Chapitre 1 (15)

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Le silence régna alors sur la salle. Personne n'osait commencer. Puis après un long moment, et à la surprise de tous, ce fut Axel qui brisa l'état suspendu dans lequel nous étions.

- Lyslas et Anoushka ne sont pas coupable. Min-ho a tout orchestré.

Violaine répliqua immédiatement.

- On a déjà entendu votre petite histoire, mais vous devez arrêter de laisser vos émotions prendre le dessus sur la raison ! Toutes les preuves pointent vers ces deux là.

Elle accompagna sa déclaration d'un geste dans ma direction, puisque j'étais, pour ainsi dire, en face d'elle. Rien ne semblait la faire changer d'avis. Mélanie, replaçant son monocle, malgré tout déterminée à la faire changer d'avis, insista :

- Et toi tu te reposes sur tes certitudes sans considérer les autres possibil...

- Oh toi tu ne vas pas recommencer avec tes arguments à la noix que tu me ressasses en boucle ! Ça ne sert à rien de parler de "possibilités" ils nous faut des certitudes pour traverser ce cauchemar !

J'ai serré les mâchoires en sentant la tension enfler comme une vague dans la salle. Mais j'étais soulagée de voir que Mélanie n'en tenait pas rigueur à Anoushka de l'avoir plus ou moins explicitement soupçonné et nous défendait toujours. Axel, visiblement décidé à s'affirmer malgré sa nature timide continua :

- Peut-être un bon début serait de voir les opinions actuelles, je propose un vote à mains levées.

Violaine grogna en levant les yeux au ciel, mais ne protesta pas. Les autres se regardèrent mais finalement tout le monde sembla d'accord sur ce point. 

- Bon alors, qui vote contre Lyslas et Anoushka ici ?

5 mains se levèrent. Moins que ce que j'aurais craint.

- Qui vote contre Min-ho ?

J'ai levé la tête et regardé autour de moi.... Nous étions 7. Nous étions en majorité... mais Remington, Léo, Royale, Nikolaï... et Mike, n'avaient pas voté et pouvaient encore changer d'avis. le vote blanc n'était pas une possibilité. Je savais que Royale voterait en ma faveur, mais si les 4 restant votaient contre nous... nous perdrions à une voie près.

L'attention se tourna vers eux.

Aimana apostropha Mike :

- Pourquoi tu n'as pas levé la main, je croyais qu'on était d'accord sur ce point là ?!

Mike détourna le regard, et visiblement avec peine, il prononça.

- Je n'ai pas envie de faire confiance à la petite blonde, dit-il en désignant Anoushka toujours aussi renfermée, mais je ne veux pas faire confiance à Min-ho non plus.

Il ne m'avait pas évoqué.... devais-je en conclure qu'il me faisait confiance ? Au moins plus qu'à Anoushka et Min-ho.... Aimana reprit, d'un ton presque... blessé :

- Mais enfin qu'est-ce que tu racontes ?

- Réfléchissez, vous pensez vraiment que cette espèce de blanc-bec, de chochotte, qui se tient devant vous en tremblotant comme si elle allait s'évanouir d'une seconde à l'autre, pourrait poignarder quelqu'un de sang froid ?

Il avait dit ça visiblement en parlant de moi... Ce n'était pas une question de confiance, il ne me pensait juste pas capable de meurtre... mais c'était déjà mieux que rien.

Violaine argumenta :

- Anoushka l'a très probablement poignardé, et Lyslas n'est que la complice qui a aidé à la défendre... aux yeux des autres aussi....

Elle finit sa phrase en jetant un long regard en direction de Mélanie, qui l'ignora et reprit alors :

- Remington, pourquoi es-tu resté neutre ?

Je sentis son malaise de l'autre bout de la pièce. Pour ne rien arranger, il était entre Violaine et Randall, qui avaient tous deux votés contre nous, et lui lançait des regards mauvais. il porta la main par réflexe à ses trois passe-partout qui pendaient à son cou, dans un forme de recherche de réconfort, et répondit d'une voix à peine perceptible :

- Je ne suis juste... pas sûr d'à qui faire confiance.

- Comme nous tous...

J'ai entendu Mike, deux sièges à ma gauche grommeler.

