Chapitre 2 : Drôle de silhouette

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Après être retourné travailler, Kévin avait essayé d'oublier cette silhouette mais ça l'avait tellement choqué que ça le hantait. Il avait continué à polir des armes : deux lances et une épée exactement et était maintenant fatigué. À cette heure, son père devrait être revenu mais il n'était toujours pas là et pas un seul client s'était repointé depuis l'homme à jambe de fer. Enfin, si on pouvait le considérer comme un client. Que voulait-il à son père ? Il n'était pas du genre à parler d'un autre sujet que la légion à un homme de la haute cité. Tout ça était bien louche. Mais bon il était peut-être juste allé directement à la maison.

Kévin rangea un peu son atelier puis se dirigea à l'extérieur où il faisait déjà nuit. Il se mit bien devant l'entrée du hangar et articula clairement :

- Kévin, fermeture !

Un portail en acier se coulissa. Même sans magie on pouvait ce genre de chose à l'aide d'un détecteur vocal et d'un détecteur de position. On pouvait dire que c'était une sorte de magie mécanique. Encore une fois c'était son père qui l'avait imaginé :

- Une clé ? Je ne suis pas assez organisé pour ce genre de chose, lui avait expliqué son paternel lorsqu'il lui avait demandé pourquoi il avait installé ce système.

Il se rend compte que maintenant lui aussi aurait vite fait de perdre la clé donc ce système n'était pas si mal finalement. Une fois le portail bien fermé, il se mit au pas de course en direction du passage menant à la seconde zone. Au tournant d'un virage il croisa deux personnes en train de se disputer, bizarrement juste devant un bar. Deux alcooliques se battant pour une chope de bière. Toujours des combats aussi épiques que fascinants. Il les contourna en laissant au moins cinq mètres d'écart entre eux et lui. Et c'est là qu'il la revit. La silhouette humanoïde. Elle était debout en équilibre parfait sur un lampadaire et semblait regarder le combat entre les deux ivrognes. Kévin ne voulait rien à voir là-dedans alors il s'empressa de quitter les lieux mais l'un des deux hommes lui hurla dessus :

- Hey gamin ! On est d'accord que toi aussi tu vois cette silhouette bizarre !

L'autre le regarda complètement ahuri et il se mit à rire :

- Ah..ah ouais ! Hé hé c'est trop drôle ...hic !

On dirait bien que le premier homme qui avait pris la parole était moins bourré que le second et voulait sans doute confirmer qu'il ne l'était pas. Kevin lui répondit alors :

- Euh..oui oui je la vois aussi...

- Ah ça me rassure, j'ai eu peur pendant un instant, fit le premier homme un sourire un peu exagéré à son goût.

Alors que Kévin aller reprendre son chemin, la silhouette sauta à côté des deux hommes et commença à suivre le jeune homme. L'homme complètement bourré se mit à le défier sans trop savoir pourquoi :

- Hé...euh hé ! Tu veux t'battre ?! Commença-t-il en jouant avec ces muscles et en balançant ces poings dans le vide aléatoirement.

Typique du mec bourré. Kévin ne prit même pas la peine de se retourner pour savoir avec qui il parlait. Le soulard devenait de plus en plus furieux alors que la silhouette l'ignorait totalement. Finalement l'homme attaqua mais manqua sa cible de peu. À la deuxième tentative il faillit trébucher puis au troisième coup, son poing traversa la silhouette. Il ne comprit pas avant qu'une décharge électrique le traverse et le propulse cinq mètres en arrière. En entendant le vacarme, Kévin se retourna et vit l'ivrogne complètement en état d'agitation jusqu'à qu'il s'immobilise. L'autre homme hurla :

- C'était quoi ça ??! De la magie ?! Oh mon dieu on nous envahit !!

Et il détala comme un lapin à l'opposé de la silhouette. Kévin commençait à s'inquiéter de sa propre vie. Cette chose en voulait peut-être à sa vie même s'il ne voyait pas pourquoi on lui aurait envoyé un dompteur de la magie. Et puis la cité était très sécurisée, un dompteur de la magie aurait été repéré en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Ou alors c'était juste une entité. Alors que l'homme était parti, la silhouette se volatilisa. Il devait absolument en parler à son père. Il continua sa route en courant cette fois et en ignorant tout le monde.

