Chapitre 6 (Partie I)

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Mon cou me lance. Sur le côté gauche. Il brûle. Comme si du feu se répandait dans mes veines, quelque chose en moi brûle. Lentement, ma main se déplace jusqu'à cet endroit mais il n'y a rien d'autre que ma peau, lentement réchauffée par le soleil. 

Parce qu'il fait chaud. Je sens le soleil réchauffer mes joues, mes yeux clos savourant la chaleur qui enveloppe mon corps. Je sens des brins d'herbe frôler le bout de mes doigts, tandis que le vent balaye mes cheveux, dont l'une des mèches m'atterrit dans le visage. 

Mes lèvres s'étirent, formant un grand sourire, puis je laisse échapper un rire. Je me sens bien, là, assise dans le jardin de la maison familiale. Réglée comme une horloge, je suis toujours la première levée, à sept heure vingt-huit, pour me faufiler dans le jardin et profiter des premiers rayons de la plus belle étoile de notre galaxie. 

J'y reste cinq, parfois dix minutes, avant d'oublier le temps et juste apprécier les sensations. Et généralement, à ce moment-là, ma mère me rappelle à l'ordre d'un éclat de rire, pour que je la rejoigne dans la cuisine et préparer le petit-déjeuner. 

Ce matin, c'est différent. Quelque chose a changé. Le soleil brille plus fort, mais la température reste la même. Toujours aussi doux, réchauffant mon petit corps de ses beaux rayons, le soleil levant dévoile ses belles couleurs orangées que je devine aisément, pour les avoir vues mille fois. 

Mes yeux s'ouvrent tandis que mon sourire s'intensifie quand une main vient se poser sur mon épaule. Je devine sans mal que mon père se tient juste derrière moi, admirant lui aussi le levée de soleil. En tant qu'ancien astronaute, il adore ça. 

C'est de lui que me vient ma propre passion pour les étoiles et les constellations. Pour cette science, si parfaite, si naturellement magnifique et noble.

— Même après dix mois dans l'espace, c'est cette vue que je préfère, souffle mon père au creux de mon oreille, provoquant chez moi un petit rire étouffé.

Me tournant finalement vers lui, je découvre avec ravissement son sourire taquin et ses grands yeux rieurs qui m'observent, comme si j'étais plus jolie que le soleil. Personne n'est plus beau que le soleil, pas même Aignan, mon petit frère. 

Et pourtant, il est mignon, ce petit bébé. Haussant un sourcil moqueur, mon sourire se mue en un rictus provocateur tandis que mes poings viennent se planter sur mes hanches, comme maman le fait lorsqu'elle plaisante. J'aime bien imiter maman quand on plaisante, je sais que ça le fait beaucoup rire. Maman elle, trouve ça drôle... Mais je ne dois pas exagérer non plus.

— Et pourquoi ça, Monsieur mon Père ?, je le taquine.

Ce dernier part dans un grand éclat de rire pendant que sa main vient ébouriffer mes cheveux, déjà malmené par huit heures de sommeil. Il est vrai, j'ai horreur de les coiffer avant de sortir, de peur de rater ce moment magique où le soleil sort de derrière les collines pour illuminer le ciel, faisant totalement disparaître la Lune et les étoiles. 

Il faut dire que la vue est sublime, mais ne dure pas longtemps. Alors oui, le matin, je fais fit des règles de beauté imposées par la société et je sors dans mon jardin, les cheveux en pagaille, la marque de l'oreiller sur ma joue droite et parfois même un mince filet de bave coulant de ma bouche encore pâteuse. 

Si ma mère me voyait, je pense qu'elle se moquerait de moi. Heureusement pour elle comme pour moi, elle se lève après moi et j'ai le temps de remettre ma tignasse en place en une queue de cheval haute bien serrée. 

Une fois calmé, mon père attrape délicatement l'une de mes mèches de cheveux et la passe derrière mon oreille droite, le regard dans le vide et l'esprit songeur. C'est une sorte de connexion forte que nous avons. 

Je sais tout de suite lorsqu'il pense à autre chose et lorsqu'il est concentré sur ce qu'il fait. Comme il le dit si bien, je lis en lui comme dans un livre ouvert. Ses yeux papillonnent avant de venir confronter les miens, créant à nouveau un sourire sur ses lèvres.

— Parce que je le partage avec mon astre favori, répond-t-il sur le même ton, me pinçant la joue comme si j'avais huit ans, pour me voir râler.

Comme à chaque fois, tel du papier millimétré, la combinaison surnom et pincement de joue provoque chez moi un soupir à la fois amusé et ennuyé, tout en me faisant rire juste après. Je repousse sa main avec désinvolture, le faisant rire à son tour, tandis que derrière nous, le soleil éclaire notre échange tel un père bienveillant surveillant ses enfants. 

A nouveau, les yeux de mon père se perdent dans le vide, mais je sais exactement à quoi il pense. Il m'observe à la dérobé tandis que je fais semblant de porter mon attention sur la nature environnante, détaillant les changements dans les traits de mon visage ou la longueur de mes cheveux. 

