Un silence suivit cette discussion qui me laisse un brin de culpabilité. Je ne saurais dire pourquoi, mais ce sentiment se mit à me prendre le ventre le tordant. Les coudes posés contre la rambarde du balcon, mes yeux parcourent futilement le jardin illuminé. La musique tonne -et j'espère au fond de moi que les voisins eurent été prévenus. Je soupire lentement, dans le but d'éviter que cette sensation s'empare entièrement de moi. Une légère brise vient me caresser les oreilles, alors que l'accalmie subsiste.

Des gens se baignent dans la piscine, d'autres forment une ronde où leurs membres dansent de façon insermentées, comme si leur vie en dépendait. Puis, mes iris bleues terminent leur inspection sur le patio. Éclairé de quelques lampions ici et là, le rendu est subtile, laissant une ambiance tamisée et secouée par la mélodie lourde. J'observe quelques têtes s'enjouer, rigoler, un portable au centre de l'attention. Ace fait parti de ces personnes ; une cigarette entre les lèvres, le bras en dessous de ses amis, son sourire me frappe instantanément. Cette soirée le rend particulièrement beau. Ou est-ce tout simplement les effets de l'alcool qui commence à affluer mes veines. Mon cœur loupe plusieurs battements, qui viennent tonner contre mes tempes. Ma bouche se met instinctivement à s'étirer en le voyant ainsi ; si détendu, crachant sa fumée parmi ses proches. Cependant, mon regard vient s'attarder sur une toute autre personne, aux côtés d'Ace. Une longue chevelure bleue se colle contre son bras, un visage tiré dans une émotion conquise. Ses bras entourent le biceps du brun, qui ne semble cependant pas lui accorder le moindre coup d'œil. Je soupire doucement, ressassant les derniers évènements au creux de mes pensées. Qu'est-ce que j'ai loupé...

Je gratte nerveusement mes cheveux alors que mes pensées se bousculent dans un tumulte dérangeant. Je sens alors une paire d'yeux me dévisager, confus. Zoro reste silencieux ; j'entends seulement les quelques gorgées de saké qui descend dans sa gorge, dans des déglutissements discrets.

- J'ai été vache avec Vivi, avoué-je, les yeux toujours rivés sur ladite personne.

- Ça arrive à tout le monde, répond-il -et je le sens s'accouder contre la rambarde, comme tout ouï à m'écouter. Le tout c'est de s'excuser et de reconnaître son erreur.

Mes doigts encerclent le métal des arabesques du balcon, et ils la serrent. Le vert a raison, mais mon obstination subsiste ; ce n'est pas que je ne veux reconnaître mes torts, mais s'excuser reste toujours une chose difficile à faire. Mettre son égo de revers est une chose que peu de personnes savent faire, et je n'en fais pas partie. Je soupire une nouvelle fois, mes iris dévisageant cette fois-ci les étoiles saillantes de la soirée. Mes ongles tapotent frénétiquement contre la rambarde, alors que les idées poursuivent leur lente agonie au creux de ma tête. Je finis par lâcher un râle, contrainte de me faire à l'idée.

- Je vais aller la rejoindre, finis-je par dire.

- C'est une sage décision, plaisante Zoro.

Je souris doucement. Un léger rire s'échappe de mes lèvres, pendant que mes pas suivent ce que je viens de dire. Je repasse les couloirs où j'ai pu rencontrer Hancock, avant de terminer ma course à l'intérieur de la maison vers les escaliers. Je franchis les baies vitrées, le nez légèrement retroussé ; une forte odeur de cigarette s'éprend de mes narines. Quelques fumeurs se délectent de leur tabac à seulement quelques mètres d'ici -un petit aqua s'était formé malgré le fait que tous vapotaient à l'extérieur. Il fallait dire que cette soirée d'été état dépourvu de brise. Je slalome lentement entre les fumeurs, les oreilles en feu par le son haut de la musique. C'est une sensation que j'apprécie particulièrement, comme l'air frais d'automne. Les basses résonnent dans ma cage thoracique, me rendant même avide d'une danse effrénée. Mais mon objectif, dehors, est tout autre -eh puis, je pense que ma timidité aurait surgit à l'instant même où mes hanches auraient roulé à mesure des tonalités. Je me dirige en direction de Vivi, les lèvres pincées. Je réfléchis d'ores et déjà aux mots que j'emploierai ; comment dois-je faire ? Est-ce que lui demander de se retrouver un peu plus tard serait une bonne solution ? Devrais-je la prendre à part maintenant ? Ou bien lui proposer de danser ? Et comment s'excuser ? Toutes ces questions finissent par me tarauder l'esprit, alors que mes pas se dirigent encore vers la bleue. Si bien, que je termine ma marche devant le petit groupe qui s'était formé afin de jouer à un jeu d'alcool.

