Play A Violon On Your Leaps (1)

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Je l'embrasse pour la toute dernière fois et je m'éloigne d'elle. Terrie se retourne pour éviter de me voir disparaître et je fais de même pour la même raison, je ne sais pas trop ce que ça ferait si c'était elle ma dernière vision avant de disparaître, mais je n'ai pas envie de l'expérimenter.

Quand je me retrouve dans mon lit à peine quelques secondes plus tard, je réalise que c'était vraiment la dernière fois que je la voyais en vrai, que ça n'arrivera plus jamais... À cette simple pensée, je commence à pleurer encore plus que ce n'était déjà le cas. J'arrive mal à vraiment y croire, ça paraît plutôt irréaliste que ce soit vraiment le cas. La vie est vraiment horrible, je rencontre mon âme sœur et je ne peux pas passer plus d'un mois avec elle. Mais au moins, moi contrairement à elle, je peux voir comment elle va, la surveiller en quelque sorte, alors qu'elle, elle ne pourra jamais connaître mon futur. Mais je déteste quand même l'idée de ne plus pouvoir lui parler, la toucher, être avec elle. Triste destin.

Il faut que j'arrête de me lamenter par contre, ça ne me ramènera pas dans le passé et j'ai du pain sur la planche aujourd'hui, j'ai une bonne action à accomplir. Une dernière chose pour aider indirectement Terrie même si elle n'en saura jamais rien et que j'ai sacrifié une semaine toutes les deux pour ça. Ça en vaut la peine, je m'en serais voulu de ne rien avoir fait alors que j'en avais l'occasion et que c'était ce que Terrie aurait voulu, parce que à ses yeux, c'est sans doute bien plus important qu'une seule semaine avec la fille qu'elle aime. Après tout, je compte sauver la vie de son frère jumeau, le dernier membre de sa famille qu'elle fréquente et la personne dont elle ne peut imaginer une vie sans.

Je dois juste à espérer que mon plan fonctionne, ce qui n'est pas tout à fait garanti vu le nombre de zones d'ombre qu'il possède, je ne suis même pas sûre du nom de mon sauveur, il reste encore à confirmer. J'allume mon ordinateur et vérifie juste rapidement que Terrie est toujours en vie et que je n'ai rien changé par rapport à ça. Parce que la vie de Terrie est une priorité pour moi par rapport à la vie de Warren même si c'est injuste de penser ça et que je préférerais qu'ils restent tous les deux en vie si possible. C'est peut-être même ça mon objectif premier, faire en sorte que les Jumeaux Century ne soient pas séparés par la mort.

Mais c'est bon Terrie est vivante, c'est une plutôt bonne nouvelle, même si son frère est toujours mort, mais je vais tâcher d'inverser le sort. Je recherche alors les noms de famille hollandais parce que je n'ai malheureusement aucune idée de l'orthographe de celui de Tom, le futur copain de Warren, celui qui l'a aidé à remonter à la surface après avoir touché le fond suite la mort de Terrie dans ma première réalité. C'est aussi cet homme qui peut m'aider à sauver Warren de la drogue et de tous les excès dont il a fait preuve dans les années 80, après tout, Tom a déjà réussi à sauver Warren une fois, il peut y arriver de nouveau, j'ai espoir.

Avant d'essayer quoi que ce soit, il faut que je trouve le moyen d'appeler Tom dans le présent pour lui demander dans quel bar il travaille en 1987 et surtout quelles étaient les habitudes de Warren Century pour forcer les deux hommes à se rencontrer. Ce n'est pas gagné, mais j'ai bon espoir, je sens que je vais y arriver. En plus, je viens de trouver le nom de famille, c'est Tom Maaldrink, aucun doute là-dessus. Maintenant, reste à savoir si j'arrive à en trouver un à Londres ou au moins en Angleterre actuellement. Heureusement, j'ai tout mon temps.

Mais ça va, il ne va pas m'en falloir de trop, il n'y a que trois Tom Maaldrink à Londres et quatorze dans toute l'Angleterre. Il me reste juste à espérer que la chance sera de mon côté parce que s'il est retourné aux Pays-Bas ou s'il est parti dans un autre pays où je ne le trouverai peut-être jamais et à ce moment-là, je ne pourrai sans doute plus rien pour Warren vu que je n'ai aucun plan de secours. Je compose le premier numéro de ma liste.

— Oui allô ? Bonjour, je suis bien chez un certain Tom Maaldrink ? demandé-je lorsqu'on décroche.

— C'est exact oui, c'est pour ? m'interroge l'homme au bout de fil.

— Je suis actuellement en étude de journalisme et je dois écrire un article sur les barmans londoniens durant les années 80 et je... commencé-je à expliquer avant de me faire interrompre.

— Je suis désolé, mais je ne peux pas vous aider, je n'ai jamais été barman, vous avez dû vous tromper de personne, affirme-t-il en raccrochant.

Je me disais aussi que ça aurait été trop beau que j'appelle la bonne personne dès la première fois... ou la deuxième... ou la troisième... ou même la dixième... Je crois que mon idée était trop belle tout court, mais qu'elle n'a aucune chance de réussir... Je tente tout de même le onzième numéro, commençant très sérieusement à me dire que finalement, je vais peut-être aussi essayer tous les Tom Maaldrink des Pays-Bas. Je sors mon discours habituel que je commence très sérieusement à connaître par cœur, déjà que de bases, je l'avais bien préparé, mais maintenant je le débite sans la moindre hésitation. J'étais prête à essuyer un nouvel échec dès la première phrase, mais la voix qui me répond me rappelle vaguement quelque chose.