En moins de deux minutes il arriva devant le passage et sans regarder derrière lui y pénétra. Comme le retour était en descente, il se laissa glisser. C'est avec horreur qu'il constata son erreur en prenant le passage. Si la silhouette était au bout, s'en était fini de lui. Il pria pour ne pas tomber sur lui. Après trente secondes de glissade, ce qu'il craignait est vraiment arrivé : au bout du tunnel, la silhouette le regardait même s'il n'avait pas vraiment d'yeux il pouvait sentir une pression sur lui. Il essaya de freiner avec ces pieds mais la paroi du tunnel était trop lisse. Il n'était plus qu'à quelques mètres d'elle. Il ferma les yeux et attendit que quelque chose se passe. Et puis tout d'un coup, il s'endormit.

***
La nuit était tombé sur la cité de la lune, des gens dansaient et riaient toute la nuit alors que d'autres étaient plus occupés. Cassiopée n'avait pas changé de vêtements depuis que sa servante lui avait dit de le faire. Elle allait sans doute mettre en colère les trois sages mais elle s'en moquait, ce qui comptait pour elle c'était qu'elle allait assister à une réunion d'adultes. Elle allait sans doute devoir donner son avis sur tel sujet. Elle attendait dans sa chambre que sa servante, Mme Cassy, vienne la chercher. Elle s'était préparée mentalement au cas où elle lui reproche encore son attitude vestimentaire. Et c'est à sa grande joie que quelqu'un frappa à sa porte mais à sa grande déception c'était une voix grave et décrépite :

- Princesse ? Êtes-vous prête ? Je vais vous escorter jusqu'à la salle de réunion.

- Oui j'arrive, répondit-elle en prenant bien son temps pour aller jusqu'à la porte pour deviner à qui appartenait la voix.

Ça ne pouvait être qu'un des trois sages pour avoir pareil. Elle était mal barrée. Vu la voix elle pencherait plus pour Mr Dester. Et c'était le cas. Lorsqu'elle ouvrit la porte, un vieil homme était debout juste devant la porte. Il avait des lunettes en forme de demi-lunes et une longue barbe. Et il portait la robe du conseil. C'est-à-dire une robe qui coûtait la peau des fesses. Il la regarda un instant avec un sourire amical puis son sourire s'élargit en constatant son apparence. Il lui certifia :

- Et bien mon enfant, si c'était Mr Carmin qui était venu vous chercher, vous en auriez vu de toutes les couleurs.

- Oui je sais que j'aurais dû suivre les conseils de Mme Cassy mais je tiens trop à cette tenu, dit-elle en baissant les yeux devant le regard compatissant du vénérable Dester.

- Hum je vois et bien je leur dirais que c'est moi qui ai eu l'idée de cette tenu, lui répondit-il avec un clin d'œil complice.

Cassiopée releva la tête et le regarda avec un grand sourire. Il faisait bien deux têtes de plus qu'elle se qui la força à bien relever la tête pour le regarder dans les yeux. C'était pour ça qu'elle préférait Mr Dester. Il serait toujours là pour elle. C'était un peu comme son grand-père.

- Bien, fit-il au bout de quelques secondes de silence, allons-y, la réunion commence dans trois minutes. Il ne faudrait pas faire attendre nos confrères.

Cassiopée acquiesa et ils marchèrent en direction de la salle de la réunion qui était également le tribunal. Elle se trouvait au deuxième étage, ils devaient donc descendre d'un étage. Les murs des couloirs étaient faits en un matériau qui pouvait absorber la lumière du jour et la retransmettre à l'intérieur pour éclairer. Même si l'éclairage était faible, il permettait d'être économique. C'était Mr Dester lui-même qui en a eu l'idée. Arrivée aux grands escaliers, Cassiopée demanda :

- Si ce n'est pas indiscret, pourquoi avoir voulu me chercher vous-même alors que Mme Cassy...

- Mme Cassy est très occupé en ce moment, j'aurais pu demander à un légionnaire mais je voulais faire un peu d'exercice. Ça ne fait pas de mal à mes vieux os, dit-il en se massant le dos.

C'est vrai que le palais était tellement grand que rien que pour aller se doucher, il fallait faire 500 mètres. Il n'y eut pas d'autre conversations jusqu'à l'arrivée au tribunal. Les portes du tribunal étaient faites d'argent avec comme symbole deux lunes. Mr Dester murmura quelques mots et la porte s'ouvrit en grand. Cassiopée n'était jamais venu dans le tribunal car jugée trop jeune pour assister à des condamnations. La pièce vaste formait un croissant de Lune avec le placement des sièges. Un tapis rouge menait directement à une table ronde où déjà deux hommes discutaient. L'un était Tristan Carmin, avec sa moustache en zigzag et son chapeau avec un croissant de Lune. Ces cheveux n'étaient pas totalement gris et il portait le même accoutrement que Mr Dester. L'autre était Albin Corneille, avec sa coiffure en épi et des yeux rouge vif. il était facilement reconnaissable. Son corbeau cloîtré sur son épaule regardait dans sa direction.

- Bien nous y sommes, princesse, veuillez vous asseoir..., commença Mr Dester avant de créer à l'aide d'une poignée de gestes, un trou dans la table et une chaise en bois en son centre, ici !

Cette action interrompit la discussion entre les deux autres sages et ils se tournèrent pour toiser la jeune fille. Comme elle l'avait prévue, Mr Carmin commença à radoter :

- Comment une demoiselle telle que vous peut se présenter dans cet accoutrement ! C'est inadmissible ! Je..

Mr Dester l'interrompit d'un geste de la main et posa son autre main sur l'épaule de Cassiopée :

- C'est moi qui ai décidé de sa tenue vestimentaire, que ça vous plaise ou non, Tristan, on fera la réunion avec.

- Je suis d'accord avec vous, Hubert, nous sommes ici pour discuter du futur de notre cité. Le code vestimentaire compte très peu ici. Ce n'est pas une robe ravissante qui va faire taire la légion des Lions, n'est ce pas ?

C'était Mr Corneille qui avait parlé et sa sagesse dépassait l'entendement. Il parlait rarement mais quand il prenait la parole ça faisait l'effet d'une bombe. Mr Carmin ouvrit la bouche puis la referma. La jeune fille se mit à sourire. La bombe avait explosé. Alors que Mr Dester prit place sur son siège, Cassiopée fit de même en rejoignant la table au centre des trois sages.

- Bien, la réunion peut commencer, déclara Mr Dester.

La réunion se passa très bien et Cassiopée écoutait chaque opinion avec attention. Mr Carmin donnait des informations sur les différents camps de la lune qui ont soit été prit soit défendu. Mr Corneille indiqua comment se comportait la cité adverse et dit quelque chose qui attisa l'attention de tout le monde. Il y aurait eu apparemment une drôle de silhouette qui était apparu et semait la zizanie dans la cité adverse. Cassiopée trouvait ça toujours intéressant l'aptitude de Mr Corneille a pouvoir voir à travers les yeux de son corbeau. Après les informations, venaient les décisions. Même la jeune fille avait le droit de donner son avis sur certaines décisions. Après cela, la réunion prit fin mais quelque chose avait dérangé la demoiselle. Et elle n'avait pas osé couper les vénérables pour en parler. C'était pendant que Mr Corneille proposait une solution pour anticiper une attaque ennemie, une silhouette humanoïde était apparu à une fenêtre qui menait vers un des jardins. Tout en se remémorant les mots de Mr Corneille, elle voulait découvrir la vérité seule. Une fois sortie du tribunal, elle se dirigea vers le jardin.

***

Kévin ne savait pas trop ce qui s'était passé au moment il avait perdu connaissance. Était-il rentré en contact avec la silhouette ? Tout avait été si rapide qu'il n'avait pas eu le temps de comprendre. En tout cas, il était en position allongée et qui plus est, sur une surface douce comme s'il était allongé sur un lit. Il avait sans doute été électrocuté et quelqu'un l'avait trouvé. Il était peut-être dans sa chambre. Mais il ressentait quelque chose d'étrange. Comme si une force nouvelle l'avait rejoint. Petit à petit il reprit des forces et des murmures se firent entendre au loin. Ces murmures devinrent peu à peu de véritables voix. Il en identifiat deux :

- Quand je pense que cet homme a voulu attaquer mon homme portail, il n'aurait pas dû, fit une première voix qui semblait vieille et remplie de sagesse.

