Chapitre 32

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Dans quelques minutes, un ouragan allait débarquer dans la cuisine.

Je glissais des tartines dans le grille-pain, attendant qu'elle en ressortent dorées et craquantes. Le café venait de finir de chauffer. Je le versais dans des tasses en porcelaine que je disposais sur un plateau d'argent avec des biscuits. Je posais ensuite la panière à croissant sur la table, avant d'enfin m'assoir et amener la tasse de café à mes lèvres. La porte s'ouvrit dans un énorme vacarme, pendant que des cris et des insultes fusaient. Une main plongea dans la panière à croissant, et écrasa la malheureuse viennoiserie sur un visage fin. Une autre main, frêle, vint alors attraper une tasse; et jeta son continu à la figure de son assaillant. Et les cris redoublaient.

Ma petite Clémence et Zac s'entendaient si bien... J'en étais presque ému. Je les regardais tendrement se taquiner. Ah, la jeunesse. Je posais ma tasse sur son socle, avant de paisiblement la mettre dans l'évier.


- Tu voudrais de la confiture sur tes tartines ?; demandais-je avec un sourire angélique à ma protégée.

- Tu vois pas que je suis occupée ? Et... Non merci.; déclina-t-elle en arrachant les cheveux à Zac.

- Très bien !; chantonnais-je en reposant le pot de confiture.


J'ouvrais grand la fenêtre, gonflant mes poumons d'air pur. Quelle belle matinée ! On ne pouvait pas mieux commencer la journée !



- Vengeur ! Tu ne pourrais pas surveiller ta protégée ?; me cria Zac exaspéré.



Je me retournais vers lui, un air innocent accroché au visage.



- Pourquoi il faut toujours que ça retombe sur lui ?; s'interposa Clémence; Tu ne peux pas te débrouiller tout seul ? ... Faiblard.; finit-elle par lui souffler à l'oreille.



Un frisson parcouru le corps de Zac, pendant que ses yeux rouges s'illuminaient. Il se retourna vers elle, fou de rage, prêt à la frapper, quand toutes ses forces l'abandonnèrent quand il croisa son regard. Son poing retombait dans le vide, et ses doigts se desserrèrent lentement. Le regard de la jeune fille se posa sur l'horloge, et un jappement de surprise s'échappa de ses lèvres. Elle se précipita sur son sac qui se trouvait à côté de la table, enfila sa veste et couru jusqu'à la porte. Alors qu'elle s'apprêtait à tourner la poignée, elle arrêta son geste, pencha sa petite tête en avant. Elle se retourna vers moi, un peu gênée, comme attendant quelque chose. Je la questionnais du regard, fronçant les sourcils. Elle leva les yeux au ciel en soupirant.


- Je ne vais pas t'attendre toute la journée...; soupira-t-elle en ouvrant la porte et continuant sa marche vers la sortie.



Mon visage s'illuminait d'un magnifique sourire. J'empoignais mon téléphone, resté sur l'évier, et me précipitais derrière elle. Clémence m'avait invité à l'accompagner à l'école ! Clémence m'avait invité ! Aucun mot ne pourrait décrire la joie qui me submergeait ! J'avais l'impression d'avoir accompli le but ultime de ma vie ! Ses cheveux soyeux formaient des vagues avec le vent, nous courions à en perdre haleine. Un sentiment de liberté m'envahit quand mon pied se posa hors du manoir. Le Monde d'aujourd'hui était si vaste, si imposant ! De grandes tours s'élevaient, effleurant les nuages ! De mon temps, ces chefs-d'œuvre n'existaient pas ! Je m'arrêtais afin de pouvoir les contempler avec plus d'attention. J'étais entièrement captivé par ce nouveau Monde qui m'entourait. J'avais passé tout mon séjour sur Terre à m'occuper de ma protégée, et je n'avais pas vraiment prêté attention à tous ces changements. C'était merveilleux. La race humaine avait fait d'énormes progrès en 500 ans.

Une petite main agrippa soudainement la mienne, me tirant hors de mes pensées. Je tournais la tête vers Clémence, l'air surpris. Elle me fusillait du regard.


- Il faut vraiment tout faire avec toi.; siffla-t-elle avant de se remettre à courir.


Je n'avais pas le temps de souffler "hein ?" qu'elle m'avait tiré avec elle. Nous dévalions la rue, main dans la main.


- Si tu ne te dépêches pas, je vais vraiment finir par rater mon bus !; cria-t-elle par dessus son épaule.

- "Bus" ?; répétais-je bêtement.

- Oui, mon bus ! Ce qui m'amène au lycée !


Oh ! Je vois ! Ce devait être une sorte de charrette ! C'est vrai que le seul moyen de transport que j'ai vu ici était une voiture. Je me demandais bien à quoi pouvait ressembler un "bus" ! Mes yeux se posèrent sur ses doigts compressant la paume de ma main. Je souriais tendrement. Elle m'avait prit la main sans même réfléchir, ce qui prouve qu'elle commence à avoir confiance en moi. Rien ne pouvait me rendre plus heureux. Je resserrais mes doigts sur sa main frêle, accélérant la cadence.


- Alors ? Il est où ton bus ?; ricanais-je en l'ayant dépassé.


Elle écarquilla les yeux, la bouche entrouverte par surprise. Une once de défi se lu dans son regard, et un sourire en coin se dessinait sur ses lèvres. Elle accéléra, concentrant toutes ses forces dans ses jambes.


- Les gens qui ne savent pas où le prendre sont censés restés en arrière !; s'exclama-t-elle avec fierté.


Et nous commencions à nous lancer des défis de gamins, essayant de dépasser l'autre, même si la distance nous séparant n'était que d'un pauvre petit mètre. Et cela durant une dizaine de minutes, jusqu'à ce que nous arrivions à son "arrêt de bus". Nous étions essoufflés, mais qu'Est-ce qu'on avait rit !


- J'ai gagné...; souffla Clémence en reprenant sa respiration.

- Gagné quoi ?; riais-je étonné.

- J'ai été la première à mettre mon pied sur ce trottoir !; s'exclama-t-elle en se redressant.


Je restais muet. Quelle mauvaise foie ! ... Mais ce petit côté rival était juste adorable. Un petit garçon attira mon attention. Ses yeux bleus étaient rivés sur ma protégée, et semblaient emplis de frustration et de curiosité. Il tenait la main de sa mère, qui regardait aussi étrangement Clém'. Et en faisant plus attention, je remarquais que tout le monde l'observait. La brutale réalité me rattrapa : Ils ne pouvaient pas me voir.

Une douleur sourde se manifesta dans ma poitrine. C'était comme si quelqu'un s'amusait à tenir mon cœur entre sa main, resserrer ses doigts dessus afin de me faire souffrir. Pendant tout ce temps, de quoi avait l'air Clémence à parler seule ? A tenir une main que personne ne pouvait voir ? Allaient-ils la prendre pour une folle ?

... Non... Non ! Je ne laisserais pas les mêmes erreurs se reproduire ! Plus jamais ils ne l'emmèneront dans un hôpital, plus jamais je ne serais séparé d'elle.


- ça ne va pas ? Tu es tout pâle ! Tu as vu un fantôme ou quoi ?; me demanda Clémence, un voile d'inquiétude recouvrant ses yeux magnifiques.

- ... Non. C'est... C'est toi qui en vois un.; lui avouais-je en baissant les yeux.


Elle resta silencieuse, pendant que des murmures se faisaient entendre venant des personnes à proximité. Elle lâcha un soupir, accompagné d'un rire nerveux.


- Alors c'était ça...; commença-t-elle.


Je restais muet, fuyant son regard. Elle se pencha, afin de rapprocher son visage du mien, cherchant un contact visuel, mais je l'évitais. Je pouvais sentir la rage monter en elle. J'attendis plusieurs secondes, et, voyant qu'elle restait à sa place, je reportais mon regard sur elle. Mais soudainement, une main vint empoigner mon col. Clémence me ramena de force contre elle, me forçant à plonger mes yeux dans son regard enflammé.


- Je me fiche de ce que pensent les autres !; grogna-t-elle; Je te vois, et c'est une raison suffisante pour te prêter de l'attention. Que les autres me prennent pour une tarée, j'en ai rien à faire !; conclu-t-elle en me relâchant.


Wow. Depuis quand était-elle devenue si... virile...? J'avais l'impression d'avoir échangé ma place avec elle ! C'était moi qui était censé la protéger ! Pas elle ! Je devrais me mettre en colère, parce qu'elle venait de me traiter comme une fillette... Mais je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. Clémence e dévisageait, et s'éloigna, l'air dégoûté.


- Si les gens pouvaient te voir, ils auraient sûrement appelé les flics là, tu sais ?; marmonna-t-elle en croisant les bras et détournant son regard.

- "les flics" ?; répétais-je.

- ... Oui. Les policiers, les gardes, enfin voilà quoi !; se justifia-t-elle avant de faire la moue.


Quoi ? J'avais l'air si louche que ça ? Sérieusement ?

Toutes les personnes présentes relevèrent soudainement la tête, un sourire rassuré suspendu à leurs visages. Je me retournais pour voir ce qui les rendait aussi heureux. Et là: Le drame.

Un énorme monstre métallique s'avançait vers nous, hurlant de son grognement redoutable ! Je me jetais sur Clémence, dans le but de la protéger.


- Mais... Mais lâches-moi ! Lâches-moi je te dis ! Qu'Est-ce que tu fais ? C'est mon bus !; cria-t-elle en se débâtant.


Le... bus ?

Oh. Bien sûr. Oui. Evidement. En effet. Très juste... Maintenant que je regardes mieux, c'est vrai qu'il ressemblait un peu à la voiture...

Je relâchais mon emprise, laissant Clémence monter dans le bus. Je la suivais, bien que méfiant à l'idée de rentrer dans cette chose. Clémence prit place au fond, et me fit savoir avec un regard, qu'il fallait que je m'assois à côté d'elle. Je traversais la machine, les jambes tremblantes, et pris place.

Mais bien sûr, j'avais encore oublié quelque chose : Je ne pouvais pas toucher la matière des vivants. Résultat ? J'avais transpercé le siège avec la grâce d'un phoque rampant sur une banquise. Honnêtement, c'était dans ces moments là que j'aimais être invisible. Clémence devint aussi rouge que les yeux de Zac. Ses joues étaient gonflée, retenant de l'air. Je n'avais pas besoin de consulter mon portable pour savoir ce qu'elle avait : Elle se retenait de rire.


- Ah ! Que c'est drôle de voir les gens se casser la gueule !; riais-je d'un ton sarcastique.


Elle inclina faiblement la tête en guide de oui, se tenant les lèvres afin de ne pas éclater devant tout le monde. Je décidais de la laisser seule dans cet embarras, et d'observer le bus. Un homme était assit en face d'une sorte de roue noire... Non : Un volant. Une grande vitre donnait vue sur la route, et une petite peluche en écureuil était suspendu à cette sorte de miroir là... Comment les humains appellent ça déjà...? Ah, oui : Le rétroviseur. Le bruit du moteur s'amplifia, et l'engin démarra. Je fus propulsé en arrière, et instinctivement, je m'étais raccroché à Clémence. Elle posa un regard méprisant sur moi.


- Ce... Ce n'est pas ce que tu crois ! C'est juste que... je risque de transpercer les parois du bus !; expliquais-je en resserrant mes doigts sur son bras.

- Mais oui...; soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.


Le trajet ne dura que quelques minutes. Le bus nous déposa devant une grande bâtisse, m'étant bien familière : le lycée de ma petite Clémence. La concernée prit une grande bouffée d'air, afin de se relaxer, et entra. Visiblement, elle n'aimait pas vraiment le lycée, car elle s'y ennuyait. Après tout, elle n'avait pas besoin de me le dire, je le voyais bien. Les choses que font Clémence quand elle s'ennui, volume 1 : Mâchouiller son crayon, dessiner, lancer des boulettes de papier à son camarade en face, déchirer des petits bouts de papier pour en faire des confettis, et j'en passe...

Les humains de nos jours ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont. A mon époque, seuls les nobles pouvaient se permettre une telle éducation, et les femmes ne pouvaient pratiquement jamais accéder au savoir. Aujourd'hui la culture était accessible ! Ou du moins en France, elle l'est.

Je passais toutes les heures de cours derrière elle, avalant chaque parole de l'instituteur. J'aurais aimé aller à un lycée quand j'étais encore en vie. Et que je n'avais pas encore sombré dans ma folie vengeresse. Peut-être que j'aurais été un autre homme si ça avait été le cas.

Un petit bout de papier vint me sortir de mes songes. Il était plié en plusieurs fois. je levais les yeux vers Clémence. Et je pus lire dans son regard la confirmation que ce papier venait bien d'elle. Elle n'avait vraiment plus rien à faire ?

Je me résolu à déplier le message, et observais ce qu'il contenait. Je découvrais pour la première fois l'écriture de Clémence : Assez maladroite, et simple pour une fille. D'habitude, une écriture de fille était assez fantaisiste, mais là non.


" Vengeur Rouge est vraiment ton prénom ? "


- Si tu me pose la question, c'est que tu as bien ta petite idée en tête non ?; lui souriais-je.


Elle me décocha un sourire satisfait, et déchira un nouveau petit bout de papier avant de le griffonner.


" C'était juste pour voir si tu avais des réticences à en parler. Est-ce que je peux connaître ton vrai nom ? Ou Est-ce trop indiscret ? "


- Je ne m'en souviens pas.; lui expliquais-je un peu déçu.


Elle fronça es sourcils, frustrée.


" Alors pourquoi ne pas t'en trouver un ? Vengeur Rouge, c'est un peu trop long à dire non ? "


- Je m'y suis fait tu sais ?; riais-je.


La sonnerie retentit, marquant le début de la récréation. Clémence me lança un regard empli de complicité, et se dirigea vers les toilettes. Elle s'enferma dans l'une des cabine et poursuivit sa réflexion :


- Qu'Est-ce que tu pense de... Roy ?; demanda-t-elle enjouée.

- Roy ? Mais c'est un nom de chien !

- Tu trouves ?; répondit-elle étonnée.

- Bah... ouais.

- ... Et Rex ?; insista Clémence.

- Tu te moque de moi, c'est ça ?; marmonnais-je en lui lançant un regard noir.

- ... Oui ! ; s'exclama-t-elle en éclatant de rire.

- Toi ...! Attends un peu !; lui criais-je amusé.

- Ouh, j'ai peur !; chantonna-t-elle en prenant un faux air effrayé.

- Tu devrais !; riais-je en l'assaillant de chatouilles.


Après plusieurs minutes de bataille de chatouilles et de rigolade, Clém' finit par plonger ses yeux dans les miens.


- J'ai trouvé !; s'écria-t-elle; "Renger".

- Renger ?; répétais-je.

- Oui, en fait, j'ai juste pris quelques lettres composant Vengeur Rouge, et j'ai formé ce prénom. Et puis, c'est venu tout seul !

- Renger... Renger...; répétais-je encore et encore.


Elle m'observait de ses grands yeux curieux. Elle devait sûrement attendre avec impatience mon avis, mais j'avais envie de la faire entendre un peu.


- C'est... commençais-je avant de laisser ma phrase en suspend.

- C'est...?; continua-t-elle dans l'espoir d'obtenir mon avis.

- ... ça sonne super bien ! J'adore !; m'exclamais-je avec un sourire angélique.

- Vraiment ?; sourit-elle toute excitée; c'est génial !; s'écria-t-elle en sautant dans mes bras.


Je restais immobile, surpris par sa réaction. Ce n'étais pas la première fois qu'elle me sautait dessus comme ça, mais je ne m'y habituerais sûrement jamais. Elle remarqua mon embarras, et se retira, remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, d'un air gêné.


- Dorénavant, je t'appellerais Renger.; annonça-t-elle avec un sourire désarmant.


Oui, dorénavant, je me nomme Renger. C'est le nom qu'elle a choisit pour moi, un criminel ayant oublié son passé. J'étais si heureux que j'aurais pu pleurer.

Ce nom qui m'avait été donné... était comme une résurrection.


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Voilà voilà ! Je suis horriblement désolée pour le retard !! x.x Mais en ce moment je trouve plus trop le moment d'écrire, entre les cours, les problèmes, le code, ect... C'est la panique ! Mais ne vous inquiétez pas, je vais trouver un moyen d'écrire dès que j'ai un peu de temps ! ça prendra peut-être un peu plus de temps pour écrire un chapitre et je m'en excuse d'avance...

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous aura plu ! Merci beaucoup de lire mon histoire !

N'hésitez pas à vote/ commenter !

Gros bisous à toutes et à tous ! A bientôt pour un nouveau chapitre !












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