Chapitre 10 : Je veux juste m'envoler

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Dépression se réveilla.


Elle se trouvait face à la tombe de Ai. Il y avait de la brume. Beaucoup de brume. Et il faisait froid.

Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Il y a à peine deux minutes, elle était en train de s'endormir dans sa tente !

Elle aperçut la tombe de Ai, et se prit sa tête dans ses mains, et pleura.

Voici sa vie. Froide. Grise. Toujours proche de Ai.

Elle voulait avancer, mais elle ne pouvait pas. Cette brume était si épaisse. Trop épaisse. Et puis, c'était de sa faute.

Soudainement, Dépression se leva précipitamment. Elle ne voulait pas en croire ses yeux. Elle se remit à pleurer, et se mit à courir.

Elle tomba, mais se releva, et courut le plus vite possible vers cette forme blanche qui l'attendait patiemment.

AI !

Plus rien d'autre ne comptait. Ai était là, juste devant elle. Elles allaient pouvoir mourir ensemble. C'était la fin.

Mais Ai secoua sa tête.

Oh non, ce n'est pas fini pour toi.
Au contraire. Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie !

Et elle attrapa la main de Dépression, et ensemble, elles s'envolèrent vers de gros nuages noirs.

Tu sais, je ne t'en veux pas de ne pas avoir compris mes signes.
Tu étais jeune.
Tu étais ignorante.
J'ai eu tort. Je t'ai laissé un lourd fardeau sur le dos. Je suis désolée.
Mais sache que je ne veux qu'une seule chose.
Que tu vives enfin.

Dépression restait muette.

Mais autour d'elle, le décor changeait.

La brume commençait à s'en aller, ainsi que les nuages noirs. L'air se réchauffait. Le Soleil commença à percer un peu parmi les nuages.

Et les deux amis continuaient de voler.

Et plus elles volaient, plus Dépression regardait sa vie défiler. Elle voyait tous les petits bonheurs de la vie s'assembler.

Elle regarda Ai, et ne vit que du bonheur.

Si tu es toujours vivante, lui dit-elle.
C'est qu'au fond de toi, tu savais, que mon souhait le plus cher, c'était de te voir vivante, heureuse et en bonne santé.
Tu es toujours resté près de ma tombe, comme si tu pourrais revenir dans le passé.
Tu ne peux plus rien faire.
A part avancer et vivre, enfin.
La vie, c'est des hauts et des bas.
Accepte-les tous.
Et vis, s'il-te-plait, vis.

Les nuages avaient quasiment disparus, laissant derrière eux un magnifique ciel bleu. La brume était parti, laissant derrière elle de merveilleux paysages, des montagnes, des vallées, des champs, des fleurs, des forêts, des maisons.
Maintenant, il faisait chaud.
Derrière les ténèbres se trouve la lumière.

Et maintenant ? Demanda Ai.
Qui es-tu ?
Aventure ? Nulle ? Confiance ? Mademoiselle ? Gaieté ? Sérénité ? Mélodie ? Amour ? Ou Dépression ? Tu es tout cela, et tu n'es rien de cela en même temps. La réponse est simple. Il faut la trouver dans ton coeur.

Ai s'écarta un peu. On la reconnaissait de moins en moins. Elle commençait à disparaître.

Je suis... Je suis...

On ne voyait plus que le visage d'Ai. Dans quelques secondes...

JE SUIS MARINE !

On put entrevoir un dernier sourire avant qu'il ne reste plus rien d' Ai.

Marine se réveilla d'un coup.




C'est la tombe d'Ai, mon amie.

C'est triste, elle est morte jeune.

Oui... Mais maintenant, je vais être forte et heureuse. Pour elle.

Marine se leva, prit la main d'Adrien, et ensemble, quittèrent le cimetière pour aller chez Marine.

Il y a toujours une lumière au bout du tunnel.


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