Chapitre 30

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"Où est l'animal ?"

Au fur et à mesure que les trois amis avançaient dans la forêt. Alors que Violette jetait un coup d'œil à la cabane d'Hagrid, ils entendirent des coups frappés sur la porte, et se cachèrent immédiatement derrière un grand chêne. Hagrid venait d'apparaître devant sa porte, pâle et tremblant, jetant des regards autour de lui pour voir qui avait frappé. Les trois adolescents reconnurent alors la voix d'Harry près de la porte.

-C'est nous. On a mis la cape d'invisibilité. Laissez-nous entrer, qu'on puisse l'enlever.
-Vous n'auriez pas dû venir, murmura Hagrid en s'écartant pour les laisser passer.
-C'est la chose la plus étrange qu'on ait jamais faite, dit Harry, impressionné.
-Dit celui qui a tué un basilic l'année dernière. Commenta Violette.
-Allons un peu plus loin, murmura Hermione. Il faut se rapprocher de Buck !

Ils avancèrent derrière les arbres jusqu'à ce qu'ils aperçoivent l'hippogriffe attaché à la clôture entourant le potager d'Hagrid.

-Maintenant ? murmura Harry.
-Non, répondit Hermione. Si on l'emmène tout de suite, les gens de la Commission vont croire que c'est Hagrid qui l'a libéré. Il faut qu'on attende qu'ils l'aient vu attaché.
-Bonne idée.

Mais Harry commençait à se demander si la réalisation de la mission était possible. Puis, il y eut un bruit de vaisselle cassée, et Violette devina que Hagrid venait de casser son pot à lait.

-Ça, c'est Hagrid qui casse son pot à lait, chuchota Hermione. Dans un instant, je vais trouver Croûtard.

En effet, quelques minutes plus tard, ils entendirent Hermione pousser un cri de surprise. Violette pesa le pour et le contre, extrêmement tentée à l'idée de faire irruption dans la cabane pour attraper Pettigrow et lui faire avaler toute la mort aux rats du monde.

-Et si on se précipitait dans la cabane pour attraper Pettigrow... Dit soudainement Harry.
-J'avoue que l'idée me plait vraiment, oui.
-Non ! répliqua Hermione, apeurée. Vous ne comprenez donc pas ? On est en train de violer une des lois les plus importantes du monde de la sorcellerie ! Personne n'a le droit de changer le cours du temps ! Personne ! Vous avez entendu Dumbledore ? Si on nous voit...
-Mais qui se soucis des règles ?! On s'en fiche, on en a déjà enfreint au moins dix dans la même soirée alors tant qu'à faire, autant continuer sur notre lancée pour essayer de battre un record !
-Violette, tu pourrais arrêter avec le sarcasme ? Demanda Hermione, l'air agacé.
-Me demander d'arrêter le sarcasme, c'est comme de demander à Rogue d'utiliser du shampooing, ça n'arrivera pas, et si par miracle ça arrive, ça déséquilibrera l'univers !
-Violette. Répéta Harry.
-Ça va, je me tais.
-Bref, il n'y a que nous et Hagrid qui nous verront ! C'est pas si grave !
-Qu'est-ce que vous feriez si vous vous voyez surgir dans la cabane de Hagrid ? demanda Hermione.
-Je... Je crois que je deviendrais fou, répondit Harry.
-Ouais... ou alors je penserais qu'il y a de la magie noire là-dessous...
-Exactement ! Vous ne comprendriez pas et peut-être même que vous vous attaqueriez toi-même. Le professeur McGonagall m'a raconté des choses horribles qui sont arrivées à des sorciers parce qu'ils avaient cherché à modifier le temps... Certains se sont tués eux-mêmes par erreur dans leur passé ou leur futur !
-D'accord, dit Harry. C'était simplement une idée en l'air...
-Clairement pas pour moi, c'était une idée parfaitement sérieuse, pour une fois, et je suis hyper déçue.

Hermione leur donna alors un coup de coude, montrant le château du doigt. Dumbledore, Fudge, le vieillard de la Commission et Macnair le bourreau descendaient l'escalier.

-On ne va pas tarder à sortir, murmura Hermione.

En effet, un instant plus tard, la porte de derrière et leurs doubles, Ron et Hagrid sortirent de la cabane. Violette pensa que c'était probablement l'une des plus étranges sensations qu'elle ait ressenti dans sa vie. Ils s'entendirent essayer de convaincre Hagrid de les laisser rester, et d'essayer d'expliquer ce qui s'était réellement passé, mais Hagrid ne céda pas, et Hermione mit la cape d'invisibilité sur ses trois amis.

Ils entendirent des coups frappés à la porte de la cabane. Les exécuteurs étaient arrivés. Hagrid fit volte-face et retourna dans sa cabane en laissant la porte de derrière entrouverte, permettant aux trois amis, toujours cachés, d'entendre ce qu'il se disait à l'intérieur de la cabane.

-Où est l'animal ? demanda la voix glacée de Macnair.
-De... dehors... répondit Hagrid d'une voix rauque.

Violette tira Harry derrière l'arbre en voyant Macnair apparaître à la fenêtre pour regarder Buck. Ils entendirent alors la voix de Fudge.