- Vous savez, il ne savait pas à quoi il avait vraiment à faire et puis il était bourré.., répondit la deuxième voix qui faisait très gentleman.

Le vieillard soupira et sirota quelque chose que Kévin entendit vaguement.

- Bon au moins nous en avons un sur deux, il manque la fille maintenant.

Kévin ne comprenait pas un mot de ce qu'ils racontait. Il fit néanmoins le lien entre l'homme qui avait tenté d'attaquer la silhouette un peu plus tôt et ce que le vieil homme avait dit. Il serait donc dans une autre dimension. Ces silhouettes n'étaient autres que des portails ! Il avait toujours su que d'autres dimensions existaient. Il ne s'y attendait pas à entrer dans l'une d'elles aussi vite. Ces deux hommes semblaient tout à fait amicaux. Ça y est il avait enfin la force d'ouvrir les yeux. Ce qu'il vit le surprit beaucoup.

Il était dans une pièce qui semblait banale au premier abord mais en fait, tous les meubles présents portaient un chapeau et ils y en avaient de toutes les formes et couleurs. Allant de chapeau en forme ronde à formes spirale. Puis il vit les deux hommes. L'un semblait porter un costume de chef d'orchestre et un chapeau tellement grand qu'il touchait le plafond. Il portait une majestueuse moustache. L'autre était un vieillard avec une robe en tissu et un chapeau tordu au bout duquel pendait une petite boule. L'homme au grand chapeau toussota et dit :

- Et bien pourquoi nous regardes-tu comme ça ? Ah oui pardon tu viens d'une autre dimension.

Il se leva et fit une courbette exagérée. Son chapeau se rétracta au moment où il faillit toucher Kévin. C'était de plus en plus surprenant. Le chapeau reprit sa taille normal quand il releva la tête.

- Je me présente, Mister Stanley, je suis le maire du village musical qui est autre que celui où tu es en ce moment et puis mon ami en face se nomme Nil.

Le fameux Nil fit une petite courbette de la tête et ajouta :

- Je ne suis que de passage, c'est moi qui suis le créateur de ces silhouettes, ne m'en veux si je t'ai fait peur. J'ai faits ce que j'ai pu pour pas trop me faire voir. Malgré cela je crois avoir vu un corbeau suspect me regarder d'un œil vif. J'espère que je n'ai pas trop attisé de curiosité..

Ce monde avait l'air formidable mais il devait retrouver sa dimension pour poursuivre son rêve de devenir un fier légionnaire au service de sa cité. Kévin se leva et demanda clairement aux deux hommes :

- J'aimerais savoir pourquoi vous m'avait fait venir. J'ai quelque chose à accomplir...

Nil leva la main pour l'interrompre et le maire Stanley avait failli faire de même. Apparemment ils avaient vraiment besoin de lui.

- Écoute-moi bien jeune homme, ce que je vais te dire va sans doute te déplaire mais c'est la stricte vérité. Je ne peux pas te faire revenir dans ta dimension.

Ce fut le choc pour Kévin, comment ça ? Il pouvait faire venir des personnes dans cette dimension mais pas l'inverse ? Il se retint à se jeter sur lui en lui hurlant dessus. Ce n'était pas comme ça qu'on résolvait un problème.

- Très bien et comment je fais alors pour revenir ? demanda t-il d'une voix mal maîtrisée trahissant le peu de colère qu'il possédait.

- Et bien c'est très compliqué vu que c'est une personne dangereuse dans ce monde qui peut le faire. À l'heure actuelle ce n'est malheureusement pas possible..Mais je t'en prie, attendons la fille pour que le maire Stanley vous explique pourquoi je vous ai fait venir.

Kévin se promit d'attendre gentiment l'arrivée de la fameuse fille. Mais que voulaient-ils donc à la fin ?

À suivre...

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