Mon Monde

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Merci à Linava1626 pour sa participation (grande participation elle a écrit quasi tout le texte XD) et également à @Kmull pour son aide ;) Sur ce, bonne lecture !

***

En ce mois de février, l’air était doux et le soleil éclatant. Je me décidais alors à mettre une robe blanche. Ma mère se trouvait dans la cuisine à préparer le petit déjeuner. Je descendis en vitesse la rejoindre.

« Bonjour Maman !

- Bonjour ma chérie. Bien dormi ?

J’acquiesçais vivement en mordant dans ma tartine.

- C’est papa qui t’emmène aujourd’hui, me prévint-elle en allant au salon pour mettre son gilet fluorescent.

- Oui ! Et toi où tu vas ?

- A Paris.

- Pourquoi faire ?

- Tu en poses des questions ! Je vais manifester car le Président fait n’importe quoi. »

Ah oui c’est vrai. Maman est une…une « gilet jaune » je crois. Et elle n’est pas d’accord avec les prix qui augmentent trop, d’après elle. Elle a des amis qui viennent avec elle à Paris, mais une fois, l’un d’eux a été gravement blessé. Maman a eu vraiment très peur pour lui, mais il va mieux d’après ce que j’ai compris.
Je sortis de table après m’être remémorée et ne pris même pas la peine de mettre un manteau. J’ai regretté tout de suite après.  Mon papa arriva par la suite et on se mit en chemin pour l’école.

Il faisait plus froid que je ne l’aurais cru dehors. On croisa plus tard mon grand frère avec son copain en train de fumer pas loin de la rue où nous habitions.

«  Coucou Clément ! » le saluai-je en faisant de grands signes.

Il se retourna et me fit un bref signe en souriant. Maman m’a dit que lui et Papa ont eu une grosse dispute parce que Clément aimait les hommes. Je ne comprends pas pourquoi car le petit-ami de mon frère, Ryan, est vraiment très gentil. Papa a alors chassé mon frangin de la maison, alors il dort chez Ryan maintenant. On ne se voit pas beaucoup à cause de ça, alors que je veux voir mon grand frère moi. Et puis, ce n’est pas la fin du monde d’aimer les garçons ! Mais les histoires de grands seront toujours bizarres. Papa ne lui adressa même pas un regard et me prit la main pour accélérer le pas.

Au bout d’un moment, mon petit nez devint tout rouge. Je commençais à avoir vraiment froid. Mon papa tentait du mieux qu’il pouvait de me réchauffer. Nous marchions depuis au moins quinze minutes et j’étais déjà frigorifiée. Il devait faire moins 40 degrés !
Je voyais, comme à chaque jour depuis quelques semaines, les rues de la ville enneigées. Les arbres n’avaient plus la moindre couleur, le sol était recouvert de neige et tous les habitants ressemblaient à des pingouins, avec toutes ses couches de vêtements. Cet hiver était heureusement bientôt fini.

Le pire, c’était que je croisais des personnes vêtues de simples T-shirts. Ces hommes et femmes étaient assis par terre, voire allongés, avec une simple couverture sur le dos, un petit récipient à côté, suppliant pour un sou et de la nourriture. Mon papa me dit qu’ils n’ont pas de foyer, et sont obligés de vivre dans la rue. Moi je n’aime pas ça. Mon cœur se serre à chaque fois que je contemple leur désespoir. Un matin, je m’étais énervée et j’avais demandé pourquoi on ne les logeait pas. Papa m’a dit que c’était parce qu’on n’avait pas d’argent pour eux. Les larmes m’étaient montées et j’avais poussé un cri de colère. Quelle injustice ! Notre pays est plein d’argent, alors pourquoi ne pas leur en donner ?
Je demandais alors à mon papa ce qu’il en pensait. Il soupira et me dit qu’il était aussi navré que moi, mais que personne ne pouvait rien y faire. Ca me rendait triste.

Nous arrivâmes alors devant l’école et Papa m’y déposa. Il s’accroupit près de moi et me dit :

« Alors, quand tu sors, on est d’accord, tu ne parles pas aux…

- Aux inconnus. Je sais Papa, le coupai-je en levant les yeux au ciel d’un air las.

Il me sourit amèrement.

- Je sais que je te le répète à chaque fois, mais je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose.

- Ne t’en fais pas pour moi ! Je suis une grande fille maintenant ! affirmai-je en montrant mes muscles inexistants.

Il rit un instant et je l’embrassai sur la joue avant de partir.

- A ce soir ! »

Il secoua la main et repartit. Je passais le portail et me dirigeais vers la cour de récréation. Plusieurs enfants étaient déjà en train de courir de partout, le visage éclairé par la joie de retrouver ses amis et peut-être même, l’école. J’étais moi aussi heureuse de revoir mes camarades, mais à chaque fois, je ressentais un sentiment étrange. Un sentiment d’inconfort. Il y avait plusieurs fois qui me gênaient, que j’observais tous les jours. Je pouvais voir des filles se faire lyncher par des garçons, voire chez les CM2, certaines être touchées. Parfois, un ou deux garçons étaient mis à l’écart et pleuraient dans leur coin. J’allais les voir, et ceux-ci me disaient qu’ils étaient différents, car ils s’aimaient. Comme mon frère et Ryan. Certains autres petits garçons étaient comme mon Papa, mais en plus méchant, je crois.

Dans notre établissement, on a aussi un petit garçon qui est en fauteuil roulant. Il est très sympa et me fait beaucoup rire. Le problème, c’est que plusieurs élèves se moquent devant lui en public. J’essaye à chaque fois de prendre sa défense, mais ils ne m’écoutent pas.

Quelques temps après, je vis mon meilleur ami à terre se faisant tabasser par des camarades. Ma meilleure amie, Julia, essayait de les arrêter, en vain.

« Mais qu’est-ce que vous faites ?! m’écriai-je en essayant de les séparer.

- Sale migrant ! Retourne dans ton pays ! Tu savais que c’était un juif ? Il ne mérite pas d’être dans cette école !

- Mais vous êtes devenus fous, arrêtez !

Ils s’éloignèrent tour à tour.

- Sophia… me reconnue Isaac en relevant la tête. Il était tout ensanglanté.

- Pourquoi tu le défends ? C’est un juif !

- Et alors, tu t’es vu ? Juif, protestant, musulman, blanc, noir ou violet on s’en fiche ! Ne viens pas me donner des ordres !

Un d’eux s’approcha de moi l’air menaçant.

- Pousses-toi.

- Sinon quoi ?

- Dépêche-toi.

La sonnerie retentit.

- Tout va bien les enfants ? demanda notre maîtresse en nous voyant tous regroupés, personne n’osa parler. Mais Isaac ! Que s’est-il passé ?

Elle s’était précipitée sur lui, totalement paniquée.

- Bah oui, que s’est-il passé ? »  répétai-je en regardant les autres garçons chacun leur tour. Ils commencèrent à baisser la tête.

Vraiment des lâches…

***

La sonnerie retentit en plein dans notre débat sur les croix gammées que des gens auraient dessiné sur des tombes où des juifs reposaient…Non mais où va le monde… Plusieurs élèves s’étaient tournés vers mon ami. Certains pour se moquer, d’autres pour montrer leur soutien. En tout cas, notre maîtresse était plus du deuxième parti. Elle au moins possédait un cœur !
On rangea nos affaires et attendit notre maîtresse en rang pour sortir. Celle-ci prit un peu plus de temps qu’à l’accoutumé étant donné qu’elle parlait avec mon ami.

« Moi je vous le dis, ils ont bien fait ces gens, lâcha un de mes camarades.
Est-ce qu’il s’entend parler cet idiot ?!

- Tu racontes n’importe quoi ! protestai-je.

- Ah ouais ? Bah pour quelqu’un qui raconte n’importe quoi, beaucoup de personnes sont d’accord avec moi !

- Comme tes parents ?

- Ne parle pas d’eux comme ça.

- Je vais me gêner ! Tu n’es pas obligé d’approuver leur opinion !

- Tais-toi !

- Non !

Il tente de me donner un coup mais des élèves le retint.

- Vas-y, arrête !

- Bah non, vas-y ! Ce que tu fais à Isaac, c’est du harcèlement ! Frappe-moi ! Comme ça on sera deux à porter plainte ! continuai-je. Il se rua sur moi et les coups partirent.

L’adulte sortit de la classe et nous sépara.

- Mais enfin ! Qu’est-ce qu’ils vous arrivent à tous aujourd’hui ?! »

Rien. C’est tous les jours comme ça. Mais il faut croire que pour une fois, quelqu’un s’en rend enfin compte. Il y a trop de problèmes pour les compter.
Le réchauffement climatique, la pauvreté, l’homophobie, la xénophobie, le racisme le harcèlement scolaire…
Mais on se tait, pour éviter plus de conflit qu’il y en a déjà. Bah oui. Le silence, c’est le meilleur des remèdes, on le sait tous.

FIN

Merci à vous d'avoir lu et encore merci à Linava et Kmull de m'avoir aidé dans ce projet ❤️

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