— Je suis actuellement en étude de journalisme et je dois écrire un article sur les barmans londoniens durant les années 80 et je me demandais si je pouvais vous poser plusieurs questions ? répété-je pour la énième fois, mais cette fois avec un semblant d'espoir vu que j'ai vraiment l'impression de reconnaître la voix de l'homme qui me répond.

— Bien sûr, allez-y, si je peux vous aider ça me fait plaisir.

Je l'ai enfin trouvé ! C'est bien lui ! Tout n'était pas perdu en fin de compte, je vais peut-être pouvoir sauver Warren grâce à ça.

— D'après ce que j'ai entendu dire, les bars londoniens étaient très fréquentés par certaines stars de la musique, en avez-vous déjà rencontré durant vos années de travail ?

— Ça fait longtemps, mais oui, j'en ai rencontré plusieurs, je ne pourrais sans doute pas citer tous les noms, il y en avait vraiment beaucoup qui fréquentaient le London Pride, le bar où je travaillais. Mais le plus marquant est de loin Warren Century, le chanteur de Her Majesty, il avait ces petites habitudes, il venait tous les jours presque sans exception à midi précisément, j'ai aussi croisé sa sœur qui venait le chercher parfois quand il était trop défoncé pour rentrer toute seule.

Drôle d'époque quand même... Le monde a quand même beaucoup changé de mentalité depuis, mais maintenant, j'ai mes informations ou presque.

— Il n'était donc pas rare de pouvoir voir une célébrité et il était même possible de les approcher ?

— Approché est peut-être un grand mot puisque comme toutes les personnes normales, ils n'aimaient pas être trop dérangés, mais certains laissent quand même des fans, voire des journalistes venir leur parler.

— Vraiment très intéressant. Et par hasard, vous ne vous souviendriez pas de vos horaires de travail et des noms de vos collèges que j'essaye également de le contacter pour tenter de trouver d'autres informations ?

— Je travaillais beaucoup dans ce bar, c'était mon unique emploi pendant les années 80, du coup, je faisais des journées entières tout le week-end et le mardi, mercredi et le jeudi, mais je serais bien incapable de savoir qui est-ce qui travaillait les jours où je n'y étais pas, je suis désolé.

— Ce n'est rien, vous m'avez déjà beaucoup aidée, merci beaucoup pour votre temps. Au revoir.

— Ravi d'avoir pu aider, au revoir.

Je raccroche, soulagée d'avoir réussi à avoir tant d'informations si facilement, maintenant, il ne me reste plus qu'à mettre mon plan en place et espérer pour qu'il fonctionne, mais la chance a l'air de mon côté cette fois-ci, je le sens bien.

J'étais complètement épuisée par ma journée, je n'ai même pas mis quelques minutes pour m'endormir et atterrir en pleine rue Londonienne de 1987. Il est presque midi et je suis toute proche du bar, maintenant, plus qu'à croiser les doigts pour que Warren vienne ce jour-là, même s'il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas si tout ce que m'a dit Tom est bien vrai. J'hésite quelques secondes entre attendre dehors et rentrer, dans les deux cas je croiserai Warren, mais reste à savoir à quel moment ce sera le plus simple pour l'aborder. Je décide finalement de rentrer, après tout, je dois le pousser à parler avec l'un des barmans, alors autant que le barman soit juste à côté aussi.

Je m'installe au comptoir dans un coin où je peux facilement surveiller les entrées et avoir une vue d'ensemble sur le pub, qui soit dit en passant, a vraiment un style cent pour cent années 80, ce n'est pas ce que je préfère comme mode, c'est un peu trop disco. Mais à part ça, ça a l'air d'être un endroit normal, je dois avouer que je m'attendais un peu à tout.

À midi presque tapantes, Warren rentre dans le bar avec la tête d'une personne qui a passé une très mauvaise nuit, il a les traits tirés, des cernes sous les yeux, des veines apparentes sur ces derniers. Ça se voit vraiment que je viens le voir dans sa pire période. Presque heureusement que je suis là, parce que vraiment, ça se voit qu'il est en train de foutre sa vie en l'air, il n'a plus rien à voir avec le jeune Warren souriant et bien dans sa tête. J'ai presque encore plus pitié que ce que je devrais. Il s'assit au bar à plusieurs places de moi sans me voir et après un dernier court instant de réticence, je m'approche de lui pour lui parler, c'est le moment ou jamais, tant pis si je lui fais peur ou s'il me trouve bizarre, je suis en train de tenter de lui sauver la vie.

— Salut, affirmé-je en m'asseyant à côté de lui pour signaler ma présence.

— Oh fuck ! Tu m'as fait peur honey ! D'ailleurs qu'est-ce que tu fous là ? Tu es une hallucination c'est ça ? Waouh, c'était vraiment de la bonne la coke que m'a filé Johnny, je ne savais même pas qu'elle pouvait rester active si longtemps, c'est génial, je lui en redemanderai à l'occasion !

OK, ce sera peut-être un peu plus compliqué que prévu si jamais il me prend pour une hallucination... mais bon, ça devrait le faire quand même, du moins j'espère parce que je n'ai pas trop le choix de toute manière, c'est ma seule chance et je ne peux pas m'en permettre d'autre.

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