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Les deux garçons étaient en route jusqu'au parc à côté du lycée, une fois les cours terminés. Mingyu avait hâte d'entendre l'histoire de Junhui, même s'il avait légèrement peur de ce qu'il était prêt à lui raconter. Il s'était préparé à une histoire profonde, qui l'empêchait d'entendre les autres, et il pensait bien que c'était le cas. Vu ce que lui avait dit Minghao, il ne pouvait que s'attendre à ça. Ils arrivèrent finalement assez rapidement, ce qui augmenta l'angoisse Junhui. En effet, ce dernier ressentait une certaine pression. Il avait peur que Mingyu ne comprenne pas, qu'il se moque de lui, de ses réactions, qu'il le rejette. Il était vrai qu'ils ne s'étaient pas réellement parlés, mais il s'était déjà attaché à lui, alors qu'il s'était promis de faire attention aux autres.

Finalement, ils s'assirent tous les deux sur l'un des nombreux bancs du parc. Ils étaient silencieux. Junhui ne savait pas par où commencer, tandis que Mingyu ne voulait pas le presser. Mais il fallait bien que l'un d'eux se lance, puisque si ça continuait comme ceci, ils seraient encore là demain. C'est Junhui qui fît le premier pas.

Alors... Je vais commencer, murmura Junhui, qui était peu sûr de lui.

Mingyu esquissa un petit sourire, qui se voulait rassurant. Et c'était quelque chose qui marchait plutôt bien. Son cœur s'était allégé, il se sentait prêt, sans même comprendre pourquoi, à lui raconter.

Pour que tu puisses comprendre, il faut remonter à quand j'étais jeune. Ma mère s'est toujours occupée de moi comme jamais personne ne s'est occupée de quelqu'un. Je suis, et serai toujours son bébé et je sais qu'elle m'aime. Mais pour mon père... C'est une autre histoire.

Le Coréen fronça les sourcils, il avait peur de déjà comprendre ce que Junhui s'apprêtait à lui dire. Il espérait sincèrement que ce n'était pas ce qu'il pensait.

Il faut savoir que mes parents m'ont eu quand ils étaient très jeunes. Ma mère avait vingt ans, et mon père en avait vingt-deux. Je n'étais donc pas prévu à la base, puisque ma mère était étudiante, et mon père aussi. Junhui soupira, se sentant angoissé, certainement parce que c'était la première fois qu'il racontait cette histoire. Mon père voulait que ma mère avorte, mais cette dernière a catégoriquement refusé, et à priori, mon père avait fini par l'accepter.

Mingyu se sentit rassuré de savoir ça, mais il savait bien que l'histoire ne se finissait pas ici. Il se doutait même qu'elle était loin d'être terminée.

Je suis donc né, et rapidement, mon père acceptait de moins en moins ma naissance.

« Merde », lâcha Mingyu. Au final, c'était bel et bien ce qu'il pensait.

— J'ai toujours vécu dans les disputes entre mes parents. Mon père n'en avait strictement rien à foutre de moi, et je n'ai jamais été son fils, selon-moi. Tout le temps, mes parents s'engueulaient. Il la traitait toujours d'incapable, comme quoi c'était de sa faute si j'étais né, et que j'étais une grosse erreur.

Le plus jeune eût mal au cœur. Il eût même très mal au cœur. Pour lui, Junhui n'était pas une erreur, c'était avant tout un être humain. Aucun humain n'était une erreur. La seule erreur venait du père, qui n'acceptait pas son fils.

Et donc, petit à petit, j'ai commencé à me renfermer. Minghao m'a dit qu'il t'avait raconté comment j'étais avant, et sache que ce n'est pas un mensonge. Tu aurais dû me voir, cette facette de moi-même me manque terriblement.

Mingyu eût soudainement une idée, mais il préférait rester silencieux pour le moment. Il ne voulait pas interrompre son discours, surtout qu'il sentait qu'il avait bientôt fini.

