Chapitre 1 (7)

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng



Violaine détachait à contre-coeur Anoushka et Remington, Mizuki et Nikolaï étaient encore là, et la nouvelle aux yeux roses n'était pas partie non plus, contrairement au reste qui avait quitté la pièce.

J'ai décidé d'aller voir Violaine avant qu'elle ne disparaisse. Elle était visiblement sur les nerfs, mais semblait avoir le plus d'informations.

Anoushka et Remington, qui venait à peine de retrouver leur liberté étaient encore en train de discuter avec elle. Anoushka me remarqua très vite, et m'appela  :

- Lyslas  ! Approche

Violaine et Remington se sont alors tournés vers moi, et la première commença

- Ah, bonne chose que tu sois là, je ne t'ai pas encore interrogé toi. Qu'est...

Elle fut interromput par la voix métallique de Monokuma.

- L'autopsie est terminée  ! Voici le dossier.

Notre robot geôlier s'approcha de notre groupe et nous tendit le dossier. Violaine le prit et l'ouvrit.

Elle nous annonça les informations en direct  :

- Elle a été poignardé aux alentours de 2h du matin... le couteau ne l'a pas tué sur le coup, elle est morte de l'hémorragie dans les 10 minutes qui ont suivie. Le coup de couteau a été assené dans son dos, alors qu'elle tentait visiblement de fuir vers la porte. Mais celle-ci étant fermée à clef, elle a probablement échoué à s'enfuir ce qui explique la clef dans sa main, qui est bien celle de son chalet. Le meurtrier ne s'est pas à acharné. Un seul coup de couteau, assez mal porté d'ailleurs, mais plutôt profond. Pas d'autres blessures. Elle était en pyjama quand elle a été poignardé et son lit était défait. L'arme du crime a été retrouvé juste 2 mètres plus loin, et il semblerait que c'était celui venant de l'espace cuisine du chalet d'Anjali. Le corps a été trainé pour être un peu éloigné de la porte. Pas de trace de pas. Pas de véritable trace de lutte. Mais le canapé et le fauteuil ont été légèrement bougés, poussés un peu sur le côté il semblerait.

Monokuma était resté à côté, toujours aussi souriant bien que dénué de joie, si froid et si vide dans son apparence d'enfant monstrueux. Il intervint  :

- Je tiens à confirmer qu'il n'y a qu'une seule version officielle de chaque clef. S'il en existe d'autres, elles viennent des participants, pas de moi. Le procès est demain matin, et ce soir 19h30  : tout le monde dans l'espace restaurant  ! Bonne chance  !

Et il repartit.

Après un silence qui plana encore quelques secondes, Violaine se reprit et me re-demanda  :

- Bon maintenant qu'on a plus d'infos on va pouvoir avancer. Qu'est-ce que tu faisais à 2h du matin Lyslas  ?

J'ai bafouillé

- J-je je dormais... j'ai quitté Anjali et Min-ho vers...23h30. Min-ho m'a accompagné avant de rentrer chez lui aussi....

Remington commenta

- Le meurtrier a bien choisis son heure, a 2h du matin, on dort, et on a pas d'alibi solide....

Violaine contra

- En fait, Mike était avec Aimana et Randall, ils se sont quittés vers 2h30h du matin. Moi j'étais avec Mélanie, ma voisine de chalet, et on a parlé boulot longtemps, puis elle a dormit chez moi. Ça fait 5 personnes avec un alibi qui tient la route. Les autres pas vraiment...

Je comprenais mieux quand Cassiopée disait que Mélanie avait un alibi, même si ça n'était pas trop vérifiable, c'était déjà bien plus solide que la grande majorité des autres personnes ici qui ne pouvaient répondre que «  je dormais chez moi  » comme excuse. Remington avait raison  : le tueur avait bien choisis son heure. Violaine a réfléchis un moment en silence, puis elle a déclaré.

- Bon, rassemblez le plus d'informations possibles et ont en reparle tous ce soir...

Elle s'est éloignée, Remington aussi, l'air fatigué, a quitté la pièce en disant qu'il allait dans son chalet si jamais on le cherchait.

Anoushka s'est rapproché de moi et m'a demandé un peu timidement, ce qui me surpris de sa part  :

- ....Tu penses que c'est moi  ?