Il joue au jeu de sept différences avec une image de moi vieille de plusieurs mois, regrettant probablement de ne pas avoir été là pour les souligner. Je sais qu'il s'en veut, d'avoir ce métier si prenant qui lui fait quitter notre Planète régulièrement. 

Et il sait que je l'admire, parce que j'aimerai pouvoir l'accompagner. Malheureusement pour moi, je n'y comprends rien en technologie et j'ai horreur de ça, au point de ne pas savoir me servir d'un téléphone tactile. J'attrape la main de mon père, le sortant de sa contemplation.

— J'ai pris sept centimètres, coupés mes cheveux de treize et oui, ce pull est un cadeau de maman, je débite avec un sourire, le faisant rire.

J'adore l'entendre rire. C'est si rare, puisqu'il n'est pas là souvent... Je sais que maman regrette que nous ne soyons pas aussi proche, mais c'est un lien différent. Ma mère reste ma mère, avec le lien de mère à fille, liées par un cordon que je n'imagine pas encore pouvoir couper. Mais mon père... 

On a appris à s'apprivoiser, chacun luttant pour l'attention générale de la maison, au départ. On a dû trouver des terrains d'ententes, des passions communes. Et il nous a simplement suffit de lever les yeux. Astres, constellations, étoiles... 

Chaque nouvelle découverte de notre Gouvernement à ce sujet nous rend complètement fou, au point de passer des heures enfermées dans la cave pour étudier ou discuter pendant que maman prend soin d'Aignan.

— Toujours aussi douée pour lire mes pensées, hein mon étoile, souffle mon père du bout des lèvres.

Je lève un sourcil moqueur, m'éloignant un petit peu de lui pour faire voler mes cheveux par-dessus mon épaule d'un geste désinvolte. Le sourire de mon géniteur se fait plus grand tandis qu'il lève une nouvelle fois les yeux, cherchant dans le ciel la trace d'une étoile. Une étoile dont je connais l'emplacement par cœur. 

Elle est à droite de la constellation au nom latin Eridanus, ou l'Eridan, de nos jours. En fait, elle est pratiquement invisible depuis la Terre, même avec le plus puissant de nos télescopes, tant elle est loin et petite. 

Mais cela n'a pas empêché mon père de la nommer en mon honneur, m'offrant le certificat officiel pour mon dixième anniversaire. Ce jour-là, j'étais la petite fille la plus heureuse du monde ! 

Depuis, le certificat est accroché au-dessus de notre cheminé, à côté de celui qu'il a offert à ma mère des années plus tôt. C'est une sorte de rite désormais, dans la famille. Aignan aura probablement le sien aussi, lors de sa dixième année. Je me demande où sera son étoile, dans le ciel.

— Le soleil est trop haut, on ne verra plus rien, je lâche avec un soupir.

Parfois, j'aimerai que le soleil reste couché un petit peu plus longtemps, pour pouvoir observer le ciel et les étoiles jusqu'à ce que mes yeux me brûlent. Mais ce n'est pas comme ça que notre Planète est faite. Et quelque part, tant mieux. Sinon, je pense que l'humanité serait encore bien différente d'aujourd'hui. Qui sait, peut-être serions-nous meilleur ?

— Il te reste dix minutes avant que ta mère n'ouvre l'œil. Que dirais-tu d'aller faire un brin de toilette et de me retrouver dans la cuisine d'ici une demi-heure ?, propose mon père.

Je tourne à nouveau mon regard vers lui, sa mine redevenue plus sérieuse et son sourire moins large. Je hoche la tête, les yeux toujours aussi pétillants d'avoir pu observer un temps les étoiles avec lui. 

C'est mon rituel solitaire, mais je suis toujours heureuse de pouvoir partager ce genre de moment avec mon père. Je sais qu'il apprécie aussi, c'est bien pour cela qu'il rentre aussi régulièrement que possible auprès de nous.

— Une demi-heure, ça marche, je m'exclame, le faisant rire une dernière fois.

Je le regarde faire demi-tour pour aller s'asseoir un petit peu plus loin dans l'herbe, méditant sans doute sur ce qu'il a vu lors de son dernier voyage spatial ou encore pour savoir s'il va finalement poser sa démission ou non, comme il y songe depuis deux ans maintenant. Je doute qu'il y parvienne. L'espace coule dans son sang. 

Laissant l'herbe se frotter au bas de mes jambes, je courre jusqu'à la porte coulissante de la salle à manger pour me faufiler dans la maison sans faire trop de bruit. Tout y est calme, pas la moindre lumière allumée ni le moindre bruit venant de la chambre d'Aignan. 

Juste ma respiration qui reprend son rythme au repos et le bruit de mon sang qui pulse dans mes veines selon les commandes de mon cœur. Je contourne la table basse sur la pointe des pieds, remerciant le ciel et ma mère, qui a eu l'idée de mettre de la moquette au sol. 