-Nous... heu... nous devons vous lire la déclaration officielle concernant l'exécution, Hagrid. Je serai bref. Ensuite, vous la signerez conjointement avec Macnair. Macnair, vous devez également écouter le texte de la déclaration, question de procédure...

Le visage de Macnair disparut de la fenêtre, et Violette se dit que c'était maintenant ou jamais. Étant donné que Harry avait déjà fait connaissance avec Buck, il était plus simple et moins risqué que ça soit lui qui y aille de nouveau. Violette fit un signe de tête à Harry.
Harry courut, sauta par-dessus la clôture qui entourait le potager et se précipita sur Buck. Pendant ce temps, Fudge lisait la déclaration officielle. En faisant attention de ne pas ciller, Harry fixa Buck et s'inclina. Buck s'agenouilla aussitôt puis se releva. Harry commença alors à dénouer la corde qui l'attachait à la clôture.

-Viens, Buck, murmura Harry. Viens, on va t'aider. Doucement... Doucement...

Harry tira sur la corde de toutes ses forces, mais Buck, les pattes avant bien plantées dans le sol, semblait décidé à ne pas bouger. Violette secouait la tête, se disant qu'il fallait être le plus rapide et le plus discret possible, et que si Buck ne coopérait pas, ils n'allaient pas pouvoir faire grand-chose.
La brune reportait son attention sur la cabane, et se rendit compte que le membre de la commission disait qu'ils allaient commencer.

-Harry, ils vont sortir ! Chuchota Violette.
-Buck, viens ! chuchota Harry.

Il tira encore plus fort sur la corde et l'hippogriffe commença enfin à avancer, en agitant ses ailes avec mauvaise humeur. Violette et Hermione soupirèrent de soulagement.
Dumbledore rappela le bourreau, lui disant qu'il devait lui aussi signer, et Harry tira de nouveau sur la corde. Buck fit claquer son bec et avança un peu plus vite. Le visage d'Hermione, soudainement très pâle, apparut derrière le tronc d'un arbre.

-Dépêche-toi, Harry ! dit-elle en remuant les lèvres.

Violette entendait toujours la voix de Dumbledore, à l'intérieur de la cabane. Harry continuait à tirer la corde, et Buck finit par se mettre à courir à contrecœur. Ils avaient enfin atteint le couvert des arbres...
Hermione et Violette aidèrent Harry à tirer la corde, espérant que Buck avance plus vite, car un grincement leur indiqua que quelqu'un venait d'ouvrir la porte de la cabane d'Hagrid.
Cachés, Harry, Hermione et Violette restèrent parfaitement immobiles. Même l'hippogriffe semblait écouter avec attention. Il y eut un silence, puis la voix du membre de la commission se fit entendre, chevrotante.

-Où est-il ? Où est l'animal ?
-Il était attaché ici ! dit le bourreau avec fureur. Je l'ai vu ! Il était là !
-C'est extraordinaire, dit Dumbledore avec une nuance d'amusement dans la voix.
-Buck ! appela Hagrid d'une voix rauque.

Il y eut un sifflement et Violette vit le bourreau jeter sa hache contre la clôture du potager, par dépit. Les trois Gryffondor entendirent alors le cri de Hagrid et, cette fois, ils arrivèrent à distinguer quelques une de ses paroles à travers ses sanglots.

-Parti ! Il est parti ! Mon petit Buck, c'est merveilleux, il est parti ! Il a dû réussir à se libérer ! Bravo, Buck, magnifique !

Buck tira sur la corde pour essayer de rejoindre Hagrid. Harry et Hermione, les pieds solidement plantés dans le sol, tiraient de l'autre côté en conjuguant leurs forces pour le maintenir immobile.

-Quelqu'un l'a détaché ! grogna le bourreau. Nous devrions fouiller le parc et la forêt...
-Macnair, si Buck a vraiment été emmené par quelqu'un, croyez-vous que le voleur sera parti avec lui à pied ? dit Dumbledore d'un ton toujours amusé. Il vaudrait mieux fouiller le ciel. Hagrid, je prendrais bien une tasse de thé. Ou un grand cognac.
-B... b... bien sûr, professeur, répondit Hagrid qui semblait ne pas croire à son bonheur. Venez, entrez...

Harry, Violette et Hermione entendirent des bruits de pas, un juron prononcé par le bourreau, le claquement de la porte, avant que le silence ne revienne.

-Et maintenant ? murmura Harry en regardant autour de lui.
-On va rester cachés ici, dit Hermione, visiblement bouleversée. Il faut d'abord qu'ils retournent au château. Ensuite, nous attendrons le meilleur moment pour faire voler Buck jusqu'à la fenêtre de Sirius.
-Il ne sera pas là-bas avant deux heures... Et je pense qu'on devrait aller un peu plus loin, si on veut savoir où nos double en sont.
-Oui, on pourrait attendre dans un endroit d'où nous pourrons nous voir entrer sous le Saule cogneur et en sortir.
-C'est vrai, approuva Hermione. Mais il faut que nous restions hors de vue, souvenez-vous...

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