Chapitre 1

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Harry.

Un frisson qui n'a rien à voir avec les températures hivernales de Paris me court le long de l'échine. Le cimetière ressemble à un immense labyrinthe. Plus on s'enfonce dans ses allées lugubres, et plus les bruits de circulation de la ville s'estompent.

L'adrénaline pulse contre mes tempes. Le plaisir d'être de retour sur le terrain a un goût addictif. C'est aussi enivrant que de voler sur un balai.

Je pousse le portillon du cimetière dans un grincement peu discret, avant de m'agenouiller derrière une pierre tombale pour évaluer la situation.

La piste que nous avons suivie nous a menés des jardins du Louvre jusqu'au Père-Lachaise. L'endroit est propice comme refuge pour les esprits maléfiques que l'on recherche. Les pierres tombales sont mangées par la brume tenace en ce début de nuit. Des caveaux gothiques s'élèvent entre les diverses sépultures moldues.

Dans mon dos, Drago reprend sa respiration après notre filature au pas de course.

Au bout de l'allée, les trois créatures errent entre les stèles embrumées.

Leur invocateur - un sorcier britannique exilé en France - a été arrêté quelques heures plus tôt, en collaboration avec la Brigade française de Sorcellerie. Pour mener à bien la mission, il ne nous reste plus qu'à neutraliser les esprits hors de contrôle, et ce, sans alerter la population moldue. Et sans se faire blesser au passage.

Si les créatures nous repèrent et essaient de lutter, ça sera plus difficile d'agir proprement.

Je me tourne vers Drago, agenouillé contre la pierre tombale. Des mèches nacrées s'échappent de sa tresse et un nuage de vapeur se forme entre ses lèvres quand il expire. Il resserre l'écharpe autour de son cou, remonte le col de sa cape. Le froid hivernal a étendu quelques rougeurs sur ses pommettes, mais son regard gris et sérieux est fiché sur les trois créatures qui rampent au bout de l'allée.

— Prêt ? Je lui demande.

Il hoche la tête sans quitter le tableau des yeux.

— Couvre-moi. Comme à Prague.

À peine, je me redresse, les doigts resserrés sur ma baguette, que je sens la chaleur familière de la bulle de protection de Drago.

Elle est discrète, parée de reflets dorés, toujours réconfortante. On a pris nos marques dans notre improbable binôme : sur le terrain, je m'occupe des sorts d'attaque sur le front, lui en retrait, s'occupe à protéger nos arrières.

Depuis quelques missions, les compétences de Drago dépassent largement sa fiche de poste de simple potionniste.

C'est toujours lui qui concocte les fioles indispensables à certaines situations, mais il s'occupe également de neutraliser certains charmes de magie noire, et comme ce soir, d'assurer notre défense.

Notre collaboration fonctionne étonnement bien.

Comme si arpenter le Tout-Paris pour finir dans un cimetière lugubre en plein milieu de la nuit faisait partie d'une routine rassurante.

D'un geste de baguette, je lance mon sort pour sécuriser la zone, puis déploie des cordes enchantées pour retenir les esprits maléfiques, le temps que Drago intervienne avec ses potions spécialement conçues pour les apaiser et les rendre inoffensifs.

Il s'avance d'un pas assuré dans la brume qui s'accroche au bas de sa cape. Il porte la main à sa ceinture où il a aligné différentes potions pour notre filature. Il en saisit une et la projette aux pieds des créatures dans un fracas de verre brisé. Le liquide se transforme rapidement en volutes de vapeur qui s'élèvent autour des créatures. Comme si elles étaient dotées de conscience, elles s'agitent, se tordent et chuintent comme pour éviter la fumée qui les encercle.

Je garde ma baguette levée, prêt à intervenir si la mixture de Drago n'a pas l'effet calmant espéré, mais comme sur chaque mission, ses potions fonctionnent du premier coup.

Les vapeurs s'entortillent jusqu'à réduire les mouvements des créatures. Bientôt, elles se recroquevillent dans des lamentations sourdes. Quand les esprits ne sont devenus plus que de ridicules fumerolles sur la terre boueuse du cimetière, je sors d'une de mes poches des sphères de contention. Je prononce la formule, les anneaux de cuivre de la petite balle s'animent pour s'ouvrir en grand, et la première créature se fait aspirer dans l'artefact. Je me penche sur les deux autres résidus d'esprits tandis que Drago s'agenouille au-dessus de la balle cuivrée puis prononce un sort pour neutraliser les éventuelles traces de magie noire. Quand les trois sphères de cuivre semblent sécurisées, Drago les prend dans le creux de sa main et les glisse dans la petite sacoche que je lui tends. Encore une fois, notre collaboration a été redoutablement efficace !

