Welcome To Paradise (2)

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Quelques instants, j'hésite, j'ai plusieurs voyages si par le plus grand des hasards, ça fonctionne, mais là, pour le tout premier, où est-ce que je vais et surtout quand ? Je pense sincèrement qu'il y a dix ans, j'aurais répondu que j'irai rendre visite à mon grand-père, pour le prévenir de soigner son cœur, pour ne pas mourir d'un arrêt cardiaque. Mais maintenant, aussi égoïste que ça puisse l'être, je pense que j'irai voir le tout dernier concert de Her Majesty au complet, le 20 juin 1986, au mythique Wembley Stadium, à Londres. C'est exactement ce que je marque et... rien. Quelle arnaque ! Aussi à quoi m'attendais-je, le voyage spatio-temporel n'existe pas et même si dans le cas improbable qu'il existerait, la machine à voyager dans le temps ne serait pas un carnet.

Ne trouvant plus aucune utilité au carnet, je le remballe avec le cuir avant de le reposer dans ma veste et de récupérer mon téléphone pour voir si l'un de mes parents m'a répondu. Mais rien, ils n'ont pas dû regarder leur portable récemment. Tant pis, j'espère juste qu'ils ne sont pas trop en train de paniquer par rapport à moi... Je pose l'objet et j'attends de recevoir un message ou qu'une infirmière arrive, pour que je puisse sortir, il n'y a vraisemblablement aucune raison que l'hôpital me garde longtemps.

Mais ni l'un ni l'autre n'arrive et j'attends à rien faire en me tournant réellement les pouces, tout en essayant de trouver une signification à mon rêve, il est tellement tordu que ça occupe plutôt bien. Régulièrement – voir très régulièrement –, je regarde mon smartphone, ayant peur que l'écran ne s'allume pas à l'arrivée d'un nouveau message. Je vois ainsi les minutes passées et ça fait presque une heure que je suis réveillée quand enfin quelqu'un rentre dans ma chambre. Pas trop tôt. Je manque de le faire remarquer à l'infirmière, mais la pauvre jeune femme paraît tellement fatiguée, avec ses cernes qui creusent ses joues, que je n'ose pas.

— Ah ! Vous êtes réveillée ! Ça va, vous vous sentez bien ? Seriez-vous capable de te lever ? demande-t-elle impatiente, parlant à une vitesse hallucinante, ne me laissant même pas le temps de répondre.

— Oui, bien sûr.

— Parfait, on pourra libérer une chambre alors...

Elle allait continuer sur sa lancée, mais je l'interromps :

— Est-ce que je peux sortir maintenant ? Ma famille doit s'inquiéter pour moi.

— Votre famille ? Euh attendez ici, je reviens, affirme-t-elle juste avant de partir, je n'ai même pas le temps de lui dire quoi que ce soit qu'elle est déjà sorti.

C'est quoi cette réaction ? Depuis quand les infirmières partent sans donner d'explication – bon, je n'ai jamais été hospitalisée avant, mais ça me paraît être de la politesse de base. Le fait qu'elle soit sortie m'angoisse presque, surtout que je viens de parler de ma famille. Je me mets à avoir peur que mes parents ou mon frère aient été blessés... J'attends quelques minutes de nouveau seule avant que la porte se rouvre, cette fois sur une autre infirmière, tout aussi fatiguée, mais moins jeune. Son entrée, qui aurait dû me rassurer, fait tout le contraire, pourquoi faut-il donc qu'une autre infirmière vienne me voir ?

— Mademoiselle Sekongo ? Ma collègue m'a prévenue que vous aviez demandé des nouvelles de votre famille...

Ce n'est pas vraiment ça, mais ce changement veut dire beaucoup... Je n'ai pas envie d'en chercher la signification, mais bien malgré moi, je sais que c'est sans doute pour préparer le terrain avant d'annoncer une mauvaise nouvelle, je le sais, mais je ne veux pas me l'avouer, je ne veux pas y croire, comment l'un des membres de ma famille peut-il être blessé alors que moi je n'ai rien ?

— Vous avez subi un violent accident de voiture, vous n'avez aucune séquelle, mais votre père est malheureusement décédé... lâche-t-elle.

Ce n'est pas possible, comment ça se peut ? Comment ça peut rien que s'être produit ? C'était un simple accident ! Je n'avais même pas ma ceinture et je n'ai rien ! C'est impossible, mon père ne peut pas être mort ! Je ne retiens pas mes larmes, n'y pensant même pas vraiment et n'en étant pas non plus capable. Je me sens presque tremblée, effondrée, je ne peux pas avoir perdu mon père...

Comme si cette information ne suffisait pas, l'infirmière rajoute :

— Et votre mère est dans un état critique, elle est actuellement au bloc opératoire... Je suis navrée...

Elle ajoute d'autres paroles, mais je ne l'écoute plus, mes oreilles sifflent, j'ai du mal à respirer, je n'en peux plus. C'est impossible, c'est obligatoirement une caméra cachée, ce n'est pas possible autrement. Je ne peux pas être en bonne santé alors que... mes deux parents... C'est impossible.

Reprenant ma respiration, je comprends alors qu'elle n'a pas parlé de mon frère, craignant le pire – comme une mort cérébrale, où je devrais décider seule de son sort, tandis que ma mère sera sous sédatif –, je demande hésitante :

— Et mon frère ?

Ce sont les premiers mots que je prononce après... l'annonce... Et je n'autorise même pas à contester l'infirmière sur ce qu'elle a dit, ayant bien trop peur que ça fasse renaître une lueur d'espoir, en espérant rien que quelques secondes que tout ça ne soit qu'une simple blague.

— Votre frère ? répète-t-elle étonnée.

— Oui, mon frère, Arthur Sekongo.

— Je vais me renseigner.

Elle sort et à nouveau je suis seule. Mais cette fois, j'ai la rage au ventre, ne croyant définitivement pas à ce qu'elle m'a dit, ça me paraît juste être inconcevable, mon père ne peut pas être mort, ma mère ne peut pas être blessée gravement, c'est tout bonnement impossible. Même seule, je n'essuie pas mes larmes, ne voulant surtout pas faire croire à qui que ce soit que je ne suis pas ravagée par la tristesse – j'ai ma fierté, mais pas à ce point-là.

L'infirmière revient bien plus vite que ce que je n'aurai pensé et c'est une bonne chose, je ne supporterai pas d'attendre des nouvelles de mon petit frère plus longtemps.

— Il est au bloc également, mais son état est stable.

Je suis plus que soulagée, je ne supporterais pas de perdre un membre de ma famille de plus, mon père, c'est déjà beaucoup trop, et le fait que ma mère soit gravement blessée m'inquiète déjà énormément, alors si en plus, mon frère avait été très mal, je ne sais pas si je m'en serais remise.

— Si vous voulez, vous pouvez sortir pour attendre des nouvelles de votre famille.

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