"If not now, when will I

Stand up and face the bright light?

Don't hide your eyes,

It's time."

If Not Now, When? – Incubus.

Inspire. Expire. Respire.

Le contrat a pris fin hier dans l'après-midi. Un simple bout de papier avec ma signature en bas de la page, une feuille qui a régi ma vie pendant bien trop longtemps. Après dix ans à attendre la liberté, je l'ai enfin obtenue. Pourtant ma poitrine me fait toujours aussi mal. Le poids qui pèse sur mes épaules est toujours bien présent.

— Tu devrais y aller.

Un soupir puissant m'échappe, et je balance la tête en arrière pour fixer le plafond du studio. Au moins, je ne suis plus bloqué sur mon écran à dévisager une photo de lui au Madison Square Garden comme un abruti, c'est déjà un progrès.

— Le concert a lieu demain soir, grogné-je.

— Tu parles d'une excuse !

Je me redresse pour faire face au regard réprobateur de ma sœur qui elle, ne m'a pas quitté des yeux une seule seconde. Elle passe une main dans ses longs cheveux bruns en soufflant bruyamment, résignée. Une heure qu'elle est là, une heure que je lui parle du problème Harrison, mais que je refuse en bloc toutes les solutions qu'elle met à ma disposition.

— Écoute, fais comme tu le sens, mais si tu continues de te torturer comme ça, tu vas finir par perdre les pédales. Alors prends une décision une bonne fois pour toutes, même si c'est sur un coup de tête. Même si ça te fait flipper. T'as pas intégré le plus grand boys band de la planète en fuyant tes peurs, Loann.

Elle m'embrasse tendrement sur la joue, attrape son sac à dos bleu clair et se dirige vers la sortie pour rejoindre Chad, son petit ami, qui l'attend dans le couloir depuis au moins dix bonnes minutes. En plein conflit intérieur, je ne prends même pas la peine de me retourner pour voir virevolter sa robe estivale jaune à l'extérieur de la pièce.

Les dents serrées, je pose les coudes sur mes genoux pour me rapprocher encore un peu plus de l'ordinateur. Nez à nez avec les prunelles vertes de Harrison, je me demande une énième fois si c'est vraiment une bonne idée, s'il apprécierait vraiment que je sois là, si je suis vraiment légitime d'avoir ne serait-ce qu'envie d'être présent...

Et merde.

— Jonathan, t'es toujours là ? demandé-je, espérant à la fois qu'il soit parti et qu'il n'ait pas quitté les lieux.

— Yep ! Toujours à bord, mon capitaine, fanfaronne-t-il, alors que des dizaines de sentiments contraires s'entrechoquent à l'intérieur de ma poitrine.

— Si je te disais que...

Non, en fait, c'est une mauvaise idée.

— Que quoi ?

Fais chier.

— Si je te disais que j'ai peut-être des plans pour demain soir, mais que pour ça j'ai besoin d'un ticket à peine vingt-quatre heures avant un événement, tu dirais que c'est faisable ?

Exaspéré, mon collègue et ami croise les bras sur son torse avant de hausser un sourcil.

— Rappelle-moi comment tu t'appelles, pour voir, m'ordonne-t-il, non sans sarcasme.

— Oui... Je sais, je suis Loann Austin, l'ancien chanteur de...

— Exactement, tu es Loann Austin, un artiste connu dans le monde entier. Donc si t'as envie d'aller quelque part à la dernière minute, je passe deux, trois coups de fil et tu vas quelque part.

J'opine en silence et il fait mine de retourner d'où il venait, avant de se stopper dans l'encadrement de la porte.

— Pour Harrison Selley, le billet, je suppose ?

Un rire éteint m'arrache la gorge, et Jonathan acquiesce sans un mot de plus.

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Je vous l'avais dit, les chapitres sont très courts pour cette histoire !

J'espère que, pour le moment, ça vous donne envie de lire la suite. Dites-moi, qu'est-ce que ça vous inspire pour l'histoire ? Vous imaginez quoi ?