bien car il y a pleeeeins de point de vue !!!! J'adore passer d'esprit en esprit, j'ai l'impression de tous les contrôler huhuhu... Et puis, c'est super amusant ! D'ailleurs, désolé de la brutalité de Lucy, elle ne respecte vraiment pas les araignées...

Sooo, portez-vous bien et à je-sais-pas-quand !

Zozo