La jeune fille sortit de son sac une pochette violette et l'ouvrit, puis en extirpa une feuille de papier enveloppée d'une pochette plastique.

Elle la retourna et Yuri découvrit une magnifique peinture de lui-même, patinant sur la glace.
Ses traits étaient lisses et fluides. Il portait un pantalon noir à bretelles et une chemise blanche, et ses cheveux volaient au vent.

Des traits d'aquarelle accompagnaient puis continuaient ses gestes, apportant une grâce et poésie au dessin.
Elle lui tendit en rougissant.
- For me ? demanda-t-il, ému par la beauté de l'œuvre.
- Yes. I love the way you skate, and I thought it was a good way to tell you... Do you like it ?
- Oh... yes, it's... beautiful.

Yuri aperçut un autre dessin qui dépassait de la pochette à élastiques.
- And what's this ? demanda-t-il en montrant le bout de feuille.
- Oh, I made two others paintings. One for Victor Nikiforov and the last for the Japanese Yuri, Yuri Katsuki. You know them, no ? When you went to Hasetsu, in Japan. And I know Victor was your coach, before...

Le sang de Yuri ne fit qu'un tour. Comment une inconnue osait l'associer, lui, à ce porc et son idiot d'entraîneur ? De rage, il froissa la peinture que Lola venait de lui offrir, la roula en boule et la jeta le plus loin possible.
- How can you lump me with this pork and his fool of trainer ?! rugît-il hors de lui.

En voyant l'œuvre sur laquelle elle avait passé tant de temps à se demander si elle lui plairait, changer quelques détails, tomber sur le sol de la patinoire comme un rien, Lola ne réfléchît pas et gifla le patineur de toutes ses forces.
- Espèce d'idiot !! You're a идиот ! s'exclama-t-elle, les larmes aux yeux.

Elle prit ses affaires et partit en courant, bousculant au passage une jeune femme d'une grande beauté aux cheveux auburn qui se dirigeait vers la rangée de Yuri.

La jeune femme se retourna sur le passage de Lola, puis continua à avancer vers Yuri. Lorsqu'elle arriva devant lui, elle lui demanda d'un air accusateur :
- Что ты надел, Юрий ?

Yuri n'eût pas vraiment le choix et lui raconta d'un air bourru ce qu'il venait de se passer.

Lola ne sut rien de ses troubles ni de ses regrets, ni qu'il était redescendu sur la patinoire pour récupérer la peinture.