— C'était pour bien me faire voir. Pour que tu penses que je suis courageux, que je sais prendre des risques... C'était pour me montrer cool, pour que tu puisses me regarder différemment. Ton fric, il ne m'intéresse pas. Je n'en veux pas. La seule chose que je désire, elle est ici, et c'est toi.

   Sa bouche s'entrouvre, mais il la referme aussitôt. Il ne bouge plus, ne dit rien, et son emprise sur mes avant-bras se resserre, m'obligeant à regarder en silence son visage se teinter de rose. À mesure que les secondes passent, je sens son souffle dans mon cou devenir de plus en plus fort, presque brûlant, et le canapé se rétrécit sur nos deux corps rapprochés. Alors pensant l'avoir gêné, je me confonds en excuse, ne supportant pas de faire durer ce moment de torture plus longtemps.

   — Ah, je.. Excuse-moi, je t'en prie, ce que j'ai dit est extrêmement embarrassant... Je suis désolé, pardonne-moi Matt' !

   Un coin de ses lèvres sensuelles s'étire, et il prend la parole.

   — Je ne t'excuserai pas, Ju'. (Il appuie sur le "Ju", puis baisse la tête.) Pardon, Juhan. C'est vrai que dès le début, tu t'es mis d'une façon si naturelle à m'appeler Matt...

   Il relève la tête, replongeant ses yeux malicieux dans les miens. Son voile rouge s'estompe petit à petit, laissant place à son teint bruni. Il entrouvre ses lèvres, et mes yeux ne peuvent s'empêcher de les fixer. Je n'arrive plus à réfléchir. Je n'ai qu'une envie, celle de déposer les miennes dessus, de sentir leur goût et de goûter à leur odeur.

   Il prend la parole à nouveau, coupant mes pensées folles, et je me retrouve perturbé par sa voix vibrante et basse - mais oh si douce.

   — Remarque, ça ne me dérange pas que tu m'appelles Matt. Ça fait plus.. intime.

   Il éclate alors de rire, plissant ses yeux rieurs, et je ne peux qu'admirer ce spectacle se déroulant à quelques centimètres de mon visage. Ce garçon me facine depuis le premier jour où je l'ai croisé. Il n'a cessé d'occuper mes pensées, les courbes de son corps s'immiscant dans mes rêves les plus osés. Aujourd'hui, il se tient devant moi, et plus aucune barrière ne m'empêche de le regarder ni de le désirer. Alors que ses yeux s'attardent trop profondément sur les miens, son rire s'envole et son air sérieux refait surface. Il est là, il me fixe, ne laissant rien paraître et troubler son sublime visage, et je ne saurai deviner ses sentiments et ses envies.

   Et alors, mes lèvres se retrouvent sur les siennes, et quelque chose explose dans mon ventre.

   Les yeux clos, j'apprécie en silence la sensation qui m'est offerte. Des milliers de papillons sortent de mon être pour venir chatouiller nos lippes rougies, plaquées en un baiser maladroit.

   Et il lâche enfin mes poignets pour venir enrouler ses bras autour de mon cou.

   J'incline la tête, trouve le meilleur angle, et mes mains viennent se loger sous son tee-shirt, dans le creux de ses hanches.

   Et je bascule avec lui sur le canapé, puis la table, et toutes les pommes tombent par terre dans un fracas silencieux - mais oh combien délicieux.

   — Pourquoi des pommes ? je demande entre deux respirations.

   — Parce que je me disais que ça pouvait me réconforter, si jamais tu étais parti. Je me disais qu'elles devaient avoir le goût de tes lèvres.

   Alors, nos corps se rapprochent encore plus qu'ils ne le peuvent, et nos vêtements tombent par terre sur les quelques fruits sucrés.

   Les pommes juteuses comme ses lèvres, croquantes comme son visage, saillantes comme sa peau.

    — Mais je me suis trompé. Le goût de tes lèvres n'a rien à voir avec celui des pommes. Son goût est unique, il est toi.

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Fin !

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Je vous remercie sincèrement du fond du cœur ❤

Lou' <3