Un Renne pas comme les autres

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OS entièrement rédigé par moi-même.

Ce matin, Kay a du travail. Responsabilités de la royauté. Red n'avait pas pris conscience de l'ampleur que c'était avant de constater le temps que ça lui prenait. Aussi, quand le loup sent un courant d'air sous les draps, un frisson le parcourt. Kay se lève.

- Déjà ? geint Red, à peine réveillé. Il fait même pas encore jour...
- Les nobles n'attendront pas et certains seraient bien trop contents de me voir fauter, répond le souverain en enfilant son pantalon.

Red s'approche du bord du lit et passe ses bras autour du ventre encore dénudé de Kay, qui lui tourne le dos. Sa peau est tiède. Tiède de leur contact, de son sommeil près du sien. Red a froid sans lui pour dormir. Mais il sait aussi que Kay ne peut pas déroger à ses obligations. Alors pour lui donner du courage, le loup dépose un baiser sur les reins du souverain et un autre sur sa hanche, avant de se lever à son tour.

- Je vais aller courir, annonce-t-il quand Kay se montre désolé de l'avoir complètement réveillé.

Le loup s'habille sommairement. Il va se transformer de toute façon, inutile de s'encombrer. Kay et lui échangent un baiser avant de se quitter et Red a presque envie de faire prisonnier son amant, mais il se contient et s'élance dans les couloirs du château. Il lui faut peu de temps pour atteindre le petit vestibule. Cette petite pièce qui lui est réservée lorsqu'il souhaite se transformer à l'abri. Une porte à battants mène sur l'extérieur pour lui faciliter l'accès et l'endroit dispose de couvertures et d'un point d'eau. Au cas où.

Depuis qu'il est à Arendelle, les transformations sont un peu moins douloureuses. Tout du moins, celles qui le mènent vers le loup. Redevenir humain est toujours un calvaire et souvent, Kay l'accueille pour le soutenir. Si au début, Red se sentait mal à l'aise de lui infliger un tel spectacle, il avait bien dû admettre que la présence de sa moitié l'aidait beaucoup. Il se concentrait sur son odeur, sur sa voix -même s'il se mettait à jacter de tout et n'importe quoi à ce moment-là-, il s'agrippait à lui de toute ses forces et même s'il n'arrivait pas à taire ses cris de douleur, il lui semblait qu'ils étaient moins déchirants avec le temps. Aujourd'hui, il ne sait pas si Kay sera là à son retour, mais il préfère ne pas y penser.

Après un énième craquement assourdi par un gémissement plaintif, devenu grondement bestial, un museau blanc pousse les battants épais de la porte. Il fait quelques pas dans la neige pour se dégourdir les pattes et à peine a-t-il dépassé le pont que le loup s'élance à toute jambes. Quelques villageois croisent son chemin. Pourtant Red n'emprunte pas les chemins, il court à travers champ pour se diriger vers la forêt. Ici, les gens n'ont pas peur de lui. Au début, ils étaient méfiants, inquiets, mais quand Kay les a rassuré sur la nature du loup, leur comportement a changé du tout au tout. Si le loup était dans les bonnes grâces de leur Roi, alors tout allait pour le mieux. A cette pensée, Red sourit intérieurement, parce qu'il n'était pas que dans les "bonnes grâces" du Roi, mais l'exprimer à voix haute aurait pu être inconvenant pour le peuple.

L'albinos neralentit sa course que lorsqu'il est entièrement entouré de pins. Le village et la vallée sont loin et pour extérioriser le trop plein d'adrénaline accumulé lors de sa course, il hurle au ciel avant de se rouler dans l'herbe. Quand redescend un peu de son excitation, le loup déambule dans la forêt pentue. Il renifle, cherche une proie quelconque, une occupation, quelle qu'elle soit. Quand il entend un bruit, le voilà qui relève la tête, les oreilles dressées. Museau dans la direction, il hume. Hum ça sent le cervidé. Et à défaut de pouvoir manger, Red envisage déjà une course effrénée. Il en a la bave aux lèvres !

Tapis dans la neige, le loup blanc avance à petits pas, ventre au sol. Il est tellement furtif que l'animal ne le voit même pas approcher. Il ne fait pas de bruit et s'est positionné face au vent. L'animal, tout innocent et insouciant, gratte le sol pour y dénicher le lichen qu'il affectionne tant. Mais alors que Red passe sa langue sur ses babines, le renne redresse la tête, alerte. Ses pattes se tendent. Red est repéré.

La détente est fulgurante. Le renne a vite fait de creuser un écart entre Red et lui, en seulement quelques bonds. Le loup se jette à la poursuite de sa proie. Il s'est économisé jusque là et l'énergie qui dort en lui est toute disponible. La température du loup augmente aussitôt, échauffant ses muscles pour gagner en vitesse. Son coeur bat vite, en rythme avec ses foulés. Red gagne du terrain, le caribou bifurque de façon complètement aléatoire pour perdre son assaillant, mais il ne sait pas à qui il a affaire. Le Grand Méchant Loup ne se fait pas semer ainsi !

Red gronde sous l'effort tant ses poumons sont sollicités. L'air glacial du dehors est revigorant et pourtant, il fait l'effet d'un millier de lames dans son thorax à chaque respiration. Le loup-garou ne connaît pas la forêt par coeur, pas comme ce renne, pourtant, il n'en démord pas. Les troncs des pins et les rochers lui servent tout autant que le sol. Et puis enfin, Red est tout près ! Un bond de plus et le cervidé est à lui. Il pourra lui planter les crocs dans la croupe et rien que d'y penser, il en salive déjà ! Red prend appui sur un rocher et détend puissamment ses pattes arrières. Griffes et crocs sortis, le renne est à lui. Le vol dure une seconde, mais l'atterrissage n'en est pas moins brutal.

La petite croupe qui se tortillait jusque là, s'est arrêtée. L'animal s'est ramassé sur lui-même, pattes arrières tendues. Et alors que Red touchait au but, la pression des pattes s'est relâchée. Red s'est fait botter.

Le coup est soudain, sournois. Il ne l'a pas vu venir et quand Red reprend ses esprits, c'est pour voir sa proie trottiner pour s'éloigner. Le caribou ne prend même pas la peine de se sauver à toutes jambes. Furieux, Red se redresse pour lui donner à nouveau la chasse ! Ca ne se passera pas comme ça ! Mais alors que ses pattes le mènent bientôt à la hauteur du gibier, ce dernier se retourne, balayant son champ d'action de ses bois. Red est cogné, dégagé, balancé.

Rien à voir avec les biches ! C'est quoi cette chose hargneuse et caractérielle ? Et puis Red se souvient. Ne l'avait-on pas prévenu qu'un certain Sven était pire que Cléo ? Red souffle d'exaspération en regardant la croupe brune disparaître derrière les sapins. Il reste un petit instant, allongé dans l'herbe, précisément dans la position que son corps à pris en atterrissant de tout son poids, avant de trouver le courage de rentrer sur un échec. En redressant la tête, Red se promet que la prochaine fois, il lui laissera au moins une griffure en guise de souvenir.

Lorsqu'il se redresse, les douleurs tirent une grimace et un couinement au loup. Une de ses pattes avant se dérobe sous son poids et c'est avec toutes les peines du monde que le loup redescend dans la vallée. Actuellement, Red n'a qu'une envie : retrouver sa forme de bipède. Ses jambes vont bien et pourront le porter, mais devoir s'appuyer sur un de ses bras est une torture. Alors que la neige se fait moins épaisse, Red s'autorise à tomber sur le ventre, mais ses côtes rechignent à garder son poids longtemps comme ça.

Après un profond soupir de dépit, le loup entame sa transformation. Tanpis, il rentra pied nu dans la neige, en espérant que personne ne le croise lors de son retour. Kay lui a fait un petit pont à l'arrière du château pour ne pas avoir à faire le grand tour par le pont principal, mais quand bien même... il faut déjà y arriver au petit ponton. Sa peau humaine est encore frémissante de la transformation quand Red se met à grelotter au contact de la neige. Il se redresse avec difficulté, tâchant de se concentrer sur les insultes fleuries qu'il lance mentalement sur ce foutu renne !

Un bras en travers de son buste, Red se tient le coté droit. Sérieux, si Sven lui brisé une côte, Red se promet de le faire rôtir à la broche ! C'est quand il reçoit quelque chose d'inconfortable sur les épaules que Red réalise qu'il était près d'une habitation. Le champs qu'il traverse est attenant à une petite ferme et une vieille dame se tient à côté de lui. Le loup tourne la tête. Une vieille couverture lui gratte le dos. On dirait de la paille.

- Vous ne pouvez pas déambuler comme ça, nu, par ce froid, jeune homme. Qu'en penserait votre Roi ? lui sourit-elle de sa bouche édentée.

Red écarquille les yeux et réalise. Rapidement, il rentre la queue entre ses jambes pour la remonter devant et cacher ses parties intimes. Trop obnubilé par la douleur, il n'a pas pensé au fait qu'on le verrait dans le plus simple appareil.

- Merci Mère-grand, parvient-il tout de même à saluer avant de hâter le pas vers le château.

Dans le vestibule, Red souffle et grimace à maintes reprises en enfilant son pantalon. Se pencher et se contorsionner lui fait mal. Il jette un bref coup d'oeil dans le miroir et son visage se décompose. Le coup de sabot qu'il a pris au visage lui a fait un bel oeil au beurre noir. Sa paupière est gonflée et joliment teintée d'un dégradé de violet. Quand il décolle sa main de son côté, elle laisse apparaître un gros hématome, bien foncé. Red tente de tâter ses côtes pour déceler une fracture, mais un simple effleurement le fait grincer, alors il s'abstient. Ca guérira tout seul.

Le loup ne se sent pas de mettre son t-shirt et se contente de passer les bras dans son chaperon. Il ne prend même pas la peine de le fermer et sort du vestibule. Pieds nus, débraillé, Red cherche Kay. Sa réunion devrait être terminée maintenant. Il a besoin d'aller pester contre Sven de vive voix. Et le faire seul devant un miroir ne lui suffit pas. Quand Red colle l'oreille à la porte de la salle de réunion, il est soulagé d'entendre les nobles adressées leurs salutations à leur souverain. Juste dans les temps. Quel parfaite synchronisation !

Dès qu'il est sûr qu'il n'y a plus aucun bruit, Red pousse doucement la porte, et s'approche de Kay. Le jeune Roi est attablé et est bien occupé à trier et ranger divers documents. Ses sourcils froncés indiquent bien à Red que tout ne s'est pas passé comme il l'aurait voulu. Il lui posera la question après, quand Sven en aura pris pour son matricule !

Red a dû faire du bruit, parce que Kay tourne la tête dans sa direction tout d'un coup. Le visage du Roi s'affaisse alors. Ses yeux écarquillés et sa mâchoire branlante sont sans équivoque.

- Mais qu'est-ce que tu as fait ? interroge le blond.

Ce qu'IL a fait ? Aussitôt Red raconte sa mésaventure. Il a commencé à mimer les gestes mais ses douleurs l'en ont vite dissuadé. Par moment, le loup décèle un sourire en coin chez Kay, et parfois, sa lèvre frémit.

- Te fiche pas de moi ! grogne Red, exaspéré. J'ai été humilié ! Faut en faire du pâté de ce.. de ce... Rah !

Loin de se fiche du loup, Kay s'approche de lui et referme ses bras autour de son dos, sans trop serrer. Red claque la langue quand un soubresaut secoue le buste du mage, mais il ne peut pas lui en vouloir. Il est persuadé qu'avec le recul, lui aussi pourra en rire. Mais pour l'heure, il est juste énervé. Énervé et blessé dans son amour-propre et son orgueil. Le Grand Méchant Loup, défait par un renne... non mais n'importe quoi !

- Tu préfère "c'est bien fait" ou "je te l'avais bien dit" ? ponctue Kay.

Red voudrait le frapper mais il n'en a pas vraiment la force, alors il se contente de cogner son torse du poing et d'assener :

- La ferme ! Ou alors occupe ta bouche autrement, c'est pas mal aussi...

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