Chapitre 39

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng


Les bars se remplissaient, et l'alcool coulait à flot dans le gosier des hommes. J'observais ces pitres s'amuser avec les catins depuis l'obscurité. Ce n'était pas très luxueux ici, mais au moins j'avais trouvé un toit pour la nuit. Il fallait juste que j'arrive à isoler mon esprit des cris et des luttes. Je posais mon verre sur la table dans un tintement sourd. Mes yeux s'attardèrent sur mes mains. Elles étaient sales, et de la terre s'était incrustée sous mes ongles. Je grimaçais en descendant un peu plus ma capuche sur mon visage.

Cela faisait combien de temps que j'errais de ville en ville sans trouver ma quête ? Des mois ? Des années ?

Epuisé, je décidais de monter à l'étage. J'allumais une bougie avant de relever le rideau qui cachait les escalier. Les marches en bois humide grinçaient et menaçaient de s'écrouler. Heureusement que je n'étais là que pour une nuit... Demain, à l'aube, je reprendrais la route. Je ne savais pas où aller. Mais il fallait que trouve une nouvelle raison de vivre. Je ne pouvais pas me laisser mourir, car Clovis ne l'aurait pas toléré. Et pour protéger ma mère, il fallait que je devienne un homme fort. Les hommes forts sont ceux qui ont une raison de vivre, un but. Je ne pouvais pas faire marche arrière les mains vides.

J'avais pensé à la vengeance. Mais qui étais-je ? Je n'avais aucun moyen de savoir qui l'avait dénoncé. J'arrivais finalement en haut des marches, dans un couloir plongé dans l'ombre. J'avançais, avec pour seule lumière ma petite bougie dont la flamme menaçait de s'éteindre au moindre coup de vent. J'arrivais après quelques pas devant une porte en bois altérée par le temps. La poignée était à moitié dévissée, et une odeur de renfermé s'engouffrait dans mes narines. Je couvrais mon nez, m'apprêtant à entrer dans ma chambre.


- Petit ?


Je relevais la tête. Cette voix m'était familière. Je me retournais pur voir un homme assez âgé. Il semblait un peu plus jeune que mon défunt père. De nombreux draps recouvraient son corps, déformant ainsi sa silhouette d'origine. Il baissa le tissu qui recouvrait le bas de son visage. Je reconnu ce teint mat, ces yeux luisant comme du charbon, et ses cheveux de suie emmêlés aux airs rêches. Cela ne faisait aucun doute, c'était Icris qui se tenait devant moi. Un nœud se nouait dans ma gorge, alors que d'anciens souvenirs refaisaient surface. Il émit un faible sourire, comme soulagé, avant de me dire timidement :


- Comme tu as grandi.

- Tu es encore en vie ?; réussis-je à murmurer sous le choc.

- Oui.; avoua-t-il doucement.


Je restais silencieux, et me contentais de l'observais avec un regard méprisant et empli de questions.


- Tu dois te demander beaucoup de choses concernant ma personne... N'est-ce pas, petit ?; finit-il par dire après un long silence.

- Je ne veux rien savoir... Rien !; criais-je; Tu as du culot de te tenir devant moi après toutes ces années sans donner le moindre signe de vie !


J'ouvrais brusquement la porte de ma loge, et m'y engouffrais avec rage. Quelque chose vint m'empêcher de refermer la porte. Mes iris roulèrent jusqu'au bas de mon œil, pour constater qu'un pied bloquait le bout de bois. Je reportais mon regard sur Icris qui semblait désespéré.


- J'ai... J'ai appris pour Clovis. Je suis désolé.; gémit-il.

- Si tu es venu pour me dire ça, tu peux tout aussi bien rebrousser chemin.; lui crachais-je à la figure tel un serpent crachant son venin.

- Attend !; s'empressa-t-il de crier alors que je redoublais d'efforts pour fermer la porte; Je sais qui a fait ça !


Je m'arrêtais soudainement, plongeant mes prunelles dans les siennes. Il ne semblait pas mentir. J'hésitais, avant d'ouvrir la porte. Une lueur d'espoir s'anima dans son regard.


- Qui ?; me contentais-je de demander d'une voix roque.

- ... Je ne peux te le dire qu'à une condition...; commença-t-il.


Je lui lançais un regard noir qui le fit frémir.


- Petit... Ne me regarde pas comme ça... Je ne suis pas libre de mes mots concernant ce cas...

- Alors pourquoi me donner espoir ?; criais-je enragé.


Mes mains puissantes avaient attrapé le drap qui lui servait d'écharpe, et les pieds d'Icris ne touchaient plus le sol.


- Je ne te donne pas espoir ...! Je pensais juste que...

- Que quoi bon sang ?; sifflais-je entre mes dents serrées.

- Que tu rejoignes l'Ordre des Elus.; finit-il par avouer.

- ... Quoi ?; souriais-je avec sarcasme.

- Ton père et moi travaillons pour cet Ordre. C'est nos ennemis qui l'ont tué.


Ma poigne se desserrait, alors que mes membres tremblaient. Je détournais les yeux, complétement désorienté. Les ennemis de l'Ordre ...? Impossible. L'Ordre des Elus n'avait aucun ennemi... Il se contentait juste de voler aux riches pour donner aux pauvres. Icris semblait lire dans mes pensées comme dans un livre.


- L'Ordre a beaucoup d'ennemis, petit. Plus que tu ne peux l'imaginer.; expliqua l'ancien esclave.

- Arrête.


Il leva un regard empli de curiosité vers moi, ne comprenant pas ma soudaine réaction.


- Je ne rentrerais jamais dans l'Ordre des Elus.; expliquais-je d'une voix grave et raillée.

- Pourquoi ?

-  Mon père lui-même m'a fait promettre de ne pas me mêler de leurs affaires.

- Petit... C'était sûrement pour te protéger... Clovis savait déjà qu'il allait mourir, il ne voulait pas mettre ta vie en danger. Mais n'as-tu donc aucune rancœur envers ceux qui ont arraché la vie à ton père ? Ne veux-tu pas le venger ?


Le sang bouillonnait dans mes veines à l'entente de ses paroles. Bien sûr que je voulais le venger. Je serais capable de remuer ciel et terre pour retrouver l'assassin de mon père ! Mais briser une promesse était une toute autre affaire... Bien que c'était le prix à payer pour laver son honneur. Et Berthe ? Accepterait-elle de me revoir les mains souillées de sang ? Je baissais la tête, prenant un air plus doux.


- Laisse-moi le temps d'y réfléchir.; annonçais-je en relevant les yeux vers Icris.

- Très bien. Je comprend... Ce doit être dur pout toi. Si tu te sens prêt à nous rejoindre, je t'attendrais au fond de la taverne, avant mon départ, à la fin de la semaine. J'attendrais ta réponse, et, si elle est favorable à mes attentes, alors je t'emmènerais avec moi.; murmura Icris d'un air apaisé.


Je me contentais de refermer la porte doucement. Je me retournais vers la chambre qui m'avait été prêtée. Les murs étaient en bois usé, et seuls un lit, deux chaise et une commode comblaient le vide de la pièce. Je me laissais tomber sur le matelas qui grinça sous mon poids, et fermais les paupières.

Je me devais de prendre une décision difficile. Une décision qui pourrait briser la promesse que j'avais faite à mon défunt père. J'eu un pincement au cœur. Briser une promesse faisait de moi un renégat, un homme sans parole, sans foi. Mais peut^-être était-ce le prix à payer pour enfin trouver la paix. Après tout, j'avais toujours été rejeté. J'étais né pour être déchu. Seuls mes parents adoptifs m'avaient accepté, alors pour eux, je pourrais devenir celui que j'étais destiné à être.






Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro