Chapitre 7

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Dans les ténèbres des bas-fonds, à l'abri des regards curieux, deux ombres survolaient les bâtisses somnolentes. Leurs jambes frôlaient les toits, surpassant les petit muret de protection en bondissant avec aisance les gouffres séparant les habitations. Entièrement de noir vêtu, les deux silhouettes possédaient un camouflage quasi-parfait puisque les lumières étaient tous éteintes, à l'exception de quelques torches au niveau des postes de gardes.

Plongé dans un spectacle d'ombres chinoises, le duo s'échappa de la zone des Adieux pour se faufiler en direction de la partie Nord du territoire et, plus précisément, vers le secteur proche du chantier d'agrandissement.

C'était dans cette partie des bas-fonds qu'on retrouvait les plus chanceux, ceux qui étaient bien logé et qui avaient la possibilité de s'alimenter convenablement. Evidemment, ce paysage restait hétérogène puisque la richesse était une denrée éphémère dans ce monde et qu'il était simple de tout perdre ou d'être remplacé par meilleur.

Avec amertume, les ombres atterrirent gracieusement sur un toit avant d'emprunter l'escalier de secours dans le but de se faufiler dans les ruelles adjacentes à l'axe principale. Cependant, ils devaient se dépêcher car ils risquaient d'être en retard au point de rendez-vous. Mêlant dextérité et rapidité, le duo tenta d'être le plus furtif possible et ils surpassèrent bien des palissades et autres trous de souris avec une respiration légèrement coupée.

« - Vas-y. »

Faisant face à une nouvelle façade boisée, le plus grand se retourna vers son collègue pour lui faire la courte échelle et l'aider à passer. Les mains fermement liées pour créer un appui stable, la maigre silhouette fut aisément propulsée dans les airs avant de retomber de l'autre côté sans le moindre bruit.

« - Dépêches. »

Impatiente, le fraîchement passé fut vite rejoint par son binôme qui grimpa la barrière avec une facilité déconcertante alors que l'autre avait été obligé de demander de l'aide pour surpasser l'obstacle. Cependant, le plus maigre ne dit pas grand-chose puisqu'il connaissait les capacités de son compagnon et il n'était plus surpris par ses talents d'escalade.

« - C'est bon, on peut y aller. »

Sans perdre plus de temps, les deux ombres fantomatique reprirent leurs courses. Le sol poussiéreux se souleva derrière leurs foulées ce qui créa un petit nuage terreur et ce dernier était l'unique trace de leur passage dans la zone. Mais il allait bientôt s'évaporer, disparaître et transformer les ombres en véritable fantôme hantant les ruelles.

« - On y est. »

Arrêtant sa course après avoir emprunter un virage, le plus maigre détaille l'immense bâtisse qui apparut sous ses yeux et, au vue de l'architecture, le propriétaire devait être l'un des plus riches des bas-fonds et ce dernier était probablement véreux : ils étaient tous les mêmes de toutes manière.

Au travers des grandes fenêtres parfaitement astiquées, il était possible de discerner des silhouettes dans les rares pièces encore allumées. L'une d'elle devait être une chambre puisqu'il était possible d'observer une femme berçant son bébé âgé de quelques mois à peine.

Cependant, ce n'était pas la cible des ombres qui descendirent leur regard vers le premier étage où un autre endroit était éclairé : un bureau. Dans un premier temps, ce dernier semblait désert mais, après quelques secondes d'attentes, un homme à la chevelure grisonnante apparut derrière la vitre. Son regard mesquin jeta un coup d'œil à la rue mais il reposa rapidement ses pupilles sur son bureau pour attraper plusieurs papiers avec ses mains ridées.

Sur son visage pâle et vieux, il était possible de discerner une expression malsaine. Cette personne préparait quelque chose de mal, une énième magouille qui impacterait les pauvres pour son plus grand bonheur : le malheur d'autrui était sa source de plaisir. Serrant vivement ses poings, la petite ombre se tendit face à la scène et son acolyte tenta de le tempérer légèrement.

« - Calme-toi. »

Le timbre chaleureux du plus grand fut le remède pour détendre les muscles de l'autre tout en l'aidant à retrouver son sang-froid ainsi que son professionnalisme car la moindre erreur pouvait être fatale au duo. Ils ne devaient pas échouer, pas maintenant. Cela faisait des mois qu'il pistait leur cible, qu'il effectuait de nombreuses missions nocturnes afin de récolter suffisamment d'informations pour arriver là où il était aujourd'hui et à cette heure précise : il était temps de mettre fin à ce contrat.

« - Maintenant. »

Profitant de la pénombre, le duo se faufila à pas de loup en direction de la porte d'entrée après que la femme fut partie dormir. Ils sortirent les outils de crochetage puis, avec dextérité, ils déverrouillèrent la porte avant de la pousser et s'engouffrer dans la maison. Cette première étape accomplie, le duo repoussa la paroi boisée derrière eux pour ne pas attirer les curieux qui reviendrait du combat d'arène et ils commencèrent la deuxième partie du plan.

Face à l'opulente richesse, les deux grimacèrent derrière leur cagoule en dévisageant les meubles sculptés et parfaitement cirés. Puis leurs regards tombèrent sur les vases contenant diverses compositions florales et cet élément de décoration sous-entendait fortement que le propriétaire faisait partie de ladite « excellence » des bas-fonds.

Effectivement, les plantes ne pouvaient pas pousser dans les bas-fonds à cause de l'absence de soleil donc ils fallaient les importer depuis la surface. Or, ce genre de pratique valait une petite fortune et posséder une simple rose était un signe de luxe.

Les sourcils froncés, le duo ignora cette richesse étalée pour monter au premier étage en direction du bureau et de leur cible. Avec un pas léger, ils arrivèrent à ne faire grincer aucune marche et rejoindre en une poignée de secondes le lieu voulu. Sachant pertinemment que sa femme dormait à poings fermés au deuxième en compagnie de son enfant, les ombres savaient que la situation était parfaite pour accomplir la dernière partie de la mission : l'élimination de la cible.

Ignorant le fait que le bébé rêvant dans le Pays du marchand de sable ne connaîtrait jamais son père, les intrus poussèrent la porte où s'échappait l'unique liseré de lumière. Silencieusement, le plus maigre se faufila à l'intérieur et s'approcha à pas de velours du quarantenaire plongé dans sa lecture de dossiers en lien avec le chantier. Néanmoins, il remarqua l'arrivée d'une présence mais il pensa que c'était simplement sa femme venue lui souhaiter bonne nuit.

« - Désolé chérie, j'ai beaucoup de travail ce soir. Le patron veut que je revoie le salaire des employés et que j'en vire certains, en plus de faire de mon mieux pour cacher les failles de sécurité du chantier. De... Que ? Qui êtes-vous ? »

Son ultime question fut étranglée car la plus grande ombre était passé à l'attaque et avait commencé sa strangulation sans prévenir. Tombant sur le dos, la victime tenta vainement de se battre mais son agresseur le maintenait avec force sur le sol : il n'avait aucune chance de s'en sortir. Son champ de vision se rétrécit lentement jusqu'à ne laisser apparaître que les iris ébènes de son assassin qui effectuait sa tâche sans éprouver la moindre émotion.

Lentement, les lèvres de l'homme se teintèrent en violine alors que ses yeux s'injectèrent de sang à cause de la pression faisant éclater les veines de ses orbites. L'air quitta ses poumons, l'oxygène fut remplacé par le dioxyde de carbone et la suffocation s'amplifia petit à petit jusqu'à faire tourner de l'œil la victime.

L'ombre resta quelques minutes supplémentaires dans sa position puisqu'il attendit de ressentir les ultimes tressautements du vieillard tout en s'assurant qu'il était bel et bien achevé. La mort cérébrale certifiée, l'assassin recula du corps encore chaud et il jeta un regard inexpressif vers les traces de ses mains sur son cou blanchâtre : les causes de la mort seront bien vite trouvées. Cependant, les ombres ne laissaient jamais de trace permettant aux autorités de les retrouver.

« - J'ai les documents. On peut partir avant que sa femme ne se réveille. »

Aussi silencieusement qu'à l'aller, les ombres rejoignirent les rues désertiques et ils prirent le chemin en sens inverse. Chevauchant les mêmes palissades que tous à l'heures, ils reprirent les bonnes intersections avant de rejoindre leur base dans le Sud. L'entrée dans la zone des Adieux fut fort simple, ils eurent simplement à grimper sur les toits pour échapper à la vigilance des membres du gang puis ils sautèrent de bâtisse en bâtisse tout en empruntant les tyroliennes pour arriver jusqu'à une trappe fermée à l'aide d'un gros cadenas.

A l'abri des regards, les cagoules tombèrent dévoilant le visage du binôme qui s'observèrent une fraction de seconde avant de sauter sur les papiers qu'il avait volé à leur victime. Minghao sortit le gros dossier finement relié puis il lut mentalement le titre de ce dernier : Clan Yota. A la vision de ce prénom, les garçons serrèrent leurs poings en grinçant des dents et Junhui ne put retenir son commentaire.

« - Yota. J'espère qu'on aura des informations supplémentaires cette fois-ci. J'en ai marre de faire des missions pour rien. »

Passant nerveusement sa main dans ses cheveux tandis que son camarade tourna la couverture pour tomber sur la première page en soufflant à voix basse :

« - J'espère aussi, la vérité se doit d'éclater. »

Des éclats déterminés et vengeurs envahirent les pupilles ténébreuses du plus maigre et l'aîné promit d'une voix forte et coléreuse :

« - Et ce jour-là, il paiera pour ce qu'il lui a fait. »

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