Épilogue

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Le soleil descendait timidement à l'horizon, illuminant une dernière fois l'herbe verdoyante bougeant paisiblement sous les coups de vents printaniers. L'astre journalier laissait sa consœur dominer le ciel après avoir délaissé ses teintes bleutés pour des tonalités orangées.

Quelques notes blanches et roses s'ajoutèrent à la toile crépusculaire, les pétales du champ de pommier étaient délicatement arrachés par les brises pour encercler la lune débutant son bal nocturne. La musique de la nature gagna en complexité, le cacardement des oies sauvages s'ajouta au sifflement du vent créant un concerto unique.

Leurs plumes brunes vinrent se mêler aux pétales rosées créant une splendide mosaïque sur le ciel s'assombrissant. Harmonie champêtre, les sonorités allèrent de paires avec les parfums s'élevant dans les airs mêlant l'herbe fraîchement coupé aux fragrances florales des premiers jours de printemps.

Yap ! Yap !

Le concerto de la Nature gagna en note avec les jappements joueurs de renardeaux s'amusant à l'orée des bois sous le regard attentif de leur mère. Innocemment, les petits goupils roulèrent dans la terre en se mordillant la queue et, en haut de la montagne, une personne observa cette magnifique scène de vie.

Ses cheveux noirs volant aux vents, ses iris onyx passèrent des bois au ciel pour détailler les merveilles de ce nouveau monde empli de couleurs. Les pommettes rougies à cause de la fraîcheur printanière, il enlaça ses genoux dans ses bras avant de poser son menton sur ces derniers et continuer sa contemplation de la Vie.

Lentement, il ferma ses paupières pour capter les multiples odeurs l'entourant tout en ouïssant attentivement les sons de la Nature titiller ses tympans. Ses jambes lui faisaient légèrement mal, des fourmillements les envahissant à cause de l'appel du voyage le poussant à découvrir davantage ce monde.

« - Encore en train de rêver, Seungcheol. »

L'égaré pivota sa tête sur la droite en ouvrant les yeux avant de faire face au visage de son compagnon de route. Debout, ses mèches chocolatés virevoltants dans les airs, un mince sourire décorait son visage fin alors qu'il jeta un coup d'œil aux renardeaux en contrebas de la colline.

« - C'est si beau ici. »

Les premières étoiles apparurent, non pas dans le ciel mais dans le regard du brun ayant sorti Seungcheol de sa rêverie. L'ébahissement était constant à la surface face à la palette de surprises que leur réservait l'univers.

« - Pas de mur gris au loin. Pas de plafond rocheux.

- Juste l'infini de l'horizon.

- C'est comme si on renaissait une seconde fois. »

Les deux hommes s'observèrent avec un regard pétillant de sentiments entremêlées. Seungcheol porta sa main à son cou, sortant une maigre chaîne de sous son chandail avant de la serrer fermement. Ses iris remontèrent sur le ciel devenu violine alors que quelques perles salés vinrent s'accumuler au coin de ses yeux.

« - J'aurais tant voulu qu'ils découvrent ce monde. »

Le temps avait beau passé, le deuil restait terré en lui faisant s'entrechoquer ses émotions. Un jour, la douleur le dominait tandis que, le lendemain, Seungcheol se sentait apaisait de les savoir en paix.

« - Ils nous protègent de là-haut. »

Dans son esprit, il se remémora le visage de ses parents défunts. Seungcheol se rappela leurs encouragement ainsi que leur bonté malgré l'injustice des bas-fonds. Jamais le garçon n'oublierait ces valeurs qu'on lui avait inculqué à lui et sa petite sœur, Sunny, un petit ange partit trop tôt.

« - Ils veilleront à jamais sur nous, Jisoo. »

Relevant son regard en direction de son ami, ce dernier souriait en priant sa mère arracher violemment. Elle soufflait après en avoir fini avec cette maladie infernale lui ayant volé ses dernières années d'existence.

« - Tous nous surveillent maintenant que le pire est derrière nous. »

Jisoo essuya ses larmes, son ami en fit de même alors qu'ils sourirent une dernière fois aux cieux alors qu'un éclat de rire fit détourner leurs prunelles. En contrebas, une silhouette croquait la vie à pleine dent bien qu'il flottait encore dans son pull vert pomme.

« - Aujourd'hui, il est temps de se reconstruire. »

Joyeusement, Seungcheol observa l'ange danser dans l'herbe aux côtés de deux autres garçons tout aussi guillerets. Puis le duo se prit dans les bras, tournoyant avant de chuter dans la pelouse puis s'embrasser amoureusement.

