Chapitre 35 (partie III)

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La jeune femme est, elle aussi, couverte de sang pratiquement de la tête aux pieds. Calliste n'a pas vraiment fière allure non plus. Dans le hall, je peux apercevoir Madigan et Eloeiz soigner les blessés, commençant probablement par les plus graves.

En nous entendant, Madigan s'approche immédiatement d'Hillis, sans un regard dans notre direction. Son visage est fermé, sombre et impassible, tandis que ses mains sont couvertes de sang. Benny surgit alors de l'ombre, m'offrant un maigre sourire avant de s'adresser aux sept jeunes que nous sommes parvenus à sauver, les entraînant au-delà du hall, vers la cantine pour, d'après ce que je comprends, faire un débrif.

Au final, il ne reste plus qu'Ethel, Calliste, moi et Aksel dehors. Le jeune scientifique jette son arme au sol rageusement, tandis que je pose délicatement la mienne, dans le silence complet. Passant une main sur son visage, Aksel souffle audiblement avant de rompre le silence.

— Combien ?, demande-t-il.

Calliste redresse imperceptiblement la tête, le regard vers l'horizon.

— Six. Vous ?

Risu pointe son museau hors de ma poche.

— Sept, je réponds laconiquement.

Ethel frappe le sol d'un poing ferme, me faisant sursauter.

— Quatorze. Tous ces efforts pour quatorze personnes, s'emporte-t-elle.

Se redressant, la jeune femme soupire entre ses mains, plongeant son visage dans ses doigts. Après quelques secondes pendant lesquelles je fais de mon mieux pour digérer l'information, Aksel pose la question qui s'est également formée dans mon esprit :

— Seulement quatorze ?

Ethel hoche la tête gravement. C'est au tour de Calliste de reprendre la parole :

— Sur les six groupes envoyés, seulement trois sont revenus. Le vôtre, le nôtre et celui d'Adrien. Et pas forcément intact. Adrien est revenu seul avec un seul échappé. Seuls Ethel, Benny et moi sommes revenus avec les six gosses. Et vous avez perdu Jule.

Je réalise seulement en cet instant que je n'ai, en effet, pas revu la jeune femme depuis l'assaut. Le visage sombre et les yeux éteints de sa jumelle surgisse dans mon cerveau et je baisse la tête, sentant aussitôt la main d'Aksel serrer la mienne. Le silence retombe. J'entends Ethel laisser échapper un rire nerveux et cynique.

— Vingt-deux morts pour quatorze rescapés. Aucun androïde ne faisait de reconnaissance, aucun ne nous a poursuivis. Ils se foutent de nous ! Ils attendent qu'on vienne à eux pour nous éliminer plus rapidement et on a foncé droit dans le piège parce qu'on a inventé un putain d'écureuil. Si on continue comme ça, dans deux mois on est tous morts. Il faut qu'on trouve une autre solution, s'il y en a une. En attendant, on arrête les missions sauvetages, déclare la jeune femme avant de retourner à l'intérieur du hangar.

L'annonce aurait probablement dû me choquer. Une seule mission et plus rien ? Tant de mois de préparation, pour rien ? Mais je comprends Ethel. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Autant de morts pour si peu de rescapés, qui ne serviront pas de soldats avant probablement un an ou deux... 

Les androïdes ont la supériorité technique et du nombre. Ils sont partout. Ils peuvent anticiper nos mouvements. Ils ne veulent pas nous tuer, seulement nous voir mourir de nous-mêmes. 

C'est pour cela qu'ils ne nous poursuivent pas, qu'ils sont si peu nombreux quand on attaque et qu'après le reboot, les infirmières n'aient pas débarqués avec du sérum pour tenter de nous reconvertir. Nous n'avons tout bonnement aucune chance.

Mécaniquement, je rentre dans le hangar également, prenant la direction de Laboratoire. Je ne sais pas si Aksel, Calliste, Madigan ou même Eloeiz tente de m'arrêter. Mes oreilles n'entendent qu'un bruit sourd et diffus et mes jambes se contentent de me porter là où mon cerveau demande. 

Mon esprit se reconnecte à la réalité –sans jeu de mot– lorsque je sens Risu me mordre la main. Retenant un grognement de douleur, je me contente de froncer les sourcils et baisser la tête vers l'animal, qui me regarde comme s'il s'attendait à ce que je comprenne ce qui lui passe dans l'occipital. C'est pourquoi moi qui l'ait codé, ce cerveau !

Sautant au sol, il se met à courir dans la direction opposée et un vent de panique me submerge. Si quelqu'un d'autre le voyait ? Penserait-il que Risu est un espion ? Je tourne alors les talons et poursuis l'animal dans le hall. 