J'ai réfléchis un moment, puis j'ai énoncé, presque en me parlant à moi-même.

- Il est vrai que beaucoup de pistes te pointent du doigt. Je venais de te donner des informations sur ce qu'on allait faire, tu aurais facilement pu voir moi et Min-ho sortir du chalet, attendre un peu puis passer par le toit. Le fait que tu te promenais avec un couteau te rend suspecte, mais en même temps, n'est-ce pas un peu gros à avaler justement  ? Comme le disait Aimana, la psychologie inversée est un pari risqué, mais il peut s'avérer efficace. J'ai moi-même envie de t'innocenter pour cette raison. Quelle idée d'afficher son gros couteau de boucher toute la journée et poignarder sa voisine le soir même  ? C'est difficile à croire. En plus tu saurais comment faire disparaître ou tout simplement éviter de te tâcher de suie dans le processus. Sans comptez les paroles ambigües que tu m'avais dites peu de temps avant.

Je ne l'aie pas remarqué tout de suite, mais au fil de mon discours, son visage, pourtant déjà assez indéchiffrable, s'était renfermé encore plus. Je n'ai presque pas pris de pause pour reprendre mon raisonnement.

- Mais justement, c'est un peu étrange d'attirer l'attention sur toi avec cette histoire de couteau, mais de laisser la porte fermée... Certes, ça rend Remington suspect, mais toi aussi, alors que si tu avais ouvert la porte après et jeté la clef très loin dans la neige, le nombre de suspect aurait été tellement plus grand. Pourquoi prendre le soin choisir une heure où presque personne n'a d'alibi pour ensuite s'auto-placer dans les deux plus suspects avec ce choix de porte, alors que le couteau était déjà incriminant  ? Si il n'y avait eu que le couteau, ça aurait un pari envisageable, mais là, le coup de la porte en plus, ça te place dans une situation si délicate qu'honnêtement je n'y crois pas trop. Surtout que si tu avais été la tueuse tu aurais pu commettre un meurtre quasiment parfait, 11 personnes sans alibis, l'arme vient de chez Anjali donc inutile pour identifier le meurtrier... imagine si tu n'avais pas baladé ton couteau de partout et si la porte avait été ouverte  : personne n'aurait été suspect, ça aurait été parfait. Tu sembles bien trop intelligente pour une gaffe pareille. Non, le vrai coupable a surement fait exprès de laisser la porte ouverte, certainement pour vous incriminer toi et Remington.

Quand je l'ai regardé de nouveau, elle avait l'air.... étonnée  ? Soudain son expression changea et elle sourit.

- Merci Lyslas....

Je ne sut pas trop comment réagir à ces remerciements. Anoushka me fit ses aux revoirs et décida de retourner dans son propre chalet en attendant l'heure du dîner. Elle ne voulait plus attirer l'attention sur elle avec les doutes des autres qui planaient déjà au dessus de sa tête.

Moi aussi, j'ai fait demi-tour vers la porte d'entrée de la salle de spectacle. Je ne savais pas où commencer mes recherches... les gens n'avaient pas tellement d'alibis, personne ne se connaissait très bien, donc impossible de savoir qui aurait pu lui en vouloir....

D'ailleurs le meurtre n'était probablement pas motivé par une quelconque rancoeur, si Anjali avait été victime, c'était certainement parce qu'elle était l'une des plus vulnérables. Je me suis mordu la langue en sentant de la douleur me revenir comme une vague. Les plus faibles tués en premier... c'était si injuste.

Je venais de sortir de la salle, et je commençais à m'orienter vers le chalet de restauration, car je commençais à avoir vraiment soif, et un peu faim malgré le poids qui me pesait dans l'estomac, quand soudain le bruit de neige qui craque sous mes pas s'accompagna du bruit d'une nouvelle paire de semelles 

J'ai tourné la tête brutalement alors que mon rythme cardiaque augmentait soudain. Je me sentais sur le qui-vive comme si j'allais être moi-aussi poignardée d'un moment à l'autre. 

La personne qui m'avait vite rejoint était l'étrangère aux yeux roses.

- Salut toi.

Je me suis arrêtée sur place pour me tourner face à elle, principalement parce que j'étais surprise et je supposais qu'elle voulait quelque chose de ma part.