Plus le temps avançait, moins je supportais les disputes entre mes parents, mon père qui n'arrêtait pas de me dire que je n'étais qu'une sombre erreur... Et petit-à-petit, j'ai commencé à ignorer les remarques, les disputes, et j'y arrivais plutôt bien. Jusqu'à ce que je ne les entende plus.

C'était donc comme ceci que tout avait commencé. C'était donc pour cette raison que Junhui n'entendait plus autrui.

Au début, j'étais vraiment heureux, un léger sourire s'installa sur les lèvres du Chinois, mais j'ai rapidement déchanté. Je n'entendais plus mes amis, mes camarades de classes. Enfin... Quand je dis que je n'entendais plus, c'est un grand mot. Je t'ai légèrement menti sur ce côté, puisque j'entends quelque chose.

Le Coréen fronça les sourcils, ne comprenant pas où le Chinois voulait en venir. Ce dernier le remarqua, et s'expliqua.

En fait, pour t'illustrer la chose, c'est comme si nous étions à la piscine, que j'étais sous l'eau, et que tu me parlais de l'extérieur. Ça rend comme un son très étouffé, à peine perceptible. Et j'ai tout fait pour essayer d'entendre normalement à nouveau, mais rien n'y fait. Je pense que c'est pour ça que j'ai commencé le piano, pour entendre quelque chose normalement et que ce ne soit pas « sélectif ».

Mingyu comprenait beaucoup mieux la force qu'il ressentait lorsque son ami jouait du piano. C'était comme si Junhui se sentait à l'aise, comme s'il ne faisait qu'un avec cet instrument, comme si tout ce qu'il ressentait ressortait avec la piano. Le Coréen était maintenant fasciné.

M'enfin bref... Tout ça pour dire que j'ai des problèmes pour donner ma confiance aux autres, je vais t'avouer que j'ai assez peur de la foule... Et ma mère n'est pas au courant car elle est déjà assez bien inquiète pour moi comme ça. Pour que je puisse entendre quelqu'un qui veut être mon ami, ce qui m'inquiète, en fait, il faut vraiment que je lui fasse confiance.

Le plus jeune comprenait désormais beaucoup mieux son ami. Et il était vrai que son histoire était traumatisante. Vivre dans les disputes, dans la haine depuis sa plus tendre enfance avait eu des effets négatifs, et c'était quelque chose de normal. Mingyu avait l'impression que Junhui ressentait comme un mal-être, comme s'il ne se sentait pas aimé.

Junhui attendait une réponse de celui à qui il avait tout raconté pour la première fois – car il ne comptait pas Minghao, faisant parti de sa famille – assez nerveusement. Pour seule réponse, Mingyu prit le plus vieux dans ses bras, ce qui étonna ce dernier. Son cœur battait à tout rompre, et il luttait pour retenir ses larmes. Ce genre de petites intentions, c'était quelque chose qu'il n'avait pas eu depuis longtemps, même par son cousin. C'est maladroitement que le Chinois prit son cadet dans ses bras, pendant peu de temps, mais c'était assez pour lui.

Après cette étreinte, Mingyu prit son téléphone et nota quelque chose dessus pendant un moment, avant de le tendre à Junhui, qui se décida à lire ce qu'il avait écrit.

« C'est vraiment triste, ce qu'il t'est arrivé. Je comprends beaucoup mieux tes réactions, ton envie d'être seul, tu es un peu traumatisé, en quelque sorte... Mais, il ne faut surtout pas se démonter ! Je suis ton ami, et je vais t'aider à remonter la pente ! Sortons ensemble, ce week-end ! Ça te fera du bien, je pense, même si la communication reste difficile ! Il y a la foire, en ce moment, ça pourrait être amusant, selon-moi. »

Junhui n'hésita pas une seule seconde, et accepta, laissant son cœur parler pour une fois à la place de son cerveau.

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