Libéré de leur fardeau, Seungkwan et Hansol pouvaient pleinement vivre leur amour sans craindre d'être séparé. Leurs doigts s'emmêlèrent, leurs nez se frottèrent tendrement tandis que le plus jeune revint goûter aux lèvres de son petit.

« - Je t'aime, Seungkwan. »

Le visage du plus âgé pris une teinte vermeille alors que son regard se détourna à cause du gêne l'habitant. Ils avaient beau s'être confessé depuis un certain temps, Seungkwan avait toujours cette sensation de vivre dans un rêve éveillé.

« - Je suis si heureux que tu es survécu, mon amour. »

Puis, lorsque la réalité venait le frapper, le garçon finissait toujours par se blottir contre Hansol qui le câlinait tendrement tout en caressant son dos afin d'apaiser ses sanglots soulagés. Seungkwan avait énormément souffert à cause de la maladie de son petit-ami mais, maintenant que le Fléau l'avait quitté, il fallait réapprendre à vivre.

« - Adorable ! »

Jeonghan ne put retenir son petit commentaire qui fit sursauter les amoureux allongé dans l'herbe. Leur aîné debout à leur côté, les mains sur les hanches en les regardant avec un air taquin signalant que ce dernier préparait un mauvais tour.

« - Ah ! Jeonghan ! »

Ni une, ni deux, l'aîné laissa tomber un sac entier d'herbe sur les tourtereaux avant de s'enfuir en courant alors que les injures de Seungkwan s'élevèrent dans l'air en compagnie des ricanements de Hansol.

Toutefois, l'ange fut arrêté dans sa course par deux bras qui vinrent le faire décoller et tournoyer dans les airs. Un petit cri s'échappa de la gorge de Jeonghan avant de croiser le regard pétillant de son petit-ami qui l'observait amoureusement.

« - Cadeau ! »

Reposant son trésor à terre, Seungcheol vint déposer un brin de muguet au-dessus de l'oreille de son ange qui se mit à rougir avant d'embrasser son amant. Leurs lèvres se rencontrèrent, leurs corps se collèrent alors que leurs cœur battaient en harmonie sous le regard attendri de Jisoo qui n'avait pas descendu sa colline.

« - Tout se passe bien en bas ? »

Sortant de la maison, Seokmin apparut au côté de Jisoo qui lui sourit doucement tout en remarquant que le médecin reprenait du poil de la bête. Ayant finalement trouvé un remède face au Fléau, le soignant avait pu se reposer et regoûter au calme de la vie sans recherches.

« - Tout le monde va parfaitement bien.

- Et où sont nos fiancés ?

- Au lac, là-bas. »

Les deux posèrent leur regard vers le point d'eau où Junhui et Minghao se taquinaient en compagnie d'un canard étrangement collant. Le volatile tournait autour du plus vieux, grimpant sur les genoux de ce dernier pendant que le couple observait les ultimes rayons de soleil s'évaporer.

« - Tu me diras la vérité sur l'adoption de ce canard un jour, Jun ? »

Fixant l'animal battre des ailes dans les bras de son amant, le propriétaire de l'animal posa ses yeux pétillants sur Minghao avant de répondre gentiment.

« - Je te l'ai dit, c'est en hommage à Yanan !

- Depuis quand Yanan est un canard ?

- Mais non, pas dans ce sens chou ! »

Junhui roula des yeux tout en caressant le plumage du volatile qui frotta son bec contre le torse de son propriétaire qui s'expliqua pour la dixième fois.

« - Yanan arrêtait pas de m'appeler canard quand je bégayais devant toi. Du coup-

- Tu as adopté ce dernier en pensant que c'était ton frère perdu à la naissance. »

Moqueur, Minghao taquina son fiancé qui gonfla des joues en s'éloignant avec son canard de compagnie qui le suivait à la trace.

Coin, coin.

Caquetant, l'animal attira l'attention de son propriétaire qui se baissa pour prendre l'animal dans ses bras et le caresser.

« - Mais oui, Scott. Papa Hao, il est vilain ! »

Junhui avait recueilli ce petit canard à leur arrivée sur la colline. Il n'était qu'un petit caneton égaré lorsque leur route c'était croisée et, maintenant, ils étaient devenus inséparables.

« - Tu l'as vraiment appelé Scott...

- Juges pas son prénom, vilain ! »

Tel un grand enfant, Jun lança un regard mauvais à son petit-ami qui roula des yeux avant de gratouiller le haut de la tête émeraude de Scott qui s'ébouriffa joyeusement. Jamais Minghao avouerait son attache pour le petit canard adopté par son amant, il avait beaucoup trop d'égo pour avouer la chose.

« - On forme une drôle de famille quand même. »

Le plus jeune murmura ses paroles, surprenant Junhui mais il ne put répliquer car sa bouche fut scellée par celle de son fiancé qui vint ensuite poser sa tête sur son épaule pour voir l'obscurité avaler les cieux au-dessus du lac.

Les premiers astres apparurent dans l'obscurité, se reflétant élégamment sur le lac miroitant où poussait quelques fleurs de lotus. Le cacardement des oies laissa place aux hululements des hiboux tandis que les renardeaux rejoignirent le terrier en compagnie de leur mère s'apprêtant à partir chasser.

Moment de pause dans leur vie bien remplie, l'étrange famille profita de cet instant de paix pour souffler et s'aimer tranquillement. Tel un papillon, le danger s'était envolé au loin pour ne plus jamais gêner le couple futurement marié.

Enlacer dans les bras de l'un et l'autre, picorant les lèvres de chacun sous les caquètements joyeux de Scott poursuivant une libellule, ils se laissèrent aller. Aucun d'eux ne pouvaient rêver mieux à cet instant, leur vie était parfaite.

En revanche, en haut de la colline, Seokmin et Jisoo furent coupé dans leurs discussion par deux garçons revenant de la chasse en compagnie, eux aussi, de leurs animaux de compagnie. Mingyu trainait une luge derrière lui où était sanglé un imposant sanglier alors que Wonwoo grattouillait l'oreille gauche de son chat.

« - Excuse-toi envers Talia.

- Dans tes rêves, c'est toi qui dois des excuses à Jiaxin ! »

Comme chien et chat, Mingyu se prenait gentiment la tête avec Wonwoo pour des broutilles. Les deux compagnons se regardaient en chien de faïence et l'animal de chacun en faisant de même. Tout comme Junhui avec Scott, les deux avaient croisé le chemin d'animaux blessés et ils s'étaient empressés de les soigner avant de les prendre sous leurs ailes.

Voilà pourquoi Mingyu caressait une jeune louve prénommait Jiaxin alors que Wonwoo gratouillait le pelage noire de Talia, une panthère juvénile.

« - Mais oui ma fille, papa Mingyu s'occupera toujours de toi ! »

Recevant de grand coup de langue de son louveteau, ce dernier agitait joyeusement de la queue alors que Talia grogna face au canidé s'approchant un peu trop d'un de ses papas à son goût. Heureusement, Wonwoo la rassura en continuant de la gratouille amoureusement.

Seokmin et Jisoo pouffèrent face à cette scène devenue bien habituelle. Ce petit quatuor était particulier mais, derrière leurs chamailleries, tous s'aimaient plus que tout et Talia finissait toujours par dormir entre les pattes de Jiaxin.

Toutefois, leur dispute ne put durer puisque la nuit était tombée et tout le monde rentrait à la maison. Dans l'habitation rénovée par le petit groupe, chacun fit son rôle allant de la préparation du repas à la mise en place de la table tout en respectant le tour des douches.

« - Il est où, Soonyoung ? »

La question arriva aux oreilles d'un des garçons qui répondit rapidement que le garçon était parti se ressourcer un peu et qu'il allait le chercher pour le repas. Effectivement, au milieu des bois ténébreux, Soonyoung marchait dans une clairière tout en frottant ses bras car le printemps était encore frais à la nuit tombée.

Regrettant de ne pas avoir pris une veste, le jeune homme continua d'avancer dans le lieu dégageait tout en se faufilant entre les pierres dressées pour en trouver une particulière. Ses iris sondèrent la zone, regardant les prénoms gravées sur les stèles jusqu'à tomber sur celle portant un « J » et un « C ».

« - Bonsoir. »

Passant ses doigts sur la roche, le garçon avait la lèvre tremblante alors qu'il s'agenouilla devant le petit autel commémoratif tout en joignant ses mains entre elles. C'était devenu son rituel, sa prière nocturne avant d'aller se reposer.

« - Vous me manquez énormément. »

Soonyoung venait ici chaque soir depuis que ce petit moment avait été dressé. Il prononçait souvent les mêmes mots, ses confessions ne changeant guère puisque ses émotions n'évoluaient pas.

« - J'aurais tant voulu que vous puissiez voir la surface. Tout est si beau ici. »

Les sanglots le secouèrent faisant que son sursaut se mêla à ses tressautement attristé lorsqu'une personne vint l'enlacer par derrière. Cependant, l'intrus ne le réconforta pas, au contraire, il laissa le garçon libérer sa peine longtemps réduite au silence.

