Chapitre 27

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Ses petits yeux nous dévisageaient à tour de rôles, cherchant désespérément des réponses aux questions qui devaient se bousculer dans son crâne. Pourquoi réagissait-elle comme ça ? Comme si j'étais un inconnu à ses yeux... Cette pensée traversa mon esprit, éveillant en moi une terreur sombre qui me fit frissonner. Quand j'y pense, elle ne se souvenait plus de Louise. M'aurait-elle vraiment oublié aussi ...? Non, je refusais cette vérité. Je ne voulais pas la voir. Je m'avançais vers elle, le pas lourd. Chaque pas soulevait mon cœur.


- Clémence... Tu ne te rappelles plus de moi...?; finis-je par murmurer.


Elle plongea ses magnifiques prunelles dans les miennes, son regard empli de doutes, d'incompréhension, de peur et de méfiance. Je reculais d'un mètre, ma respiration coupée.


- Alors c'était vrai...; gémis-je frustré.

- Qu'est-ce qui était vrai ?; commença-t-elle d'une voix cassée; Je veux savoir ce qu'il se passe ! J'ai le droit de savoir !; cria-t-elle avant de se retourner brusquement vers Drag; Papa...


Le concerné baissa les yeux, sous le regard horrifié de sa "fille". Je me retournais vers lui, refoulant une pulsion meurtrière. Lui, il avait pu la voir grandir, s'épanouir, créer des liens familiaux avec elle, et tout ça grâce à un mensonge; tendis que moi, je l'avais surveillé toute son enfance, et elle était ma seule raison de tenir en Enfer, alors qu'elle ne me reconnaissait même plus à mon retour. Pour la première fois de mon existence, je me sentais trahit, abandonné, rejeté, et les mots me manquent pour exprimer ce nouveau sentiment naissant en moi. Je jetais un dernier regard vers Clémence, avant de serrer les dents et sortir d'un pas décidé de la pièce. Je courais à en perdre haleine dans les couloirs, avant de tomber sur une fenêtre. Il fallait que j'évacue cette souffrance. Je ne savais pas à quoi elle était dû, mais ma poitrine me faisait atrocement mal, j'avais l'impression d'étouffer. Oui; Il me fallait de l'air. Je prenais avantage de mes forces surnaturelles pour me hisser au travers de la fenêtre, et me propulser sur le toit. J'atterrissais avec délicatesse sur les tuiles pourpres, le vent frai fouettait mon visage, ébouriffant mes cheveux. Les arbres s'étendaient à perte de vue, se confondant avec le ciel rougeoyant qui les enveloppait de sa lumière chaude. Je pouvais à peine distinguer, au loin, la pierre blanche de l'église du village s'élevant fièrement en effleurant les nuages. Je poussais un long soupir, avant de m'asseoir, constatant que les tuiles étaient brûlantes, un peu comme la douleur qui persistait dans mon torse. Je souriais ironiquement. Ce lien qui nous unissait me faisait sûrement perdre la tête. Il me forçait à m'attacher à elle, et me blessait quand elle me rejetait.


- Je déteste le rôle de Gardien.; soufflais-je entre mes dents serrées.

- Ne dis pas ça.


Je ne prenais même pas la peine de me retourner. Zac vint me rejoindre, posant ses fesses sur les tuiles.


- Tu as quel âge pour bouder comme ça ?; demanda-t-il en levant les yeux au ciel.

- Je sais pas, 520 et des poussières, et toi ? Tu as quel âge pour encore avoir l'immaturité de te mêler de ce qui ne te regardes pas ?; souriais-je mesquinement.


Il leva de nouveau ses prunelles rouges au ciel, chez Zac ça devait être un tic.


- Vengeur... Tu sais tout comme moi que cette humaine...

- Clémence.; le coupais-je sèchement.

- ... Que Clémence n'y est pour rien, Satan a dû lui effacer la mémoire quand tu es partit, et pour que cela fonctionne, il ne fallait pas qu'elle te voit pendant un certain temps. Sinon le sort n'aurait peut-être pas marché.

- Et pourquoi était-ce si essentiel, hein ? Qu'est-ce qui va changer si elle me voit ?; finis-je par demander d'une voix rauque.

- Ce qui va changer ? Sa vie, Vengeur. Et grâce à toi. Chaque jour de sa vie, elle va voir des choses effrayantes que seule elle peut voir, chaque jour de sa vie, elle se fera traquer par les Djinns qui la repaireront plus facilement, chaque jour de sa vie, les enfants de Satan la chasseront car elle pourra les voir, chaque jour de sa vie, elle se demandera pourquoi elle est différente, pourquoi les autres la rejetteront, et pourquoi elle ne pourra pas avoir une vie sociale comme les autres humains.; acheva Zac en reprenant sa respiration.


Je n'osais pas répliquer. Je n'avais pas penser à elle. La douleur dans ma poitrine se faisait plus intense, à tel point que j'en grimaçait, étouffant un gémissement de douleur.


- Hey Vengeur, ça va ?; me demanda Zac inquiet.

- Ouais.; répondis-je en affichant un faible sourire.

- Allez viens, si un imbécile comme toi reste sur le toit, tu vas tomber.; déclara-t-il en empoignant mon bras.


Le traître.

Je souriais pendant que le démon me ramenait dans le couloir avec précaution. J'avais envie de lui dire "Je ne suis pas en sucre", mais c'était tellement amusant de le voir se donner tant de mal pour ne pas me bousculer.