Mélanie, en se penchant sur son pupitre pour attirer les yeux vairons du serrurier sur elle, lui intima :

- Remington, tu sais très bien que jamais Lyslas ni Anoushka, ni moi ou les autres qui les soutenons ne t'aurais soupçonné, parce que nous sommes certains que c'est Min-ho ! Eux ! Eux t'ont ligoté à la seconde où on a retrouvé le corps pour t'accuser sans preuve et c'est encore ce qu'ils font !

j'ai vu son regard chercher celui de Léo, qui se tenait juste à gauche de Mélanie. Celui-ci avait l'air à peu près aussi confus. Et à vrai dire, je l'étais aussi. Léo.... était-il coupable ou pas ? Mais sans l'hypothèse de sa participation au plan de Min-ho, notre théorie ne tenait plus debout... Pourtant je n'avais pas envie de l'accuser, et visiblement, si nous le faisions, nous perdions le vote de Remington.

Comment Min-ho aurait-il pu faire pour placer les vêtements dans le chalet de Léo, sans Léo ?

Violaine s'exclama justement à ce moment :

- Remington, ce n'est pas parce qu'ils sont gentils que ça veut dire qu'ils sont innocents, je te rappelle que nous t'avons peut-être accusé assez vite, mais pas sans raison. En plus, ils ne t'accusent pas toi, mais ils accusent Léo, voire même Mélanie elle-même.

Anoushka lâcha alors les dents serrés d'un ton presque menaçant :

- C'était... une erreur de ma part... pardon... ajouta-t-elle avec un bref coup d'oeil en direction de Mélanie.

Visiblement cela lui avait coûté, mais j'étais heureuse qu'elle le fasse. J'ai balayé les derniers qui étaient restés silencieux du regard. Royale, un petit sourire au lèvres, semblait écouter sans stress la conversation. Nikolaï le dernier à ne pas avoir donné d'opinion, les sourcils froncés et le visages sévères, se tenait un peu courbé devant son pupitre. Je voulais croire qu'il voterait pour moi, mais je ne savais presque rien de lui, et malgré sa gentillesse avec moi hier, il n'avait pas clairement levé la main dans mon sens.

Tout à coup, ce fut la voix de Min-ho qui s'éleva dans l'assemblée. Son ton était grave, mais tremblant d'émotion, comme si une grande colère l'habitait... encore son jeu d'acteur, de menteur...

- Je voulais éviter de trop participer, puisque je suis moi-même coupable, mais je pense qu'il est important de rappeler que nous avons retrouvé ces deux individues avec des vêtements couverts de sang et de suie, dans un chalet qui n'était pas le leur, et que Léo témoigne de l'impossibilité que ces vêtements y ait été introduit en avance.... Doit-on vraiment polémiquer plus longtemps...

- Tu sembles bien pressé Min-ho, cracha Anoushka avec fiel

- Je veux juste qu'on rende justice à Anjali aussi vite que possible... Lui répondit-il avait autant de venin, et de fausses larmes aux yeux.

Mais visiblement son jeu d'acteur semblait fonctionner, car j'ai fut dans l'attitude de Léo quelque chose se modifier, et en réponse, une résignation couvrir le regard hésitant de Remington.

Mike se gratta la nuque et dit alors à Anoushka et moi :

- ...Si vous n'avez pas de preuve à contrer à cela... je voterais contre vous....

J'ai serré mes poings, et les aient fourré dans mes poches. Anoushka répondit du tac au tac :

- On vous a déjà donné notre réponse, Min-ho a un complice qui a placé les vêtements dans le laps de temps où il est partit avec Léo petit-déjeuné.

Violaine haussa les épaules et répondit :

- Alors allez-y, désignez encore d'autres et d'autres coupables pour tenter de vous défendre aussi bien que mal, moi je sais ce que je voterais....

Le silence retomba, personne ne semblait avoir rien à ajouter à cela.

J'ai sentis contre mon poing dans ma poche la clef du chalet de Min-ho, fraîche et pointue, que m'avait confié Royale, qui semblait toujours aussi calme.

Monokuma prit la parole :

- Il me semble que les débats sont terminés.... Nous allons pouvoi...

- Attendez ! 

c'était ma propre voix qui avait résonné dans la salle. La force avec laquelle j'avais prononcé ce mot, et la quinzaine de regard qui se tournèrent vers moi dans un seul ensemble me figèrent sur place.

Je suis restée immobile et silencieuse, pendant que les autres attendaient, pendant une bonne dizaine de seconde, puis, alors que je voyais Violaine perdre patience, j'ai croisé le regard de Cassiopée, qui portait tellement d'espoir en lui, que je parvins à retrouver contenance.

- Min-ho...

Ce dernier m'observa avec curiosité, assuré de sa victoire.

- ...Où est la clef de ton chalet ?

J'ai vu un éclair traverser des yeux. Un éclair de quoi ? Panique, rage, compréhension ? Un peu des trois probablement. Il ouvrit la bouche en hésitant. Tout le monde attendait sa réponse, qui ne vint pas.

- Bon à quoi ça rime ça encore ?

Violaine lâcha excédée. Elle allait ajouter quelque chose quand pour la première fois depuis le début du procès Royale intervint, un grand sourire au visage :

- Et bien Min-ho, où est ta clef ?

Cette fois, à travers son masque, j'ai décelé clairement la haine. Il se savait en danger. Je n'étais moi-même pas sûre de ce que je faisais, mais je crois que j'avais compris pourquoi Royale m'avait donné la clef.

il se reprit, et avec un petit sourire gêné et hésitant, il finit par annoncer :

- Je ne vois pas l'utilité de la question....

- Où est ta clef.

Royale avait encore dit. Mais cette fois, sur un ton sec, presque agressif, sans un sourire, un tel sérieux sur le visage que j'ai crus sentir un frisson parcourir l'ensemble de l'assemblée. Cela faisait peur, de la voir se départir de sa légèreté, et prendre cette expression sombre, transperçante, intense.

- Je-je ne sais pas, je l'ai perdu ce matin en venant ici...

J'ai tout de suite rebondit :

- Ce matin tu dis ?

Les mots sortirent de ma bouche sans que je puisse les retenir. J'avais une idée...

- C'est étrange alors, que j'ai trouvé ceci...

J'ai sortis la clef de ma poche et je l'ai brandis au dessus de ma tête pour que tout le monde puisse bien la voir.

- ... Sur le chemin en venait ici ce matin même... parce qu'il me semble que je suis arrivée avant toi, bien avant toi, de plus de 5 minutes avant toi... soit plus que largement ce qu'il faut pour faire le trajet de chez toi à ici...

Il s'apprêtait à continuer alors j'ai reprit immédiatement, emporté dans mon élan - mon mensonge :

- Il me semble que tu es arrivé en même temps que Randall, n'est-ce pas ? Tu as marché avec lui non ? Ce dernier devrait pouvoir témoigner du trajet que tu as fait, au moment tu l'as fait. Comment aurais-je pu récupérer une clef qui n'avait pas encore été perdue ?

- Rien ne prouve qu...

- Que soit je soit arrivée avant que tu n'aie seulement quitté ton chalet ? Si. Monokuma a recensé mon arrivée à 7h47. Monokuma, puis-je savoir à quelle heure est arrivée Min-ho ?

Je n'avais aucune idée d'où me venait toute cette assurance, mais si ma voix ne tremblait pas, je sentais mon coeur battre si fort que j'ai bien crut qu'il traverserait ma poitrine. À mon grand soulagement, Monokuma répondit de sa voix métallique et neutre :

- Min-ho est entré à 7h58.

- Randall ? Vous êtes venus ensemble n'est-ce pas ? Avez-vous pris 11 minutes à faire le trajet ?

J'ai vu ce dernier, perturbé, me répondre sans savoir où poser les yeux, papillonnant dans la foule...

- N-Non... tout au plus 6 ou 7 minutes....

Un petit sourire traversa mon visage, sans que je puisse le retenir, et j'ai rétorqué avec assurance, presque avec ironie :

- Ça alors, des clefs qui se téléportent, c'est bien mystérieux tout ça... presque autant que ce meurtre...

Tout le monde tourna alors les yeux vers Min-ho, suspendu, attendant de voir ce qu'il avait à répondre. Un pointe d'agacement perça dans sa voix, malgré sa tentative de rester calme, il était nerveux.