- Je t'ai entendu parlé à la petite blonde. C'était pas bête ce que tu disais. Je suis d'accord avec toi.

- Merci...

- Je m'appelle Royale Flush, j'ai pas d'alibi.

J'ai cligné des yeux.

- Euh... d'accord... Mais c'est pas quelque chose à crier sur les toits tu sais.

- Je voulais juste être claire là dessus.

Et elle haussa les épaules  :

- J'aurais très bien pu la tuer.

J'ai froncé les sourcils, et avec une pointe d'inquiétude dans la voix j'ai demandé

- ...Et... tu l'a fait  ?

Elle secoua la tête négativement  :

- Non, mais je ne peux pas le prouver, comme la majorité des gens ici. Est-ce que TU peux prouver que tu ne l'as pas tué  ?

Elle me pris le bras en crochet dans le sien sans me laisser le temps de répondre, et recommença à marcher

- Vient on va manger en discutant. C'est ce que t'allais faire de toute façon, non  ?

Elle finit sa phrase avec un clin d'oeil. Je l'ai laissé m'entrainer sans trop réfléchir, un peu surprise par son comportement.

Une fois dans l'espace restauration, qui était séparé en une zone restaurant, une zone bar et une zone cuisine, elle me lâcha le bras et s'avança tranquillement vers la cuisine, puis commença à sortir des ingrédients d'un grand réfrigérateur. Elle commença à parler en cuisinant

- Que faisait Anjali avant le meurtre  ?

J'ai répondu sans trop remettre en cause son questionnement impromptu  :

- Son lit était défait, et elle était en pyjama, donc il y a bonne chance qu'elle dormait.

Elle lança une tomate en continuant son raisonnement.

- Donc, imaginons, elle dormait. Ensuite  ?

- Elle entend quelque chose qui la fait se lever.

- Qu'est-ce qu'elle entend  ?

J'ai froncé les sourcils.

- Le bruit qu'elle a entendu.... Probablement pas un appel amical...

- Pourquoi ça  ?

- Elle fuyait vers la porte. Si le meurtrier était entré par la porte, elle n'aurait pas fuit dans cette direction. Le bruit venait d'ailleurs.

Royale ajouta en hochant la tête  :

- Comment le couteau est arrivé de la cuisine au salon  ?

J'ai sentis mon cœur s'accélérer en imaginant le scénario comme si c'est moi qui y était. L'angoisse, la peur qui prend aux tripes, quand on ne sait pas à quoi s'attendre, que le danger flotte dans l'air partout autour de soi, se sentir si vulnérable, sentir son cœur qui s'emballe dans sa cage thoracique comme un oiseau paniqué qui frappe et griffe dans sa poitrine. Ces sensations me firent presque perdre pied avec ce qui m'entourait. Ne pas y penser... ne pas y penser...ne pas y penser. Après presque 30 secondes interminables de combat mental, j'ai repoussé ces images loin de moi et répondu d'une voix fébrile qui me fit honte.

- Elle a du avoir peur et tenter de s'armer avant d'aller explorer le bruit... qui devait venir de son salon...

- Et puis  ?

Je me suis adossée au mur en réfléchissant à cette idée, le regard planté sur mes pieds, restant concentrée pour ne pas me laisser submerger par des pensées et des sensations qui auraient ramené ce qu'il ne fallait pas déterrer, et j'ai continué mon raisonnement.

- Ensuite le tueur lui a probablement pris de force son couteau, d'où peut-être les meubles bougés. Et puis l'a tué avec.

J'ai relevé les yeux à se moment. Cette totale inconnue était en train de terminer son plat. Dans sa main un couteau encore plus grand que ceux de nos petites cuisines comme celui qui avait servi au meurtre d'Anjali luisait dans sa main aux ongles vernis de violet pailleté. Elle releva aussi les yeux, et je vis dans son regard qu'elle compris immédiatement la brusque montée de stress et d'adrénaline qui venait de frapper. Elle posa lentement son outil et leva les mains en souriant.

- Pas d'inquiétude. Je ne te feras pas de mal, ce n'est pas un piège. Et puis ce serait un horrible piège, tout le monde saurait que c'est moi si je te tuais.

La dernière précision ne me rassura pas beaucoup, mais son attitude me détendit un petit peu. En revanche j'ai réalisé comme j'avais été imprudente. Je ne pouvais pas juste suivre des inconnus comme ça, surtout après qu'il m'ait félicité sur ma perspicacité concernant un meurtre dont il faut trouver le coupable à tout prix.

Royale poussa une assiette vers moi, pris la sienne, et commença à se diriger vers le salon. Elle avait l'air très légère d'esprit pour quelqu'un qui venait de retracer le déroulement d'un meurtre. Moi, je me sentais secouée, les choses s'enchaînaient si vite, et si brutalement. Je l'ai suivit lentement et on s'est installé.

La situation était si étrange, je brunchais avec une étrangère en tentant de résoudre un meurtre tout frais dont le coupable était parmi nous. J'ai commenté  :

- Maintenant le problème c'est de savoir qui.

Royale commença à entamer son plat en commentant.

- Alors ça....

Elle haussa les épaules comme si ça n'était qu'un détail de menue importance. Je lui aie rappelé

- On va tous mourir si on se trompe... Tu le sais  ?

Elle me répondit en finissant d'avaler une grosse bouchée de bacon

- La mort, la mort, on en fait tout un plat, on meurt tous de quelque chose.

J'ai répondu avec agressivité  :

- Il y a des moments et des façons de mourir meilleures que d'autres. Anjali ne méritait pas cette mort là  !

Je ne dis pas le contraire, et puis, regarde avec tes déductions la liste de suspect s'amenuise, mais j'avoue bien volontiers que je ne sais pas qui est coupable, et je ne tiens pas trop à avoir le poids de la responsabilité de notre mort collective sur le dos si jamais je me trompais.

J'ai repoussé mon assiette presque vide, l'appétit coupé  :

- Donc ce serait à moi  ?

- Ce n'est pas ce que je dis non plus, tu peux laisser Violaine, elle semble plutôt ouverte à l'idée.

J'ai secoué la tête, en repoussant l'idée

- Non, non je ne peux pas faire ça...

- Pourquoi ça  ?

- Je... elle va se tromper je le sens  !

Je me surpris moi-même en prononçant ses mots. Je ne sais pas ce qui me prenait de penser que moi j'en saurais plus qu'elle, mais je sentais qu'elle se tromperait. Royale ne fit pas de commentaire, elle se contenta de sourire un peu en picorant dans ma propre assiette maintenant qu'elle avait finis la sienne.

Je l'ai observé de nouveau. Sur sa joue le léger tatouage était en fait le symbole d'un as de pique dont l'intérieur était ciselé en motifs abstraits. Elle releva ses iris d'une couleur artificielles vers moi, d'un air un peu curieux, nonchalant. Ses iris qui se cachait sous les lentilles fluos étaient d'un noir insondable, presque hypnotisant. Son regard était perçant, vif, mais il n'était ni bienveillant ni malveillant. Juste... incroyablement neutre, mais pas froid pour autant, simplement.... dénué d'absolument tout jugement. Je lui aie demandé  :

- Ça ne te fait rien de te dire que quelqu'un d'autre pourrait se tromper et te condamner à mort  ?

Elle pencha la tête de côté.

- Je ne suis pas une joueuse. Je ne prend part à aucun jeu, et aucun Monokuma ne me forcera à quitter mon rôle de croupière pour devenir la parieuse. Alors si je dois mourir parce que j'ai refusé de m'impliquer, tant pis  ! Qu'il en soit ainsi  !

- Mais tu viens de m'aider...

Elle se leva, posa son assiette sur la mienne, s'essuya la bouche et termina

- De quoi parles-tu  ? Je n'ai fait que te poser des questions.

Royale s'est époussetée, m'a fait un dernier sourire, et a commencé à quitter la pièce. Juste sur le seuil elle s'est arrêté pour me lancer  :

- Mais si je ne m'inquiète pas beaucoup, c'est parce que je ne pense pas mourir demain.

- Qu'est-ce qui te donne autant de confiance en l'avenir  ?

Elle me fit un clin d'oeil

- Toi.

Et elle sortit du bâtiment en laissant une bourrasque de vent froid s'engouffrer dans la pièce où je me suis retrouvée seule avec mes questions sans réponse.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro