Chapitre 14 (Partie II)

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Je sens sa main venir chercher la mienne. Lentement, ses doigts viennent s'enrouler autour de mon poignet blessé et il l'attire vers lui, m'obligeant à lever les yeux. Je croise alors deux prunelles brillantes de larmes, une lueur désolée y brille désormais.

Sa bouche bouge en silence, formant le mot « désolé », tandis qu'il effleure de ses doigts les traits fins, comme s'il allait réussir à les effacer. Pas une seule fois il ne les regarde, se contentant juste de les sentir sous ses doigts.

Je le vois baisser la tête, froncer les sourcils, ouvrir et fermer la bouche sans pouvoir dire quoi que ce soit. Mes sourcils se rejoignent également, cherchant à comprendre ses actions, qui me sont totalement inconnue.

Est-ce qu'il essaye de me dire quelque chose de grave, lui aussi ? Ou est-ce qu'il ne sait juste pas quoi dire devant mon geste idiot ? D'un seul coup, je me sens tirée violement vers l'avant et mon torse bute contre le sien, tandis que ses bras se referment une nouvelle fois autour de moi, comme hier soir après mon cauchemar. Tient ? Je me souviens de ça ? Etrange. De quoi avais-je rêvé alors ?

Je l'entends renifler près de mon oreille, ce qui me fait grimacer. C'est assez peu agréable d'avoir ce son si près de mon canal auditif, vraiment. Je peux également sentir ses cheveux frôler mon cou, ce qui me fait frissonner malgré moi. Il y a quelque chose de familier et de rassurant dans ce câlin.

Je me sens protégée, comme si j'allais pouvoir tout surmonter, peu importe ce que mon prochain cauchemar sera. Comme s'il apaisait la noirceur qui m'entoure, pour me permettre de me sentir pleinement...moi ? Est-ce que c'est possible ?

Comme seule réponse, je me contente d'enfouir ma tête dans son tee-shirt, même si cela signifie le mouiller de mes larmes qui se sont désormais taries. Je ne suis pas habituée à recevoir ce type d'affection, même si cela me reste tout de même assez...naturel.

Est-ce que mon père me prenait dans ses bras ainsi, quand je faisais un cauchemar ? Ou ma mère ? Ce geste est juste si... Je connais ce geste. Cette familiarité. Cette sécurité. Et elle ne vient pas de cet hôpital, ni de mes rêves.

Je m'en souviendrai, je pense. Alors d'où ? Mes questions s'effacent lorsque Benny recule, rompant tout contact entre nous. Je cligne des yeux, surprise, avant de remarquer ses mains tremblantes qui lui donnent un air presque enfantin, ce qui tranche avec son corps massif.

- Felidae je... Enfin, je... Je suis désolé de t'avoir mis un doute pareil ! Je ne pensais pas... je n'imaginais même pas une seule seconde... Je voulais simplement te prévenir, pas te faire peur... Oh le con... Vraiment Felidae, je suis... Je... Désolé, bafouille le jeune homme, visiblement totalement désemparé.

C'est à mon tour d'être surprise. Il est désolé ? Mais pourquoi ? Au contraire, il a eu raison ! Je veux dire, sans lui, je ne saurais pas à propos du sang violet et des enfants... Les enfants ! Mais oui ! Je dois lui dire ! Je lui attrape les poignets, secouant la tête.

J'aimerai lui sourire et lui dire que ce n'est pas grave, qu'il a eu raison et qu'il ne doit pas regretter ses paroles, mais je n'y parviens pas. Je me contente simplement de secouer la tête aussi fort que je le peux, même si cela me décroche la tête.

Je l'entends laisser échapper une sorte de rire étouffé tandis que l'une de ses mains me bloque la tête, m'empêchant de continuer. Je me ressaisis aussitôt et finis de signer l'histoire, lui expliquant ce que j'ai entendu l'infirmière dire au médecin avant de perdre connaissance.

Aussitôt, les sourcils du jeune homme se froncent et il retrouve sa stature et son air grave d'adulte, ce qui me fait frissonner. Je baisse la tête, incapable de continuer le contact visuel. Je ne sais pas vraiment ce qui m'intimide dans son regard, mais je sais juste que quand je croise ses yeux, j'ai besoin de baisser la tête. C'est... C'est une forme de respect, je crois. Pourquoi, comment, je n'en sais rien. C'est juste...comme ça.

- Sous sédatif ? Tu es sûre ?, répète-t-il.

Je hoche la tête, croisant les doigts sur mon torse pour essayer de mon donner une certaine contenance. Oui j'en suis certaine. Je sais ce que j'ai entendu, je sais ce qu'ils ont dit. Certes, ces paroles ont été dites il y a un moment, mais je m'en souviens encore.

Je ne suis pas sûre de ce qu'est un sédatif et vu son regard, Benny non plus. Mais ça n'a pas l'air d'être quelque chose d'agréable ou de bénéfique. On ne peut pas dire que ce soit quelque chose que l'on veuille avoir en soi, comme du sang violet par exemple.

Je frissonne à la mention de ce souvenir, revoyant brièvement la flaque à côté de moi le jour où je me suis taillée le poignet. Le jeune homme ouvre et cligne des yeux en quelques secondes, courbant le dos en échappant un grognement de douleur.

Ses sourcils sont froncés, ses mains bougent tout seule comme si cela l'aidait à se contrôler, ou quelque chose de ce genre. Ses yeux bougent de droite à gauche, comme s'il cherchait une réponse dans sa tête.

Je l'entends murmurer quelque chose dans sa barbe -littéralement d'ailleurs, est-ce qu'elle était déjà aussi fournie quand je l'ai vu pour la dernière fois ? Parce qu'il me semble bien que non ! A quelle vitesse pousse donc une barbe ?

Est-ce que c'est comme les cheveux ? Parce que je suis certaine que les miens ont poussés depuis mon réveil, même si je ne saurais dire de combien de centimètres évidemment - avant qu'il ne reprenne la parole :

- Et ce sang violet, tu penses que ce sont eux qui te l'ont mis ? Je veux dire, quelque part ça expliquerait les trois traces de piqûres que tu as dans le cou, quand la plupart des gens que j'ai croisé n'en ont qu'un. L'une de ces traces doit probablement être celle qui te transfusait ce sang. Peut-être que tu as perdu beaucoup de sang et qu'il a fallu t'en redonner ? Avec tous les robots qu'il y a dans le coin, je doute qu'il garde du sang humain en stock. Et même s'il le faisait, je ne sais pas s'ils auraient eu du sang qui correspond au tien... Je veux dire, même si notre technologie nous permet de transfuser presque n'importe quel type de sang à tout le monde, ça ne réussit pas toujours et ils te voulaient clairement en vie. C'est peut-être juste ça. Enfin, tu es la seule qui en a, en tout cas. Personne ne m'a encore parlé de sang violet...

Je cligne des yeux, ne sachant quoi répondre. A aucun moment n'ai-je ne serait-ce qu'imaginé la possibilité que tout cela soit lié à ce qui m'a amené dans le coma. Je me suis focalisée sur les mots, les émotions, les questions qui restaient sans réponse...

Je n'ai pas pensé une seule seconde que cela soit possiblement dû à mon accident. Après tout, pourquoi l'aurais-je fait ? Personne ne m'a dit quel type d'accident j'avais eu, ni même les séquelles que cela a causé.

Non. Tout ce que je sais, c'est que je me suis réveillée amnésique et que personne n'a de réponse à m'offrir. Pas même Benny. Et je ne peux pas lui en vouloir, il ne me connait pas. Ps vraiment. Il connaît cette Felidae, la petite poupée cassée. Il ne connaît pas... Il ne connaît... L'ancienne moi.

Celle que je ne connais plus. Celle que j'ai été. Je cligne des yeux, tandis que mon cerveau continue d'analyser ses explications. Technologie. J'ai déjà entendu ce mot. J'ai déjà pensé ce mot. Qu'est-ce que c'est ?

Je signe ma question, cherchant à oublier l'espace d'une petite minute le reste de ses explications. J'oublie le sang violet, j'oublie l'accident. Je m'agrippe à ce mot comme si j'allais me noyer sans. Même si je n'ai aucune idée de ce que peut bien être une noyade. Le jeune homme sourit.

- La technologie, c'est ce qui t'entoure, en quelque sorte. Les machines qui surveillaient ton pouls, c'est de la technologie. Les tablettes sur lesquelles écrivent les infirmières et les médecins, c'est de la technologie. Le simple fait de pouvoir appuyer sur un bouton et voir la fenêtre devenir transparente ou opaque selon l'heure de la journée, c'est de la technologie. Et c'est grâce à ça que nous sommes encore en vie. Les androïdes sont une partie de la technologie. Je t'avoue ne pas savoir quand les humains ont commencé à s'intéresser à ça, mais ce mot constitue pratiquement quatre-vingt-quinze pourcent de notre monde. Il était grandement temps que quelqu'un t'en parle, tu ne crois pas ? Tu sais quoi ? Je suis presque certain que même les marques sur ton cou sont une autre manière qu'a eue la technologie de te garder en vie, souffle-t-il avec ce qu'il pense être de l'humour, sans remarquer à quel point ses dernières phrases m'ont paralysée.

Ma main gauche se plaque sur mon cou, essayant de chercher à tâtons lesdites marques de piqûres, en vain. Une larme roule sur ma joue, tandis que certains passages du discours du médecin rejouent dans ma tête.

Elle est sous contrôle. Ce n'est pas lié à mon accident. Non. Il y a quelque chose d'anormal. Je le sais. Je le sens. Ce sang violet n'aurait jamais dû entrer en contact avec mon corps. Et il n'y a rien de « technologique » là-dedans. Mon cœur accélère de nouveau, tandis que ma gorge s'assèche et ma respiration devient sifflante. Je ferme les yeux quelques secondes, essayant de cacher le début de tremblement de ma main droite, avant de me décider à fixer le lit.

« Felidae, j'ai peur », geint ma petite voix. Moi aussi, j'ai peur. Benny s'est figé, je le vois me regarder sans rien dire. Il ne comprend clairement pas la terreur qu'il doit lire dans mes yeux. Il ne comprend pas. Il ne les a pas entendus, il n'a pas vu le sang violet. Il ne sait pas. Mais j'ai peur, si peur...

Benny pose sa main sur mon épaule et je me rends compte que je tremble de nouveau. Mes yeux rencontrent les siens et il devient plus fermé. Sa main serre mon épaule un peu plus fort et il hoche la tête. Doucement, je lève les mains, prête à signer une réponse. Mais je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas comme expliquer la peur qui habite mon être, qui a surgit de nulle part.

« Ce n'est pas dû à l'accident. Le médecin a dit que j'étais enfin « sous contrôle ». Ce n'est pas lié à un quelconque accident. Ils veulent quelque chose de ma part. J'ai peur Benny. Très peur », je signe, en essayant de stabiliser mes mains, tout en reniflant encore une fois.

Mes mains ont signé d'elle-même, sans que je ne sache vraiment comment ni pourquoi. Benny hoche la tête, clairement perdu. J'aurai dû m'en douter. Pour lui non plus, ce n'est pas très clair. Il ne doit pas comprendre pourquoi j'ai peur, pourquoi je panique.

Mais j'ai besoin qu'il me croit. Qu'il me confirme que lui aussi, craint les androïdes. Que lui aussi, il veut savoir la vérité. Apprendre l'envers du décor. J'ai besoin qu'il me dise qu'il ne me lâchera pas, qu'il sera à mes côtés demain, quand je me réveillerai. Je veux l'entendre me dire que tout ira bien, que ma famille va revenir me chercher, qu'elle est là, quelque part, à m'attendre.

Mais je sais que c'est faux. Je ne peux plus l'ignorer. La petite voix dans ma tête, le sang violet, les rêves qui changent à chaque nuit et dont je ne peux pas me rappeler... C'est impossible. Je ne me souviens peut-être de rien, mais j'ai un pressentiment. J'ai le sentiment que cet endroit n'est pas pour moi, qu'il faut que je m'en aille.

De mon côté, pas grand-chose. Je me suis occupée de mes masters, du NaNo aussi, et j'ai cherché un moyen de gagner un peu de sous parce que je suis presque dans le rouge 😢 ! Fait vraiment que je finisse Felidae et que ça devienne un best-seller ! 😝😂

Sinon, qu'avez-vous pensé du chapitre ? Les interrogations de Felidae, celles de Benny, les explications du jeune homme aussi ? Selon vous, il a raison ou tort ? Est-ce qu'il croit Felidae ou non ?
Dites-moi tout !

Sinon, je vous confirme ça vendredi, mais il est possible qu'il n'y ait pas de chapitre publié mardi prochain, car c'est le jour de ma remise de diplôme et je n'aurai peut-être pas la tête à ça... Mais je vous redis ça :D !

Je vais aussi essayer de publier un peu plus sur mon mur Wattpad parce que j'ai l'impression d'être ultra distante par rapport à mes lecteurs :/ Comme si on se parlait jamais. Je veux régler ça ! En tout cas, vous êtes les bienvenues en message privé si vous voulez papoter !

Sinon, bonne semaine à tous 🤩🙌
Courage à ceux qui bossent, profitez les vacanciers ! 💜😘
À vendredi pour la suite (et fin) du chapitre 14 !

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