- Elle me remerciera plus tard.; souriais-je en reprenant mes forces.

- De quoi tu parles ?; me demanda Zac intrigué.

- De ma protégée.; conclus-je en me redressant.

- Tu n'es pas sérieux...; murmura-t-il le regard plus sombre.

- Si, totalement. Grâce à moi, elle est devenue une privilégiée, elle ne s'en est juste pas encore rendue compte ! Tu te rend compte ? C'est peut-être la seule de ce Monde a pouvoir nous voir !; chantonnais-je ravi.


Zac ne prit pas la peine de me répondre, et me tourna le dos, marchant vers le salon d'un pas las. C'est fou comme personne ne comprend ce que voudrait Clem'. Je soupirais à l'idée que j'étais vraiment le seul sur qui elle puisse compter. Désolé petite, mais je n'allais pas te lâcher si facilement ! Je retournais joyeusement dans le salon où m'attendaient les démons. L'air dans cette pièce se voulait pesant, tout le contraire que sur le toit... Aïe. J'allais encore me faire disputer par Louise. C'était certain. Drag se leva de son fauteuil, s'avançant vers moi le regard sévère.


- N'agis plus jamais de ton libre chef.; ordonna-t-il.

- Tu crois que tu es en position de me donner des ordres ?; souriais-je malicieusement.

- Louise.; se contenta-t-il de déclarer.


Je jetais un regard incrédule vers la dame, qui se relevait lentement de son siège. Une fois arrivée à côté de moi, ses yeux jaunes s'illuminèrent pendant qu'un frisson parcourrait ma colonne vertébrale avec violence. Si je n'avais pas peur de Drag, je pouvais faire des cauchemars de Louise. Je me faisais le plus petit possible, bien que je n'avais rien à me reprocher. La dernière chose que je voulais, c'était que la démone m'utilise comme un punching-ball.


- Sois bien sage et répètes après moi : A partir de maintenant, j'obéirais à tout ce que m'ordonne Elther.; dit-elle sur un ton qui se voulait autoritaire tout en restant doux.


Je ne voulais vraiment pas la fâcher d'avantage. Le simple fait que ses yeux étaient dorés était mauvais signe. Je répétais, mot pour mot ce qu'elle venait de me dire, espérant calmer sa frustration. Un sourire satisfait se dessinait sur ses lèvres, puis ses yeux rencontrèrent les miens. Mon corps semblait soudainement engourdit, et refusait de bouger quand je le lui demandais. Qu'est-ce qu'il se passait ? Je ne pouvais même plus parler ! Mon regard paniqué croisa de nouveau celui de la démone, qui rapprocha sa tête de la mienne jusqu'à ce que nos nez se frôlent. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Elle émit un rire amusé, avant de sceller mes lèvres avec les siennes. J'ouvrais de grands yeux surpris, voulant la repousser, mais mon corps refusait de bouger. Je lançais des yeux désespérés vers Drag, qui restait de marbre comme si tout était normal. Elle me libéra enfin, pendant que je reprenais une forte respiration et prenais brusquement mes distances. Je pouvais de nouveau bouger.


- Bon sang Louise ! Mais qu'est-ce qu'il t'as...

- Assis.; ordonna-t-elle fermement.


Quoi ?

En moins d'un fraction de seconde, et à ma grande surprise, j'étais assis par terre. Je regardais fixement mes genoux, la bouche entrouverte. Quelle expression devrais-je afficher quand un tel choc me secouait ? J'essayais de me relever mais les lèvres de Louise articulaient de nouveau :


- Pas bouger.

- Tu m'as pris pour un chien ou quoi?; grognais-je enragé pendant que je restais immobile.


Mon corps lui obéissait sans que je ne le veule, et ça me mettait hors de moi.


- Si une succube te fait promettre quelque chose avant de t'embrasser, tu ne pourras jamais trahir cette promesse. Te concernant, tu es devenu son esclave.; expliqua calmement Drag.

- Un esclave...?; répétais-je d'une voix aiguë en levant les yeux vers Louise. 


Je frissonnais de terreur quand je découvris l'expression qu'elle affichait. Ses yeux glacés et à la fois amusés étaient braqués sur moi, un de ses sourcils était arqué, tendis qu'un sourire dévoilant son sadisme était suspendu à ses lèvres. Un cauchemar... Pitié, que quelqu'un me réveille ...!


- Pince-moi.; demandais-je à Drag qui semblait étonné de ma réaction.

- Pourquoi je ferais ça ?; répondis-il en me dévisageant.


Il prit un air pensif avant de sourire : 


- Attend, j'ai mieux.


Je n'eus pas le temps de lui demander ce qu'il avait en tête, que son poing vint rencontrer avec force mon estomac. Une visite surprise dont il se serait bien passé... J'étouffais un cri, retombant au sol en essayant de reprendre mon souffle. La douleur était réelle : Ce n'étais pas un cauchemar.


- Merci...; gémis-je à l'attention de Drag.

- Mais de rien.; sourit-il.


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Voilà pour le chapitre 27 de Gardien !! Merci à tous de lire mon histoire :D Vous êtes adorables ! Alors, que pensez-vous que l'avenir réserve à ce pauvre Vengeur Rouge ?

N'hésitez pas à voter/ commenter, c'est toujours un plaisir que voir vos idées ou vos critiques ! :)

Encore merci  ! Gros bisous tout le monde, et à bientôt pour un nouveau chapitre ! 



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