Mes yeux se posent sur la porte en bois qui fait face à l'ouverture reliant le salon au couloir et aux escaliers. La porte de la chambre parentale, où dort ma mère. En essayant de ne pas faire de bruit, je grimpe les marches qui mènent à l'étage supérieur et pousse la porte blanche de ma chambre, la refermant derrière moi. 

Une fois à l'intérieur, je m'autorise à lâcher un bref soupir, presque fière de ne pas l'avoir réveillée. C'est assez rare que j'y parvienne, mais je sais que depuis quelques temps, elle ne dort que d'une oreille car mon frère a du mal à faire ses nuits.

Le dos contre la porte, j'observe un instant ma chambre. Je suis toujours étonnée de la blancheur de la pièce, presque comme si j'avais peur d'y ajouter la moindre couleur. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais le blanc est une couleur qui m'apaise. 

Qui me calme, qui berce mes nuits et qui permet de garder une température viable dans cette pièce en été. Mon lit est en bois, mais mes draps sont blancs. Mon armoire est peinte de cette couleur également. Mon bureau est transparent et seul un ordinateur gris métal y trône, m'arrachant une grimace. 

Je sais que j'en ai besoin pour les cours, mais je n'aime pas forcément m'en servir. D'ailleurs, mon aversion pour toute cette technologie fascine toujours les autres élèves, qui me voient un peu comme une grand-mère ou une voyageuse du temps. 

Ce qui, d'un point de vue scientifique, n'a aucun sens. Mais qui oserait y croire, ne serait-ce qu'une seconde ? Tout le monde sait que c'est juste pour se moquer de moi. C'est comme ça, je n'aime pas la technologie. Ce qui est paradoxal, en revanche, c'est que j'adore les machines me permettant d'admirer les étoiles... 

Mais l'être humain est paradoxal. Me décollant de ma porte, je m'affale sur mon lit, faisant voler quelques pulls encore posé dessus. Ma chambre est un sacré capharnaüm, ce qui fait toujours hurler ma mère d'ailleurs. Un rapide coup d'œil à l'horloge murale me fait bondir hors du lit et filer dans ma petite salle de bain.

Devant le miroir, j'hydrate ma peau, essayant de faire disparaître le mieux possible la trace d'oreiller encore présente sur ma joue. Puis, j'y applique une lotion anti-acné, comme la plupart des adolescents je pense. 

D'après ma mère, il existe des crèmes ultra performantes sur le marché, qui permettent d'avoir une peau « parfaite » et d'avoir l'air presque plus jeune. Mais nous n'avons ni les moyens, ni la crédulité nécessaire pour acheter ce genre de produits, plus efficace pour nous voler notre argent que pour en effet traiter les soucis de leurs acheteurs. 

Je préfère les bonnes vieilles lotions achetées chez des spécialistes, qui coûtent déjà assez cher et qui sont efficaces sur le long terme. Quittant la salle de bain après cette « mise en beauté » express, j'ouvre la porte de ma penderie pour immédiatement recevoir trois tee-shirts sur la tête. 

Je jure entre mes dents, me promettant de revenir ranger après le petit-déjeuner et avant que ma mère ne vienne fouiller et remets deux d'entre-eux sur une étagère, envoyant le dernier sur mon lit. Je fais claquer la porte de l'armoire et attrape mon jean, encore posé sur mon bureau, ainsi qu'une paire de chaussettes neuves qui gisent à côté de mon lit. En vingt-cinq minutes, je suis habillée et prête à descendre.

Mais comme mon père m'a laissé trente minutes, je décide de prendre les cinq dernières minutes pour ranger le bazar apparent de la chambre. C'est-à-dire ramasser les livres de cours qui trainent sur le sol pour les ranger en pile sur mon bureau, remettre les fringues piétinées dans mon armoire, presque en boule et remettre un peu d'ordre sur mon lit. 

De mon côté, j'ai profité de la journée pour faire un grand ménage de printemps dans ma chambre, trier mes romans, ranger ma bibliothèque bref, la base. Ça m'a pris environ 4h, mais je suis ravie du résultat xD ! Maintenant au moins, je sais où est quoi. Ou presque... 😂

Bref, qu'avez-vous pensé du chapitre ?
Est-ce un nouveau rêve ?
Ou alors, un autre flashback ?
Est-ce que ça peut être autre chose ?
Mais dans ce cas, c'est quoi ? Et pourquoi, qui, comment ? 🤔🤔
Dites-moi tout 🙌📚

Autrement. Qu'imaginez-vous pour la suite ? Selon vous, est-ce qu'elle va rester à l'hôpital, récupérer ses souvenirs, se faire des amis ? Ou alors, est-ce qu'elle va fuir, seule, être à jamais dans souvenir ? Ou un mix de tout ça ? 🤔🤔📚📚 Donnez vos théories 🙌🙌💜💜 !

Sur ce, je vous souhaite un très, très, très bon week-end à tous 💜🙌 J'espère que vous pourrez vous reposer, fêter les rameaux si c'est votre truc et faire quelque chose en famille !
Gros bisous 😘💜

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