- Et bien soit, j'ai du la perdre hier soir alors ! Qu'est-ce que j'en sais ! Puisque je l'ai perdu !

Mon sourire s'agrandit, tandis qu'un frisson agréable me traversa. Je ne me reconnaissais pas. J'ai vu à cet instant qu'il avait compris son erreur. Une expression horrifié le traversa quand j'ai dis d'une voix douce et infiniment plus calme que ce que je ressentais à l'intérieur :

- Tu l'as perdue hier soir ? Mais comment es-tu rentré chez toi alors ?

J'ai sentis l'ambiance de la salle entière changer. Il lâcha un rire nerveux :

- Je vois, je vois, tu essaies de retourner la foule contre moi ? Leur faire croire que j'ai pu entrer dans un chalet fermée ? Et bien désolée de te décevoir, je n'avais simplement pas fermé à clef ma porte, un heureux oubli...

J'allais tenter de répliquer que c'était trop facile, et bien étrange de prendre sa clef sans fermer sa porte, surtout dans le contexte actuel, mais la voix troublée de Aimana à ma droite, m'offrit un argument encore meilleur sur un plateau d'argent.

- Mais... hier soir quand on a voulu t'inviter avec Mike et Randall, à jouer au carte avec nous, ta porte était fermée à clef, on s'est dit que tu devais dormir....

j'ai légèrement penché la tête sur le côté en demandant à Min-ho, dont l'expression déconfite trahissait de plus en plus sa panique.

- Et bien Min-ho, comment es-tu entrée chez toi ?

Il déglutit, et se re-construit un semblant de masque, visiblement, il n'avait pas terminé de mentir :

- Je.... j'avais trop honte de vous l'avouez, mais puisque que vous ne me laissez pas le choix... Je suis allée dormir dans le chalet d'Anjali... J'avais récupéré la clef...

Anoushka commenta avec son cynisme habituel :

- Les meurtriers reviennent toujours sur les lieux du crimes...

- Je n'allais pas rester dans le froid...

J'ai simplement répondu :

- Tu aurais pu demander de l'aide à un ami, ou même juste aller voir Remington, il t'aurait ouvert la porte... À moins que tu ne sois capable de le faire toi-même...

Il ouvrit la bouche, prêt à inventer une autre excuse, quand Remington dit alors, assemblant enfin les morceaux :

- Tu sais crocheter les portes...

- Quoi ?! Non ! Comment et pourquoi aurais-je pu apprendre un truc pareil !

- Ce n'est pas courant mais c'est très possible de savoir crocheter une porte sans être serrurier... Intervint alors Nikolaï pour la première fois.

Min-ho s'exclama indigné cette fois :

- Mais puisque je vous dis que j'étais dans le chalet d'Anjali hier soir !

Un bruit de choc violent retentit. Mizuki avait frappé du poing sur son pupitre, les mâchoires serrées, le regard perçant et accusateur elle cracha :

- Menteur ! Je suis sortie fumer avant d'aller dormir, vers minuit, et il y avait de la lumière dans ton chalet !

- J'ai dû oublier d'éteindre une lampe avant de partir !

Le ton dégoulinant de sacarsme d'Anoushka ajouta :

- Mais bien sûr ! comme c'est pratique !

Min-ho, sentant le vent tourner et sa situation devenir franchement précaire, il s'énerva d'un coup :

- Et qu'est-ce que ça change que je puisse crocheter une porte ou non ! Le meurtrier est passé par la cheminée ! Les vêtements tâchés de cendre en sont la preuve !

- Tu veux parler des vêtements que tu as toi-même placé chez Léo pour me faire accuser, car tu savais pertinemment bien que j'y serais, puis en faisant revenir les autres à ce moment pour me faire prendre "sur les faits" ?

Il blêmit de rage et voulut continuer, mais sentant que les autres, enfin, se rangeaient à mes côtés, j'ai pris encore un peu confiance et j'ai continué :

- Tu veux que je te dise ce qu'il s'est passé Min-ho ?

J'avais enfin compris.

- Tu m'as raccompagné jusqu'à chez moi, puis, tu as allumé les lumières de chez toi pour faire croire que tu y étais, et ensuite, tu es retourné chez Anjali, qui était partie se coucher. Elle est sortie, encore en pyjama, et ne se méfiant pas de toi, elle t'as ouvert la porte. Tu venais de lui parler avec émotion pendant toute la soirée de tes rêves, de tes espoirs, de tes passions, de ta famille, elle ne serait jamais méfiée, elle ne pouvait pas croire que le garçon charmant qui riait avec elle dix minutes auparavant était un tueur, alors elle a ouvert la porte. Tu es rentré et...

Il tenta de m'interrompre mais je ne l'ai pas laissé faire, j'ai reprit la voix plus forte.

- ...Tu es rentré ! Et tu lui a proposé de danser, comme tu l'as fait avec moi le lendemain même. Vous avez poussé le fauteuil pour laisser plus de place. Vous avez dansé jusqu'à l'heure du crime. Et le saucisson qu'on s'était partagé un peu avant, Anjali l'avait oublié sur la table, avec le couteau. Tu as profité de la proximité de la danse pour la retenir de force. Tu as pris le couteau et tu as essayé de la poignarder, mais elle t'as échappé, elle a reprit sa clef, et elle courut vers la porte, paniquée, fuyant pour sa vie, parce qu'elle avait compris trop tard que tu n'étais pas ce que tu paraissais, et que tu lui voulais du mal. Mais ses mains tremblaient, elle avait peur, elle n'a pas réussis à mettre la clef dans la serrure. Tu avais insisté pour refermer la porte à clef, comme un peu avant quand nous nous étions séparé, "pour la sécurité" tu as du ajouter, j'en suis sûre. Et tandis qu'elle tentait fébrilement d'ouvrir la porte pour fuir dans la neige et le froid et la nuit, pour te fuir toi, tu l'a poignardé.

J'ai redressé la tête pour le regarder droit dans les yeux et ré-affirmer ma voix, que je sentais faiblir en ré-imaginant la scène.

- Un seul coup à suffit. Tu n'es pas particulièrement sadique, tu n'as juste aucune empathie, aucune pitié, aucune humanité. Et puis entre nous, tu avais sûrement peur de te tâcher de sang, et ça tâche fort le sang. Un seul coup dans le dos, avec assez force pour enfoncer la lame profondément, afin d'être sûr qu'elle ne s'en sorte pas. Et puis, alors qu'elle était probablement encore en vie, bien que plus pour longtemps, et qu'elle s'est effondrée au sol. Tu lui a pris les chevilles avant que la tâche de sang qui s'étendait sous elle ne grandisse trop, et tu l'as tiré d'une trentaine de centimètres en arrière, pour pouvoir atteindre la porte sans marcher dans la flaque qui se formait sans qu'elle ne puisse la retenir. Elle ne pouvait même pas tenter de stopper l'hémorragie, puisque sa plaie était dans son dos. Tu n'as même pas touché la clef toujours pressée dans son poing, qui était déjà sûrement pleine de sang elle-aussi. Tu as crocheté la porte, et tu es sorti. Puis tu as refermé derrière toi, pour pouvoir mettre en place ton plan, pour me piéger moi aussi en abusant de ma naïveté. Voilà ce qui s'est passé.

Cette fois il ne dit rien. Il se contenta de me fixer. Un regard noir, plein de haine, mais aussi emplit de peur. Probablement la peur de ce qui allait suivre pour lui.

Personne n'ajouta un mot, et Monokuma recommença comme plus tôt.

- Puisque les débats ont l'air d'être terminés pour de bon cette fois, nous allons procéder au vote.

Sur les écrans enfoncés dans les pupitres de bois devant nous, s'allumèrent alors des vignettes représentant le visage de chaque "candidat". J'ai appuyé sur le visage de Min-ho, souriant, si différent de celui qui ne me lâchait pas du regard, puis j'ai confirmé mon choix. Tout le monde a procéder à son vote, et puis le silence, lourd comme du plomb, se prolongea, jusqu'à ce que Monokuma annonce haut et fort, de sa voix grésillante de robot :

- Coupable avec 14 votes : Min-ho.

Nous avions réussis.






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