Epilogue

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Harry.


L'attirail d'observation des étoiles est installé sur le toit-terrasse des Malefoy.

Au-dessus de nos têtes, le ciel est pourtant encombré par de gros nuages bas et la pollution lumineuse de Londres n'améliore rien. Mais, la détermination d'Al et Scorp semble dépasser ces simples limites.

Ils font de grands gestes pour lancer des sorts complexes qu'ils ont appris pendant un atelier à l'Observatoire sorcier.

Un dôme enchanté s'étire au-dessus de nos têtes pour projeter ce qu'ils voient dans la lunette astronomique.

Tandis qu'ils se relaient, penchés au-dessus du télescope magique afin d'essayer de percer la chape de nuages et réussir à observer quelques étoiles, la tête de Drago repasse par la trappe.

Il enjambe le rebord et vient distribuer des écharpes et des plaids à tout le monde.

Le froid est particulièrement mordant en ce début d'hiver et le thermos de thé ne suffit pas à nous tenir réchauffés.

James enroule maladroitement la longue écharpe de laine autour de son cou tout en pianotant sur son smartphone.

Al se drape théâtralement dans le plaid tout en ne s'éloignant pas de la lunette, et Scorp lui réajuste son bonnet un peu de travers.

Drago vient s'asseoir sur le transat fait de bouts de palette que j'ai bricolés la semaine passée pour aménager le reste de leur terrasse. Il tire des coussins dans son dos et ajuste le plaid pour couvrir les jambes de Lily, qui se moque bien des astres et des pluies d'étoiles, nichée dans les bras de Drago.

J'ajuste mes mitaines et remonte le col de ma cape chaude, avant de jeter un oeil au bas de la rue depuis le parapet.

— Et si tu venais regarder les étoiles au lieu de surveiller les paparazzis ?

Drago peut bien se moquer de ma prétendue paranoïa, j'ai toujours le réflexe d'estimer les risques potentiels d'une situation, les issues les plus pratiques en cas d'agression - la cheminette à n'en pas douter - et depuis que j'habite ici, de jauger les grappes de photographes qui squattent devant le perron de la maison.

— Il y en a moins qu'hier...

— Les menaces de Granger commencent à fonctionner.

Si leur crier dessus en m'époumonant ou en les accueillant avec des gestes obscènes n'a pas aidé au début, les dépôts de plainte pour atteinte à la vie privée qu'Hermione s'évertue à envoyer semblent les dissuader. Certaines gazettes s'entêtent encore à vouloir capturer un cliché intime de nous deux, mais ils n'ont finalement rien de bien croustillant à partager à part Harry Potter et Drago Malefoy, vivant ensemble.

Et ensemble, nous l'étions déjà sur le terrain. Rien de croustillant.

En revanche, s'ils veulent voler un baiser, un geste tendre ou même des photos intimes de nos familles, ils peuvent toujours attendre. Ron et Hermione sont venus spécialement lancer des sorts de protection pour faire de la maison de Drago un vrai refuge.

Pour les plus coriaces, les plaintes d'Hermione les condamnent à payer des amendes régulières, qui se comptent en milliers de gallions. Les petites gazettes ont rapidement arrêté d'envoyer des photographes pour ne pas dilapider leur budget annuel, les autres commencent à s'essouffler d'elles-mêmes.

Hermione et Ron ont ainsi tenu leurs promesses d'amis fidèles : ils mettent tout en oeuvre pour qu'on soit tranquilles.

Sur le toit-terrasse, tandis que les étoiles s'animent sur le dôme enchanté d'Al, Lily commence à piquer du nez dans les bras de Drago. À côté, James lève enfin le sien de son téléphone qu'il utilise pour rester en contact avec ses amis quand il n'est pas à Poudlard.

— Dis Papa, tu m'autoriserais à aller une fête ?

— Une fête ? Ta mère est au courant ?

— Non, ça s'est organisé là, comme ça... Des copains de Poudlard se retrouvent pour passer la soirée.  C'est dans le quartier !

— J'en sais rien, James. Je les connais ? Tu seras raisonnable ?

— Tu connais tout le petit monde sorcier, Papa ! Et promis, je serai sage ! Enfin, autant que nécessaire...

J'hésite un peu. Ginny me tuerait s'il arrivait quelque chose à l'un des enfants pendant ma garde. Et en même temps, c'est toujours grisant d'être le papa cool.

Scorp et Al se marrent dans mon dos, mais se taisent soudain quand je leur lance une oeillade interrogative.

— C'est OK, James. Mais tu rentres avant minuit. Et tu m'appelles s'il se passe quoique ce soit. Ou si tu te perds.

— Papa ! Je vais pas me perdre !

— Il va se perdre dans les bras de June Merlyn, roucoule Scorp.

James grimace devant les vraies raisons lâchement révélées, et je me sens soudain si vieux devant ces premiers émois d'adolescent.

— Écoute, ça ne change rien, James. Tu fais gaffe, tu me le promets ?

— Promis, juré, craché ! Merci, Papa, t'es le meilleur !

Dans un élan théâtral, il me pique un baiser sur la joue, mais Drago intervient.

— Tu nous donnes l'adresse, qu'on sache où te chercher s'il y a un souci.

James lève les yeux au ciel de façon exagérée, mais j'abonde dans le sens de Drago qui a décidément plus le sens des responsabilités parentales que moi.

*

Al passe le reste de la soirée penché sur la lunette astronomique à discuter à bâtons rompus avec Scorp tout en ignorant le reste du monde.

Entre les coussins de la banquette, Drago a ajusté sa position pour que Lily s'endorme tout contre lui.

J'ai une bouffée d'amour pour cette famille recomposée qui s'entend si bien.

Le rapprochement s'est fait si naturellement que je me suis senti bête d'avoir eu peur de leurs réactions.

C'est le reste du monde, l'angoisse.

Ma famille, c'est mon socle, ma force, mon cocon, là où je peux être moi, juste Harry.

Harry qui se cherche, tâtonne, échoue, persévère, mais qui n'a pas à jouer de rôle.

— Papa, viens voir ! lance soudain Al.

Dans la lunette, des étoiles scintillent comme des diamants éternels, et puis il me guide pour que je voie une étoile en particulier. Celle qu'ils cherchent depuis le début de la soirée.

Je me concentre, essaie de discerner la fameuse étoile de toutes les autres dans le reste de l'immensité, mais je ne suis pas certain d'observer le bon astre. Mais comme c'est important pour Al, alors ça l'est pour moi et je prends le temps de faire un effort.

On reste un moment à essayer de repérer la fameuse nébuleuse. Al me corrige et je finis enfin à trouver ce qu'il veut me montrer : une étoile bleue qui semble pulser au fin fond de l'univers.

Et puis, quand il repasse la lunette à Scorp pour qu'il la contemple à son tour, je retourne m'asseoir auprès de Drago et fais glisser le plaid sur mes genoux.

— Tu as réfléchi à la proposition de Weasley ? À propos des cours à l'Académie, il me demande.

— Oui, j'y ai pensé. Ça peut être une façon de lever le pied tout en restant chez les Aurors, un tournant pour ma carrière. Je pense que je vais tester à l'occasion.

Drago esquisse un sourire moqueur.

— Et dire que ça fait des mois que je t'ai soumis l'idée.

— Peut-être que je ne suis qu'une Tête de Noeud parfois, et que je suis lent à la détente...

Drago ne retient pas un rictus malfoyen qui disparaît aussitôt quand il plante un baiser tendre dans les cheveux de Lily qui remue dans son sommeil.

— Je vais aller la coucher et en profiter pour me mettre au lit aussi. Reste tant que tu veux.

Il se penche pour m'embrasser, puis se lève en tenant Lily avec précaution.

*

Après avoir contemplé encore un peu le dôme enchanté par Al et Scorpius, puis m'être senti de trop dans leurs moments de complicité, je m'éclipse à mon tour à travers la trappe du toit.
Je passe la tête dans la chambre de Lily où sa respiration lourde et sereine me rassure, puis je rejoins Drago dans notre chambre.

Il a enfilé son pyjama en satin et chaussé ses lunettes de lecture pour parcourir quelques pages d'un grimoire avant de se coucher.

— Quoi ? il demande tandis que je l'observe de trop longues secondes depuis le bout du lit.

— Rien, je m'en lasse pas.

— De ?

— De toi. De nous. Ici.

Je me glisse entre les draps de soie - ridiculement confortables, je l'admets - et me hisse vers lui pour l'embrasser.

— Je t'aime, Drago. Je t'aime tellement. Et j'aime voir nos enfants comme une grande famille. Ça me rend si heureux, si tu savais.

Il m'accueille entre ses bras et je viens poser ma tête dans le creux de son épaule.

— Je t'aime, aussi. Et je suis fier de nous, de ce qu'on construit ensemble.

Il se redresse un peu pour déposer ses lunettes sur la table de nuit et revient vers moi avec une fiole de potion entre les doigts.

— Tu en veux ce soir ?

— Juste quelques gouttes. J'essaie de réduire.

J'ai enfin accepté qu'il n'y a pas de honte à en prendre, si ça permet de calmer mes angoisses irrationnelles.
Drago les concocte dans son atelier de l'entresol, sur mesure.
Selon mes humeurs et ses observations, il ajuste le dosage et la fréquence comme l'excellent potionniste qu'il est, et les résultats sont probants : nuit après nuit, elles m'aident à dormir, mais je le sais aussi, à guérir du passé, une quête longue et délicate, que je n'affronte plus tout seul.

Tandis que je me réfugie tout contre la peau de Drago, je sais que cette nuit encore, l'insomnie se tiendra à distance.


.END.


Merci à celleux qui me suivent depuis le début de cette histoire, merci de votre fidélité, de votre soutien et de vos encouragements au fil des semaines, vous êtes ma première motivation !

J'espère que cette tranche de vie vous a plu, que cet épilogue vous réconcilie (un peu) avec Harry que vous êtes nombreux-ses à avoir voulu secouer au fil de l'histoire. J'ai voulu montrer la toxicité de ses angoisses et que même quand on aime quelqu'un, parfois ça ne suffit pas.

Je suis ravie que les personnages de Al et Scorp vous aient touché.

N'hésitez pas à me laisser un petit mot si l'histoire vous a plu et pensez à l'ajouter dans vos bookmarks pour qu'elle continue de faire sa vie...

Portez-vous bien & à bientôt !
Ellayne

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