Émile est penché sur sa copie.

Les autres bavassent encore.

Il ne font rien d'autre que de gêner le jeune garçon.

Jeune garçon qui, d'ailleurs, n'éprouve rien d'autre que du mépris envers eux.

Mais il réussira ses études, dusse-t-il endurer plusieurs années seul.

Si il ne parle à personne, c'est parce qu'il faut qu'il réussisse son année scolaire à la perfection.

Il veut être sûr de parvenir à atteindre c'foutu rêve qui l'obsède.

On lui a appris que dans la vie, il n'y avait rien de plus important que les études.

Alors il travaille.

Un jour il a fait tomber son stylo à terre

Et il a voulu l'y laisser.

Il a voulu se lever pour écraser cet objet qui l'épuisait tant.

Mais quelques secondes seulement après cet instant de folie pure, sa conscience l'a repris et il s'est une fois de plus abîmé le dos en ramassant son stylo.

Dos déjà fort fragilisé par le poids des responsabilités.

Dos déjà fort dégradé par le poids de la pression,

Du travail,

De la saturation.

Il a voulu gribouiller sa feuille, Émile, mais une fois de plus il s'est retenu.

Il a voulu raturer son travail,

Comme il le fait si bien pour lui

Émile.