je rate les meilleures années de ma vie, j'ai lu ça quelque part, et je me suis dit "oui, c'est ça" c'était mettre des mots sur un sentiment accablant qui me mord à l'intérieur, j'ai l'impression que le temps passe vite, trop vite, qu'il prend et arrache et enlève, et je ne veux pas, je ne veux pas mourir, pas déjà, je veux qu'on se souvienne de moi, mais le temps d'en a rien à foutre de mes exigences. je ne veux pas être oublié, oubliée, oublié-e ; je veux vivre, rire, aimer, et ça, ça, ce sentiment, je l'attrape et il s'échappe déjà, comme un fil trop fin pour être tenu, comment appeler ça ? le bonheur, certains diraient, peut être, peut être que ça, que j'ai envie de me saisir du bonheur parce qu'il court, il court si vite que je ne peux le rejoindre, je suis assis-e, et je ne peux pas bouger, et elle court, elle court- qui ? ma liberté, elle court comme le fait si bien le temps, si bien, qu'en un instant, il n'est plus qu'un point, un point lointain à l'horizon, aussi fin qu'un fil de nylon.