- Ren ! s'exclama Vivi. Tu arrives enfin. Tu veux te joindre à nous ?

- Euh non, en fait j'aimerai... commencé-je perplexe. Oui, je veux bien jouer.

Loupé. Je la vois sourire de toutes ses dents, presque ravie. Je papillonne doucement des yeux, confuse, avant de m'asseoir auprès du petit groupe. Une chaise de jardin est vide, j'en profite. J'observe la bleue tapoter sur son écran, comprenant qu'elle m'ajoute à leur jeu. Je sens alors une vague de chaleur parcourir mon corps ; l'alcool commence à lentement faire effets, et mes pensées son embrumées. Je remets maladroitement une mèche de cheveux derrière mon oreille, pendant que mes yeux phasent sur les bougies éparpillées ici et là sur la petite tablée. Quelques gâteaux apéritifs sont disposés, j'en prends quelques uns, cherchant à me remplir l'estomac. Les rires qui s'échappent des bouches des personnes m'entourant me paraissent soudainement lointain. Je me pince doucement les lèvres et ma tête commence à agréablement tourner. Je sens mes yeux devenir lourds, mes paupières légèrement plissées. Mon corps est chaud, je décide de me dévêtir de mon gilet. Mes épaules dénudées apprécient l'air ambiant, qui n'est ni trop chaud, ni trop froid ; une douce soirée d'été, à vrai dire. La musique entame une ronde subtile aux creux de mes pensées, laissant toutes autres idées disparaître.

- Désignez tous la personne que vous trouvez la plus belle, commença alors Vivi. Puis vous buvez une gorgée.

Mes sens s'affolent pendant que les doigts commencent à pointer leur idéal de beauté. Sans réfléchir, je pointe le garçon qui est aux côtés d'Ace. Son doigt est également pointé en ma direction. Son air endormi, à la coupe de cheveux fruitée, je l'ai déjà rencontré auparavant. Il s'agit du meilleur ami d'Ace. Le brun, comme lisant dans mes pensées, a pointé la même personne que moi.

- Je suis déçu, s'enquit Ace, faisant la moue. Je pensais que j'étais ton idéal, Marco.

- Désolé, tu sais que j'ai un faible pour les filles, rigola le blond.

Je regarde le brun étirer ses lèvres ; mon cœur rate quelques battements, alors que mon sang se met à bouillonner. Les questions s'enchaînent, mais je ne parvins à les distinguer correctement. Mes pensées sont penchées vers Ace, où un flot d'idées me traversent l'esprit. Cette soirée-là plus qu'une autre, il est beau, rayonnant. Je l'observe boire dans son verre, une sorte de liqueur orangée. Sa gorge ondule en fonction de ses gorgées, et mes iris restent coincées au niveau de sa bouche ; j'ai terriblement envie de la prendre, de refaire ce baiser de tout à l'heure. Mes veines deviennent de plus en plus brûlantes, dans le dessein de vouloir me plaquer contre lui. Mon bas ventre s'était alors mis à picoté d'une douce façon. Nos regards se croisent et j'y discerne les mêmes pensées ardentes. L'alcool coule dans nos corps et réveillent nos pulsions inavouées. Je me mordille la lèvre inférieure, et mes pupilles s'écartent de lui pour aller regarder mon verre, à moitié vide. Tout cela devient dangereux, je dois aller prendre un verre d'eau.

- Je ne me sens pas très bien, enchaîné-je, coupant Vivi dans sa lecture de sa prochaine règle. Je vais vous laisser.

- Je l'accompagne, fit Ace, se détachant de l'emprise de mon amie.

[Coucou tout le monde comment allez-vous ? Désolée pour ce retard considérable, j'ai eu quelques petits problèmes de santé, mais tout va bien , à présent :) 

Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Le prochain s'annonce... croustillant. 

N'hésitez pas à me dire ce vos ressentis et vos prévisions pour le prochain chapitre ! 

A la prochaine~]