Chapitre dixième

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J'attends sous l'arrêt de bus communautaire alors qu'un beau soleil automnal inonde la rue.

Matthew est rentré quelque temps après moi samedi, il avait rendez vous avec quelqu'un, et il n'a pas voulu de me dire qui. Ma mère, elle, est rentrée tard. Elle a refusée catégoriquement de nous donner des explications, et en vérité, je n'en n'avais rien à faire. Matthew lui, était inquiet, il se souciait d'elle. Ça crevait les yeux.

Il avait tout de même eu un brusque changement d'attitude depuis notre déménagement, comme si il savait des choses que je ne sait pas, et que je ne dois pas savoir. C'est frustrant, ça me rend dingue.

Le vieux bus s'arrête devant moi et je tends ma carte sur le scanner. Ce n'est qu'en me tournant vers l'arrière du bus que je me rends compte que celui ci est étrangement vide. Tous les sièges aux couleurs criardes sont désertés, les fins rideaux oranges sont tous clos. Inquiète, je m'avance vers le fond du bus, propulsée par l'avancée du véhicule.

Je m'assois rapidement, posant mon sac à mes cotés. Le vrombissement du moteur semble rugir férocement tant le silence parait avoir élu domicile dans le bus. Je sens presque les roues glisser sur la route, et le volant de cuir caresser les mains rugueuses du chauffeur.

Le trajet semble durer une éternité, tandis que je regarde par la fenêtre le paysage automnale qui se décompose sous mes yeux. Les feuilles rougeâtres tombent sur le toit du bus, le néant est omniprésent et j'entends presque la brume se déposer sur le sol froid.

Le véhicule s'arrête finalement devant le lycée. Empoignant mon sac, je descends rapidement et me plante devant le bâtiment principal lorsque j'aperçois un regroupement d'élève dans un coin plutôt reculé. Curieuse mais pas concierge, je m'approche doucement, et montant sur quelques marches, je trouve un angle parfait pour être capable de rendre compte de la situation.

Un jeune homme est couché par terre, sur le ventre. Je ne parviens pas à voir son visage, mais je vois très clairement ses vêtements. Son jean bleu est abîmé, déchiré à quelques endroits. Sa veste grise est tachée de terre et d'eau. Un capuche recouvre sa chevelure, mais je peux apercevoir quelques mèches blondes dépasser du tissu. A quelques pas de lui, un sac noir est ouvert, et son contenu est étalé partout autour de celui ci: une trousse, une règle, des cahiers.

Je prends le temps de relever la tête et d'observer ceux qui l'entourent. Beaucoup ont les mains plaquées sur leurs bouches. Les jeunes filles hurlent, pleurent, piétinent le sol à la recherche d'appui. Personne ne semblent avoir eu le courage de tourner le jeune homme.

Je vois Andrew arriver, trouant la foule, poussant du coude ceux qui dérange son passage. Puis lorsqu'il voit enfin le corps, il s'écroule. Ses genoux semble ployer sous son corps, ses mains s'écrasent sur le béton mouillé par la rosée matinal, son jean ripe sur les fins cailloux, et son visage vient se planter dans le dos du jeune homme, tandis qu'il hurle avec violence un nom. La tristesse et la peur le terrassent d'un coup violent dans la nuque alors qu'il plaque son visage mouillé sur le corps.

Tout d'abord, personne ne comprends. Les paroles qu'Andrew éjecte de sa bouche paraissent incompréhensible. Puis soudain, tout devient clair.

Arthur.

La prise de conscience est longue. Puis, ma tête tourne, les corps deviennent des ombres et les cris des chuchotements. Les nuages semblent être descendu pour couvrir mon visage, et je cligne des yeux en tentant de reprendre le fil des événements.

Je sens que tout s'active autour de moi, je vois des mouvements mais ne saurai les décrire, j'entends des bruits mais ne saurai les dires, je capte mais ne comprends pas. Je m'accroche à la rembarre de l'escalier, et le froid a l'effet d'un courant électrique tout au long de mon avant bras. Je me sens dégringoler sur les marches, mais quelqu'un me rattrape alors que je glisse. Une main ferme attrape le bas de mon manteau et me remet sur pied.

Je sens alors la pluie se mettre à claquer sur le sol, les gouttes s'éclatant sur mon visage, mouillant avec assiduité mes joues et mes cheveux. Le cliquetis m'entête, le vent commence à se lever comme pour accompagner les plaintes d'Andrew, plaquant mes cheveux trempés sur mon crâne.

Puis, enfin, je me met à pleurer.  

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29 Octobre 2015

Clémence gcn

Suite prévue pour le dimanche 1ier November 2015.



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