Chapitre 3 (Partie I)

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Je ne pleure plus. Je ne sais pas à quel moment j'ai arrêté de pleurer. A un moment, je n'ai plus ressenti le besoin de le faire. C'est intriguant, de voir à quel point notre corps est à l'écoute de ses besoins lorsque les souvenirs ont disparu. Est-ce pareil pour tout le monde ? Ou suis-je un cas ? J'espère ne pas être un cas.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne me paraît pas bon, d'être « un cas ». Désormais réveillée, mes yeux scannent la chambre à la recherche du moindre indice me permettant d'enclencher le réveil de ma mémoire. Comme si c'était un moteur. Ou une mécanique bien huilée. Comme s'il suffisait d'y mettre une pièce, pour que tout redémarre.

Au fond, je sais que ça ne marche pas comme ça. Mais je veux y croire. Je me dois d'y croire, si je ne veux pas devenir une défaitiste. Je ne sais pas non plus ce que c'est, mais ça a l'air triste et morose. Et je ne veux pas devenir morose. Même si ça non plus, ça n'a pas de sens à mes yeux. En fait, peu de mots ont de sens à mes yeux.

Seulement les plus basiques. Mais parfois, il y a des mots qui me reviennent sans que je sache trop pourquoi, ni même ce qu'ils veulent dire. Mais comme ils ont l'air de bien marcher avec la phrase, je les garde tel quel. Peut-être que le médecin saura m'aider lui. Il m'a dit qu'il m'aiderait. Comment est-ce que je l'appelle déjà ? Il y a un bouton. Mais lequel ?

Tournant doucement la tête sur le côté, je détaille la petite table qui colle au lit. Elle est toute simple, en bois de chêne probablement. Je n'en suis pas certaine, parce que je n'y connais rien en boiserie, mais on dirait du chêne. En tout cas, elle comporte seulement deux tiroirs et un plateau, sur lequel est posé le verre d'eau que j'ai tenté de boire.

A ce souvenir, je sens mes lèvres bouger pour former une grimace. Ma gorge me pique, comme si rien que ce souvenir venait de créer une réaction en chaîne. Mais n'est-ce pas là le but précis d'un souvenir ? N'est-ce pas avec des souvenirs que se construit un enfant ? A côté du verre d'eau, se trouve une petite télécommande.

Il n'y a que très peu de boutons, seulement cinq. Deux d'entre-eux sont identiques, sauf qu'ils ne sont pas dans le même sens. Le premier est une flèche vers le haut, tandis que l'autre est vers le bas. Le troisième est une sorte de cloche. Cloche...

Que veut-dire cloche ? Est-ce sur celui-ci que je dois appuyer ? Je ne sais pas. Le quatrième représente un siège complètement plat. Je ne crois pas que ça soit celui-ci. Alors le cinquième ? Il représente une petite croix, tout simplement. Incertaine, je continue de fixer la télécommande sans bouger.

Puis, après ce qu'il me semble être une éternité, je dégage mon bras droit des couvertures et l'avance lentement vers la table. La dernière fois, les machines avaient bipé comme des folles, comme si j'avais fait quelque chose de mal. Cette fois, elles restent beaucoup plus calmes et ne disent rien.

Comme moi, elles observent et attendent de voir si je vais parvenir à faire ce que je dois faire. Doucement, mes doigts entrent en contact avec le bois, ce qui me fait frémir. La table est froide. Après, je ne sais pas ce que veut dire « chaud », ni même ce que c'est censé vouloir expliquer. Mais je sais que la table est froide.

Agrippant la surface plate du meuble, je fais glisser mes doigts vers la télécommande. Une nouvelle grimace fait bouger mes lèvres quand je sens mon épaule me faire légèrement mal. L'une des machines émet un sifflement de mécontentement, alors j'arrête tout mouvement. Elles font presque peur, ces machines...

« Oui elles font peur. Elles ne sont pas normales. Va-t'en ! » Tiens. La voix est de retour. J'aimerai pouvoir lui répondre, lui dire que je ne peux pas quitter cette chambre parce qu'au moindre pas je pourrais me casser la cheville. J'ai l'impression d'être en sucre. En quoi ? Je vous jure, ces mots qui arrivent de nulle part commencent vraiment à me sortir par les yeux ! Me sortir par où ? Mais qu'est-ce que c'est que cette expression ? Elle n'a vraiment aucun sens...

Reportant mon attention sur mes doigts, je me rends compte que j'ai finalement entrepris de bouger jusqu'à la télécommande. Délicatement, je passe par-dessus tous les boutons, me rendant compte qu'ils sont tous plus ou moins rugueux. Comme s'il y avait des micros-boutons sur le dessus, qui ferait un peu mal au toucher.