J'esquisse un sourire en l'observant déposer avec délicatesse les artefacts au fond de ma besace protégée par divers charmes.

Une fois les sphères déposées en sécurité, il se redresse, s'étire le dos.

Il est toujours aussi séduisant dans sa robe anthracite cintrée, les traits sérieux et professionnels. Cette attirance magnétique aurait pu s'estomper au fil des missions, mais rien à faire, il est toujours aussi dramatiquement élégant sous les éclats de la lune. Même au beau milieu d'un cimetière glauque, je le trouve d'une beauté froide qui ne me laissera jamais tout à fait indifférent.

Des mèches s'échappent de sa natte et des traces de boue sous le menton le rendent vulnérable et définitivement craquant.

J'ai soudain envie de l'attirer vers moi pour l'embrasser et célébrer cette nouvelle affaire parfaitement menée, mais il lance un regard nerveux autour de nous, toujours sur le qui-vive. Il invoque un sort silencieux de repérage pour s'assurer qu'il n'y a pas d'autre menace.

— Rien d'autre ?

Il se concentre sur le voile éthéré qui s'est matérialisé autour de nous.

— Des goules du côté de la crypte. Quelques fantômes récalcitrants. Un vampire dans son caveau. Rien qui ne nous concerne...

Il fait glisser sa baguette dans l'étui accroché à sa cuisse et pose enfin ses yeux clairs sur moi. Il n'est pas officiellement Auror - et ne le sera jamais vu son passif, il a beau être un simple consultant potionniste d'état, il dégage une aura qui le rend toujours aussi attirant quand il m'accompagne sur le terrain.

Je fais finalement un pas pour réduire la distance et déposer un baiser sur ses lèvres.

— Ce n'est pas très professionnel...

Je soupire exagérément. Ce qu'il est agaçant à être toujours bien plus mature que moi !

— Personne ne le saura. Tu crois que les goules vont cafter ?

Il secoue la tête en souriant.

— Tu nous fais transplaner, Potter ?

*

La chambre de bonne réservée par la Brigade française de Sorcellerie est ridiculement petite.

La vue sur les toits de Paris en revanche, est à couper le souffle, et c'est bien le seul point positif. Certaines missions sont mieux loties que d'autres en termes d'hébergement.

Je retire mes bottes et ma cape d'hiver, avant de jeter un œil à mon reflet dans le miroir de la salle d'eau. Pas d'affrontement direct, peu de blessures. Juste une plaie bénigne due à un accrochage avec un sorcier récalcitrant s'étend sur ma pommette.

Je porte mes doigts à ma joue pour mieux l'examiner quand la voix de Drago s'élève depuis la chambre.

— Lave-toi les mains d'abord ! Tu risques de l'infecter avec tes doigts dégueulasses !

Je lève exagérément les yeux au ciel, mais je ne me lasserai jamais de cette routine après une journée sur le terrain.

Je passe mes mains sous le jet d'eau, frotte mes ongles noircis avec le savon tout en jetant un œil à Drago dans le miroir.

— Tu n'as qu'à venir me soigner si tu penses faire ça mieux que moi...

Drago lève un sourcil tout en nettoyant le bas de sa robe salie par la boue du cimetière.

— Ce n'est qu'une éraflure.

— Et si elle s'infecte ?

— Tu es un Auror de prestige, Harry. Il me semble que tu sais te soigner tout seul.

J'esquisse une moue boudeuse et Drago secoue la tête en retenant un rire.

— Je t'ai donné de mauvaises habitudes.

Tandis qu'il tire la chaise pour s'installer au petit bureau, je refais quelques pas dans la chambre, déboutonne ma chemise, et la laisse ouverte sur ma peau nue. Drago ne semble pas saisir mon invitation peu subtile, alors je me penche vers lui et commence à déboutonner le col de sa robe cintrée qui le rend si sévère.

— Est-ce que... tu viendrais te doucher avec moi ?

Il saisit ma main baladeuse pour la retenir.

— Je te rappelle qu'on est toujours en mission, Harry. Et cette douche est de toute façon trop petite pour y faire quoique ce soit à deux...

Il tire un parchemin d'un tiroir du bureau puis en sort une plume ensorcelée.

— Je peux savoir ce que tu fiches ?

— Si on rédige notre rapport dès maintenant, on a le temps de le remettre aux Français, et de rentrer à Londres pour faire notre debrief à Weasley...

Son professionnalisme, parfois si attirant, a clairement ses limites. Surtout quand des envies me tiraillent le bas du ventre.

J'écarte sa chaise du bureau et viens m'asseoir à califourchon sur ses cuisses. Je sens son souffle à hauteur de mon torse, je passe mes doigts dans sa tresse que je m'applique à défaire lentement.

— Ou alors... on profite de la chambre qui est réservée jusqu'à demain.

Il presse ses mains sur mes cuisses, pose son front contre ma peau en soupirant.

— Je veux faire ça bien, tu le sais. Je veux que chaque dossier soit aussi réglo que possible et qu'on n'ait rien à nous reprocher...

J'entends son argument, mais mes doigts poursuivent leur manège dans ses longues mèches nacrées.

— Je pense que l'on peut dire que la mission est un succès, Drago. Tu as été parfait, et personne n'aurait rien à redire de tes compétences sur le terrain. Le seul reproche que j'aurais à te faire...

Il lève brusquement la tête, fronce les sourcils, un peu alarmé.

— Quoi ? Dis-moi...

— C'est quand tu manies ta baguette et que tu lances ces sorts complexes... Tu as un air si sexy, que ça me donne des envies très peu professionnelles, vois-tu...

Je frotte légèrement mon bassin contre le sien pour lui faire remarquer que j'ai clairement envie de lui.

Ses traits tressaillent, hésitent entre la consternation et un sourire intéressé.

Je me penche vers son oreille pour chuchoter.

— Dans ce cimetière, tu m'as fait tellement d'effet, que j'étais à deux doigts de te traîner dans une crypte inoccupée pour m'occuper de toi...

— Harry, ce n'est vraiment pas...

— Ok. Compris. T'as pas envie de moi. Pas grave.

L'adrénaline de fin de mission n'a visiblement pas le même effet sur tout le monde.

Je dépose un baiser chaste sur son front avant de me relever, mais contre toute attente, Drago me retient par les cuisses.

— Attends un peu...

Drago referme le flacon d'encre, et passe lentement ses grandes mains sur mes fesses avant de me presser contre lui.

— C'est juste que...

Il pose à nouveau son front contre ma peau nue et soupire lentement.

— Tu es un obsédé du boulot ? Un perfectionniste ? Qui ne sait pas lâcher prise ?

Je sens son rire tout contre moi.

— Sûrement un peu de tout ça.

D'une force insoupçonnée, il me soulève pour me porter jusqu'au lit où il me dépose sans ménagement.

— Mais ne t'avise pas de faire des suppositions foireuses. J'ai très envie de toi, Potter.

— Oh ? J'aime quand on repasse aux patronymes, Malefoy.

Il se penche et dépose des baisers chauds contre mon ventre, encore en sueur.

— Pas de douche ?

Il secoue la tête, pose sa bouche, lentement sur ma peau, s'aventure sur mes côtes, explore les courbes de mes hanches, s'attarde sur les muscles de mon ventre avant de remonter vers moi.

Sa bouche est chaude le long de mon cou, et trace un chemin de mon menton jusque sous mon oreille.

— J'aime ton odeur...

Sa cuisse frotte mon érection et je ne retiens pas mes gémissements pour lui faire comprendre que oui, bordel, j'ai terriblement envie de lui ! Sa grande main se faufile sous ma cuisse pour attraper ma fesse et la presser avec envie.

— Tu sais à quel point c'est une torture de couvrir tes arrières en ayant ces fesses parfaitement moulées dans cet uniforme d'Auror ?

Ses cheveux détachés forment une auréole qui cascade sur ses épaules pâles et bon sang qu'il est canon au-dessus de moi !

J'ignore si c'est l'adrénaline, ou l'effet de fin de mission, mais boucler une affaire à ses côtés n'est pas loin d'être la définition parfaite du bonheur.

Je cligne des yeux sous son poids réconfortant. J'en reviens toujours pas d'avoir le privilège de me lamenter sous les caresses de Drago Malefoy. Le plaisir charnel que sa bouche me tire se mêle aux sentiments qui tourbillonnent dans mon ventre. Bon sang, que cette bulle de plaisir n'éclate jamais !

Tandis que sa bouche s'affaire à me tirer des frissons de plaisir, les mots d'amour se bousculent au bord de mes lèvres sans toutefois les franchir. Comme j'aimerais que ce sentiment de sérénité absolue persiste lors de nos retours à Londres.

Sauf que ce n'est pas le cas.
Et que j'ai bien conscience d'être à deux doigts de tout faire foirer.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro