Prologue (part.1)

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Une partie des dialogues de ce prologue - ceux en gras - appartient au septième livre de la saga originale <3 En vous souhaitant une très bonne lecture 👋😊

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C'est ça ! C'est lui ! Mon père...

Émergeant de sa profonde réflexion, Harmony ouvrit précipitamment ses petits yeux dissemblables et remplis de larmes. Cela devait faire au moins deux heures que la fillette s'était pelotonnée dans un coin du grand canapé rapiécé du salon, serrant dans ses bras Snapy, sa peluche à l'expression morose.

C'était elle, et elle seule, qui avait confectionné Snapy. Elle qui s'était procuré le tissu, les fils et le rembourrage, elle qui avait arraché à son chemisier préféré les deux gros boutons noirs figurant les yeux. Ses doigts portaient encore de minuscules cicatrices, marques des va-et-vient de l'aiguille, preuves de son manque de dextérité. À l'école, Snapy était sujet de moqueries. Il n'avait clairement pas sa place au milieu des lapins roses et des ours rondelets, néanmoins, Harmony l'adorait.

Son jouet serré contre sa poitrine, laquelle n'avait cessé de se hausser puis s'affaisser à un rythme de plus en plus frénétique, elle avait passé la totalité de la soirée à réfléchir, la mine pensive, ses longs cheveux roux couvrant son visage tels un linceul. Plusieurs fois, sa mère et son beau-père l'avaient dévisagée, perplexes. Aucun n'avait osé l'interrompre, pour sa plus grande satisfaction. Le sujet de sa méditation était en effet des plus importants, peut-être le plus important de sa vie.

Et à présent, après toutes ces minutes passées à ressasser inlassablement souvenirs poignants et hypothèses plus ou moins sensées, elle était arrivée à une conclusion. Son petit cœur d'enfant, dans lequel une foule de sentiments contradictoires s'affrontaient en un maelström bouillonnant, avait semblé geler sur place. Son âme était tiraillée entre une douleur lancinante, un chagrin croissant, un amour inconditionnel et une incompréhension des plus totales...

Tout s'éclairait enfin...

Tout sauf une chose.

Lui aussi l'avait compris, c'était évident. D'après ce qu'Harmony en savait, il avait la réputation d'être intelligent, fait que venait confirmer plus de deux ans d'observations.

Mais dans ce cas, pourquoi ? Pourquoi ne lui avoir rien dit ? Était-ce de la colère ? Du dégoût ? Du rejet ?

À moins qu'il ne s'agisse d'une toute autre chose, plus simple, plus absurde, et pourtant si mortifiante...

Était-ce possible ?

- Lily ! Prends les enfants et va-t'en ! C'est lui ! Va-t'en ! Cours ! Je vais le retenir...

Harmony sursauta lorsque la voix de James Potter lui parvint depuis le hall d'entrée. Cette voix dont la simple perception suffisait à la faire passer d'allégresse à fureur. Cette voix qu'elle haïssait tant, qui sonnait d'habitude si assurée, si arrogante à ses oreilles, retentissait à présent comme le jappement de terreur d'un animal pris au piège.

C'est lui ! Il nous a trouvés !

Les pupilles disparates de la petite se rétrécirent sitôt cette pensée exprimée, alors que son teint déjà pâle perdait ses dernières traces de couleurs. Il lui semblait que ses entrailles se tordaient puis implosaient sous une soudaine pression, inondant son ventre d'un sang acide et brûlant.

Il était là.

Une main surgit soudain dans son champ de vision et agrippa fermement la sienne. Relevant la tête, Harmony vit sa mère lui crier quelque-chose, l'air terrifié, la tirant à elle en soutenant le petit Harry de son autre bras. « Viens vite ! » crut-elle vaguement comprendre.

Harmony se jeta à sa suite sans une once d'hésitation. Elle se devait de demeurer près d'elle, de la protéger comme elle-même l'avait fait durant toutes ces années pendant que Potter faisait diversion.

Comme dans un cauchemar, l'enfant se vit traverser avec eux le petit salon, s'engager dans l'escalier, qui grinça sous leur poids. Les marches défilèrent à toute vitesse sous ses yeux, le bruit de leurs pas précipités couvrant celui des fortes inspirations que prenait Lily, s'efforçant en vain d'étouffer sa panique grandissante.

Soudain, un cri retentit. Le plus terrible qu'Harmony n'ait jamais entendu de sa trop courte vie, aussitôt suivi par une détonation, semblable à un coup de canon. Enfin, le bruit d'un corps qui s'effondre.

Puis plus rien.

La petite fille se stoppa net, tétanisée par la soudaine et terrible vérité. James Potter. Mort. Parti pour toujours, sans possibilité de retour en arrière. Il s'était sacrifié pour eux. Plus jamais elle ne pourrait marteler ses chevilles de coups de pied à table, remplacer le contenu de son verre par une potion d'Enflure ou de Babillage, dissimuler une Bille Explosive sous sa chaise... Il était trop tard pour lui. Il avait choisi.

- Harmony ! Dépêche-toi !

Surprise, la petite tressaillit et se retourna, se retrouvant face au visage de sa mère. Ses traits fins étaient estropiés, déformés par l'angoisse, son regard empli de détresse et ses joues trempées de larmes. Harmony s'attarda un bref instant sur ses beaux yeux verts d'ordinaire si apaisants, ses longs cheveux roux et foncés si semblables aux siens... Dans ses bras, Harry la regardait fixement d'un air interrogatif. Il n'était encore qu'un bébé, il ne pouvait pas comprendre qu'un être diabolique en voulait à sa vie.

Une vague de colère la submergea lorsqu'elle réalisa quel était l'objectif du monstre qui progressait en contrebas. Cette chose voulait les tuer. Tuer sa mère, douce et attentionnée, enceinte de deux mois. La tuer elle, une fillette de neuf ans frappée d'une malédiction déguisée en privilège. Et tuer son petit frère, dont le seul crime était de faire l'objet d'une prophétie stupide et incomplète. 

Il était de son devoir de lui faire payer.

Mais pas maintenant.

Il fallait d'abord mettre ses proches en sûreté, s'assurer qu'ils ne risquent plus rien. Après - et seulement après - elle serait prête, avec l'aide de ses pouvoirs, à faire battre l'ennemi en retraite, peut-être même à débarrasser le monde des sorciers de la plus grande menace qu'il n'ait jamais connu.

Forte de cette idée, la petite fille s'élança d'un mouvement subit. Plus que quelques marches avant la chambre d'Harry. Elle prévoyait d'abord d'y enfermer sa famille après s'être assuré qu'ils avaient de quoi s'échapper. Sa mère essaierait sans doute de l'en empêcher. Elle aurait peur pour sa fille, hurlera, la supplierait jusqu'au bout de faire demi-tour. Et Harmony, comme à son habitude, ne tiendrait pas compte d'un ordre de cette nature...

Enfin, la porte de la petite chambre d'enfant leur apparut après une montée au paraître interminable. Lily posa sa main sur la poignée, puis l'abaissa. Rien ne se produisit. Elle renouvela son geste. Toujours rien.

- Non ! s'écria-t-elle, paniquée. Non, non, non ! Ouvre-toi, allez !

Mais elle avait beau appuyer, faire pression de tout son poids contre le bois, la porte refusait toujours de les laisser passer.

Un bref moment, Harmony eut l'idée de la faire sauter, mais se ravisa presque aussitôt, réalisant qu'elle n'aurait alors plus rien pour s'assurer que sa mère s'échappe sans tenter de la retenir, ou pour servir d'obstacle aux éventuels dangers auxiliaires à un affrontement violent.

Il ne lui restait plus qu'une seule chose à faire.

- Maman ! hurla-t-elle en empoignant précipitamment celui des deux bras qui soutenait Harry. Reste ici, continue à essayer d'ouvrir. Je vais y aller, je peux l'arrêter.

Sa mère fit volte-face, les yeux écarquillés par l'effroi.

- Quoi ? Non ! Harmony, ne fais pas ça !

- Il le faut ! Je reste plus puissante que lui, avec ou sans baguette. Maman, s'il-te-plaît, laisse-moi l'occasion de faire au moins une fois quelque-chose de bien pour toi...

La rouquine vit deux grosses larmes perler aux yeux de Lily et rouler le long de ses joues. Elle avait déjà perdu son mari et se refusait à perdre aussi sa petite fille en l'envoyant se battre contre le plus grand mage noir de tous les temps. Mais il n'y avait pas d'autre solution si elle voulait que son fils nouveau-né et son enfant à venir aient une chance de s'en sortir. C'était l'unique moyen.

- Tu verras, s'écria Harmony, j'y arriverai et tu seras fière de moi. Je t'aime fort.

Sans attendre de réponse, elle se précipita d'un bond dans les escaliers, ignorant au prix d'un effort considérable les cris déchirants de sa maman l'implorant de retourner auprès d'elle...

Nous serons bientôt réunies. Après ma victoire. Je lui ai promis.

Une idée. Il fallait réfléchir à une idée, une formule quelconque. Mais elle n'en avait pas le temps. L'ennemi n'était désormais qu'à quelques mètres.

Elle allait le prendre par surprise. Il s'attendait à voir arriver une gamine, un insignifiant bambin. Il allait être étonné.

Se servant de sa colère comme d'une source de motivation et d'énergie, Harmony se concentra, ressentant cet habituel chamboulement au plus profond de son être, cette douleur familière dans ses membres à mesure que ceux-ci rétrécissaient, ces incessantes démangeaisons parcourant sa peau qui se couvrait peu à peu de poils bruns et drus. Son visage s'allongea, formant un museau, ses cheveux auburn se rétractèrent dans son crâne. Ses oreilles se recroquevillèrent puis disparurent, remplacées par d'autres, fines et triangulaires, placées sur le sommet de sa tête. Une fine membrane s'étira entre ses doigts désormais longs et fins, plus étendue que le reste de son corps se limitant maintenant à un poitrail sur lequel se greffaient une tête, des ailes et une petite paire de pattes.

En moins d'une douzaine de secondes, sa transformation fut achevée. Quand la créature ouvrit ses grands yeux marrons, une détermination d'acier brillait au fond de ses larges pupilles, les pupilles de la petite fille qui était en elle. Elle ne laissera personne s'en prendre aux siens.

Obligé de se déplacer par petits battements d'ailes à intervalles réguliers, l'animal tendit l'oreille. Il entendait les marches craquer dans le sillage de son adversaire tout proche. La peur et l'adrénaline faisaient battre son cœur à une vitesse presque alarmante. Pour la première fois, il prenait pleinement conscience du danger vers lequel il s'élançait, aveuglé par sa haine et son désir de protéger ceux qui lui étaient chers. La possibilité de sa mort imminente le frappa comme un coup de massue. Peut-être avait-il fait une erreur... Peut-être n'avait-il fait qu'abandonner sa famille à son sort pour finalement courir à sa perte...

Te voilà !

Un court instant, la petite bête crut faire face à un Détraqueur. Mais non. C'était bien lui, entièrement dissimulé sous une longue cape noire, avançant vers l'étage à pas lents. Trop tard pour faire demi-tour, à présent. Plus question de réfléchir.

Bandant ses muscles, un grincement suraigu et furieux s'échappant de sa gueule entrouverte, la petite s'élança d'un puissant essor à la gorge de l'ennemi, toutes dents dehors, le visage de sa mère en tête. Elle allait réussir. Elle était en train de la sauver. De les sauver. Elle allait gagner une bonne fois pour toutes, et tous ses problèmes seraient enfin résolus. Plus de tueries, plus de choix, plus de pertes de contrôle... Enfin, pour la première fois de sa vie, elle et ses proches pourraient être heureux... Libres...

- Avada Kedavra !

Portée par son élan, la roussette ne s'était pas rendu compte que le tueur avait déjà levé sa baguette... À moitié aveuglée par l'éclair de lumière verte qui s'en échappait, elle put néanmoins apercevoir l'espace d'un instant sous le capuchon le visage du meurtrier, sa peau d'une blancheur de craie, ses yeux rouges et luisants, son nez réduit à deux fentes, sa bouche sans lèvres étirée par un sourire monstrueux...

Cette vision d'horreur, celle de ce corps frêle, ignoble, momifié dans ce tissu si fin qu'il semblait fait de brume... C'en était trop, beaucoup trop pour lui, pour ce qu'elle était réellement : un bébé fragile et sans défenses. Il lui semblait que son courage et sa bravoure volaient en éclats. Pulvérisés. Réduits à néant par cette apparition surpassant le plus atroce des cauchemars...

Non...Non ! NOOON !

Tout s'enchaîna très vite.

Un choc. En plein cœur.

Une sensation de brûlure insoutenable, l'impression que son noyau se pétrifiait dans sa poitrine.

Une décharge électrique, les muscles qui se figent, son corps glacé.

Puis plus rien. Le noir. La douleur. La terreur.

C'était terminé, c'était fini.

Il avait perdu.

Il avait échoué...

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