Journal du docteur Monpartier - Ouvrir à vos risques

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(L'image est là: https://pixabay.com/fr/photos/des-outils-chirurgicaux-5016048/ 

Enjoy ✌︎)

Je pense être le meilleur tueur en série que la terre ait porté.

Une brise d'air salin et de rouille soufflait à travers la pénombre des hangars du port de Gold'O. Assis sur le rebord d'une poubelle industrielle, Nāhta faisait rebondir ses jambes sous l'effet de l'ennui. Ses talons, à intervalles réguliers, cognaient sur le métal et donnaient un rythme effrayant au silence de la baie. Ça faisait déjà une demi-heure qu'il attendait en frappant de ses pieds ainsi lorsqu'il s'immobilisa d'un mouvement raide. Il épia les alentours sans dire un mot et son regard se déposa sur l'ombre d'un lampadaire.

Je ne suis pas quelqu'un de très frimeur, mais je pense vraiment ce que je t'écris là.

Il fixa d'un air suspicieux l'ombre qui, dans un souffle marin, dessinait les traits d'un homme jeune mais déjà ridé par le travail et les cicatrices. La silhouette se dessina tranquillement jusqu'à devenir bien visible, et Nāhta reconnu son homme. Il se laissa tomber et s'avança vers son destinataire sans même le regarder dans les yeux. Un serrage de main, un petit sac que Nāhta donna à l'homme et, avant même que ce dernier puisse promptement recevoir le paquet, Nāhta n'était plus.

Évidemment, ce n'était pas facile au début. Mais maintenant, tout passe comme du beurre et j'arrive à éliminer environ trois personnes par mois.

« — C'est la troisième opération du foie ce mois-ci, mais bon... soupira Anais en faisant claquer son gant de caoutchouc contre sa peau. »

Le docteur Monpartier hocha la tête d'un air impassible en se lavant les mains. Dans le bureau du bloc opératoire, une équipe de chirurgiens dirigés par le très strict et très froid docteur Monpartier se préparaient un vue d'une énième opération. Malgré le brouhaha occasionné, le spécialiste parlait à voix basse, de son ton toujours aussi dur. Anais, sa sous-cheffe, s'avança avec le dossier ouvert du patient dans ses mains.

« — L'hépatite A a donné la vie dur à son foie, le pauvre homme, mais bon... »

Un murmure teinté de compassion parcouru l'équipe. Le docteur poussa un soupir devant l'énervant manie qu'avait la brunette de toujours finir ses phrases par « mais bon... » alors que ça n'ajoutait rien d'intéressant à ses dires mise à part son impuissance. Le patient du docteur Monpartier arriva sur une civière quelques secondes plus tard. Le professionnel vérifia rapidement la photo de son patient afin d'assurer qu'il coïncidait bien avec celui qu'il avait devant lui et commença la délicate intervention.

Mais je dois t'avouer qu'il y a une partie dans mon métier que je préfère. C'est quand je retire mes gants et que, sous les larmes des proches, je dis en faussant la tristesse:

« Désolé. Nous avons fait tout ce qui était possible de faire, mais il n'a pas survécu. »

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