Chapitre 19

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Le sablier s'écoulait inlassablement dans une musique sableuse inarrêtable. Plus les jours passèrent, pire l'état de Jeonghan était. Son apparence était devenue squelettiques, ses rares stocks de graisse et muscles avaient disparu ces derniers temps laissant uniquement sa peau sur ses os.

C'était fascinant de le voir encore debout, servant les travailleurs avec son regard ébènes fixant le vide. Il était semblable à un automate remonté quelques minutes avant l'arrivée des clients. Déconnecté de la réalité, il prit la louche pour prendre un peu de porridge et le mettre robotiquement dans le bol en bois avant de le tendre sans énergie à la personne devant lui.

C'était triste à voir et les parents Choi avaient mal au cœur à chaque fois qu'ils allaient chercher leur portions. Ils avaient beau essayer de sortir le garçon de ses pensées, ce dernier était hermétique et ceux même si quelqu'un venait l'insulter.

« - Jeonghan ? »

Madame Choi déposa une douce main pour l'éveiller mais, comme toujours, il cligna mollement des paupières et répéta les mêmes paroles lorsqu'on lui demandait comment c'était passé la matinée.

« - C'est mécanique, je fais tout sans réfléchir. »

Depuis le décès de Jisoo, le garçon s'était retrouvé seul au service et rapidement une routine morne avait fini par s'installer. Il donna le second bol aux parents de Seungcheol qui peinèrent à cacher leur expression inquiète mais ils ne purent rester plus longtemps au côté du jeune homme car les autres travailleurs attendaient leur part.

Robotiquement, Jeonghan salua les mineurs qui lui lançaient un regard compatissant avant d'attraper leur bol rempli avant de partir vers une place vide en lançant un bon courage au jeune homme qui répéta l'action avec le client suivant.

En un battement de cil, Jeonghan était arrivé à la fin de son service et il s'en rendit compte lorsqu'il lâcha mécaniquement le bol en pensant qu'un mineur allait l'attraper. Le récipient tomba brusquement sur le sol poussiéreux, le contenu se déversa dans la terre et le garçon sortit finalement de ses pensées en réalisant sa bêtise.

« - Quel con. »

Jeonghan se dépêcha d'aller de l'autre côté du comptoir pour ramasser le bol et nettoyer mais, à peine avait-il commencé à rangé que ses yeux s'humidifièrent. Son cœur s'alourdit quand il tomba genou contre terre et il commença à sangloter en ramassant maladroitement sa bêtise.

« - J'en peux plus... »

Confession à lui-même, les larmes dévalèrent ses joues creuses alors qu'il mordillait sa lèvre pour camoufler ses sanglots aux derniers clients restants mais ces derniers n'étaient pas aveugles. Tous virent l'ange chuter mais aucun ne se mouva pour lui venir en aide. Cela ne les regardait pas après tout.

Ainsi, seul dans la poussière, Jeonghan sanglota en serrant les grains sableux dans sa paume pour tenter de se contenir, en vain. Ses lamentations augmentèrent, son corps trembla dangereusement alors que la terre s'assombrissait de secondes en secondes.

« - Je suis là, Jeonghan. Je suis là. »

Deux bras virent enlacer ce maigre corps qui s'apaisa en reconnaissant cette voix réchauffant son cœur gelé.

« - Seungcheol... »

Couinant de souffrance, l'aîné augmenta sa prise tout en retournant tendrement son ami pour observer son visage et essuyer ses larmes. Prenant en coupe sa mâchoire, ses pouces vinrent glisser sur ses joues alors qu'il embrassa le bout de son nez en signe de soutien, d'amour.

« - Cela va aller, mon ange. »

Serrant le haut de son amant, le serveur n'arrivait plus à prononcer la moindre paroles à cause de ses sanglots gagnant en intensité. Les caresses de Seungcheol avaient beau être apaisante, cela ne suffisait plus à faire taire ses maux.

« - On va surpasser cela ensemble. »

Hélas, même lui peinait à mettre de l'optimisme dans ses paroles. Seungcheol voyait la dépression ronger son amant, il observait la noirceur l'envahir sans pouvoir la stopper ou juste la ralentir. Il était impuissant, simple observateur du déclin de l'homme qu'il aimait. Mais si cela ne pouvait être que cela...

« - Kof ! Kof ! »

Nouvelle crise de toux recroquevillant Jeonghan tout en lui faisant cracher quelques gerbes de sang que le plus vieux essuya doucement en essayant de l'aider comme il pouvait. Le choc provoquait par la mort de Jisoo avait provoqué une évolution du Fléau dans son organisme faisant que Seungcheol avait remarqué la perte musculaire de son copain ainsi que sa faiblesse croissante.

« - Tout ira bien, Jeonghan. »

Seungcheol lâcha ses paroles en commençant à sangloter à son tour. Ses bras serrèrent son petit-ami qui combattait sa maladie et il ne put s'empêcher de penser à l'avenir, au moment où il sera seul dans les bas-fonds. Comment fera-il sans eux ?

« - Un jour, la roue tournera, n'est-ce pas ? »

Bloqué dans une boucle se répétant à chaque réveil, une routine destructrice c'était installée pour les amants. Ils se réveillaient enlacés, des traces de larmes séchées sur leur visage signalant leur cauchemar nocturne qu'ils essuyaient tristement avant de se lever pour tenter d'avaler quelque chose.

Puis Seungcheol accompagnait son amant jusqu'à son lieu de travail avant d'aller se reposer jusqu'à la fin du service de son compagnon car l'aîné travaillait de nuit. Dernièrement, Jeonghan était aidé par son copain pour ranger le restaurant car cela lui demandait une énergie qu'il n'avait plus. Puis ils retournaient dormir jusqu'au départ de Seungcheol pour l'arène.

Les combats clandestins étaient devenus journaliers pour lui. Ils voulaient gagner, encore et encore, pour récolter le plus d'argent possible et amener Jeonghan à la surface afin d'être sauvé. C'était devenu sa raison de se lever tous les soirs, son booster avant chaque son de la cloche.

Mais il avait aussi le maigre espoir de tomber sur l'assassin de Jisoo. Si seulement il le croisait... Il pourrait lui rendre la pareil en lui arrachant son cœur à main nu avant de l'écraser dans son poing comme il avait détruit son organe vitale et celui de son petit-ami en tuant Jisoo.

Peut-être un autre jour, mais certainement pas aujourd'hui. Une fois calmé, le couple avait nettoyé le restaurant en silence tout en restant proche de l'un et l'autre car ils craignaient de se perdre, de disparaître brutalement s'ils se perdaient du regard.

Frottant sol et meuble, ils s'échangèrent des regards sans remarquer les yeux fixant leur dos depuis quelques minutes. Aucun ne vit le danger dans l'ombre, ils ne virent rien venir.

« - Tu as fini, Han-ie ? »

Silence, son copain ne répondit pas à sa plus grande crainte.

« - Han ? »

L'oppression monta en l'aîné, son stress grimpa en flèche alors qu'il jeta le balais pour accourir vers la cuisine où se trouvait son petit-ami depuis quelques instants.

« - Jeonghan ! »

Se fut un cri terrifié, un appel strident presque brisé car il espérait que son amant n'était pas à son tour parti, l'abandonnant dans ce monde fade et désolant.

« - Hein, Quoi ? Oh, j'ai fini ! P-pardon Seungcheol. »

Remarquant son ange accroché à l'évier, il vit que ce dernier retrouvait enfin ses esprits et il ne put s'empêcher de le prendre dans ses bras en couinant douloureusement.

« - Reste avec moi, Han. Ne m'abandonne pas, s'il te plaît.

- Jamais, Cheol. Tu es tout ce que j'ai et je ne veux pas partir. »

L'ange s'approcha tendrement de son amant, ses lèvres entrèrent contact avec la bouche de Seungcheol qui répondit à ce baiser mêlant douceur et tristesse.

« - Je t'aime, Seungcheol. »

Ils s'aimaient plus que tout, leurs cœurs battaient dans une union parfaite même s'il sentait une absence, un vide depuis quelques temps. Tous deux se sentaient incomplets, ils avaient presque tout pour être heureux. Ils manquaient une simple pièce du puzzle, un morceau d'eux : Jisoo.

« - Je t'aime, Jeonghan. »

Toutefois, leur baiser gagna en intensité car ils étaient désespérés. Les secondes résonnaient dans leur tête, le désemparement les submerger en les figeant dans cette boucle anxiogène qu'ils rêvaient de briser mais ils étaient trop faibles.

Ils frissonnèrent d'appréhension, leur sens les signalant que le temps leur manquait et un frisson les fit sursauter. La fin s'approchait. Mais laquelle ?

Celle de leur amour ? Celle de Jeonghan ? Lorsque l'horloge sonnera, le Fléau aura-t-il annihilé l'ange ? Où sous-entendait-elle l'effondrement de Seungcheol sur le sable de l'arène après le combat de trop ?

Les questions, ils en avaient tant alors que des réponses... Tout ce que les amants savaient été que le temps filait, que leurs instants ensemble étaient comptés rendant leur futur incertain.

« - Rentrons à la maison. Tu dois te reposer, Cheol. »

A contre-cœur, Jeonghan s'éloigna de son petit-ami qui aurait souhaité approfondir le baiser un peu plus longtemps mais il n'avait pas le temps. Ils s'éloignèrent sans détacher leurs mains car, les doigts liées, ils savaient que leur moitié était toujours là.

Après un dernier tour du restaurant, Jeonghan sourit faiblement à son copain avant de partir en direction de l'ouest des bas-fonds pour rejoindre leur maison, leur cocon. Se perdant dans ses pensées, le malade guida mécaniquement son amant qui l'observait amoureusement tout en essayant de mémoriser les traits du visage de cet homme partageant sa vie.

Il l'aimait tant.

Ses joues s'étaient creusées au cours des années alors que des fines pattes d'oies étaient dessinées au coins de ses yeux montrant que Jeonghan était parti dans ses pensées. Seungcheol voulait mémoriser de chaque expressions, chaque détails. Il voulait s'assurer de l'indélébilité de ses souvenirs afin de ne jamais oublier l'homme qu'il aimait.

Leur maison se distinguait au loin, ils accélèrent légèrement le pas sans faire attention aux ombres menaçantes. Epiant leurs faits et gestes, les amants continuaient leur vie alors qu'un drame s'apprêtait à s'abattre sur eux.

Insouciamment, ils rentrèrent dans l'habitation sans fermer à clef car seuls les parents de Seungcheol possédant cette dernière. Ils allèrent au lit, comme à leur habitude, puis ils se prirent dans les bras avant de sombrer dans le sommeil en ignorant le danger rôdant.

Leur corps cherchait un repos, un sommeil infini et cette quête les assourdissait. La porte d'entrée s'ouvrit dans un grincement qui ne les fit pas bouger et un homme avec un cache-œil entra. Ce dernier avait été par un ange, une âme innocente s'étant égarée par étourderie.

Hélas, cette erreur avait été fatale.

« - L'heure de la vengeance a sonné, Yoon Jeonghan. »

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