Heureusement pour lui et moi, les gens qui s'y trouve sont trop blessés, évanouis ou plongés dans une intense tristesse pour remarquer le petit animal robotique qui courent on-ne-sait-où. Risu s'arrête devant un jeune homme que je reconnais comme étant Sasha, un Mécanique. 

Il fait partie des plus anciens Survivants et il a aidé à coder l'intelligence artificielle qui gère le bâtiment. Ledit garçon observe Risu avant de me regarder d'un œil interrogatif. Je hausse les épaules et nous observons ensemble le petit robot prendre une petite bille et la coller sur sa tempe. Je comprends aussitôt où il veut en venir. Décidément, Risu est plus intelligent que ce que je pensais. Ce qui, encore une fois, ne devrait pas me surprendre. 

J'ai codé l'animal pour que nous soyons aussi intelligent l'un que l'autre, sauf que Risu a vu plus du monde extérieur en une journée que moi en dix-huit ans. Il a donc appris des choses que je ne sais pas et qu'il souhaite désormais me partager.

— Tu aurais deux ADC dans le coin ?, je demande au jeune homme.

Ce dernier fronce les sourcils mais ouvre un tiroir de son bureau – se situant à trois portes de celui d'Ethel – pour me tendre les deux petits patchs sur lesquels sont inscrites les trois lettres, anagramme d' « analyseurs de cerveau ». 

Avec délicatesse, je les colle de part et d'autre de la tête de Risu, qui semble plus que fier d'avoir réussi à se faire comprendre. De son côté, Sasha semble lui aussi réaliser ce que veut faire le petit robot et se met au travail dès que le schéma 3D du cerveau de Risu apparaît sur son écran. 

Pendant de longues minutes, le jeune homme vérifie le contenu du cerveau du robot, information par information, tandis que je m'interroge sur ce que Risu veut nous montrer. A-t-il réussi à trouver des informations en grignotant les câbles électriques ? Sasha émet alors un sifflement admiratif face à une image si grésillante que je me demande honnêtement ce qu'il y voit.

— Il a créé une surcharge électrique en coupant le disjoncteur principal, explique-t-il.

Je fronce les sourcils tandis que ma mâchoire lutte contre mon cerveau pour s'ouvrir en grand. Il a fait quoi ?

— Comment il a trouvé le disjoncteur ?, je finis par demander afin d'orienter mes pensées vers autre chose.

Sasha hausse un sourcil, visiblement surpris par ma question.

— En piratant l'ordinateur central, comme demandé, réponds-t-il comme une évidence.

En croisant mon regard, il semble comprendre rapidement qu'un tel ordre n'a jamais été donné. Il ouvre de grands yeux, se racle la gorge et se reconcentre sur le dessin 3D, qu'il tourne vers moi. Son index pointe vaguement vers l'une des zones de l'écran et même en plissant les yeux, je ne parviens pas à en comprendre la moindre information.

— Grosso modo, il a découvert qu'un réseau central relie tous les hôpitaux à un seul et même bâtiment. Les ordres des infirmières viennent de là, tout comme les sérums ou les androïdes armés. Une sorte de tour de contrôle qui sert aussi de back-up d'informations et de datas, termine-t-il.

Je prends une pause, le regard fixé sur Risu. Je ne sais pas quoi penser du fait qu'il prenne des décisions par lui-même, même si celle-ci est assez importante. Et ça explique pourquoi est-ce qu'il lui a fallu une heure pour couper le courant de l'hôpital... Je me tourne alors vers Sasha, qui semble attendre un ordre ou une question de ma part.

— Hypothétiquement, il nous suffirait d'envoyer un virus dans ce bâtiment pour provoquer un glitch de toutes les infirmières et leur « suggérer » d'inverser le processus d'effacement des mémoires des patients, ce qui permettrait un soulèvement interne des patients et donc une libération par eux-mêmes des jeunes enfermés ?, je lâche après plusieurs longues minutes de silence.

Sasha prend une pause pour y réfléchir, mais finit par acquiescer en silence, regardant par-dessus mon épaule, l'air légèrement apeuré. Je tourne la tête, les bras croisés sur la poitrine et les sourcils toujours froncés, pour découvrir Ethel, appuyée contre l'embrasure de la porte, l'air songeur. Ses yeux passent de Sasha à Risu, avant de terminer sur moi. Elle se pince les lèvres puis hoche la tête en silence.

— P*tain d'écureuil, souffle-t-elle, un début de sourire au coin de la bouche.

Salut tout le monde !
Comment ça va ?
Quoi de neuf aujourd'hui ?
Yay, Risu est utile 👀 !

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Êtes-vous d'accord avec Ethel ?
Auriez-vous continué les combats ?
Vont-ils trouver une autre solution ?
Dites-moi tout !

Sur ce, bonne fin de semaine à tous et à mardi prochain 🤗🎃🧡

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