Au bout de plusieurs secondes, j'arrive finalement sur celui que je voulais et presse gentiment la croix. Rien ne se passe. J'appuie alors un petit peu plus fort, mais toujours rien. Je rappuie, sentant mon nez commencer à me piquer. Mais toujours rien.

Dépitée, je ramène mon bras d'un coup sec près de moi, ignorant le gémissement de douleur de mon épaule. Je sens un liquide couler sur ma joue et je me rends compte que je pleure. Mais ça n'est pas les mêmes pleurs que tout à l'heure.

Là, je pleure de...députés ? Non. Dépucelage ? Toujours pas. De dépit ! Mais oui, de dépit ! Même si je n'ai pas la définition, je crois que c'est ce que je ressens. J'ai envie de frapper quelque chose, ou de hurler, mais je ne peux faire ni l'un ni l'autre. Je ne peux que rester allongée, laissant une larme rouler sur ma joue, le regard fixé sur le plafond blanc. Un plafond étrangement familier.

- Bonjour Felidae ! Comment te sens-tu ? me demande le médecin.

Je ne sais ni quand, ni par où il est entré. Enfin si, je sais : par la porte. Mais je ne sais simplement pas quand, en fait. Tournant la tête vers lui, j'essaye de lui sourire mais je ne sais pas si mes lèvres en sont capables. Ou plutôt, si elles ont suivi le mouvement. Le médecin me regarde fixement, haussant un sourcil à mon encontre.

Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Est-ce qu'il est déçu ? Triste ? Dépité ? En colère ? Pourquoi est-ce que ce geste ne me rappelle rien ? Finalement, j'abandonne l'idée de vouloir lui faire un sourire et je me contente de bouger la main, sans savoir s'il peut la voir.

Finalement, je l'entends rire faiblement avant de le voir s'approcher de mon lit. Il a toujours des documents sous le bras. Il semble plus en forme que la dernière fois. Doucement, il pose ses papiers sur la petite table à côté de moi. Curieuse, je tourne la tête, mais je ne peux rien lire. Pourtant, il y a des inscriptions.

Mais je ne les comprends pas. J'ai perdu à ce point-là ? Me concentrant à nouveau sur le médecin, qui s'est posé au bout de mon lit, j'aperçois son léger sourire un peu triste avant qu'il ne retrouve son attitude joyeuse.

- Ne t'en fais pas, ça reviendra rapidement. Tu sais, la technologie a beaucoup évolué et nous avons les moyens de te rendre tes souvenirs. Pour être précis, on va déclencher, dans ton cerveau, une réaction psychomotrice qui a pour but de forcer le blocage qu'il y a autour de tes souvenirs. Il ne faut pas avoir peur, la procédure marche dans quatre-vingt-dix-huit pourcents des cas. La seule chose que je ne peux garantir, c'est que ta voix revienne. Comme je ne sais pas si tu l'as perdue avant ton coma ou à cause de ton coma, je ne peux pas te dire avec certitude que ta voix reviendra après l'opération. Mais au moins, tu te souviendras de tout. Ce n'est pas merveilleux ? explique-t-il.

Son ton enjoué me donne presque envie de rire, sauf que je ne peux pas. Je suis contente de savoir que ma mémoire peut revenir. Ses explications rendent le processus si simple, si...bénin ? Je crois que c'est le terme. Bref, il rend tout cela si simple, alors que je pensais tout ça si compliqué... Pour autant, même s'il a répondu à certaines de mes questions, il en reste un sacré paquet. Il parle de l'évolution de la technologie.

Mais c'est quoi, la technologie ? Elle évolue depuis quand ? Est-ce que c'est une personne ? Je sais que le terme m'est déjà revenu, mais je ne crois pas en avoir saisi le sens. Et si c'est le cas, j'ai dû l'oublier. On ne peut pas vraiment dire que ma mémoire soit fiable.

Encore une fois, un problème de taille me bloque la route : comment poser mes questions, si je ne peux pas parler ? Je me contente de dévisager ce pauvre médecin du regard, espérant qu'il lise dans mes yeux toutes les questions que je ne peux pas dire. Heureusement pour moi, il semble habitué à ce genre de cas et reprend ses dossiers. Me montrant l'étiquette plaquée dessus, il commence ses explications :

- Ici, il y a ton prénom. « Felidae ». Je ne sais pas si tu t'en souviens ?, commence-t-il.

Je hoche la tête, sans me demander comment j'ai réussi à faire ça, ni pourquoi mon cou n'a pas cédé. J'ai fait ce mouvement si vite que ma nuque se plaint encore de la douleur provoquée, tandis que mon cerveau commence à voir quelques petites étoiles. Le médecin rit et pose doucement une main gelée sur mon torse, me faisant frissonner à nouveau.

- Ne bouge pas trop la tête. Tu n'es pas encore prête pour ce genre de geste. Contente-toi de lever le pouce vers le haut si tu te souviens de certaines choses, d'accord ?, propose-t-il.

Lentement, je bouge mon pouce gauche vers le haut, heureuse de voir son regard amusé porté sur ma main. Une sensation étrange m'envahit. C'est positif, ça donne envie de rire. De la fiente ? Non. Mais ce mot est drôle. Fief ? Mon cerveau semble dire que ce mot est trop vieux pour être coincé dans ma boîte crânienne. Fierté... Oh ! Le voilà ! Je crois que je suis simplement fière de moi. C'est possible ?

- Malheureusement, je n'ai pas ton nom de famille. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas rare. Nous avons plusieurs enfants dans le même cas que toi. Pas de nom de famille, pas de proches venant prendre de leurs nouvelles... C'est assez inquiétant, je ne te le cache pas. Mais parfois, il se peut que les parents ne puissent simplement pas venir jusqu'à l'hôpital car ils sont trop loin. Ne t'en fais pas, nous avons contacté les tiens dès que tu as ouvert l'œil. Je pense qu'ils viendront te voir, ils avaient hâte de te parler, continue le médecin.

Je ne réponds rien. J'ai des parents, c'est déjà ça de pris. Ils habitent probablement loin de l'hôpital et c'est pour ça qu'ils ne sont pas là. Mais pourquoi ne m'ont-ils rien envoyé ? Pas de fleurs, de messages ou même de petites peluches. Rien qui indiquerait que mes parents se soucient de moi, en fait. C'est assez triste.

Voyant sans doute que je repartais dans mes pensées sombres, le médecin repose les dossiers sur la petite table pour venir faire quelques ronds avec ses doigts sur ma paume de main. Je ne sais pas trop ce qu'il espérait que cela me fasse, mais ça me rend simplement songeuse. Est-ce comme cela que l'on fait partir la tristesse chez un autre être humain ? Ou entre intelligences artificielles ?

- Toujours d'après ton fichier, tu as fêté tes seize ans le sept mars, il y a donc deux mois et demi. Oh, nous sommes le vingt-deux mai trois-mille-dix-huit. Tu es à l'hôpital d'Héliantia, l'une des cinq puissances régnantes du monde d'aujourd'hui, mais également la plus petite en termes de superficie. En taille, je veux dire. Il est actuellement six heures vingt-trois du matin, nous sommes un samedi. Je crois savoir que tu t'es déjà vue dans une glace, donc tu connais à peu près ton physique, je ne vais rien rajouter là-dessus. Oh, bien évidemment, la question que tu dois te poser le plus... Tu as dormi cinq ans. Je n'ai rien de plus sur la cause de ton coma, hormis que c'était un accident. Je suppose que tes parents sauront te donner de meilleures réponses que moi sur ce sujet. Est-ce que cela te dit quelque chose ?, me demande le médecin.

Ne sachant pas quoi faire, je ne réponds rien. Suis-je censée lui faire un signe ? Mais je ne vois pas lequel. Il m'a dit de lever le pouce vers le haut si je me souvenais, mais il ne m'a rien dit de faire si je ne savais pas ! Si ?

Et puis je suis bien trop choquée pour dire quoi que ce soit, de toute manière. Cinq ans ? J'ai dormi aussi longtemps ? Je pensais que c'était seulement trois... Cinq ans ? Comment a-t-on pu me laisser dormir autant ? Quel genre d'incident peut me pousser à dormir autant ? Je pensais cela possible uniquement dans les contes de fées. Les quoi ?

Heureusement que le médecin semble en avoir vu d'autres, car il se contente de me sourire. Il baisse les yeux pour observer un étrange objet attaché à son poignet. Une sorte de carré légèrement bleuté encastré dans son poignet, qui affiche des chiffres. Je ne peux pas lire lesquels, je ne me souviens pas de l'ordre. Mais visiblement, il semble affecté par ces chiffres puisqu'il se lève rapidement.

- Est-ce que tu veux continuer ? Je pense que tu as encore beaucoup à apprendre sur le monde qui t'entoure, alors on peut faire ça en plusieurs fois. Et je ne veux pas te surmener. Déjà, tu sais comment tu t'appelles, où tu es, ainsi que ton âge et combien de temps tu as dormi. Je pourrais revenir demain pour te parler des autres puissances, ou toutes les questions que tu aurais sur Héliantia, ou des événements qui ont conduit notre monde à se diviser en cinq puissances. Mais vois-tu, il y a d'autres patients dans cet hôpital et même s'il y a d'autres médecins, comme moi, pour s'en occuper, il n'y a pas un médecin par patient ! Je pense tout de même informer le Gouvernement de cela, peut-être pourront-ils faire quelque chose ! Je reviendrai prendre de tes nouvelles dans la soirée. Je vais te laisser avec l'infirmière, qui saura prendre soin de toi, me promet-il en quittant la chambre.