Pendant de longues minutes, Soonyoung pleura sous l'éclat des étoiles le protégeant tout en serrant les mains de celui venu le chercher.

« - On rentre ? »

Calmement, il aida l'endeuiller à se redresser avant d'essuyer ses larmes avec son pouce. Ça aussi était devenu une routine, un quotidien que les deux partageaient en silence.

« - Je suis sûr qu'ils sont fiers de toi. »

Un maigre sourire encourageant traversa le visage de celui venu le soutenir dans cette dure épreuve et Soonyoung ne put s'empêcher de susurrer ces quelques paroles enserrant son cœur meurtri.

« - Ils me manquent tellement... »

Plongeant dans les bras de celui venu le cherché, Soonyoung attrapa le col roulé bordeau de son ami tout en laissant de nouvelles larmes coulées sur son visage. Chaque jour était dur, chaque nuit s'accompagnait des pleurs du garçon mais ce dernier avançait tout de même.

« - Le repas est prêt. Seokmin commence à s'inquiéter de votre absence. »

Une troisième silhouette sortit des ombres, surprenant les deux garçons enlacés mais cela ne le surpris guère.

« - On arrive. Cela va aller, Soon ? »

Le garçon au col roulé bordeau vint à nouveau essuyer le joli visage de Soonyoung avant de lui sourire pour lui insuffler un peu de courage et ceci suffit à créer un maigre sourire sur le visage de l'endeuillé qui répondit doucement.

« - Tant que vous êtes tous les deux à mes côtés alors tout ira bien. »

Timidement, Soonyoung tendit sa main aux deux garçons venus le soutenir et chacun serra sa poigne avant de venir à ses côtés pour le câliner.

« - Jamais je ne te laisserais, papa. »

Les yeux de l'endeuillé tombèrent dans ceux de Chan qui l'observaient avec douceur et son amour paternel s'envola : il avait le meilleur des fils.

« - Sympa... Et moi, alors ? »

Bougon, le propriétaire du col roulé bordeau croisa les bras contre son torse déclenchant des éclats de rire chez Soonyoung et Chan qui observèrent le plus petit avec taquinerie.

« - Mais non, Jihoon ! Ce n'est pas ce qu'on sous-entend. »

Plongé dans un fou rire difficilement arrêtable, le leader eut un sourire taquin en coin en voulant faire payer à ces deux vilains leurs affronts.

« - Je vous donne trois secondes pour courir. Trois... »

Ils prirent au pied de la lettre la menace de Jihoon et les deux garçons se prirent la main avant de s'enfoncer dans les bois en riant sous les éclats de voix du dernier signalant qu'il arrivait. Moment d'insouciance, le trio foula le sol herbu sans se soucier des dangers puisque ce dernier s'en était allé depuis bien longtemps.

« - Je vais vous attraper ! »

Foulant la surface, l'âme d'enfant de Jihoon était revenue à la surprise de tous alors que les responsabilités s'étaient envolées de ses épaules. Dans le monde d'en haut, il n'y avait plus de menaces que les Adieux viennent arracher Jihoon à sa famille ou inversement. Ici, ils étaient en paix.

« - Jamais tu ne nous auras, Jihoon !

- Oui ! Cours toujours, papa ! »

Sortant des bois, la petite famille apparut sous les yeux du reste du groupe qui soupira de soulagement avec un regard attendri. Malgré la tranquillité de l'endroit, les traumatismes passés subsistaient en eux et tous craignaient de voir l'un des leurs disparaître.

Certaines cicatrices allaient être dur à refermer, certains maux resteront ancrés au plus profond dans leur âme et aucun remède n'existait pour les apaiser. Cependant, vivre avec cette douleur n'était rien comparé à ce qu'il avait vécu dans les bas-fonds alors ils surpasseraient cela ensemble.

« - Ce n'est pas trop tôt, il ne manquait que vous trois.

- On arrive ! »

L'espoir s'envola dans l'air pour donner naissance à une nouvelle mélodie composée par treize garçons ayant eu le droit à une seconde chance. Sous les étoiles, ils brillaient davantage que la plus vive des constellations et, ensemble, ils étaient capables de surpasser le moindre obstacle.

Bientôt les traces des traumatismes ne seront plus que des cicatrices qu'ils porteraient fièrement. Aujourd'hui, tous apprenaient à aller mieux et, demain, ils déploieraient leurs ailes pour voler librement vers la surface après avoir briser leur chaînes.

L'avenir leur tendait la main. Ils n'avaient plus qu'à l'attraper avant de s'envoler en direction du plafond astral sous l'éclat de leur confrères et consœurs les protégeant depuis l'au-delà.

FIN

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