La panique me gagne lorsque je le vois fermer la porte de ma chambre. Les informations qu'ils me donne tournent en rond dans ma tête jusqu'à me faire mal. J'ai à peine remarqué qu'il a de nouveau débranché le tube qui me permet de m'hydrater, ce qui signifie que je devrai à nouveau boire par moi-même aujourd'hui.

J'ai dormi cinq ans. Cinq ans ! Et en cinq ans, personne n'est venu me porter une fleur, une carte, un nounours. Personne n'est venu me parler. Tout ça parce qu'ils habitent « trop loin » ? Je sais que le médecin me dit la vérité, mais je ne peux m'empêcher de trouver cela bizarre. Mes parents auraient-ils menti ? Est-ce que mon accident a quelque chose à voir avec eux ? Ai-je fait du mal à quelqu'un, provoquant cette réaction de leur part ?

Et même, au-delà des cinq ans. Je ne sais pas ce qu'est un monde, mais comment peut-on parler d' « un » monde s'il est divisé en cinq ? Et comment un monde se divise-t-il ? Y-a-t-il des trous, quelque part ? Des barrières ? Une délimitation ? En réalité, les réponses du médecin soulèvent énormément de questions. Mais je ne peux pas les poser. J'aurais dû essayer de lui faire comprendre que je voulais un stylo. Je ne sais pas si je sais, ou peux, écrire, mais j'aurais pu essayer.

Et je suis à nouveau seule, à ruminer mes pensées. Seule avec les machines, qui bipent gaiement comme si elles n'avaient rien de mieux à faire. Ont-elles quelque chose de mieux à faire ? J'aurais peut-être pu poser la question. Le médecin semblait être une machine et c'est un médecin. Peut-être que ces engins savent également faire la cuisine ou tondre la pelouse ! La quoi ? Tondre ? Cuisine ?

Des mots qui me paraissent étranger, mais qui semblaient s'emboîter à la suite de ma phrase. C'est étrange comme mon cerveau me refuse l'accès à mes souvenirs, mais m'offre plein de mots que je ne comprends pas. J'ai l'impression de devoir jouer un jeu contre un adversaire qui a toutes les cartes. Une partie perdue d'avance, en fait.

J'aimerais pouvoir glaner quelques cartes, mais je ne sais ni ce qu'est une carte, ni même comment on peut les prendre. Glaner ? C'est marrant, comme mot. Mais ça ne veut rien dire. En tout cas, pas pour moi. C'est juste un mot que je connais, parce que mon cerveau l'a laissé sortir. C'est bien malin, mais j'en fais quoi moi ?

Je ne peux pas parler pour le dire à quelqu'un, ni même l'écrire parce que je ne sais pas comment les lettres se forment. Les quoi ? Bon sang, ça me fatigue... Plus les mots affluent, plus j'ai envie de frapper quelque chose. Pourquoi il n'y a que les mots qui reviennent ? Pourquoi est-ce que les sensations, les noms, les lieux ne reviennent pas, eux ? Sont-ils trop loin, eux aussi ?

Salut tout le monde !
Comment allez-vous ?
Moi, je suis super crevée... x)
La preuve, j'ai oublié de poster ce chapitre hier !

Je vais commencer ma deuxième journée au Salon du Livre, et j'y retourne demain dès l'ouverture ! Bienvenue dans le monde merveilleux du stage dans un journal sur l'édition... 🙄 Ça n'a pas QUE des mauvais côté, mais ce week-end va m'achever.

En attendant, si vous êtes au salon du Livre Paris aujourd'hui, n'hésitez pas à venir me voir ! J'y serais surtout le matin, de 11h à 14h voire peut-être 14h15. J'ai même des super badges à distribuer 😏😏😝 !

D'ailleurs, j'ai donné rendez-vous à plusieurs Wattpadiens au stand des éditions XO à 14h/14h10 ! Vous êtes bienvenue si vous passez dans le coin, j'aurai quelques MP de l'ancienne version de Felidae dédicacé 💜 ! Et peut-être ceux de TLB aussi 🤔💜.

Sinon, je vous souhaite un très bon weekend, j'espère que ce chapitre vous a plu, d'ailleurs ? Est-ce que vos théories se confirment, ou au contraire se détruisent ? Dites-moi tout, je suis curieuse ! J'aime vous voir essayer de deviner... 😏💜 !

Et pour finir un petit "hors-sujet", dans le sens où ça ne porte pas que l'histoire directement ou le livre... Mais on a (déjà) franchi la barre des 1.3K de vues. C'est dingue ! En deux semaines ! Je ne sais pas quoi dire, hormis que vous êtes des fous et que je vous aime beaucoup trop 💜

A mardi pour la suite les Felidroïdes...
💜

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